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des monts Cumberland, qui fe termine au nord-eft, _
près du lac Champlain , dans le baflin du fleuve,
Saint-Laurent en Amérique. Son cours eft d’environ
vingt-cinq lieues. En defcendant de ces monts,
elle forme une chute d’eau aflez confidérable ; elle
coule dans un terrain fecondaire, ainlî que le
prouve le grès rouge qu’ on exploite dans fes environs
, pour être employé dans les conftrudtions:
comme pierre à bâtir. (J . H .)
. OSZLA. Montagne dépendant de la chaîne^appelée
Piatra Tajata ( voye\ ce mot,) , qui fait la
continuation des monts Carpacks, & qui fépare
la Hongrie de la Valachie. (J . H .)
O -T A ÏT I , autrement T a ït i . Ile lituée dans
l’Océan pacifique, par i yo degrés 4 min. 17 fec.
de longitude à l’oueft de Paris. Elle a environ
dix-neuf lieues de long dans la direction du fud- eft
au nord-oueft, & onze de large du fud-oueft au
nord-eft. Suivant Bougainville , qui en fit la décou-
vrite en 1767 , fa circonférence n’a pas moins de
quarante lieues. Elle eft formée de deux pénin-
fules réunies par une langue de terre d’une lieue
de large. La plus petite, appelée Tiarabou par les
naturels, a environ douze lieues de tour. La plus
grande, appelée Op'oureonu.3 en a environ vingt-fix.
L’île eft environnée de récifs & de rochers de
coraux & de madrépores, qui formeht des baies
& des ports fort utiles aux navires. Celle_de Ma-
tavaï offre un mouillage fur depuis avril jufqu’en
novembre ; il n’ eft dangereux que dans les autres
mois. Toute la partie que borde la mer, & qui
s’étend fur une largeur de yo à 400 mètres depuis
le rivage jufqirau pied des montagnes, eft balle,
& couverte d’une belle végétation ; mais l’ intérieur
de l’île’ eft occupé par plufieurs chaînes
hautes & efearpées, au milieu dèfqnelles s’élèvent
quelques pics , dont le plus remarquable eft celui
auquel les anciens voyageurs ont donné le nom
de Pointe de Vénus. Il a 3 $13 mètres de hauteur.
Son fommet incliné femble menacer de fa chute
les montagnes & les Vallées qu’ il domine. Ses
pentes forment au nord un'cap qui eft le plus cori-
fidérable de tous ceux de l’ile.
Ces montagnes font volcaniques comme toutes
celles de l’archipel de la S oc ié té , auquel appartient
O-Taïti. La décompofition des laves qui les
conftituent, contribue à former un terrain très-
fertile : auflï ces montagnes font-elles boifëes juf-
qu’à une grande hauteur ; auflï Elle abonde-t-elle
en palmiers, en bananiers, en bambous, en cocotiers.
On y cultive le cotonier & la canne à
fucre. Une racine appelée ava pourroit, par fés
propriétés médicinales , devenir un article précieux
dè commerce. Au pied de ces collines on
trouve une grande quantité de fable noir ferrugineux;
quelquefois des lits confidérables d’ argile
jaunâtre.
Cook eft un des voyageurs qui ont prétendu
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que le fe r , dont le fol de l ’île offre tant de traces,
ne pouvoit pas y former un minerai propre à
être exploité.Lès habitansd’O-Taïti n’avoient en
effet aucune idée des métaux lorfque Bougainville
y aborda. Cependant les renfeignemëns^ fournis
par le capiraine Duperrey, qui , dans l’expédition
de découverte qui lui étoit confiée, a vifité
O-Taïti en 1823, prouvent qu’on y connoît plu-
fîeUrs mines de fer.
Les montagnes du centre de l’île offrent des
chutes d’eau & des efcarpemeris confidérables ;
quelques points furtout préfentent des maifes im-
pofantes, formées par des groupes de laves bafai-
tiques en prifmes, qui s’ élèvent à plus de cent
pieds, & dont la plupart atteignent quinze à dix-
huit pouces de diamètre.
On y compte , parmi un grand nombre de cours
d’eaux , dix-huit, qui ont plus de deux lieues de
► lo n g ,' dont le plus confidérable , qui fe dirige du
fud au nord du point central de la partie appelée
Opoureonu 3 vers le cap de la Pointe de Vénus, a
plus de cinq lieues de cours.
