
bre à beurre. L'ananas croît dans les lieux dé-
ferts : la canne à fucre fort de nourriture aux
beftiaux. L’ aloës, la tubéreufe, le lis, la balfa-
mine, Pamaranthe & le gloriofa fuperba fleurif-
fent en abondance dans cette région. U herbe de \
Guinée s’élève de io à 13 pieds & forme d’im- I
menfes forêts.
La Guinée, explorée avec foin par le botanifte
luédois Thonning, poffède, fuivant ce favant, la
plupart des familles & mêmes des genres de P A fie
& de l’Amérique tropicales, à l’exception de
quelques végétaux caraétériftiques de cette contrée
de l’ Afrique, tels que Yadanfonia.
A Sierra-Leonne on a trouvé plufieurs efpèces
de caféiers, des citronniers, l’ arbre à beurre,
le colla3 écorce qui paroît être du quinquina,
& le pullam qui produit un coton foyeux.
Le pays de Tembouftou produit naturellement
le café & l’indigo} les bords du Niger font couverts
de beaux arbres.
Le riz vient fans culture dans le Darfour ; les
dattes y abondent : on voit auflî le tamarin, le
nebbeky le fycomore & le platane ; le tabac paroît
indigène dans quelques cantons.
On trouve en Guinée des peloufes de la plus
grande beauté; partout s’ étendent des parterres
de tulipes de mille couleurs, mêlées à des tu-
béreufes & à des jacinthes} le lis orne les bois
& les champs. Les végétaux propres à ce pays
font d’abord celui que les Portugais appellent
conde : fon fruit reflemble à une pomme de pin &
renferme une forte de fécule blanche, rafraîchif-
fante & favoureufe, qui fond fur la langue j P in-
fanda, arbre qui reflemble au laurier & relie toujours
vert, ne donne point de fruit, mais fon écorce
fert à faire une étoffe fort eftimée : fes branches
pendent à terre & y prennent racine. Le mulemba
a beaucoup de rapports avec lui & donne une
étoffe beaucoup plus fine ; on en tire de la réfine
dont on fait de la glu. Le mîrroney du même
genre, eft adoré par les nègres. Le fruit du \affo
eft d’ un rouge de fetf & de la forme d’une grolfe
prune ; celui de Voghohe a la même forme : il eft
jaune & favoureux. On tire des huiles employées
dans la médecine ou à des ufages domeftiques,
du purgera , du capanano ou figuier du diable, &
des liquiari ou luqui ; les gommes & réfines du
caffanevo & de Pdlmetica. Le muchia atteint la hauteur
du chêne, & donne un fruit piquant & agréable
; celui de 1*avafajfe a le goût de la fraife & la
groffeur d’une noix; le fruit du gegero reflemble à
une orange oblongue, & les graînes du colleva, très-
grand ai bre dont le fruit a la forme d’un énorme
citron, font rouges , amères & ftomachiques. Des
tamariniers & des cèdres magnifiques bordent la
rivière du Congo i des forêts de mangliers occupent
les côtes marécageufes & les bords, des
rivières ; le bois de fandal abonde ; plufieurs efpèces
de palmiers, le cocotier, le palmier matome,
le palmier matoba , le dattier qu’on nomme
ici tamara, le palmier coccatay enfin, le fuperbe
palmier du Congo. L’ énorme baobab ou l’ adan-
fonie digitée porte dans ce pays* où il eft commun,
le nom d'àiiconda, de bondo & de mapou. l a
plupart des arbres .& arbrifleaux n’ ont point de
fleurs apparentes.
Au Cap les plantes bülbeufes font plus abondantes
que paitout ailleurs. On y voit un nombre
confidérable de végétaux variés : une grande
quantité de bruyères, le géranium odorant, les
différentes variétés d'ixia, d’iris, de morées, de
glaïeuls, d’amarylles, Phemanthus du pancratium,
les gnaphalies , les xeranth'emes. Dans les déferts
I pierreux s’élèvent les plantes grades, la ftapélie,
i’aloës, l’ euphorbe, la craffule & le méfembryan-
th'eme. Quelques-unes de ces plantes viennent
à la hauteur des arbres & bordent le cours des
torrens avec les faules pleureurs & lejs diverlës
efpèces de mimofes; la protée argentée, une
bruyère, qui femble un tapis de poils, s’y
trouve aufli. Vers l’eft de la baie, de Falfe il
exifte des forêts de chênes peu connues, que
l’on n’a point encore exploitées; on y trouve du
bois de fe r , le'bois jaune,'le bois haffagai, des
zamî^^u palmier-fagou, le gaiac & la frelit^ia
reginWF
Dans .l’ intérieur du pays, au nord du Cap ,
on voit croître fur les racines de Yeckebergia le
farcophyte fanguinea de Sparman. Cette plante
parante, à tige dépourvue de feuilles mais garnie,
d’écailles embraflantes d’un beau rouge v i f ,e f t
remarquable par une odeur de poiffon en putréfaction.
