
facile à confondre avec la précédente, fi l’ on n’a
pas l'attention de confiderer fa pofition, bien
différente, puifqu’au lieu de s'étendre, comme
la formation détritique, fur les plateaux & les flancs
des montagnes,, elle occupe les vallées & les
plaines placées à l’embouchure des fleuves & fur
les bords de la mer* auffi la divife-t-on en fluvia-
tile 8c marine.
Les dépôts alluviens fluviatiles fe compofent
de limon ou d’une terre argileufe qui renferme
louvent affez de terreau pour former une excellente
terre végétale, de petits fragmeris d é r o chés
roulés auxquels on donne , le nom de fable
de rivière, de cailloux arrondis, de blocs même
alfe? volumineux. On trouve auffi dans ces dépôts
des corps organifés appartenant au règne
animal & au règne végétal ; des arbres entiers,
tantôt à P etit charbonneux & d’autres fois affez
bien confervés pour pouvoir être employés dans
les arts. Les alluvions & les atterrilfemens qui
forment les delta du N i l , du Rhône & du Gange,
les amas fablonneux aux embouchures de l’Ef-
caut & de la Meufe, ou ceux dans lefquels va fe
perdre le Rhin 8c qui conftituent le fol de la
Hollande, appartiennent à la formation allu-
vienne.
Les dépôts allüviens marins fe compofent de
l’accumulation des ga'ets fur certaines plages, de
ces petites collines de fable qu’ on appelle dunes,
de ces agglomérations de cailloux roulés qui forment
de véritables poüdingues, & que l’on ob-
ferve furies bords de la Manche, aux environs
de Caen, enfin, de ces dépôts de coquilles
comme on en voit un fur la plage du Havre, entre
l ’entrée du port & les phares.
Formation tufacêe. — On peut divifer cette formation
en terreftre & en marine. Dans la formation
tufacée terreftre, nous rangerons quelques-
uns de ces travertins exploités aux environs de
Rome; le calcaire que dépofent les eaux des caf-
cades de T iv o li, celui que forment journellement
certaines fources analogues à celle de Saint-Alyre,
à Clermont-Ferrant; le s incruftations & les fédi-
mens laides par certaines eaux courantes des environs
de Provins fur les végétaux qu’elles baignent
ou fur le fol qu’elles parcourent, 8c tant
d’autres exemples du même genre.
La formation tufacée marine comprend les dépôts
calcaires qui couvrent le fond de quelques
mers : tel eft le calcaire groffier qui fe forme à
la baie des Chiens-Marins, dans la Nouvelle-Hollande,
par 1 agglomération de débris de coquilles
& de coquilles entières qui vivent dans les parages
de cette vafte terre auftralienne; tel eft
encore le dépôt calcaire qui fe forme près des
côtes,* dans les Antilles, & principalement à la
Grande-Terre, au port du Moule, à la Guadeloupe,
où cette roche , compofée de débris de
coquilles 8c de madrépores, renferme quelquefois
des fquelettes humains & des débris de vafes Sc
d’autres objets fabriqués.
Formation concrêtionnée.— On pourroit comprendre
fous.cette dénomination les dépôts de ftac-
talites 8c d’albâtres formés par infiltration fur les
parois des cavernes qu’ils finiffent par combler.
Formation filiceufe. — Les dépôts filiceux abandonnés
par les eaux de quelques fources chaudes,
telles que celles du Mont-Dor, & , fur une plus
grande échelle, celle du Geyfer en Iflande, forment
évidemment une claffe à part.
Formation arénacée.— Ne doit-on pas donner ce
nom à ces amas de fable 8c de gravier réunis par
un ciment calcaire, qui fe forment près des
côtes de quelques golfes, 8c dont une roche,
obfervée par de Sauffure près du phare de Mefline,
eft affez folide pour être employée à faire"des
meules, offre un exemple remarquable ?