Plufieurs petites île s , dont la plus importante
n’ a pas cent mètres de, longueur, entourent
O-Taïti. Les habitans leur ont donné différens
noms. A l’eft de Tiarrabou on voit celle de
O-Tooareité, au nord celle de Tea-Mara; à l’eft
de Opoureonu on remarque celles de Taa-Ovirry
de Boourou, à l’oueft celle de Motu-Ahouna ;
enfin, au fud, celles de Atomoune. Ces îlots ne
font pas à plus de iy o mètres du rivage.
Les antiques volcans qui ont formé O-Taïti
n’ont! laiffé aucunes traces fumantes ; ce qui, joint
à la beauté du climat, dont la température ne
defcend jamais au-deffous de 15 degrés de Réau-
mur, & à la belle végétation qui couvre cette
île , en font un féjour délicieux. (J. H.)
O T T AW A ou G rande rtviere : elle occupe
unë des extrémités occidentales du baflin du fleuve
Saint- Laurent , dans l’Amérique feptentrionale.
Elle prend fa fourcë au verfant méridional de la
chaîne de montagnes des Chipavays, qui forme l’un
des contours du baflin occupé par le lac Supé-
ritur. Elle coule de. l’oueft à l’e ft, entre cette
chaîne & celle qui fépare le haut Canada du bas
Canada, & qui, fous le nom de Faite^ ( the ridge) ,
eft traverfée par le Niagara à l’extrémité occidentale
du lac Ontario.
Son cours n’ a pas moins de cent foixante lieues
jufqu’à la ville de Montréal, o ù , réunie avec les
eaux qui defcendent de l'Ontario, elle devient
l’un des affluens du fleuve Saint-Laurent.^
Suivant le minéralogifte américain Bigsby, le
terrain qu’elle itraverfe appartient à la formation
que l’on diftingue fous le nom de primitive : on
trouve fur fes bords le calcajre appelé dolomie, du
gneifs & de la ferpentine.. A la hauteur du lac
Nipifling , le gneifs renferme dès bancs de marbre
brun & bleuâtre, trayerfé par des filons de plomb
fulfuré, & près de Montréal on trouve dans la
même roche du fer oxidulé fouvent criftallifé en
oétaèdres. • .
Sur ce gneifs repofe en plufieurs endroits un
calcairè contenant diverfes variétés de ftrontiane
fulfatée , d’arragonite & de chaux fluatée : ce qui
porte à confidérer cette roche comme de formation
intermédiaire. (J . H .)
OU ALAN. Cette île , ainfi appelée par fes
habitans, a été vifitée en 1824 par M. Leflon,
médecin-naturalifte attaché à l’ expédition faite
autour du Monde par la corvette la Coquille..
M. Chamiflo croit que c’eft la même que celle
qui a été vue en 1 y26 , & qui reçut le nom de
San-Barthelemeo del-Loyola. En Io04. elle fut Yl*
fitée par le capitaine américain Crozier , qui l’appela
l’ île de Strong, en l’honneur d’un gouverneur
de la province de Maflachüflet. Enfin, en 1822
elle commença à figurer fur les cartes anglaifes,
fous le nom de Toyoa.
Située par y0 21' 32" de latitude nord, & par
iéo° 48' 22" de longitude orientale, elle s’élève
feule à une égale diftance des Carolines & des archipels
Mulgrave & Gilbert. Son étendue du nord-
oueft au fud-oueft eft de neuf milles marins de
longueur, fur huit de largeur. Sa circonférence
eft de vingt-quatre milles. Elle préfente un peu
la forme d’un trèfle. Elle.eft entourée d ’une ceinture
épaiflè de madrépores & de coraux, &
de récifs qui s’étendent à plus d’ un mille de fon
rivage.
Sol de Ouatan. — L ’île femble n’être compofée
que de montagnes volcaniques allez élevées &
déchirées. La plus haute compte environ 678
mètres ; elle fe termine par un pic aigu. Une vallée
profonde fépare l’île en deux portions, réunies au
nord par une montagne de 106 mètres d’élévation.
