
Philippinarum) , le pélican appelé colocolo, enfin
des cailles, des perdrix, & diverfes efpèces de
perroquets.
Les infeétes ne font pas moins nombreux dans
ces îles : on -y remarque furtout d’ élegans papillons
& de brillans coléoptères. On y rencontre
fréquèmment un fcorpion qui paroît être le même
que celui de la plupart des îles du grand Océan.
On trouve aufli dans l’ île de Luçon une grande
efpèce de mante > enfin les termites & les mouf-
tiques font un véritable fléau pour les habitans.
Différentes efpèces d’aéfinies & de médufes
habitent les rivages de ces îles.
Population. Les différens peuples indigènes
dont nous avons parlé , conflituent, félon M.
Chamiffo, deux races diftiiïéies, les Papous & les
Malais > les premiers habitent l'intérieur des terres,
& les féconds, les côtes & les embouchures
des rivières. Les autres habitafts lont des Chinois,
& des Efpagnols. Les Papous vivent dans les montagnes
, làns demeures fixes. Le produit de leur
chaffe, Je m iel, les fruits, font leurs feulsmoyens
d'exiftence. Ils vont nus., une fimple ceinture
d'écorce d’arbre eft leur unique vêtement. Du
re fte , il paroît que leurs moeurs font douces â
Les Malais femblent avoir perdu dans ces îles ,
& principalement dans celle de L u çon, où ils font
plus fréquemment en rapport avec les Européens,
la cruauté qui les caraaérifè. Sur les côtes , plu
iieurs de leurs tribus ont adopté la religion chrétienne
; quant à ceux qui habitent l’intérieur,
comme ils communiquent rarement avec les autres
habitans, il eft difficile d’avoir des renfeigne-
mens précis fur leur compte.
Le peuple des Philippines fe nourrit généralement
de fubftances végétales, telles que deux efpèces
de fruits à pain, de la mangue, de la banane,
du coco & du riz. L'eau-de-vie de palmier eft la
boiffon habituelle des indigènes j c'eft le produit
de la liqueur qui fe forme, avant qu’ il épanouiffe ,
au bourgeon que l'on coupe, & auquel on fixe
un vafe. C e fuc rafraîchiiïant quand il vient d’être
recueilli, fert à faire le vin, l’eau-de-vie, le vinaigre
& du firop fueré, félon les diverfes manières
dont on le prépare. Lorfque le cocotier ne
produit plus rien, dit M. Chamiffo, on coupe fa
tige ftipérieure, les feuilles fe rapprochent, & forment
ce qu’on appelle le choux palmifie.
On cultive dans les Philippines un bananier dont
le fruit eft mauvais, mais dont l’écorce fert à faire
une filaffe dont on fabrique des étoffes, des câb
les, & c . Une efpèce de palmier fert aufli au
même ufage.
La population de cet archipel ne peut pas être
évaluée, même d’une manière approximative i on
ignore l’importance de celle des montagnes & des
différentes parties centrales des îles. Les villes &
les ports habités par les Européens font généralement
affez peuplés. Sans entrer dans différentes
conje&ures à ce fu je t , nous nous contenterons
de donner, d’après les'renfeignemens précis que
s’eft procurés fur les lieux M. Chamiffo, la population
de la plus importante de ces îles. Celle
de Luçon s’élevoit en i8 iy à 2,525,000 individus
j favoir, 2,500,000 Efpagnols , 5000 familles
d'indiens, que l ’on peut porter au moins à
20,000 individus qui habitent les montagnes, &
environ 5000 Chinois.
La ville de Manille compte 9000 habitans , fans
y comprendre le cle rgé, la garnifon & les "Européens
domiciliés , qui ne font point partie de la
claffe des négocians. ( J. H )
PIASIDA. On donne ce nom à un fleuve & à
un lac fitués dans l’Afie feptentrionale.
Le lac Piafida eft fitué par le 68e. degré de li -
titude feptentrionale, & par le 90e. de longitude
orientale du méridien de Paris. Il a environ vingt-
cinq lieues du-nord au fud , & douze de l’eft à
l’oueft dans fa plus grande largeur. Plufieurs îles
s’élèvent du milieu de fes eaux dans la partie feptentrionale
; c’eft de cette extrémité que fort la
Piafida que quelques géographes rangent parmi les
rivières, & que nous regardons avec raifon comme
un fleuve.
