
dans lequel nous allons les préfenter n’indiquera
point celui de leur date ou ae leur fuperpofition.
A . Tuf filiaux. On ne remarque que tiès-ra rement
des traces de filice dans les dépôts qui fe
forment encore ; cependant les tufs jiUceux qui
fe dépofent au fond de certaines fontaines brûlantes
de l lflande , font exception à cette règle.
C ’elt un phénomène qui .jo in t à ceux que nous
venons »ie citer, prouve combien la filice, que
nous ne pouvons di(foudre que difficilement dans
nos laboratoires, le dill'out facilement dans les
opérations de la nature.
B. Calcaire travertin. Les lacs de la Solfatarre &
d eTa rtari offrent un exemple remarquable de
l'importance des fédimens qui ont pu fe précipiter
au fond de certains lacs d'eau douce., à
l ’époque où s’ accumuloient les derniers terrains
fédimentaires. Les eaux du lac de la Solfatarre ,
chargées de gaz hydrogène fulfuré, dépofent un
calcaire concrécionné blanc, ordinairement d’une
foible denfité, mais quelquefois compacte ou
criftallin, à ftru&ure fibreufe. Ce calcaire ne renferme
aucune trace de débris organiques. Les eaux
du Tartari, qui nourrilîent des animaux, dépofent
un fédiment qui peut en renfermer.
Le calcaire des eaux thermales de Saint-Philip
p e , fur la frontière de la Tofcane, eft d'une
formation à peu près analogue à celle du travertin.
Sufceptible de former un dépôt très-fin, on
Tutilifé pour la fabrication de très-jolis moulages ‘
qui s’y font par voie d'incruftation.
Les fédimens que' forment les eaux de Saint-
Philippe peuvent acquérir une puiffance affez confidérable,
pour fervir à l’explication de certaines
collines des derniers terrains calcaires, puifqùe
les bains de Saint Philippe font fijues fur une colline
de cette nature 8c dont l'origine eft évidemment
moderne.
Ces fédimens forment fouvent des concrétions
pififormes connues foiis les noms de pifoluhes, de
dragées de Tivoli, & c On connoît des concrétions
femblables en Hongrie & en Siléfie.
C . Calcaire concretionné lamellaire. (Sédiment des
càfcades de Tivoli. ) C e calcaire, en lits ondulés
•comme l’albâtre, eft remarquable par fa texture
lamellaire & ordinairement par fa couleur brune.
Quelques-uns des lits qui compofent fa maffe
prennent fouvent .d’autres nuances; on en remarque
même de très-minces qui font d’ un blanc
fale. Il eft dépofé pac les ©aux des cafcades de
Tivoli 8c de Te rn i, & le fédiment quelles ont
formé, & qui fe continue, a donné naiflance à
un barrage confidérable 8c à des rochers volumineux,
dont les fragmens. s'élèvent au-deffus des
eaux. M. Omalius d’Halloy y a remarqué des coquilles
d’eau, douce.
D. . Calcaire incru fiant. Plufieurs fource£ natm*
r elles, comme celles de Saint-Âlyre près de Clermont
en Auvergne , font douées de la; propriété
de dépofer fur les corps, que l'on y laiflè féjourner
, un fédiment très-fin, qui en recouvre
toutes les parties fans en altérer les formes. Ce
fédiment, ordinairement poreux, fe dépofe facilement
quand les eaux font divifées. Lorfque
ces fources étaient plus abondantes à la furface
de la terre, elles ont pu y former des dépôts cou*
fidérables, puifque la petite fource de Saint- Alyre
a lailïe fur l’ancienne route qu'elle fuivoit, un
mur de foixante-quinze mètres de longueur fur
cinquante centimètres, 8c même quatre mètres d'é-
paiffeur.
Ce dépôt a formé une petite ,arche naturelle,
fous laquelle coule un rujffeau , &c même un des
filets d’eau de la fource forme depuis longtemps
au-deffus de ce ruiffeau une nouvelle
arche d'une épaiffeur confidérable, & qui augmente,
dit-on, de quatre pouces par an.
iVl. A. Boué a obfervéen Ecoffe, dans la vallée
de la T i) t , une couche.de calcaire incruftant fpoh-
gieux, occupant, fur une épaiffeur de un à fix
pieds, une furface: de-quatre-vingt à quatre-vingt-,
dix pieds de large , fur une longueur de deux cent
cinquante.
