
lumna, par lefqueîles le fleuve femble , en quelque
fo r te , refpirer. Ces polumna, en changeant de
place, mettant fouvent le voyageur en danger.
Pendant la belle faifon, plus de y ,000 barques,
conftruites dans les pays boifés de la Ruffie fepten-
tiionale, defcendent le fleuve, chargées de toutes
fortes de produ&ions. Ses eaux nourriflent une
immenfe quantité de poiffons, entr’ autres des
ellurgeons, des fterlets & des ufons..
11 arrofe placeurs contrées fertiles j fon cours
inférieur eft orné de belles forêts de chênes.
Les terrains que parcoutt le Volga paroiffent
appartenir aux formations inféiieures à h craie,
jufques & y compris la formation houillère. On
y trouve des couches d’ argile, des bancs de
calcaire, des dépôts de marne bleue , des gypfes
voifins de la formation falifère, des grès rouges &
de la houille. J. H.
VOLGATQUES ( Collines). Le nom de chaîne
volgaïque a été improprement donné à un plateau
limité au nord-eft, à l’eft & au fud-eft par la grande
courb'ure orientale du V o ’ga. Ces collines, appelées
montagnes dans le pays, & même par quelques
géographes, n’ ont pas plus de jo o pieds au-
deflus d= s eaux du Volga. Elles font formées
de couches de calcaire, de marnes & de gypfe.
(J . H .)
VOLKONSKI ou V olkon skoÏ ( Forêt de). Cette
forêt de la Ruflie d’ Europe eft une des plus vaftes
que l’on connoiffe 5 elle s’étend depuis la ville de
Viafma, près du plateau de Valaaii, jusqu’aux
environs de Mofcou , fur une longueur de plus
de 60 lieues. Elle occupe une partie du plateau
qui porte le même nom. ( J. H. )
VOLKONSKI ( Plateau de). Ce plateau fait-partie
de celui de Valdaï. Dans fa plus grande hauteur, il
paroît avoir environ 1,200 pieds. On n’y voit
aucun efearpement, ce n’e ft, dans toute fa longueur
3 qu'un long plan doucement incliné : de là
le nom de Fifokaia plotska ou de plaine haute, que
lui donnent les habitans du pays. Ils :1e nomment
cependant auffi Folgskoi verschina, hauteur du
Volga, parce que ce fleuve y prend fa fource.
Les rivières & les lacs y font profondément
encaiffés au milieu de terrains formés de calcaire
ancien & de gypfe, & dont la fuperficie eft couverte
çà & là de blocs antiques de granités
& d’autres débris de roches qui indiquent un
fol travaillé par une grande inondation.
(J . H .) )
VO LO(Go lfe de). Appelé auffi golfe de Thèbes,
le golfe de Volo eft un vafte enfoncement baigné
par l’Archipel g re c , circonfcrit à l ’eft .par une
langue de terre qui s'étend depuis la bafe du
mont Pelzin, près de la ville d e Volo* Cette
langue de terre fe rapproche du continent, & ne
laide qu’une entrée d’une lieue de largeur au
golfe dont il s’agit II communique avec l’Archipel
par le canal de Trikeri, refferré entre le continent
& l’île de Négrepont, ou, pour employer les noms
clafliques, entre la Theffalie & l’Eubée. J. H.
V O L T A . Rivière d’ Afrique, qui defeend des
monts de Kong, fépare la Côte-d’Or de celle des
Efclaves en formant une fuite de cafcades, & fe
jette dans le golfe de Guinée après un cours d’environ
quarante lieues. (J. H . )
VO L TU RN O . Cette rivière eft l’une des plus
confidérables de l’ Italie méridionale. Elle prend
fa fource dans les Apennins ; elle reçoit les
eaux du Calore & fe jette dans la Méditerranée
entre Gaëte 8c Cumes, après, un cours
d’environ 25 lfeues. (Foyer O f a n t o . )
<J, H .)