Tout porte à croire que cette vallée eft le refte
d’un grand cratère. La principale chaîne fe dirige
du nord-eft au fud-oueft. Toutes lés montagnes
font tellement efearpées, elles font couvertes de
végétaux fi épais, qu'elles paroiflent être inac-
ceflibles. Elles font en général compofées d’une
roche volcanique appelée trackyte y de couleur
grife, qui varie de nuances, & de la lave, appelée
bafalte, dont les priimès pentagones fe montrent
fouvent en mafle confidérable. Partout les ravins
font jonchés de fragmens roulés, de trachyte, de
bafalte & d’obfidienne ou verre volcanique. Les
plages méridionales & feptentrioriales de l’île font
couvertes d’un fable fin ; des récifs formés de
madrépores qui atteignent fouvent un volume
confidérable, entourent le refte de l’île.
Végétation. — Un fait qui fe rattache aux plus
importantes queftions géologiques, a été obfervé
parM.Lefionjïirlajplage de 1 îied’Oualan. Le fable
fin qui occupe toutes les parties qui l’environnent,
n’eft recouvert que de quelques pouces d’eau , &
chaque jour la puiflance de* la végétation tend
à transformer ce fable humeéte^ & mou en un
humus fécond, qui augmente l'étendue de 1 île.
Les arbres s'avancent continuellement en pouffant
leurs rejetons dans l'ond e, & par leurs racines &
leurs débris élèvent une nouvelle couche au-deffus
des eaux. C e t exemple particulier pourroit facilement
fervir à expliquer comment fe font formes
les premiers continens fortis du fein de l'Océan.
Dans tout le refte de l'île la végétation eft
riche, 'majeftueufe, impofante; partout elle a
établi fon domaine, & partout, dans les vallées
comme fur les montagnes, une terre graffe, fé condée
par des détritus de plantes, contribue
chaque jour à en augmenter le nombre, finon en
efpèces, du moins en individus, car M. Leflon
n'évalue pas à plus de cent le nombre des efpèces ;
elles font les mêmes que celles des autres îles de
la mer du Sud. On y voit peu de graminées; les
arbres, généralement touffus, les empêchent de
croître ; cependant le canne à fucre y eft commune.
Dans les vallées on remarque quelques
joncs. Les fougères font les principales plantes
qui comptent plufieurs efpèces. Les végétaux les
plus communs fo n t , fuivant M. Leflon , l‘ortie
textile (urtica tenacijjima'), dont les fibres corticales
fervent à faire des cordes ; une malvacéc
jaune, un ixora à corymbes de couleur de feu. Dans
les plaines, la végétation ell plus variée. On y remarque
unbafilic très-odorant, une fynanthérée à
fleurs jaunes, une cucurbitacée, un pancratium,
I Je poivre metyjiicum, Y arum efeutemum , 1 efpece
appelée macrorhiçon, & le morinda qui lert à la
teinture, plufieurs efpèces d’orchidées, de ma-
ranta & de drac&na, &c.
Les fables du rivage abondent en plufieurs efpèces
de plantes, telles que le pandanus, le fe t-
volia lohclia, le vitex trifoUatus, &c.
Les plages vafeufes font couvertes de mangliers
de foixante à foixante-dix pieds de hauteur. Les
montagnes font ombragées par des arbres d'environ
quinze pieds de haut, qui appartiennent principalement
à l’ arbre à pain fauvage. Le cocotier eft
l'un des arbres cultivés avec foin par les Ouala-
niens. Le bananier eft de tous les grands végétaux
le plus commun; le cocotier y eft peu répandu,
c'ell l'arbre cultivé par les riches; le citronnier &
l’oranger paroiflent être indigènes d’Oualan; une
efpèce grimpante de poivrier, voifine du piper
firiboa, fournit une boiffon eftimée des infulaires.
Enfin, le bois très-combuftible de Yhibifcus tilia-
ceus fert à allumer le feu & à conftruire la charpente
des cabanes, & la feuille du pandanus odo-
ratiffimus eft employée pour les toitures.
Les marchanties 8e les jungermanies couvrent
généralement le tronc des arbres 8e le * pierres
nues.-
D'autres ■ plantes, telles que le pancratium am-
boimenfe, un ixora, un bafitic fruufccat, font recherchées
pour l'odeur qu'elles exhalqnt ou pour
les brillantes couleurs dont leurs fleurs font ornées.