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» confolident dans Peau , font plus friables- que
« celles qui fe durciffent à P a ir, &r j'ai,remarque
** quantité de gerçures dans ces fortes d'émaux,
*» accident qui arrive au verre fondu qu’on lai0e
» tomber" dans Peau. »
Il fait obferver en outre que ces émaux renferment
des fragmens de laves, de gravier & d’autres
fubftances, qui prouvent en effet que la matière
fondue s’eft emparée de ces différens corps.
Le célèbre natuvalifte que nous venons de nommer
, penfe, avec raifon, que l’écueil des pierres
brûlées n’a été féparé de l’île Procida, que
•par Paétion continuelle des eaux de la mer.
Le fol de cette île abonde en orangers, en
figuiers, en v igne, & en diverfes autres plantes
fructifères. On a remarqué que les habitans de
Pile Procida reffemblent peu à leurs voifins les
Napolitains; ils en diffèrent par leurs moeurs &
par leur caraCtère phyfique. La phyfionomie des
hommes eft plus expretfive, leur caraCtère plus'
rempli de fierté. Les femmes s’y font remarquer
par cette régularité de traits qui rappelle
la beauté des anciennes femmes grecques} elles
ont confervé du coftume antique, l’habitude de
fe couvrir la tête d’un Voile. (J. H .)
PUITS. Cavités naturelles qui imitent la forme
des ouvrages de Part auxquels on donne le même
nom. Quelques puits artificiels, én raifon des phénomènes
qu’ils préfentent, appartiennent auffi à
la géographie phyfique.
Le nombre des puits naturels n’ eft pas très-
grand, ou peut-être plufieurs de ces cavités n*ont
point excité la curiolité des voyageurs } celles qui
affectent une autre fituation, & que l’on connoît
fous les noms de balmes, de cavernes ~3 de grottes
, & c . , font beaucoup plus multipliées ou mieux
connues. Quelquefois aulfi, des enfoncemens verticaux
ont été décrits fous des noms qui leur conviennent
moins que celui de puits : tels font plufieurs
entonnoirs dans le Jura, des fojfes fur les
bords du Mifiifiipi, &c.
Tous les puits connus font dans des terrains calcaires
ou volcaniques , & tous paroiffent avoir été
formés par l’enfoncement du toit d’une caverne, ou
par l’ aCtion des eaux fouterraines qui fe font ouvert
on partage à travers les couches fuperficielles, &
qui ont cefle de çouler, ou à l ’aCtion des fluides
dégagés par les feux volcaniques. Plufieurs entonnoirs
du Jura montrent encore les débris du toit
de la caverne qui l’a comblée en partie î le fond
de cet entonnoir, plus large que l’ouverture fupé-
rieure, eft un puifard qui abforbe les eaux, & les
conduit par des canaux fouterrains plus ou moins
loin du lieu de leur entrée..
Dans les mêmes montagnes, çn ne peut attribuer
la même origine au puits de la Brême, près
d’Ornans. Tout femble attefter que cette ouverture \
verticale, d’ un petit diamètre, a travers une marte
calcaire dont les couches ont une très - grande
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épaiffeur, eft le réfultat de l’ aCtion prolongée des
eaux qui en fortent encore aujourd’h u i, après des
pluies abondantes & prolongées. Ces eaux, qui
s’élancent avec impétuofité, inondent une.affez
grande étendue de terrain, & deviendroient fort
incommodes, fi la Loue ne les recevoir point à
peu de diflance de leur fortie. Elles entraînent
ordinairement avec elles des poiffons, habitans
des lacs plus élevés que !’ouverture.du puits > ce
font des ombres & des truites. L ’état de maigreur
extrême dans lequel ils fortent de deffous terre,
annonce qu’ ils ontfupporté une longue abftinence,
en fuivant la route ténébreufe qui les a conduits
depuis les eaux natales jufqu’à la fin de leur voyage
fouterrain. Plufieurs ont fans doute péri dans le
trajet, ce qui a pu former des empreintes, des
incruftations, & peu à peu des ichtyolites. Si
quelque jour ces régions font bouleverfées, fi ces
canaux quivétabliffent aujourd’hui la communication
du puits de la Brême avec les lacs du Jura,
obftrués par de nouveaux dépôts calcaires , font
arrachés de l ’intérieur & amenés à la furface, les
géologues de cette époque foupçonneront-ils l’origine
des empreintes de poiffons qu’ils y trouveront
? Ne feront-ils pas difpofes à faire des hypo-
thèfes, à fuppofer que l’enfouiflement de ces
poiffons s’eft fait à la furface, & non dans l’intérieur
de la terre ? Quant au phénomène de la fortie
des eaux & de la ceffation de leur écoulement,
lorfque les réfervoirs fupérieurs font ramenés à
un niveau déterminé, voyeç le mot Fontaines
INTERMITTENTES.