C'éft à une opération analogue que font dus les
dépôts calcaires qui-fe forment dans certains conduits
d’eau, qu’ ils .finiffent fouvent par engorger.
E. Calcaire marneux friable. Nous avons re marqué
dans quelques endroits de la Seine des
blocs qui atteignent quelquefois un demi-mètre
cube d'un calcaire friable , qui paroît être dû à des
coquilles pulvérifées & à de la marne. Ce calcaire
fe forme journellement, non-feulement du détritus
de ces coquilles, mais encore des molécules calcaires
que l’eau du ffeuve tient en fufpenfion : c©
qui lui affigne une origine analogue à celle, du
calcaire inçruftant. On y remarque fouvent des
coquilles entières appartenant au genre Lymnée.
F. Calcaire çoncrétionné Jlalaclite. C e calcaire ,
qui tapiffe les parois de certaines cavernes, &
qui les remplit affez rapidement, eft quelquefois
exploité fous le nom à’ albâtre.Son mode de formation
lui donne aufli de l’analogie avec les calcaires
que nous venons de paffer en revue, &
lui afligne un rang parmi les formations modernes.
G. Calcaire fous-marin. L'analogie feule-ne fert
point d'indice pour prouver que dans le fond des
mers il fe forme encore des dépôts calcaires,
comme il s’en eft formé jadis fur les terrains
aujourd’ hui peuplés par l’homme. On a des
preuves irrécufables de ces nouvelles formations;.
La roche calcaire qui fe dépofe fur la côte de la
Grande-Terre à la Guadeloupe, 8c dans laquelle
des fquelettes humains enchâffés & cimentés ont
fait croire un inftant à l’exiftence des antropo-
lites , en eft un exemple frappant. Cette roche
nouvelle eft une forte de tuf compofé de molécules
calcaires , de débris de coquilles 8c de madrépores,
réunis par un ciment de même nature.
Les Antilles offrent plufieurs autres exemples de
ces formations modernes > à Saint-Domingue, la
plaine des Cayes paroît avoir été formée de cette
manière. D ’autres faits analogues ont été^ ob-
fervés fur les côtes de la Méditerranée , principalement
en Italie.
H. Calcaire madrêporique. Les travaux 8c la fécondité
des zoophytes, dont on a exagéré les
effets, contribuent à augmenter les dépôts calcaires
qui fe forment dans l’Océan. Ils font recon-
noiffables par cela même qu'ils font formés par la
fécrétion de ces animaux, dont quelques genres
voifins femblent avoir joué un grand rôle dans
des formations affez anciennes.
I. Sables marins. (Afêne.") L’Océan continue à
dépofer fur les côtes, des collines de fable mobiles,
que les vents déplacent à leur gré 8c pouffent
vers l’intérieur dés terres. En France les côtes de
la Gafcogne , entre Bayonne 8c la pointe de
Médoc, ainfî que les rivages du Poitou ; en
Flandre & en Hollande, entre Oftende 8c la Zélande;
en Ecoftè ; aux Hébrides; aux îles Shetland
; en Galice, en Portugal; en Afrique ; enfin ,
dans plufieurs îles de l’Océan on remarque ces
dépôts de fable, q u i, fi les mers s’ abaiffoient,
formeroient le fol de diverfes contrées qui of-
friroiént l'afpèdt des vàftes fteppes dé l'Afle ou
des déferts de l'Afrique.
K. Attériffetnens marins. Dans certains parages,
la mer amoncèle fur la plage une énorme quantité
de galets ou de cailloux roulés qui y forme peu
à peu de véritables dépôts d’ attériffemens. Nous
n’en citerons pour exemple que l'amas de galets
que l'Océan apporte journellement dans lé port de
Dieppe, 8c qui ont tellement encombré lé chenal,
que, bien différent de ce qu’ il étoit fous Louis XIV,
les fimplés bateaux pêcheurs n’y peuvent entrer
qu’en fe faifant remorquer.
