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eFI plufieurs pointes efcarpées qui s'élancent en
forme d'aiguilles & font piefqu’entièrement coni-
pofées de roches granitiques. Il exifle fur ce point
une grotte dans le, fond de laquelle on voitfour-
dre une fource qui coule en torrent.
La troifième région ne préfente que d’énormes
monceaux de neige ; on y éprouve un froid très-
v if : quelques arbres & des arbuftes difleminés çà
8c là préfentent encore un relte de végétation ;
mais à quelque diftance du fommet, elle ne produit
plus rien. Cette fommité ell entièrement nue,
& n'offre dans fa convexité que des neiges & des
glaces. Pour juger la grande élévation de cette
montagne, il fuffit de dire que pendant les chaleurs
caniculaires, les maffes de neiges condenfées
à la cime n'éprouvent aucune altération, tandis
qu'à fa bafe une chaleur de 28 à 29 degrés def-
fèche prefque tout. Ces nombreux glaciers ne
donnent nailfance à aucun fleuve, mais feulement
à de foibles courans d'eau qui fertilifent les plaines
que couronne cette montagne.
La matière qui fert de charpente au mont
Olympe eft granitique! fur fa bafe repofent des
roches calcaires, dont quelques parties font remplies
de lîlex. Cette baie ell occupée par plufieurs
villages, dont les habirans paroiflent être plutôt
de race fcythique que pélaigique. Leur conüitu-
tion , qui eft robufte, leur permet aufii de fe fixer
jufque fur la fécondé région, qui cependant eft
peu fréquentée mais en s'élevant plus haut, on
pe trouve aucun être vivant. Le fommet, environné
de neiges éblouiflantes qui lui ont fait donner
le nom de lumineux, 8t que 1 on voit , comme
détaché au-deffus des nues, paraît être en effet
le fejout des dieux.
O l ym p e . Montagne de l ’Acarnanie, aujourd'hui
Barganti ou Boubiftas, fituée par le 18e.
degré 30 minutes de longitude, & au 38^ degré
40 minutes, de latitude occidentale. Le développement
de cette montagne forme la prefqu’ ile
d'Anaélorium, dont elle eft le centre. Elle fepro-
jette de tous côtés; mais fes nombreux contre-
forts , en s’étendant plus au nord vers le golfe
d'Arta, fe terminent par plufieurs caps avancés,
dont l'un eft le fameux promontoire d'Aâium,
célèbre par la bataille qui fit tomber l'empire
du Monde entre les mains d’Augufler D'autres
ramifications inférieures s'abaifiènt infenfiblement
vers les rives méridionales de ce golfe. Le
bafiin du canton de Vonitzafe trouve au milieu de
ces contre forts, qui embraflent également la-baie
du même nom. l a partie méridionale, expire au
cap Afprogiak), en face de l’île Sainte-Maure
le canal qui la fépare de cette île paraît avoir été
pratiqué par la main des hommes. Quoique cette
montagne n'ait pas été plus exaélemt-nt mefurée
que les autres montagnes de la G rè ce , on peut
cependant affirmer, que fon élévation n'excède pas
jà é o e tpifes. Cettë petice prefqu'île, qui eft toute
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J occupée par les contre-forts de l’Olympe, ren-
ferme beaucoup de gorges & de défilés, qui en
rendent l’accès difficile. Les parties inférieures
J de ces montagnes font affez productives, & l’ olivier
y croît partout. Les régions fupérieures ne
font couvertes de neiges que pendant une parti©
de l’année, & les forêts de chênes & de fapins
qui remplirent les régions mitoyennes fervent de
demeure à une grande quantité de bêtes fauves* Dé
deux verfans dont les eaux arrofent cette prefqu’î le ,
l’ un, qui fe dirige vers le nord, forme le lac Bul-
j gari, dont les eaux faumâtres élèvent plufieurs
attériffemens, dont la fuperficie reffemble a des
îlots; l’ autre produit plufieurs ruiffeaux qui fe
jettent dans la, mer Ionienne. Les habitans de ces
montagnes defcendent des anciens Lelèges T é -
| léboens. ( Arift. , cit. a Strab. , lib. VII, pag. .)