VO LU T ZA , On donne ce nom, ainfi que celui
de Comvonouïa , à une chaîne de montagnes du
groupe Hellénique q u i, partant du mont Olympe,
va fe rattacher à la chaîne du Pinde, dans la
dire&ion de l’eft à l’oueft, en féparant le baffin de
; la Salamvria de celui de l’ Indje-Cara-Sou, l ’ancien
Aliacmon , dont les eaux tombent dans le
golfe de Salonique, à une petite diftance de
l’embouchure du Vardar 3 après un cours de
plus de yo lieues.
Cette rivière eft peu large, mais profonde;
fes bords font couverts de pâturages qui nqur-
riffent un grand nombre de beftiaux. (J. H. )
VOSGES. (Montagnes .) Cette chaîne, que l’on
peut regarder comme une dépendance du fyfteme
alpique, s’étend, avec les rameaux qui lui appartiennent,
dans la direéUon générale du sud-oueft
au nord-eft, depuis le 47e. degré 40 minutes de
latitude jufqu’ au 49e. degré 37 minutes. Ainfi,
elle occupe une longueur d’environ y y lieues
géographiques. Cependant nous devons faire remarquer
que fon extrémité méridionale fe bifurque
en envoyant un petit rameau dans la direction
de Vefoul & un autre dans celle de
Langres : de telle forte qu’il eft difficile de ,ne
pas admettre le plateau de Langres comme une
dépendance de cette chaîne. Elle mérite , , fous
plufieurs rapports, que nous entrions dans
quelques détails eh la décrivant.
La conftjtution géognolUque devant, feipn
nous, être comptée parmi les autres rapports
phyfiques, pour déterminer .les limites dans lef-
quelles on doit comprendre fous une dénomination
généraleolufieurs montagnes , nous ne pouvons
mieux faire que de citer textuellement ,ee
que dit M. EJie de Beaumont, fur la détermination
des Vofges & de leurs dépendances.
C Le nom de Vo fge s, pris dans ion acception
la plus generale, dé ligne les montagnes qui s’é - 1
lèvent dans la contrée oonprife entre le cours du
Rhin , de Bâle à Mtmkeim, & une ligne tirée de
ftourbonne-les-Bains à Kaiferjlautern. Ainfi défini,
ce nom s’applique, non feulement aux montagnes
de tranfition qui couvrent l’efpace triangulaire
compris entre Plombières, Maffevaux & Schir-
meck, & à celles de grès qui les entourent, mais
encore aux montagnes compofées prefqu’entière-
ment de grès, qui s’étendent de Schirmeck vers le
mont Tonnerre & qu’ on.diftingue quelquefois, en
français, fous le nom de baffes Fofges, & en allemand
fous le nom de Hardi. Il fembleroit, au premier
coup-d’oe il, que ce fécond groupe pourroit
être ifolé du premier 5 mais comme les grès qui le
compofent forment auffi une partie des montagnes
du groupe méridional, on eft obligé de recon-
noître qu’il n’exifte véritablement aucune ligne de
démarcation, foit phyfique, foit minéralogique,
entre l’un & l'autre groupe, qui permette de
donner au mot Fofges, dans un travail géologique,
une acception moins générale que celle qui eft
indiquée ci-deffüs.
» Nous confidérorrs comme faifant partie du
fyftçme des V o fg e s , non-feulément tous les
terrains qui s’obfervent dans l’ efpace ci-deflus
défigné, mais encore tous ceux q u i, hors de cet
efpace, montrent, par l’inclinaifon de leurs
couches, qu'ils font coordonnés aux pentes des
montagnes des Vofges. Nous fuivrons même ces
terrains dans des points qui fe trouvent réellement
hors du fyftème des V o fg e s , lorfque cela fera
néceflaire pour bien fixer leur pofition géologique.
» La contrée que nous avons indiquée comme
renfermant les Vofges , eft loin d’être couverte
de montagnes dans toute fon étendue. La partie
orientale qui forme le côté gauche de la vallée
du Rhin préfente une plaine de plufieùrs my-
riamètres de large, affez unie & peu élevée au-
deftiis de ce fleuve j tandis que'du côté de l'oueft,
la ligne tirée de Bourbonne-les-Baitts à Kaiferflau-
tern coupe, il eft vrai , quelques canton* montueux,
qui font des rameaux des Vo fge s, mais traverfe le
plus fouvent des plaines dont la furface, légèrement
ondulée, s’élève en pente crès-douce vers les
montagnes.