Formation falifére. — Nous comprenons dans
cette claffe les efflorefcences de natron & de
borax qui fe dépofent au fond des lacs de quelques
parties de l’Afie 8c de l’ Afrique.
Terrains diluviens.
Ces terrains paroiffent devoir leur origine à de
grandes inondations qui ont entraîné, avec des
débris de différentes roches, les offemens des animaux
qui couvroient la terre avant l’époque de
ces cataftrophes. La plupart de ces animaux ne
vivent plus aujourd’hui dans les contrées dont le
fol eft jonché de leurs dépouilles. C e qui dif-
tingue ces terrains de tranfport anciens de ceux
qui appartiennent à l’époque moderne, c ’eft qu’ils
s’étendent ordinairement fur des lieux trop élevés
pour que les cours d’eau aéfuels aient] jamais
pu les couvrir. Nous les diviferons en quatre
formations affez tranchées , bien que ces terrains
offrent des caractères particuliers, félon les
localités où on les obferve, 8ç que plufieurs par
ces caractères puiffent être claffés à la fois dans
différentes formations.
Formation limoneufe. — Elle fe compofe de limons
formés d’argile 8c de fable, ou d’argile
& de tourbe.
Formation détritique. — Cette formation comprend
: i ° des dépôts de gravier, de cailloux
roulés, des mafles de grès 8c de poudingue,
comme ceux q u i, dans les environs de Paris,
s’étendent depuis l’embouchure de l’Orge dans
la Seine jufqu’à Rofny, fur le bord de ce fleuve;
2° les fables 8c les roches granitiques qui couvrent
la Weftphalie, le Hanovre, le Holftein, le
Mecklenbourg, le Brandeburg, les rivages & les
plaines de la Poméranie, de la Pruffe 8c d’une
partie de la Pologne, & qui repofent fur le fol
depuis une époque antérieure au ereufement du
balfin de la mer Baltique, puifque ces roches
mm
©nt été arrachées aux flancs des montagnes de la
Scandinavie, julqu’au pied defquelles s’étendent
ces mêmes dépôts. Dans les grandes vallées de la
France, de l’Italie & de l’Allemagne, les^ dépôts
détritiques diluviens renferment des débris d’animaux
; mais les plaines qui bordent la Baltique
paroiffent en être entièrement dépourvues.
Formation calcaréo-marneufe. — Dans cette formation
, nous rangerons les limons argileux contenant
des offemens de carnafiiers ou de rumi-
nans qui remploient certaines cavernes, 8c les
argiles calcariferes, quelquefois ferrugineufes,
prefque toujours folidifiées & pétries de' débris
de rongeurs 8c de divers mammifères, dépôts
qui ont reçu le nom de brèches ojfeufes.
Formation .plufiaque. — Cette formation, dont
le nom, donné par M. Al. Brongniarr, fait allu-
fion aux attributs du dieu de la richeffe, fe compofe
de fables plus ou moins argileux, mêlés de
gravier 8c de petits cailloux roulés, contenant
des diamans, des topazes & d’autres pierres j>ré-
cieufes, & donnant lieu par leur richeffe métallique
à des exploitations d’une grande importance;
tels font les terrains de tranfport qui fervent
de giffement aux diamans dans l’ Inde, aux
diamans 8c aux topazes du Bréfil, 8c même
en Sibérie, au pied d-s monts Ourals, ainfi que
vient de le conftater M. de Humboldt; tels font
encore les-terrains d’où l’on tire , par le lavage,
de l’or en grains & en paillettes dans l’Abyftinie,
de l’or & du platine au Bréfil, à la Colombie,
ainfi qu’en Sibérie, où l’on a plufieurs fois recueilli
des maffes d’ or du poids de plufieurs kilogrammes.
Terrains de fédiment fupra-fupérieur.
