M repofer fur des ro( hes arénacées quai tzeufes,
« qui doivent être rapportées aux dépôts de
a, grauwackes. Ils s’ enfoncent évidemment fous
,, desmaffes de mic.afchifte, & il eft probable,
w d’après l’enfemble des faits , qu’ils font partie
33 du terrain de fiénite & de grunflein porphy-
33 rique. Ils renferment des dépôts de galène dont
a, on a tenté l’ exploitation, & c’eft du milieu
33 d’eux que fourdent les eaux acidulés chaudes
33 qui fervent aux bains de Glafshütte & d’Eifen-
33 bach, & qui ont dépofé des tufs calcaires très-
os abondans. »
Le grunflein porphyrique & les roches qui viennent
d’être dénommées font partout entourées
de dépôts appartenant au terrain trachytique,
favoir : des trachytes , des porphyres trachytiques ,
des perlites , des porphyres molaires & des conglo-
mérats, qui portent tous l’empreinte d'une'origine
ignée.
Ces derniers dépôts renferment des jafpes
opales & des bois opalifés. Les opales y font
difpofés comme les filex dans la craie j quelquefois
ils y forment des filons ; les bois font en troncs
épars plus ou moins volumineux.
« La trituration, la décompofition, le tranfport
33 au milieu des plaines, dit M. Beudant,. les
33 troncs d’arbres de diverfes fortes, pâlies à l’état
33 de jafpe opale , prouvent affez clairement que
33 les maffes ponceufes ont été remaniées par les
33 eaux. Mais une cir.conftance plus importante
33 vient nous prouver évidemment que ces eaux
33 font- reliées au deffus des dépôts pendant un
33 allez long temps , pour qu’il puiife y vivre &
33 y mourir une affez grande quantité de mol-
33 lufques dont nous retrouvons aujourd’hui les
33 débris. En effet, il exille entre Palojta & Pri-
33 be!i des conglomérats ponceux, qui renfer-
33 ment des débris de coquilles de diverfes na-
33 tureS, analogues à celles qu’on trouve dans les-
33 terrains modernes & furtout dans les calcaires
33 groffiers, analogues à ceux dés environs de
33 Paris. M. Zipfer cite auffi des impreffions de
33 plantes au milieu de débris ponceux décom-
33 pofés & altérés au point de former une matière
33 terreufe, dans laquelle on a cru reconnoître,
33 ou de la craie ou du tripoli. »
On trouve encore d’autres dépôts dans les environs
deSchemnitz, & principalement aux pieds
des montagnes qui l’entourent. Ces dépôts qui
l'ont peu importans par leur volume , le font par
leur pofition. Ils repofent fur le conglomérat dont
il vient d’être fait mention. Formés des débris des
montagnes environnantes, ils font recouverts par
des fables argilo-quart^eux mélanges fouvent de
cailloux roulés de quartz & de calcaire. Ils renferment
des empreintes de feuilles de plantes dicotylédones,
qui ont quelques rapports avec des
feuilles d’ormes de grande dimenfion, ainfi que
des feuilles à nervures parallèles, qui reffemblent
à celles des graminées & des cypéracées ; enfin ,
des bois paffés à l’état de lignites.
Ces fables contiennent en outre des débris de
coquilles fofliles analogues à cèlles des terrains
tertiaires des envirbns de Paris. M. Beudant les
confîdère comme des molajfes, dépôts qui fe trouvent
partout fous le calcaire greffier : ce qui leur
donne une grande analogie avec les dépôts d’argile
plaftique qui forment la bâfe de nos terrains
tertiaires parifiens. (J. H.)