Lorfque la mer mêle à ces cailloux roulés quelques
matières qui peuvent les réunir 8c lés cimente
feroit trop long de citer les exemples de leurs ac-
croiffemens plus ou moins rapides.
r , il fe forme de véritables poudingues : telle
eft la roche moderne qui fe forme non loin des
bords de la mer, près la rivière de C aen, où
M. C. Prevoft l’a obfervée , compofée de fable ,
de galets 8c de fragmens de coquilles.
L. Atiérijfemens des fleuves 6* des rivières. L’açlion
des pluies 8c de l’atmolphère, qui détruit infen-
fiblement les roches les plus dures, les torrens qui
entraînent leurs fragmens , les rivières qui les transportent
dans le lit des fleüVes, qui les charrient
vers la mer & qui les amoncèïènt à leur embouchure,
fontr autant de caufes qui tendent à diminuer
la maffe des mers. Les dépôts d’attériffemens
font donc deftinés à jouer un grand rôle dans
les modifications qu’éprouvera la Turface de la
- terre. 4-.es traces de leur marche fans celle croif-
fante en offrent des preuves convaincantes-. Ceux
du Pô ont reculé dans le golfe Adriatique les limites
dés terres ; ceux du Nil ont formé le fol de
la Baffë-Egypte, dont ils contribuent à augmenter
encore l’étendue ; ceux de là Neva ont long temps
préparé le fol qu’occupe"Pétersboürg ; enfin il
C ’ eft probablement à des attériffemens femblables
qu’ eft due la formation de la roche de poudingue
, qui dans l’enceinte de Marfeille recouvre
un fol qu'nabitèrent jadis les Phocéens.
M- Aïluvions marines. Nous comprenons fous
le nom d’aïluvions, les dépôts limoneux 8c fablon-
neux formés par la mer ou par les lacs, les fleuves
8c les rivières. Les débris que les flots enlèvent
aux rivages qu’ ils baignent, font fouvent transportés
fur des plages oppofées : c’ eft ce que
M. A. Boué a obfervé dans l’î le d ’ Aoan, entre
Sciddery & Bennanhend, où ces dépôts fe couvrent
de lichens & d’autres végétaux, 8c préparent
pour les fiècles à venir des terrains propres
à la culture. On pourroit citer d'autres exemples
de ce genre.
N. Aïluvions d’eau douce. Les dépôts vafeux
qui le forment au fond des lacs feront un jour
mis à fe c , 8c laifferont à découvert les aïluvions
formées dans leur fein ; une foule d’exemples
prouvent que des terrains aujourd’hui cultivés,
ont été jadis occupés par ces fortes d’amas d’ eau»
Les rivières & les ruiffeaux qui changeri^de lits,
laiffènt égalèment à découvert^ des dépôts argileux
tantôt rougeâtres ou noirâtres, qui ne font
que de véritables aïluvions.
O. Brèches calcaires. Des agglomérats qui fe
forment journellement fur les pentes 8c principalement
au pied de certaines montagnes par l’accumulation
de fragmens de roches calcaires entraî-
1 nés par les eaux , 8c réunis enfuite par le ciment
que les molécules calcaires forment en fe diffolr
vant dans le liquide qui les charrie, donnent une
idée de l’origine de la plupart des brèches que
nous avons comprifes dans cette énumération de
toutes les roches. On trouve des exemples de
ces agglomérats dans les Pyrénées, où l’ on eft
fouvent expofé à les confondre avec des brèches
calcaires anciennes. . y ^ . ;r
P. Tourbe. Les plantes qui croiffent au. fond
des lacs ou des étangs, celles qui s’accumulent
dans les terrains humides & marécageux, enfin
celles qui croiffent 8c meurent fur les, bords des
marais falins 8c d’eau douce, ou bien au bord de
la mer, fur quelques plages marécageuses, forment
des tourbières de différente nature par les végétaux
quelles renferment, & préparent des terrains
dans jefquels on trouvera un jour des débris
d’animaux qui auront quitté les contrées où fe
feront formées ces efpèces de dépôts de lignites ,
comme on trouve encore en "Ecoffe des o lie mens
de cerfs d’une grande taille, ou de caitors qui
n'y vivent plus.
TERRAINS PT RO GÈNE S OU PLUTONIQUES.
Les roches qui offrent toute l ’ apparence d'une
origine ignée fe remarquent dans des" groiipes
Y y i