
Grandes-Roufles, à l'exception au’on y trouve
des (chiites & des roches pétrorfiliceufes ( voye^
R o ch es ) . Sur le verfant occidental de cette petite
chaîne, on compte quatre lacs aflez étendus. Vers
fa bafe s’étend le calcaire intermédiaire : il eft
gris, compacte, & contient, avec quelques noyaux
quartzeux, des fulfures de fer & de zinc, & des
indices de plomb. A cette roche fuccèdent des
fchiftes fecondaires argileux , & fur toute la longueur
de la chaîne les torrens ont creufé leurs lits
au milieu d’ un tu f calcaire jaune plus ou moins
poreux.
Le terrain que nous venons de parcourir, ainfi
que celui de la rive droite dé l’Olle & de la montagne
des Sept-Lacs qui eft de la même nature,
font très-riches en mines de divers métaux. M.Hé-
ricart de Thury a recueilli fur les lieux des preuves
que plufieurs de ces mines ont été exploitées dans
les temps les plus reculés. Ainfi la tradition à
confervé le fouvenir de minés d’ or anciennement
connues dans ces montagnes, telles que celles du
village d’ Auris, fitué à une lieue au fud des Grandes
Roufles, & qui doit peut-être fon nom à ce
précieux métal. On citoit aufli d’anciennes mines
d'argent, telles que celles du lac Blanc, celles de
Bran des, & c . On en a même découvert une fort
riche en 1768 près du village d’Allemont, fur le
verlant oriental d e là chaîne des Sept-Lacs, au
bas de la rivière d’ Olle. Elle eft maintenant épui-
fée. Cette découverte encourageante èngagea les
habitans à faire des recherches dont les réfultats
ont été, la découverte non moins intéreflante de
riches filons de plomb dans les Grandes Roufles,
& celle d’autres métaux dans les montagnes du
baflin de la Romanche,. dont nous parlerons à
l'arficle'de cette rivière. Cependant nous devons
ajouter que malgré les recherches infruétueufes
des, ingénieurs des mines pour trouver dans cette
contrée de nouveaux filons argentifères, il arrive
encore tous les jours que des payfans viennent
vendre dans les villes du département de Tlfère
des morceaux de minerai d’ argent, dont ils ont le
plus grand foin de cacher le gilfement à la furveil-
lance des autorités. Nul doute que fi notre légif-
lation n’ at.tribuoit point au Gouvernement la propriété
des mines que découvrent les particuliers,
les richefles minérales enfouies dans les montagnes
du baftin de l’Olle n’y demeureraient pas
long-temps (ecrètes.
Les terrains du baflin de l’Olle contiennent
plufieurs roches dont nous n’avons point encore
parlé, quoiqu’elles foient d’un emploi fort utile.
Tels font les marbres primitifs blancs, à caflure
grenue, que l’on trouve fur ia rive droite du
ruiffeaii le Flumay qui prend fa fource dans, la
montagne de laCochette, au-deffous,desGrandes-
Rouflès; les gypfes de Vaujaflî fur la Dereyry > &
lés fchilles.tégulaites ou ardoifes, dont trois grands
dépôts s’exploitent, l’un près d’Allemont, fur la
rive droite de l ’O lle , l’ autre vis-à-vis Allemont,
fur la rive oppofée, & le troifième à H u e z , au
pied des Petites-Roufles.
Le marbre de la Cochette eft un peu micacé ; il
eft recouvert par un calcaire argileux fecondaire,
au pied duquel s’élève un amas de chaux fulfatée
anhydre.
Le gypfe fe trouve à la jonélion des terrains
primitifs & fecondaires. Les fchiftes font dépofés
fur le flanc des montagnes. (J. H.)
OLONA. Cette rivière prend fa fource à la partie
feptentrionale du lac de Lugano dans la Lombardie
, coule vers le nord, paffe à Olgiate-Olona,
petite ville qui lui donne fon nom, fe courbe un
peu vers le nord-oueft, vient baigner la partie
orientale dès murailles de Milan, 8c fe jette dans
le Pô vis-à-vis Stradella , à huit lieues au-defîous
de Pavie. L ’Olona n’eft point navigable 5 elle reçoit
un grand nombre de ruiffeaux 8c quelques
petites rivières , dont la principale eft le Lura,
qui vient du lac de Côme 4 elle fournit aufli plufieurs
ramifications , dont quelques-unes vont fe
perdre dans le Pô, tandis que les autres fe jettent
dansIeLambro & dans le canal de Pavie. Le cours
de l’Olona eft d’environ vingt-fept lieues de 2400
toifes, & la diftance en ligne droite, dé fa fource
à fon embouchure, de dix-fept lieues feulement.
