
VESOUL. Voye£ V o s g e s .
VIENNE. Cette rivière de France prend fa
fource au plateau de Millevache, qui dépend
du mont Odouze, lequel fait partie du groupe
central de la France. Elle coule d’abord dans
la direction de Teft à l'oueft, jufqu’au pied des
montagnes auxquelles appartiennent le mont*
Ber on, & qui fe terminent au nord-oueft par la
petite chaîne appelée les Hauteurs de Gatine. De
là elle prend fa direction vers le nord ; mais déjà
elle a reçu à 12. lieues de fa fource la Combade,
à 16 lieues de Thorion, & à 4 lieues au-deflous
la Briance. Près de fon confluent, avec la petite
rivière qui baigne les murs d’A ix e , une partie
de fes eaux s'engouffre dans un abîme. A environ
30 lieues plus bas, elle reçoit les eaux du
Cla in, rivière de 25 lieues de cours, & enfin,
6 lieues au-delà, elle s'accroît des eaux de la
C reufe, qui arrofe une étendue de 50 lieues.
C ’ eft après un cours de 7 y lieues que la Vienne
va fe jeter dans la Loire.
Depuis Tarnac, dans le département de la Corr
è z e , jufqu'à Limoges, c'eft-à-dire fur une étendue
de 77,400 mètres, cettè rivière eft flottable ;
c ’eft un peu avant d'avoir reçu~le~ Clain quelle
commence à «être navigable. Sa navigation eft
lacile fur un efpace .d’environ 89,55 y mètres.
Nature géologique des terrains que traverfe la
Vienne. Depuis fa fource jufqu’àu deflous de Lu (Tac-
Je-Château , cette rivière coule d’abord au milieu
de granités, de chiftes & d'autres roches antérieures
aux êtres organifés, puis au milieu de
terrains de fédiment infra-inférieurs calcaires &
lchifteux : jufque près de fa jonClion avec le
Clain , elle tiaverfe des roches de fédiment inferieur
j jufqu'à la L o ire , fur l’efpace compris
entre ce fleuve & le Clain, elle fe fait jour à travers
la formation crétacée. ( J. H. )
VIRGINIE. Voye% A m é r i q u e au Supplément.
VIRKHOYANSKY. Chaîne de montagnes qui
s'étend à peu près de l’ eft à l’oueft, par 62 deg.
10 min. de latitude nord, & 144 deg. de longitude
à l'eft de Greenwich, dans TAfie feptentrionale.
Cependart quelques ramifications de cette chaîne
s'étendent jufqu’au 6 ip. deg. de latitude, &
d’autres prelqu'à 67.
La montagne la plus remarquable de cette
chaîne eft celle d’Ourakantcha, A mi-côte de
c e lle - c i , on trouve une plaine avec un grand
lac ; pour y ariiver on elt obligé de paffer au
milieu d’un ravin rempli de grofles pierres, à
travers iefquelles fe précipite avec fracas un torrent
dominé par d'énormes rochers qui menacent
de leur chute le voyageur.
Le rédacteur de l'expédition du commodore
Billings dit, en parlant de cette montagne: « Nous
mîmes douze heures à la jraverfer. Elle étoit fi
ftérile que nous n*y vîmes pas un brin d’herbe }
nous trouvâmes feulement un endroit où il y
avo'it un peu de moufle, & nous nous y arrêtâmes
un quart d'heure pour faire paître nos
rennes. »
C'eft au pied de cette montagne, éloignée du
port d’Okhotsk d'environ 125 lieues, que prennent
naiffance l'Indigifka, qui fe dirige vers le nord,
l'Youdoma 8c May o, qui fe diligent vers l’ oueft,
& l’Okhotsk. (J . H .)
VOIRE. Voyez A u b e au Supplément.
VOLCANS. Le travail que nous entreprenons
n'a point pour but de donner une nouvelle théorie
des phénomènes volcaniques: fur ce point les
opinions feront long-temps encore & peut-être
toujours partagées} nous voulons feulement récapituler
tout ce qui a é té dit par une foule d'ob-
fervateurs, & y ajouter les réfultats de nos
propres obfervations.
Avant d’entreprendre cette tâche, nous devons
déterminer d’ une manière précife les limites dans
Iefquelles ilnous paroît utile de nous renfermer.
Quels font les produits ou les roches que l’on
doit confidérer comme ■ volcaniques} Que doit-on
entendre par volcan ? Telles font les deux quef-
tions à réfoudre d’abord.
Les roches volcaniques font celles qui portent
des. traces plus ou moins vifibles de iufion : les
trachytes, les fiigmites, quelques eurites, les bafa-
nites, les Jpilites, les dolêrites, les argilophyres,
les leucostines & les téphrines , font les-piincipales
de celles que nous citerons Comme ayant é té ,
finon complètement fondues, au moins dans un
état de molleffe qui approche de la liquidité.
Sous ce rapport elles fe lient à celles que, d’après
la claflification propofée récemment par M. Al.
Brongniart, nous divifons en plufiêurs époques,
fous la dénomiriation de terrains plutoniques ou
d’épanchement, & qui comprennent les granités} les
porphyres, les mélaphyres, quelques eurites, les trap-
pites, les ophiolites, les diorites & les euphotides j
roches qui par-oiffent être le produit de l ’incan-
defcence primitive du globe, 8c des différentes
phafes de cette incandescence.
Les neuf principales roches de fufion ^que
nous avons mentionnées ci-deffus appartién-
nent à des époques plus ou moins anciennes,
mais qui ont précédé l’époque hiftorique, c’eft-
à-dire celle qui comprend les effets qui, fe développent
maintenant prefque fous nos yeux.