PARADIS TERRESTRE. On n’eft point d’accord
fur îa’place qu’ occupoit autrefois ce berceau
du genre humain. La géographie de la Genèfe en
fait fortir quatre fleuves ou rivières d’Afie» le
Tigre & l’Euphrate, qui portent leurs eaux
réunies au golfe de Perfe, & le Gehon & le
Phifon qui fe rendent à la mer Cafpienne. Malgré
cette défignation qui femble ne laiffer aucun
doute, mais quel’afpeél des lieux ne juftifie point,
on a cherché d’autres lieux moins-connus, où l’on,
pût fuppofer que ce jardin myftérieux èft fouftrait
a la connoiflance des hommes. On l’a d’abord
placé en Afrique, aux fources du Nil. Depuis que
ces fources fameufes ont été vues par des voyageurs
, il faut renoncer à cette pofition, &r nulle
autorité ne guide plus l’imagination qui fe livre
à cette recherche. Pour fatisfaire, autant qu’il
eft poffible, aux traditions & au texte de l’Ecriture
, au ïujet du jardin d’Edèn , Linné a fuppofé
que ce devoit être une île fous l’équateur, très-;
elevée dans l’intérieur, afin d’atteindre la température
convenable aux plantes & aux animaux
des régions polaires, & s’abaiffant par degrés-
pour offrir une habitation à tous les êtres organrfés
de tous les climats. Si l’on admettoit cette hypo-
thèfe, & fi cette île privilégiée exiftoit encore ,
ceferoit Bornéo ou Sumatra r à moins que l’on né
veuille s’écarter un peu de là ligne jufqu’à l’île de
Java ou celle de Ceylàn. Mais ces trois dernières
n’ont rien qui réponde à la defeription du Paradis
terrëfLe. On ne pourroit donc le mettre ailleurs
que dans Bornéo..U eft bien à craindre que lorf-
que cette grande île fera mieuxconnueelle ne.
partage la mâuvaife réputation des îles voifînes,
& ne perde toute prétention au glorieux privilège
d’avoir été la première demeure de l’homme.
Célèbes, Sumatra & Java font voicaniféesi
Ceylan paroît avoir été conftamment travaillée
par les feux fouterrains ; il eft extrêmement probable
que Bornéo eft auffi foumife à leur aélion.
' (F.)
PARAGUANA. Petite péninfule fituée dans la
mer des Antilles, & tenant au cohtinent américain
par l’ifthme de Mcdanos. Elle s’avance au-
milieu des eaux entre le 71e. & le 73e degré de
longitude occidentale, & eft partagée dans la
plus grande largeur-par le 12e. degré de latitude
•feptentrionale du méridien de Paris. Sa longueur
eft de feiie lieues du fud au nord, où elle fe
termine par le cap San Roman. Sa^ largeur eft
d’environ treize lieues de l’oueft à l’eft. L’ifthme
par lequel elle communique au continent eft de
dix lieues de long , fur une lieue d’étendue dans
fa moyenne largeur.
Le cap San Roman de la prefqu île de Para-
guana forme avec là pointe de Gallinas l’entrée
du golfe de Venézuela. .
Cette péninfule eft peu élevée , le terrain y eft
plat & fablonneux ; cependant elle renferme de
bons pâturages, qui fervent à la nourriture de
nombreux beftiauX. Il n’y exifte aucun cours d’eau 5
auffi, quoique le climat y foit fec, chaud & fort
fain, cette terre eft peu propre à recevoir & à y
entretenir une population confidérable. (J. H.)
PARAHYBA. Ce grand cours d’eau , qui parcourt
une vafte vallée de la province de Rio de
Janeiro au Bréfil, mérite, d’après notre définition,
plutôt la dénomination de fleuve que celle de rivière,
que lui donnent les géographes. -
La Parahyba prend fa fource vers le 23e. degré
de latitude & le 47*. de longitude, fur le verfant
occidental de la Serra do Mar, qui s’étend le long
de la côte du Bréfil. L’une de fes fources fort d’un
lac placé fur le verfant occidental d'une chaîne
moins importante que la Serra do Mar & qui lui
eft parallèle. Ce petit.cours d’eau, d’environ cinq
lieues de longueur, palfe au milieu d’une vallée
qui interrompt la chaîne, & vient fe réunirait
lud à un autre cours d’eau de même étendue qui
defeend de la Serra do. Mar. Puis coulant de l’eft
à l’oueft pendant trente-cinq lieues, entre la
Serra do Mar & la chaîne parallèle, elle fe