Le nom d>Acarnanesi qu’ils portent encore aujourd’hui,
leur vien t, fuivant Apollodore, d’A-
carnan, fils d’ Alcméon. Ils fe trouvèrent dans
prefque toutes les guerres de la Grèce, jufqu’au
temps où elle fut foumife aux Romains.
O lympe.' Montagne de la Pifatide. Voye\ le
mot Péloponbse.
O lym pe . Montagne de la Laconie. Voye[ le
mot P eloponèse.
O lympe de la Bithynie (Afie mineure). C ’efl:
une chaîne de montagnes qui s'étend depuis le
39e. deg. 55 min. de latitude jufqu’ aux cotes de
la mer de Marmara (Propontide) , fur une Ion-*
gueur de vingt lieues; fa longitude eft au 16e.
deg. 5; j min. Une particularité remarquable, c’eft
que les rameaux qui fe dirigent vers la Propon-
tid e , s’abaiffent infenfiblement en pentes douces,
tandis que du côté oppofé, c’eft a--dire, au fud,
elle fe préfente fous la forme d’un grand rocher
taillé à pic, qui lui donne dans toute fa' longueur
un afpeét horrible. Sa hauteur eft d’environ
1800 toifés. Ses neiges permanentes & fes
nombreux glaciers viennent à l’appui de notre affection.
Il elt couvert de chênes, de hauts fâpins,
de hêtres, dé charmes, de trembles, de châtaigniers,
& de plufieurs autres végétaux qui font communs
à ces contrées. Sa bafe fournit une infinité
d’ eaux minérales & thermales , dont les principales
font les fulfureufes & ferrugineufes,
qui ont chacune des établifièmens particuliers
de bains; les plaines qui la compofent font
plantées d’une grande quantité de mûriers pour
la culture des vers à foie. L’efcarpement de
cette montagne ne permet pas d’arriver jufqu’aux
glaciers qui la couronnent, & un jour ne fuffiroit
pas pour parvenir jufqu’aux endroits ordinairement
! fréquentes. 11 y a une ftation vers le milieu, où
le voyageur paffe la nuit pour continuer fa courfe
le lendemain. Auprès de cette ftation on trouve
1 une grotte révérée des Mufulmans, & dans la
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quelle fe remarque un jeu de la nature reprefen-
tant le corps entier d’un homme partagé de profil
en deux parties égales. Du point le plus eleve de
la montagne où il foit poffible d’arriver , on a une
perfpeétive immenfe; on aperçoit d un coté la
ville de Conftantinople, qui en eft éloignée de plus
de vingt-cinq lieues, ainfi que la mer de Marmara
& fes îles. On domine la ville de Pruffe, ancienne
capitale de l’Empire ottoman, & les vaftes plaihes
qui l’enviropnent au nord. Laroche de l’Olympe
eft, comme toutes celles des hautes montagnes,
granitique. Plufieurs de fes Commets font occupes
par de petits châteaux qu’<pthoman conftruifit du
côté de la ville lorfqu’il en fit le fiége. Cette
montagne n'eft point habitée; on y voit feulement
pendant l’été des Curtes, efpeces .de nomades
qui viennent y ftatiofiner, & qui 1 abandonnent
aux approches de l'hiver.
O lympe de Chypre. C ’eft: une chaîne de montagnes
qui divife en deux parties égales, dans
toute fa longueur , l’île de C hyp re , & dont lé
nom moderne eft Mont de Sainte-Croix. Elle eft
fituée fous le jo c. deg. de Tôngitnde & le 35e. deg.
de latitude. L’origrne du nom de Sainte-Croix lui
vient de ce que l’impératrice Hélène, à fon retour
de la Terre-Sainte , y fit planter la croix ,*
qu’elle venoit de découvrir. Elle s’ étend en longueur
depuis le cap Saint-André, qui forme fa
pointe la plus orientale, jufqu’à celui de Drépruo
a l’occident, dans un efpace de plus de cinquante
lieues. Le point central de cette chaîne, qui
peut avoir700toifes d’élévation, fe trouve por
fitîvement fous le fOc. degré. De là elle fe ramifie
au nord & au fud ; mais fes rameaux font bien plus
marqués au fud, où elle forme trois embranche-
mens bien diftin&s qui viennent expirer, l’ un au
cap Chiti, l’autre à celui de Griega, dont les
pointes' avancées bordent le grand golfe de
Larnaca; & le troifième le dirigeant à l’O ue ft, en
forme de cou de, fe termine au cap Mélonto. Les
pentes de l’Olympe font plus adoucies du côte du
nord , Sz préfentent des plaines & des coteaux
b:en cultivés; mais du côté du fud elles font plus
âpres & la culture y eft plus rare. I.a neige ne
féjemrne jamais fur fon fommet, & lès deux principaux
verfans de cette longue chaîne produiient
plufieurs petites rivières, dont l’une, appelée
Pédio, fe décharge dans le goïfe de Jarriagdufta au
fud-eft, & l’autre connue fous le nom de Lytuss
coule au fud. La roche qui la compofe eft calcaire
îte granitique.