La Piafida, qui prend fa fource dans le lac de
ce nom, forme dans tout fon cours un grand
nombre de finuofités , mais fa direétion générale
eft du fud au nord. A quinze lieues du lac qui lui
donne naiffance, elle reçoit les eaux d e là &on-
ditta , rivière qui coule de l’eft à l’oueft, & qui
parcourt plus de foixànte lieues de pays. Environ
douze lieues avant d’arriver à fon embouchure
dans le golfe auquel nous donnons le nom de
K amenai a , parce que les îles Kamennià s’y élèvent
baignées par les eaux de l’Océan glacial, elle
reçoit fur fa rive gauchéla Biftraya qui coule du
fud-oueft au nord-eft, fur une étendue de trente
lieues. En évaluant les nombreuses finuofités de
la Piafida, la longueur de fon cours eft de plus de
cent lieues.
Les terrains que traverfe ce fleuve font humides
& b a s , & couverts de ces dépôts d’alluvions qui
caraétérifent toute la partie baffe de la Sibérie. Le
leéteur pourra prendre une idée de ces terrains
aux articles O bi , I enisseï & L éna , qui font les
principaux cours d’eau qui defeendent du grand
yerfant feptentrional des monts Altaï. ( J. H. )
PIAUHY (Serra dé-). Cette chaîne de montagnes
forme la limite orientale de la province du
même nom au Bréfil. Elle n’ eft que la continuation
de la Serra Taugatinga, & commence auTud-oueft
près des fources du Rio Fundo & delaCuvimata,
c’eft-à-dire, vers le 10e. degré de latitude méridionale.
Elle s’étend en arc de cercle du fud-
oueft au nord-eft, & occupe un efpace de plus de
foixànte lieues. A fort extrémité vers le nord-eft,
elle eft féparée de la Serra de Ibiapaba par une vallée
de cinq lieues de largeur.
Ses deux verfans fourniffent plufieurs cours
d’eau j mais l’oriental n’en voit point naître de
confidérables, tandis que de l’occidental defeendent
la Piauhy & quelques-uns des affluens de
cette rivière qui va fe jeter dans la Parnakiba.
Vo yez ce mot.
Les montagnes de Piauhy font compofées de
roches d’ efpèces tres-variées, & furtout de celles
qui appartiennent à la formation granitique. On
n’y connoît point de mine d’ o r , mais il y exifte
des métaux plus utiles quoique moins précieux ,
tels que du fer & du plomb, & peut-être même
du cuivre. On y connoît furtout des mines de fer
oxidulé ou d’aimant, qui parodient être abondantes.
( J . H .)
P IAVE. Cette rivière prend fa fource dans les
A lp e s , fur le verfant méridional du mont Savace ,
qui appartient à la chaîne des monts Schrotten &
Barbazzi, par le 30e. degré de longitude orientale
, & par le 47ç. de latitude nord du méridien
de Paris. Cinq à fix petits ruiffeaux qui defeendent
des pentes de diverfes montagnes qui fe rattachent
au Salvace & qui forment, avec le mont
fe partage en plufieurs bras qui contribuent à former
Maura, un baflin prefque circulaire, fournirent
fes premières eaux. Elle coule du nord-eft au fud-
oueft, pendant 1 efpace de dix lieues, jufqu’à Pieve
d iC a d o r e , puis au nord jufqu’au fud pendant
fept'lieues jufqu’ à Bellune. De cette v ille , elle
prend la direction du fud-oueft jufqu’ à la pointe
du mont Cimion, & après avoir parcouru l ’efpace
de huit lieues , elle tourne cette montagne & fe
dirige en ferpentanc dans le fens du lu d -e ft ,
jufqu’à fon embouchure dans le golfe de VenPe
près Cortelazzo. Depuis le mont Cimion jufqu’à
la mer , elle traverfe un efpace de plus de vingt
lieues. Ainfi donc fon cours n’eft point très-con-
fiérablef, il ne s’élève qu’à quarante & quelques
-lieuesj cependant plufieurs géographes lui ont
donné le nom de fleuve, titre que nous lui refufons
parce quelle n’eft alimentée dans fon cours par
aucune rivière navigable. Ainfi , fur fa rive droite,
nous voyons defeendre des montagnes qui forment
fon baflrn, la Padola qui prend fa fource près du
mont Bello & qui a trois lieues de cours } l'Anfei
qui en a fix 6c qui defeend du mont Laredo } la
Boitta qui en a huit & qui traverfe une vallée:
formée en partie par les pentes occidentales du
mont Laredo > plus bas le Mae. qui parcourt une
autre vallée- tranfverfale de fépt a huit lieues de
long} le Cord ivole, dont le cours a plus de .dix
lieues, & quelques autres petites rivières ou t?r-
rens qui lui fourniffent leurs eaux. Les pentes des
Monta Maura, de Monte Cavallo, du mont Cimion,
qui s’étendent fur la rive gauche, étant
très-rapprochées de fon cours, ne l’ alimentent
que par de nombreux torreris-.