Formation marno - filiceufe - lacuflre. — Dans un
grand nombre de localités, principalement aux
environs de Paris, cette formation, compofée de
marne blanche remplie de coquilles d’ eau d ou ce,
de filex meulières & de filex compactes, co-
quilliers, conftitue les premières aflifes de ces
terrains. Les anciens calcaires travertins des environs
de Rome 8c de Sienne paroiffent appartenir
à cette même formation.
Formation marno-fiableufe marine. — Des maffes
de grès placées fur un puiffant dépôt de fable micacé
, reposant lui-même fur un banc d ’huitres
8c fur des couches peu épaiffes d’autres coquilles
marines, font les principales parties de cette formation.
Formation marno-gypfeufe. — Entre des marnes
d’eau douce renfermant des tiges de palmiers
fofliles 8c un calcaire lacuftre filiceux que l’ on
remarque fur le bord de la Seine à Saint-Ouen,
fe trouve intercalée la malle de gypfe exploitée
à Montmartre, à Belleville> à Montmorency,
au Mont-Valérien 8c dans d’au-res localités des
environs de Paris. Dans fon enfemble, cette formation
a plus de tco mètres d’épaiffeur.
Formation marine & fluviatile côtière. -— Depuis
la partie Supérieure de cette formation jufqu’aux
aflifes inférieures, on voit fe (accéder, lorf-
qu’elle eft complète, un dépôt de marne calcaire
& argileufe, dont les couches font quelquefois
féparées par des couches de fable;
un dépôt de fable & de grès contenant
des coquilles marines 8c d’eau douce ; une férié
de bancs calcaires qui, dans les environs de Paris,
fourniflent une excellente pierre de conf-
trudlion : fous ces bancs pierreux fe trouve intercalé
un dépôt de lignites, c’ eft-à-dire com-
pofé de végétaux folfiles 8c de coquilles d’eau
douce. Au-deffous de ce dépôt, le calcaire marneux
devient fableux, friable & parfemé de
grains verts, qui ne font que des parcelles de fili-
cate de fer.
Enfin, le dépôt le plus inférieur de cette formation
fe compofe de fables & d’argile plaftique.
En Angleterre, cette formation eft repréfentée
par un dépôt d’argile remplie de coquilles marines.
Dans plufieurs localités de la France méridionale,
elle l’eft par un dépôt de poudingues 8c
de brèches compofés de fragmens de grès & de
toutes fortes de roches ; en Italie, par des fables
rouges 8c des marnes bleues.
Terrains de fediment moyen.
Formation crétacée. — La craie, qui conftitue
la partie fupérieure des formations de cette époque,
fert à diftinguer facilement celle-ci. La craie
blanche à filex pyromaques noirs, employée pour
battre le briquet ; la craie jaunâtre ou tufeau à
filex blonds; la Craie bleue 8c la craie mélangée
de grains ferrugineux verdâtres ou la craie chlo-
ritée, s’offrent fucceflivement du haut en bas.
Des marnes argileufes d’un bleu-grifâtre & des
fables verts fuccèdent à ces diverfes efpèces de
craie, & forment avec celle-ci une malle totale
totale d’environ 200 mètres d’épaiffeur.
Formation argilo-arénaiée. — Cette formation ,
à laquelle on donne auffi le nom de grès vert, pa-
roît être celle d’un grand dépôt lacuftre, à en
juger par les reftes organiques qui la caraétéri-
fent. Les roches qui y dominent font des fables
8c des grès ferrugineux, des maffes d’argile de
plus de cent toifes de puiffance, 8c , dans la
partie inférieure, des couches de calcaire argileux,
alternant avec des marnes. Les dépôts qui
lui appartiennent fe montrent en France depuis
l’embouchure de la Seine jufque près de Caen ;
en Angleterre, fur les côtes de la Manche ; en
Savoie, au pied des Alpes; en Allemagne, dans
la Bavière, la Weftphalie 8c le Hartz.
Formation 00litique. — M. Rozet, ingénieur-géoihhhhhhhbbihi