Les anciens Grecs avorent conftruit fur le fommet
de cette montagne un temple dédié à Vénus.
Par une étrange contradiction, l’ entrée de ce
templeélevé poiirleculte de iamère dés Amours,
étoit non-féulement défendue aux femmes, mais
il ne leur étoit pas même permis de le regarder.
Des couvens ont remplacé ce temple élégant,
& dans des temps de perfécution ils fervirent
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de retraite à des ermites qui s’y rctiroient & vi-
voient de privations. La ipontagne étoit embellie
par de nombreux jardins, & le goût a voit prend©
aux plantations de toute efpèce dont les collines
étoient couvertes. Depuis que les Turcs en font
en poffeflïon, tout a changé de fa c e , & ces lieux
agréables font devenus âpres & ftériles comme la
tyrannie qui les a dépeuplés. (G . A . de M...)
On a donné aufli le nom de mont Olympe à une
butte qui occupe une prefqu’île formée par le cours
finueux de la Meufe, auprès de Charleville , a
i l ’entrée de cette rivière dans la région fchifteufe
qui forme ce que Ton nomme fpécialement les
Ardennes. La roche qui fert .de bafe & confbtue
la plus grande partie de cette montagne , eft nti
calcaire ancien, auquel des couches fchifteufes
fontfu per p o fées. Tout près de cette butte, dont
la hauteur au-deflus de la Meufe eft d’environ
foixante mètres, on voit des coteaux plus eleves
dé calcaire coquillier , où rien ne prépare le pal-
fag-e au fchifte. C e calcaire de formation moderne
eft en contaél immédiat avec le calcaire ancien ;
mais les deux formations font diftinétes, & ne fe
confondent point. (F )
OM. Rivière de Sibérie, l’un des affluens de
rirtiche, dont la fource eft fur le revers fepten-
trional de T Altaï. On trouve dans les terrains d*al-
luvion de fon baflin une grande quantité d oiie-
mens de mammouts, ainfi que dans les terrains
analogues fur les bords de Tlrtiche , au-dtftus &
au-deffous de l’embouchure de TOm. Il ne paroit
pas que ces reftes de l’ancien règne animal aient
été’ rencontrés dans les régions montagnemes de
L’Oural & de l’A lta ï, mais feulement dans les
plaines ; le même fait a été obfcrvé en Amérique.
Poyêi l’article Sib é r ie . ( F. )
OMAGUAS. Peu p le s .
OMBRONE. Cette rivière prend /a fourcé
au nord de la ville de Sienne dans les Apennins,
au bas du verfant occidental du mont Pûlciano ,
& à l’extrémité d’un baffm formé par cette chaîne
& une autre moins confidérable qui s’y rattache
au nord, & dont l’extrémité va former au fud-
oueft le cap fur lequel eft bâtie la ville de Piombirio.
’ , ,, . . , ,
Pendant Tefpace de fix lieues elle fuit du nord
au fud la direction du nioiit Pulciduo ; e.l'e fe détourne
enfuite St fe dirige vers le fud-mielt pen-
dairr un peu plus dé deux lieues', puis prenant
une direétion moins occidentale. elle va fe jeter
dans la mer de Tofcane près de Grolletto. vts-a-vis
dés petites îles appelées fotmUole i i Grojfeuo. ^
Entouré de montagnes depuis fa foffrce jufqu'a
fon emboucffure, l'Ombrone eft alimenté par p u»
heurs cours d’eaux qui defcendeht de leurs pefli
te s , mais ils font trop peu importans pour que
nous nous attachions à les décrire. ^