groffit de plufieurs ruiffeaux & de quelques petites
rivières, elle entre enfuite, en revenant lur
fes pas, dans une autre vallée beaucoup pjus
large que la première, & formée de la chaîne
dont je viens de parler & d’une autre plus importante,
compofée de la Serra de Francia &: de la
Serra Mantëqueira , qui eft parallèle encore aux
deux autres Ce quife dirige du fud-oueft au nord-
eft. La Parahyba qui coule aux pieds de ces montagnes
, en fuit toutes les finuofités, & après un
cours du fud oueft au nord-eft d’environ quatre-
vingt-dix lieues ,- comme elle s’eft pendant trente
lieues fenfiblement éloignée de la chaîne principale
quiconftitue la Sierra Mantëqueira^ elle reçoit
les eaux de la Parahybüna, qui defeend de
ces montagnes & dont le cours eft d’environ
vingt-cinq lieues. Continuant enfuite fa courfe
dans'le même fens pendant trente lieues encore,
elle reçoit la rivière de Pombà, qui defeend auffi
dés montagnes précédentes & qui parcourt vingt
lieues du nord-oueft "au fud-eft. La Parahyba fe
détournant alors pour prendre la direction de
F oueft à l’eft, traverl'e la Serra do Mar, & après
un cours de trente-cinq lieues dans cette nouvelle
diredfion , elle, fe jette dans l’Océan atlantique,
vers le milieu du golfe de San Joao da Prai a , &
vers le 21e. deg- 20 min. de latitude. Le cours
total de la Parahyba , jufqu’à l’Océan, eft donc
d’environ deux cents lieues, pendant lefquelles
elle reçoit le tribut de plufieurs petits cours d’eau
& de deux rivières affez importantes : ainfi elle
peut prendre place parmi les fleuves. (J. H.)
PARAMERA. Ce mot efpagnol, adopté par
M. Bory de Saint-Vincent dans fon ouvrage
intitulé Guide du voyageur en Efpagne , fert à dé-
figner une forte de plateau qui s’étend entre plufieurs
parties de certains fyftèmes de montagnes,
ou vers leur faîte, de manière à tromper l’oeil fur
leur hauteur.
Les Parameras, toujours fort élevés, font fou-
vent confidérable?;. En Efpagne, dit le favant que
nous venons de nommer, ils femblent être difpofés
de mar> re à déterminer entre fept principaux
fyftèmes quatre grands verfans généraux ,
dont les limites font fouvent difficiles à apprécier
par l’obfervateur.
Ces quatre verfans font : le Cantahrique ou fep-
tentrional, Ylbérique ou oriental , le Lujitanique ou
occidental, & le Bétique OU méridional.
cc Les plus remarquables de ces Parameras
33 font, dit M. Bory de Saint-Vincent, celles
» d’Avila de là province de Soria : Steppes dé-
33 pouillées, qui refTemblent, pour l’afped, à ces
« landes des parties les plus triftes & les moins
33 élevées du midi de la France.
33 Le plateau de Lanemezan, fitué aux fources
33 du Gers, entre le baffin de i’Adour & cejui de
33 la Garonne, vafte plaine, aride, monotone,
.33 déferte, battue des vents, comme dédaignée
33 de la belle faifofi, donne une idée exaéte des
33 Parameras y dont tous les interfaces des fyf-
33 tèmes de montagnes préfenter.t des exemples
33 dans la Péninfule. L’elpace fitué entre FEbre
33 fupérieur & les fources de la Pifuerga ; divers
33 fommets des Pyrénées centrales, les monts hef-
33 périques & lufitaniques, & ceux de Grédos,
■33 en renferment une multitude , où l’on fe croi-
33 roit dàns les folitudes élevées de la Tartane
33 intérieure. »
Les Parameras qui s’étendent entre les fommets
de la Sierra de Grédos font les plus élevées de’
toutes celles de la Péninfule.
Le Cémas de Ourem, groupé de mbntagnes qui
dominent la rive gauche du Tage, à plus de
trente lieues de fon embouchure, offre des Parameras
plus ou moins étendues, ombragées par
des bouquets d’yeufes & d’arboufiers > plufieurs
pitons les dominent, & dans quelques enfohee-
mens s’étendent des lagunes d’eaux pluviales,
qu’une évaporation égale au tribut que leurraient
les nuages laiffe toujours au même niveau.
' En Galice T les Paraferas font confacrées, ainfi
que certaines landes, à. la culture du landier,
vulgairement nommé jonc marin ou genêt épineux.