Ainfi donc les phénomènes ignés que nous
nous propofons d’examiner comprendront des
réfulpats de deux ordres différens. M. Al. Brongniart,.
dans deux importans articles du Dictionnaire
des Sciences naturelles, ( T h é o r ie d e s - t e r r
a i n s & V o l c a n s ) , a judicieufement diftingué les
terrains
terrains vulcaniques des terrains volcaniques : les
premiers ont coulé à la furface de la terre à une
époque d'ignition ancienne} les féconds appartiennent
à une époque d’ignition encore agiflante.
Les terrains vulcaniques, dont la dénomination
poétique indique la puiffance du dieu du
feu dans la mythologie, ont donc précédé les
terrains volcaniques qui annoncent 1’aCtion des
feux que vomiflent aujourd’hui les cratères de
nos volcans. Quoique les terrains vulcaniques paf-
fent infenfiblement par une foule de nuances aux
terrains volcaniques> la diftinètion de M. Brongniart
nous- lemble trop importante pour ne pas
l’admettre.
Les terrains de fufion, foit vulcaniques, foit
volcaniques y font évidemment le réfultat de l’action
ignée pouffée jufqu’ à Tincandefcence, dont
le foyer eft probablement voifin du point où les
terrains plutoniques fe font formés $ puifque la
plupart des fubftances qui les compofent fe trouvent
dans les granités, les porphyres, les trappi-
tes, & c .
La définition donnée par M. Al. Brongniart, de
ce qu’on doit entendre par volcan, noqs femble
tellement jufte, que nous l’adoptons entièrement.
«« Un volcan, dit-il, eft une montagne ou un fol
quelconque, fuperficiel ou fous-marin, qui émet,
avec mouvement, bruit, chaleur & vapeurs, des
matières altérées par le feu, quelquefois jufqu’à
Tincandefcence & à la fufion. »»
Lorfqu'après avoir paffé en revue les matières
folides & pulvérulentes rejetées par les volcans
anciens & modernes, c’ eft-à-dire par les ouvertures
aujourd’hui cachées ou refroidies, & par les
cratères encore fumar.s, nous comparerons les
montagnes actuellement ignivomes avec celles qui
ont ceffé de l’être 5 la tâche que nous nous im-
pofon.s dans cet article, exigera, pour être con>
plétée,la defcription.des différens phénomènes qui
fe développent pendant les éruptions volcaniques.
Les deux grandes époques de fufion fouter-
raine étant bien déterminées, nous allons commencer
leur hiftoire par le tableau des roches
folides 8c pulvérulentes qui leur appartiennent,
& , autant qu'il eft poffible, nous y comprendrons
les minéraux ou les corps organifés que ces roches
renferment.
TERRAINS VULCANIQUES OU PRODUITS IGNES
ANCIENS.
Epoque trachytique.
Les produits appartenant à cette époque paf-
fent, par des nuances plus ou moins prononcées,
aux roches des terrains plutoniques ou d‘ épanchement.
Ainfi quelques trachytes fe rapprochent de certains
porphyres} les ftigmites des ^mélaphyres,
les bafanites des trappites, les argilophyres de
Géographie-Phyjtque. Tome V .
quelques diorites} enfin, dans les uns & les autres
on trouve dès eurites.
Les roches de l’époque trachytique paroiffent
avoir été foulevées des entrailles de la terre,
long-temps après la confolidation de fon enveloppe,
opérée par l’épanchement des granités,
des porphyres 8c des autres roches des diverfes
époques de Ja férié que, d’après M. Al. Brongniart,
nous défignons fous le nom de typhonienne.
Elles forment deux étages : dont nous allons,
en commençant par l’inférieur, récapituler les
efpèces 8c les minéraux.
Etage inférieur.
I. T r a c h y t e (Haiiy, du mot raboteux),
macegna (da Rio), nécrolite (Brocchi).
Caractères : Pâte de pétrofilex, plus ordinairement
terreufe que compacte, quelquefois à
texture poreufe & à ftruCture feuilletée.
Minéraux dijjeminês.
Trachyte grifdtre,
* Eeldfpath (1) compacte ou vitreux.
(Mont-Dor, & c .)
Amphibole. (Idem.)
Pyroxène. (Guadeloupe, cordillères
des Andes.)
Mica noir au brun. (Idem.)
Quartz. (Chimborazo.)
Obfidienne. (Plateau du Mexique.)
Grenat. (Dans le trachyte noir du
volcan d’Yana-Urcu, 8c dans un
trachyte demi-vitreux bleuâtre
du Puracé. )
Opalé. (Appartenant p e u t-ê tre ,
fuivant M. de Hiimboldt, à des
trachytes porphyriques 5 Zima-
pan, au Mexique.)
Fer fulfuré. (Chimborazo.)
Fer oligifte. (Mont-Dor} environs
duP uy.)
Titane fphène. (Quito.)
Trachyte rou- «
geâtre. Mica brun-jaunatre. (Gantai.)
* Feldfpath laiteux. ( Volcan de
Tungaragua.)
Amphibole aciculaire. (Idem.)
Quartz blanc en nodules. (Chimborazo.)
Argent. (Chico & Zimapan, au
Mexique.)
Or. )
Tellure. > Diverfes localités.
Plomb, j
* Fer oxydulé. ( Divers lieux de la
Hongrie.) 1
(1) L’aftérifque défigne les minéraux qui entrent comme
partie? cffentiellcs & cara&ériftiqucs de la roche.
O 00 o