
T a b l e a u d e l a d if t r ib u t io n d e s e f p e c e s f o j f i l e s d é jà in d iq u é e s d a n s le s d iv e r s b v f f in s t e r t ia ir e s
d u m id i d e l a F r a n c e ( 1 ) .
’ I . Mollusques.
T o ta l général : 98 genres, 388 efpeces.
Nombre total des
efpeces d’animaux
invertébrés folfiles
des dépôts marins
des ballins tertiaires
du midi de la France,
décrites dans ce ƒ
travail............... , . . (
{U n i v a lv es : 5 i genres, 185 efpeces.
Bivalves: 46 g en re s , 195 efpeces.
Multivalvest 1 genre, 8 efpeces. .
I I . A hnéljdes.
T ota l général : 2 genres, 16 efpeces.
III. CllUSTACÉES.
Total général : 4_genres , 5 e fp è c e s .
IV . Zoophttes.
Total général : 27 genres, 63 efpeces.
p Analogues vivans dans la Méditerranée.
. . . . . . . . . ...................
f Analogues foflîles dans Ç d’I ta lie ... .
les badins....................../ d e Bordeaux,
1 de P a r is ... .
* d’Angleterre
^ Efpèces particulières aux badins du midi
de la France.. . ................... ...
* Analogues vivans dans la Méditer
ranée.. . ................... ...................... ...
' Analogues folfiles dans ( d Italie.. . .
les badins.. . . . . . / Bordeaux.
de P a r is ... a
d’Angleterre.
. Efpeces particulières aux badins du raid
de la France................. ......................
• Analogues -vivans dans la Méditerranée.
. . . . * . ................... . , ,
f Analogues folfiles dans /* d’I ta lie ... ,
les balfin'S'..
s Ç d I »
. 1 de Bordeaux.
\ de P a r is ... /
* d’Angleterre.
. Efpèces particulières aux badins du.mid
de la France. . . . . . . . . . . . .
■ Analogues vivans dans la Méditei
ranée..-. . . . . . . . . .. . , .. .
| Analogues folfiles dans f dTtalië.. . .
les badins.. .
s d’Italië... 7 de Bordeaux.,
\ de P a r is ... .
V d’Angleterre.
k Efpèces particulières aux badins du midi
de la France. , . . . . .
92
216
75
43
En réfumé , ces tableaux prouvent :
i°. Qu’il exifte dans tes baflîns tertiaires du
midi de la France un grand nombre d’ efpèces
folfiles analogues à celles qui vivent encore dans
la Méditerranée, c’eft-à-dire dans la mer la plus
rapprochée de ces baflîns 5
2°. Que les genres les plus nombreux en efpèces
foflîles font généralement les mêmes que
ceux actuellement connus, qui fe compolent aufli
d’un grand nombre d’efpèces }
30. Que les efpèces foflîles des divers baf-
lins tertiaires font d’autant plus femblables en-
tr’elles, qu'on les découvre dans des baflîns lîtués
à une diftance égale ou à peu près égale des mers
aCtuelles, furtout lorfque ces ballins dépendent
des mêmes mers.
Il exifte, en effet, une analogie frappante entre
les terrains tertiaires des divers baflîns littoraux
dépendant de la Méditerranée & 1 s efpèces fof-
files qu’ils recèlent, analogie qui diminue à mefure
que l’on obferve les mêmes terrains dans des
baflîns fitués à une certaine diftance de cette
mer, furtout lorfqu’à cette circonftance de l’éloignement
ils joignent celle de dépendre d’une mer
différente.
Les efpèces foflîles des terrains tertiaires difle-
minées depuis l’extrémité occidentale de j’Efpagne
( 1) On remarquera que plufieurs efpèces ont à la fois
leurs analogues vivans & leurs analogues folfiles dans
divers balfins, & que ce double emploi explique comment
la fomme des efpèces çla flees dans ce tableau cfl plus
forte que la fomme réelle des efpèces décrites. Du refie 1«
nombre des efpèces indiquées eft bien au-deflous de ja réalité:
car, fi nous parvenions à déterminer les moules folfiles
nous doublerions le nombre des efpèces- que nous fignalons,
jufqu’à la pointe orientale de l’Italie, font donc à
peu près toutes les mêmes, malgré la diftance qui
les fépare, parce qu’elles dépendent d’une même
mer, & il pourroit bien en être également fur
le littoral oppofé. Si l’on compare au contraire
ces efpèces avec celles diftéminées dans des baf-
fins dépendant d’une autre mer, on trouve que
ces efpèces fo:.t d’autant plus différentes des premières,
qu’elles occupent des badins plus diftans
de la Méditerranée. Par fuite, nos efpèces fof-
fîles ont une plus grande analogie avec celles du
baflîn de Bordeaux qu’elles n’en ont avec celles
des baflîns de Paris & d’Angleterre ; remarque que
M. Bafterot avoit déjà faite dans fon beau travail
fur le fud-oueft de la France.