» La plupart des cartes de France donnent une
idée peu exa&e de la configuration extérieure
de ces contrées, en représentant les Vofges
comme- liées au Jura & à la. C ôte d'Ôr. par des
chaînes de montagnes continues. Si le niveau des
mers s’élevoient de 300 à 400, mètres , les Vofges
formeroient une île ou un archipel qui, trèsfetroit
vers Saverne * auroit une. longueur de 6 ou .8 my-
riamëtres fôus le parallèle de Rémremanc & Cous
celui de Bitche,
* La ligne qui jomdroit de proche en proche
les Commets les- plus élevé s-des Vofges fe compoferoit
de deux parties à peu près re&ilignes,
tormar.t entr’elles un angle prefque droit. La
première s'étendroit du ballon d’ Al face, montagne
fituée au nord de Giromagny, jufqu’ à peu de
diftance du. mont Tonnerre, fur une longueur de
près de 2 j myriamètres. La fécondé, beaucoup
plus courte, fe dirigeroit du ballon d’Alface fur
Plombières.
» Le point le plus élevé des Vofges eft le ballon
de Gebweiller, fitué à 1 myriamètres au nord-
eft du ballon d’ Alface, & hors des deux files
principales de Commets qui partent de ce point
central. Le ballon de Gebweiller s’élève à plus
de 1,400 mètres au-deffus de la mer. Le ballon
d’Alface n’atteint pas tout-à-fait cetre hauteur.
« La région la plus baffe qu'on trouve dans le
voifinage des Vofgfts eft la vallée du Rhin; &
Comme, en même temps, la ligne de faîtes
principale eft beaucoup plus rapprochée du bord
de la région montueufe de ce côté que de l ’autre,
les Vofges préfentent vers l’AIface une pente
beaucoup plus rapide que vers la Lorraine. A
partir de la ligne menée de Bourbonne-les-Bains
a Kaiferjlautern, le terrain, abftra&ion faite des
vallées qui le découpent, s’élève en pente douce
jufqu’ à la ligne de faîtes. Au contraire^la plaine
du Rhiii eft bordée dans toute fa longueur par
une fuite d’efearpemens & de pentes très-rapides
qui, confidérés en mafie, forment une forte de
grande falaifè qui s’étend fans interruption depuis
la vallée de Thaun jufqu’au-delà de Landau. Par
fuite de cette dïfpofition, la ligne de partage des
eaux éntre le baffin du Rhin & celui de la Mofelle
s’eft trouvée repouftee à l’oueft de la ligne qui joint
de proche en proche les plus hauts fommets ,
parce que les vallées ouvertes vers l’eft fe font
approfondies plus aifément que celles dirigées
en fens oppofé, à caufe de la plus grande force
ér.ofive des eaux fur une pente plus rapide. Les
premières font plus profondes que les vallées
coirefponiantes vers l’oueft ; 8c les routes qui
conduifent d’Alface en Lorraine, en traverfant
les V o fg e s , o n t, en général, une pente bien
plus rapide pour patvenir à. leur point le plus
haut, que lorfqu’elles redefçendent enfuite pour
atteindre le fond des vallées, dont les eaux coulent
vers la Mofelle. »
Aux confidérations tirées principalement de la
nature géognoftique des terrains, nous ajouterons
queN des confideràtiom géographiques ne permettent
pas de féparer le.mont Tonnerre ( Doner-
’ berg) de la chaîne des Vofges, & fi l’ on y joignoit
le plateau de Langres, jusqu ôlarivière de l'Oirche,
qui coule à Dijon, c'eft-à-dire jufqu’aux monts
Taffelot & Morefot, on lai donnerait environ
25 lieues de plus que l’ étendue qu’on lui re-
connoît communément.
i\ Les Vofges proprement dites ou, fi l’ on v eu t,
la partie centrale de la longue chaîne d<ont nous
venons d’eflayer de tracer Iss limites, offre un
L 1111 z