Sans fortir de la France, nous trouverons un
exemple de puits formés par l’aCtion des feux fou-
terrains } c’eft celui du puits de la P o ix , près de
Pont-du-Château, dans le département du Puy-
de-Dôme. Mais ici , le travail de l’homme a complété
& déguifé celui de la nature. Toutefois on
y reconnoît encore une grande partie de l’ancienne
cavité.naturelle, & on peut y découvrir l ’origine
de la petite quantité de bitume qui vient s’y rendre
, & qui lui a fait donner le nom qu’il porte.
La forme des puits d ’origine volcanique annonce
qu’ ils ont été formés par l ’intumefcence
du fo l, & qu’ils n’ont point livré paffage à des matières
liquéfiées par le feu. Leurs parois n’ont été
ni fondues, ni fortement chauffées} leurs roches
n’ ont éprouvé aucune altération.
C ’eft mal-à-propos que Faujas de Saint-Font a
confédéré le puits de Vais, dans le département
de l’Ardèche, comme une forte de cratère de
volcan en activité. Le gaz acide carbonique dont
cette cavité fe remplit, ne caraCtérife nullement un
volcan. C e gaz fe développe en plufieurs lieux où
rien ne manifefte 1’ aCtion des feux fouterrains.
11 n’eft pas étonnant que des puits artificiels
préfentent des finguîarités auffi remarquables que
les puits naturels 5 les uns & les autres nous révèlent
ce qui fe parte dans les couches que l'excavation
a traverfées. Parmi les plus remarquables,
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on peut c ite r , en France . le puits de Plongaftel,
dans le département du Finiftère , entre Breft &
Landernau. Ses eaux fuiverit, mais en fens inverfe,
le mouvement des marées, en forte qu’elles montent
lorfque la marée defcend. C e phénomène
attira , vers le milieu dù fiècle précédent, l’attention
de l'Académie des fciences, & fut très-bien
expliqué. Un nivellement fit' connoitre que les
hautes eaux du puits répondoient affez exactement
à la hauteur moyenne des eaux de la mer : on vit
de pluo que l’aCtion de la marée fe tranfmettoit
lentement à travers les terres} que lorfque la
marée commençoit à monter, l’eau du puits con-
tinuoit à defcendre, jufqu’à c e que de part &
d’autre les deux furfaces fufiTent de niveau j qu a-
lors les deux furfaces s’élevoient en même temps,
mais celle de la mer beaucoup plus .vite & plus
haut, en forte qu’elle atteignoit l’établiffement,
& commençoit a defcendre avant que celle du
puits fût parvenue à fa plus grande hauteur.
Pallas a obfervé dans le puits des mines de
Nertchinsk une Angularité fi étrange, qu’on feroit
tenté de n’y pas croire. Suivant lp récit de ce na-
turalifte , la température à l’entrée de ce puits eft
celle de l’atmofphère, & par cônféquerit elle v a rie
fuivant la faifon : au fond elle eft confiante &
tempérée r mais dans l’intervalle, à une cinquantaine
de mètres au-deflbus du fo l, l’ air e.ft conf-
tamment très-froid & la glace permanente. Il fau-
droit un examen très-attentif & très-détaillé de
toutes les circonftances locales pour découvrir la j
caufe de ce froid extraordinaire.