La Piave ne commence à être de quelque importance
pour la navigation qu’un peu au-deffus
de Ponte di Piave. Pres de fon embouchure, elle
les lagunes qui-fe trouvent au dehors de Ve-
nife. .
Nature du terrain que traverfe la Piave. L Anfey,
affluent de cette rivière, coule au pied de la montagne
calcaire de Grigne, qui contient du zinc
oxidé & du plomb fulfuré. Dans les montagnes environnantes
on trouve du plomb argentifère, 6c a
la fource meme de la Piave, du cinabre en petits
nids difféminés dans le calcaire. Au pied de 1a
Grigne, on trouve du grès filiceux. Sur le cote
occidental de la vallée , près Santo Scefano 3 on
i aperçoit des bancs de micafchifte recouverts de
grès de différentes couleurs, tantôt grenu, tantôt
lamelleux ; ce dernier renfermesordinairement
de l’anthracite ; on y voit aufli du calcaire alpin.
Près de la montagne de Sapada , qui forme
fa partie la plus orientale du baflin, un grès jaune
fehifteux s’élève fur le calcaire. Près Caftello, le
terrain que traverfe la Piave eft forme de dépôts de
gypfe rouge & blanc , qui alternent aved des marnes
coquillières jaunes & blanches , placées fur le
porphyre.
Le calcaire alpin commence à être abondant
au nord de Bellune ; il repofe fur le grès rouge
ou fur le fehifte filiceux & bitumineux. Dans
quelques endroits, le calcaire ooiitique_recouvre
les flancs des montagnes de calcaire alpin.
Le grès forme fur la rive gauche de la P ia ve ,
aux environs de Bellune, ces collines baffes ,
connues fous le nom à* O lire Piane, il y atteint la
hauteur de plus de trente mètres > les couches
inférieures de ce grès font fablonneufes & micacées
} leur dire&ion eft orientale. Les couleurs
qui les diftinguent font : le rougeâtre, le verdâtre
& le gris-clair. On s'en fert quelquefois avec fuc-
cès pour les teintures. C e grès femble paffer au
calcaire vers fa partie fupérieure.
Selon le profeffeur Catullo, dans quelques lo calités
il fupporte un calcaire juraflique, dans
d’autres une efpèce de craie. Au fond de plufieurs
vallées, il n’eft couvert que de débris. Cette
I partie de la rive gauche de la P ia v e , près de Bel-
! lune & des monts d'Oltre Piane, eft bordée depe-
I tites collines formées en partie d’alluvions & en
partie de débris des montagnes de Faverga, Vi-
forne, Mane 6c Duffoi.
Au-deffus de Bellune, lès rives de la Piave
font bordées de grès quartzifère jaune & coquil-
lie r , qu’aucune roche ne recouvre.
Avant de doubler la pointe du mont Cimion ,
la Piave traverfe le grès au-deffus de Feltre ; ce
grès eft rougeâtre fur quelques points de la rive ,
& bigarré fur d’autres. La montagne de Selva près
: de F eltre, eft compofée à fa partie fupérieure
d’un calcaire crayeux renfermant des ammonites,
& repofatit fur le grès. La même fuperpofition fe
fait remarquer près de la pointe du mont Cimion.
Nous ferons obferver ici que le grès vert
s’élève aux environs de Feltre à environ 548
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