Mais, de même qu’il eft des èfpèces communes
à l’Océan & à la Méditerranée, il exitte
des efpèces foiïilés qui fe retrouvent dans les
différens baflîns tertiaires, quelle que foitla diftance
qui les fépare & leur pofttion relativement à telle
ou telle mer. 11 eft peu d’efpèces foflîles plus
. remarquables fous ce double rapport, que les
pettuncuius pulvinatus, cyprina ijlandicoides & conus
deperditus, que l’on voit aufiî bien dans les baflins ,
tertiaires dépendant de l ’Océan, que dans ceux
qui font limitrophes de la Mediterranée. Ces
efpèces ont encore cela de particulier, de fe trouver
dans l’étage fupérieur comtpe dans l’inférieur
des dépôts marins, circonftance qui annonce
que ces dépôts n’ ont pas été produits à de grands
intervalles les uns des autres.
Parmi les efpèces fofliles des baflîns tertiaires
dépendant de la Méditerranée, il en exifte donc
un grand nombre, finon identiques, du moins
analogues à celles qui vivent dans cette mer,
le nombre de ces efpèces analogues eft encore
plus grand que nous le fuppofons, car il augmente
conitamment à mefure que l’on obferve mieux jes
efpèces vivantes. Ces terrains offrent au contraire
peu de genres perdus, & par confequent peu de
formes détruites 5 ce qui annonce une grande
conformité dans la ftrudture & l’ orgahilation des
efpèces actuelles & fofliles. Cette conformité &
l’analogie qu’ont les efpèces fofliles des terrains
tertiaires avec nos efpèces vivantes, indiquent
enfin que ces derniers dépôts doivent être peu
éloignés de notre époque ; du moins par.oiffent-ils
s’être formés par des caufes qui rentrent dans
les limites des caufes aéluelles, puifqu’on les
voit plus ou moins femblables ou différens en-
tr’eux, félon qu’ ils dépendent des mêmes mers
ou de mers différentes.
Les temps géologiques, du moins ceux qui fe
rapportent aux derniers dépôts produits fur la
terre, feroient donc peu éloignés de l’époque
aêluelle î leurs rapports avec les dépôts récens
prouvent en effet qu’il ne s’eft pas écoulé entr’eux
des périodes de temps confidérables. On feroit plutôt
tenté de fuppofer ces dépôts contemporains des
temps hiftoriques, lorfqu’on voit les foflîles qu’ ils
renferment conferver leurs couleurs comme leurs
parties les plus ténues & les plus délicates, que
d’admettre que, bien antérieurement à ces temps
hiftoriques, ils ont été difleminé dans les terrains
meubles ou les fables mouvans qui les recèlent.
Il nous paroît donc réfulter des faits pré-
cédens que les terrains de fédiment, dans lef-
quels nous comprendrons toutes les formations
qui renferment des débris organiques, & par
conféquent les terrains de transition, doivent
être aiftingués en deux ordres principaux 5 savoir
: i°. ceux qui ont été dépofés antérieurement
à la féparation de l’Océan, des mers
intérieures ; 20. ceux qui ont été précipités
après la féparation de l’Océan, des mers intérieures.
Les premiers ou les dépôts fecondaires, qui
peuvent être divifés en inférieurs, moyens & fu-
périeurs, font les plus anciens & ceux qui descendent
le plus bas & s’élèvent le plus haut,
après les terrains primitifs fur lesquels ils repofent.
Ces dépôts, plus étendus que les terrains tertiaires
qui leur ont fuccédé, & qui ont été dépofés
après la féparation des mers, s’éloignent aufli
beaucoup plus du baflîn des mers actuelles, probablement
parce qu’ ils ont été produits à une
époque où il n’exiftoit qu’une feule mer, dont la
vafte étendue couvroit une grande partie des contiens
aujourd'hui à fec. Ces terrains renferment
aufli un plus grand nombre d’efpèces perdues,
efpèces pour la plupart aquatiques, ou du moins
analogues à celles qui habitent maintenant dans
des îles, ou dans des terres peu éloignées des
grandes mafles d’eau.
Les féconds, ou les terrains tertiaires dépofés
lorfque. l’Océan étoit déjà féparé des mers intérieures,
préfentent cette anomalie, de ne pas être
formés complètement par les mêmes couches, ni
caraétérifés par les mêmes efpèces, foit animales,
foit végétales, dans les baflîns qui ne dépendent
pas des mêmes mers. En effet, fi l’ on obferve les
divers fyftèmes de couches marines & fluvia-
tiies dans les baflins tertiaires océaniques &
méditerranéens, on trouve que ces fyftèmes font
plus Amples dans les féconds que dans les premiers
de Ces baflins. L’on reconnoît également
que les efpèces organiques qui caradtérifent ces
couches ne font point les mêmes dans ces divers
baflins > femblables dans ceux de ces baflins qui
dépendent de l’Océan, quelle que foit la diftance
horizontale qui les fépare, 011 les voit différentes
dans ceux qui fe rapportent aux mers intérieures,
excepté un certain nombre d'entr’elles que l’on
voit communes à ces divers baflîns, de la même
manière qu’il exifte dans les temps préfens, des
efpèces communes à l’Océan & aux mers intérieures
qui en font provenues.
Les terrains tertiaires produits donc lorfque