(D .)
OLONNE. Nom que porte un bourg fitué dans
le département de la Vendée , à une lieue à l’eft
de l’Océan , fur les côtes occidentales de France,
entre l’embouchure de l’Aufance 8c celle du Pai-
ra y , à deux lieues au fud-eft de la première , &
à quatre au nord-oueft de la fécondé. On donne
aufli le nom À'île d'Olonne à un terrain marécageux
quis’étend tout près du bourg d’Olonne, mais un
peu au nord, & que la mer couvre dans les hautes
marées , & où elle laifle des amas de fables & de
gravier qui y forment, comme fur d’autres points
de nos côtes, des dunes plus ou moins confidé-
rables.
Le terrain d’Olonne eft fablonneux 8c couvert
de grès ; ce qui a valu à la feule ville que l’on
trouve dans cette forte de lande, le nom de Sables
dïOLonne. (J . H .) *
OLSA. Petite rivière qui prend fa fource aü bas
du verfant occidental de la chaîne des monts Klo-
kats, qui font partie des Krapack. Elle coule du
fud-eft au nord-oueft & va fe jeter dans l’Oder ,
après un cours d’environ douze lieues. (J. H. )
' Ô L T ou A l u t a . Cette rivière a fa fource fur
la frontière orientale de la Tranfylvanre, à dix
lieues au nord du mont Fefta, au bas du verfant
occidenal de la branche des monts Krapack, qui
fépare ^Moldavie & la Tranfylvanie, par le 46e,
degré 30 min. de latitude feptentrionale & le 43e.
de longitudê du méridien de 1 île de Fer.
L ’Oit coule pendant vingt-deux lieues du nord
au fud dans un baflin preCque circulaire, formé de
la réunion d’ une chaîne qui fe rattache aux deux
extrémités de la précédente, d’environ vingt lieues
de diamètre, fi on le mèfure d’après les points
culminans des montagnes qui l’entourent. Au mi-
Jieu de ce baflin, cette rivière fe dirige vers le nord
pendant l’efpace de huit lieues, fe détourne pour
couler vers l’occident pendant vingt-deux lieues,,
8c reprenant fâ direction méridionale, elle quitte
le baflin où elle prend nailfance, en travevfant une
vallée formée par le groupe des monts de Kerts,
c’eft-à-dire en laiflant le montTatara fur la rive
gauche & les monts Piatra-Tajata à fa droite.
Depuis ces monts jufqu’à fon embouchure dans
le Danube près d eF o rnuel, l’Olt parcourt, du
nord au fud, environ cinquante lieues, ce qui lui
donne un cours total de plus de cent lieues.'
Les principaux affluens de cette rivière font fur
fa rive gauche, le F e k e te , quidefcend des monts
Piatra-Taplina, 8c le Tapolag qui prend fa fource
au pied du mont Tatara. Ceux de fa rive droite
font leSzebin, le Lotru qui defcendde Piatra-
~Tajata, l’Ollez & l ’Otte e z , qui ont leurs fources
au bas d’un des contre-forts de cette.chaîne.
Les terrains parcourus par l’Olt appartenant aux
formations primordiales, intermédiaires & fecondaires
, il feroit fuperflu de donner ici leur def-
cription. Voye[ T e r r ain . (J. H .)
OLYMPE,. Cette fameufe montagne de la Thef-
falie pafle pour être une des plus belles & des plus
célèbres de l’Univers. Les anciens Grecs -, dont
l’imagination toujours vive favoit profiter des
moindres circonftances locales pour en faire l’objet
d^un fyftème ingénieux, avoient placé le féjour
des dieux fur le fommetle plus élevé de ce mont.
C ’eft là que Jupiter tenoit fa cour > c’eft de là
qu’émanoient fes arrêts fouverains , dont les autres
dieux n’étoient que les miniftres, & c ’eft de
là qu’ il foudroyoit les audacieux Titans.