Dans quelques parties de la France , de l’ Allemagne
& de l ’Italie, on fait des puits dont les
eaux s’élèvent au-delfus du fo l , & coulent comme
d’une fource. C ’eft ce que l’on nomme en France
des puits ariéfiens, du nom de l’ ancienne province
de France où l’ufage en fut d’ abord introduit 5 &
d’où il s’eft répandu dans quelques localités qui
peuvent jouir du même avantage. Il faut évidemment
, pour ces fortes de conftruCtions, que le ré-
fervoir des eaux foit plus élevé que leur fortie, &
qu’elles arrivent par un canal continu, afin qu’elles
ne fe perdent point dans le trajet. 'Ce font encore
les couches calcaires,qui portedent cette propriété,
pourvu qu’elles foient fans fifiures, compactes &
féparées les unes des autres par d'épaifles couches
de fables qui reçoivent les eaux. On doit à M. Garnier,
ingénieur des mines, un.excellentTraité des
puits artéfiens. ( F. )
PU LO -CO N D O R , ou fimplemént Condor. On
défigne fous ce nom une île ou plutôt un groupe
d’îles tellement rapprochées les unes des autres,
qu’elles paroiffent n’en faire qu’ une, & qui font
fituées dans la mer des Indes , à feize lieues de
l ’embouchure du fleuve Cambodjer, par 104 degrés
11 minutes 23 fécondés de longitude, & par
8 degrés 40 minutes de latitude du méridien de
Paris.
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•Des deux principales îles de ce groupe , la plus
grande, à laquelle appartient le nom de Condor,
qui fignifie calebajfe, fuivant quelques voyageurs,
parce que cette plante y eft très-abondante, a
environ quatre à cinq lieues de longueur de l’eft
à l’oueft, & une de largeur. La fécondé s’étend du
nord au fud fur une longueur d’environ une lieue,
& fur une largeur qui n’en atteint pas le quart. Elles
font difpofées de manière qu'au midi e le s forment
une forte -de havre élargi, terminé au nord par
une parte étroite qui fépare les deux îles.
Le fol de P ulo-Condor eft noirâtre & fertile;
les montagnes ÿ font en grande partie calcaires.
Elle eft arrofée par de petits ruiffeaux qui coulent
pendant dix mois, & qui tariffent vers la fin de
mars. Dans le mois d’avril on n’y trouve plus que
de l’eau de quelques étangs , mais au mois de mai
la pluie fait renaître le cours des ruiffeaux. Outre
plufieurs arbres à réfine &r à gomme qui y croif-
fent, cette île produit le manguier appelé man-
gifera foetida, & le mufcadier. On y remarque auffi ,
de même que dans les îles qui l'environnent, des
oifeaux de différentes efpèces , tels que des perroquets
, des pigeons & plufieurs gallinacés.
Les côtes de ces îles abondent en mollufquçs
de différens genres & efpèces ; les rivages font
peuplés d’un grand nombre de tortues.
Les habitans de Puio-Condor font originaires de
la Cochinchine. Ils ont confervé tous les caractères
des peuples de cette contrée. (J. H. )
PULO-NIAS. Cette île , voifine de celle de Sumatra,
s’élève au fein de l’Océan, par 9^ degrés
de longitude orientale, & fous le premier parallèle
au nord de l’équateur. Elle a environ vingt-
cinq lieues de longueur du fud au nord, & dix
dans fa plus grande largeur de l’eft à l’oueft.
Elle eft très-fertile en riz ; fes habitans font de
race malaife, quoiqu’ ils aient généralement le
teint plus clair que' les Malais 5 mais ils font fujets
à une lèpre qui couvre quelquefois tout leur
corps.
Obfervée par le doCteur anglais Jack, qui en a
! étudié & décrit les terrains, nous favons que les
couches calcaires dont cette île eft compofée, font
toutes très-inclinées & rompues, comme fi elles
avoient éprouvé les violentes fecouffes d’ un tremblement
de terre. Cependant le calcaire madrépo-
rique qui forme les derniers dépôts eft tout-à-fait
intaCte, ce qui paroît annoncer qu’elle eft fortie
du fein des eaux, tandis que tant d'autres îles
femblent avoir été formées par des éruptions volcaniques.
« C ’eft un phénomène bien remarquable, dit
» le doCteur Jack, qu’une île auffi grande, cou-
>r verte de montagnes, dont quelaues-unes n’ont
» pas moins de.trois mille pieds de hauteur, a:t
» éprouvé fi peu de commotions intérieures j>ar
» l’ aCtion de la puiffance qui l ’a tranfportée à la
» place qu’elle occupe 3 que des productions ma