; Située à l’extrémité feptentrionale de la T h e f
falie, fous le 20e. degré de longitude & le 40e. de
latitude, elle s*élève parallèlement à la côte orien-,
taie de cette province , & par oit être un embranchement
de la chaîne du, Pin d e , qui forme ce fyftème
de montagnes auquel nous avons donné le
nom d’Hellénique dans notre Réfurné de la Grèce
(chap. I I , § II, pag. 22 & 23 ).
C ’eft pour ainfi dire la feule de toute là Grèce
qui ait été mefiirée avec quelqu’exaélitude. Nous
allons rapprocher les différentes opinions qui exif-
tent fur la hauteur, & nous y joindrons la nôtre,
fondée fur les principes de la phyfique. Xénagoras
prétend qu’elle a dix ftades 8c un plèthre moins
quelques pieds , qui reviendraient à 960. toi fes ou
J760 pieds. Bernouilli ( Bujfon, Théorie de la Terre,
ar}> 19) en .évalue la hauteur à 1017 toifes ou6 iq 2
pieds, ce qui fe rapproche le plus de la vérité.
D ’autres croient que fa hauteur ne s’élève pas au-
Géographie-Fhyjîque. Tome T.
delà d’un mille anglais ou 820 toifes î ce que nous
croyons fort éloigné de la vraifemblance, car il
ne feroit pas poflible qu’à cette hauteur la glace
8c la neige y demeuraflent permanentes ; & de
plus, la vue immenfe dont on jouit fur le fommer,
environné de plufieurs autres contre-forts également
élevés , ne permet pas de douter qu’elle ne
foit une des plus importantes montagnes de l’ Europe,
8c qu’elle n’ait au moins de 1700 toifes d’élévation.
En confidérant l’Olympe comme ifolé du fyftème
dont il fait partie , on peut donner à fa
bafe fix lieues de circonférence. Du côté de la
mer, fes pentes font fort adoucies dans un efpace
id’environ cinq lieues, jufqu’à la première région
; appelée Scala ; elles commencent' alors à devenir
i abruptes & plus efearpées. Toute cette première
région préfente le tableau d’ un des plus beaux
pays du Monde ; une végétation brillante 8c une
i culture aétive. Les richefles agricoles y font encore
augmentées par de nombreufes forêts de fapins ,
de chênes, de charmes . de hêtres, de houx , de
châtaigniers , de hauts fapins, & c . , qui fervent à
la fois d ’afyle à des oifeaux de toute efpëce, &
qui font peuplées de bêtes fauves. De ce premier
point, la vue eft déjà très-dégagée & on découvre
un horizon plus vafte. On plane d'un côté fur
la mer & fur les vallées voifines du mont Athos.
Les îles nombreufes dont cette mer eft femée,
rendent le coup d’oeil très varié. Du côté du nord,
les regards s’étendent fur les magnifiques plaines
de la Macédoine, que la nature ne ceffe d’embellir
de fes dons, & fur lefquelles elle paroît appeler
une civilifation bienfaifante & éclairée.'
Du côté du fud , de nombreufes pentes douces
& infenfibles s’allongent parallèlement aux côtes
dans un efpace de fix lieues, flanquent à fa gauche
le Pénée qur traverfe cette ramification pouf
fe jeter dans la mer, 8c qui la fépare du mont Kif-
favo ( Ojfa ) , fitué à une lieue de diftance de la
rive droite de ce fleuve. La vue de ce côté eft
encore plus belle : la délicieufe vallée de Tetnpée
s'y déploie toute entière , & réveille les fouvenirs
que les poètes & les mythologiftes ont confacrés
dans leurs brillantes fi étions ; & l’on fe rappelle
ces fêtes dont 1 immortel .Barthélémy a donné la
defeription dans fon Anacharfis. En fe tournant à
l’ oueft, une fuire de pentes abruptes., efearpées
& fans ordre, fe réunit aux monts Volutza ( Kam-
voujuia) , qui font une dépendance du Pinde. Un
défilé de dix-huit lieues environ traverfe tous ces
contre-forts, & fert de communication entre l’O-
Jympe 8c le Pinde.
En fortant de cette première région de Scala
pour remonter, à la région fupérieure de Saint-
Denys, qui en eft éloignée de trois lieues, on
éprouve une différence de température bien fen-
fible, 8c la végétation commence à changer de
face j elle eft moins brillante-, 8c prend la teinte
des régions feptentrionales. La montagne fe divife