•
Madagafcar\eft riche en bois; elle fournit la
ravinale qui a les feuilles du bananier & le tronc
du palmier, beaucoup d’arbres & d’arbriffeaux
utiles, tels que le ha^ance3 dont le fruit donne
la réfine tacamahaca, le tanama, le badama 3 le
Jagouùery le bachi-bachiAromatique, le rharha-
horacy le malao-manghit qui donne une noix nÿif-
cade, deux caféiers, la ravme-fara ou cannelle giroflée
qui donne un parfun exquis, le voaé ou
voaêne qui produit la gomme élaftique, des cotonniers
y l’indigotier - malgache , des mimofes y entre
autre la mimofa lebbek, appelée bois noir, donne
une gomme copal. Le gingembre, le poivre, le
tabac, le curcuma ou fafran des Indes, le fanga-
fanga qui a quelques rapports avec le papyrus
des Anciens} enfin, le fandal, l’ébène noir,
blanc, vert & blanc moucheté, & la canne à
fucre, peuvent donner une idée de la végétation
de cette île.
U île de Ténériffe poffède la plupart des v é gétaux
des autres Canaries : elle produit le
caétus, les cacalies, l’euphorbe, le dragonnier,
le bananier, le papayer, la poincillarde, le tri-
chomane & une graminée qui donne le fucre de
Ténériffe: on recherche Torfeille de cette lie. Le
pic eft couvert jufqu’aux deux tiers de fa hauteur
d’une belle végétation & de bofquets de
lauriers.
Les forêts de Madere ne s’étendent jflus que
fur les flancs fupérieurs des montagnes : on y
trouve les châtaigniers & les noyers, le bois de
fer, les cèdres, les cyprès, les lauriers, parmi
lefquels le laurus indïca qui donne l’acajou de
Madère. Les pins croiflent plus haut, mais les
cimes ne produifent que des brouflailles & des
arbuftes rabougris. Les genêts, les figuiers d’ Inde,
les rofiers, les limoniers aquatiques ornent les
champs.
Amérique. Les végétaux de 1*Amérique font
en général d’une force extraordinaire. Les pins
de la Colombie s’élèvent à 300 pieds 3 dans
l’Ohio, les platanes & les tulipiers atteignent
40 & 50 pieds de circonférence. On voit d’im-
menfes forêts dans les terres baffes.
Les îles Aloutiennes y les plus rapprochées de
l’Amérique, produifent quelques mélèfes, pins
& chênes, cédés qui font plus à l’occident ne
donnent que quelques faules robougris} on voit
des mûres de buifions dans les montagnes, & une
forte de framboife blanche dans les vallées.
Vile Kodiak a de belles forêts de pins dans
l’intérieur, une immenfe quantité de grofeiliiers
& de framboifièrs, & des racines.
U Amérique rujfe voit fes collines couvertes de
forêts de pins & de bouleaux; les terres baffes
font marécageufes & ne produifent que des
moufles , des vdeiets , des gramens très-courts &
quelques petites plantes’} on y voit aufli des
aunes, plufieurs arbres nains & des*arbrifleaux.
Le feigle & l’orge vert réufliffent à la Nouvelle-
Arkhangel, où le cèdre, le pin & d’autres arbres
croiflent avec vigueur; on y cueille des baies
d’un goût excellent.
Le fol de la Nouvelle-Géorgie eft fertile; les
forêts font compofées de pins blancs, de fapi-
nettes à feuilles d’i f , d’ arbres de v ie , d’ifs , de
chênes noirs & communs, de touramahac, de
frêne d’Amérique, de peupliers du Canada, d’érables
à fucre, d’érables de montagnes &.dePen-
fylvanie, de fycomores, de cerifiers de Penfyl-
vanie, d’arboufiers d’Orient, de faules ordinaires,
d’aunes d’Amérique & de fureaux du Canada.
Sur les bords de la Colombia on voit des
fapins de 45 pieds de circonférence, qui s’élèvent
jufqu’à 300 pieds & ne fe divifent en branches
qu’a 200 pieds du fol.
La Nouvelle-Hanovre préfente une végétation
aufli vigoureufe que la Nouvelle-Géorgie ; des
cyprès y ont 24 pieds de circonférence, des aunes
élèvent leur tronc à 40 pieds avant de pouffer
des branches; les pins*, fapins, bouleaux, les
peupliers & d’ autres arbres utiles y profpèrent; le
panais fauvage croît abondamment autour des
lacs.
Au Nouveau_• Cornouailles, les cornouillers,
grofeiliiers, framboifièrs & la plante nommée
thé de Labrador font abondans : les rochers font
couverts de forêts de pins.
Les îles de Georges III & de Y Amirauté renferment
de fuperbes forêts de pins & d’autres
arbres de haute futaie.
Baie d’Hudfon. Sur les bords de la rivière
Churchill on trouve quelques arbuftes à baies,
le grofeillier, le c'aflis, trois efpèces d’airelles,
le fràifier ■ & une efpèce d’églantier, des moufles,
des pois, des graminées, des buis, l’ofeille, la
bardane, le cifte & la dent de lion. Les forêts
font compofées de pins, de mélèfes, de p e i-
pliers, de faules & de bouleaux nains; ces arbres
acquièrent plus de hauteur dans le pays d’Atha-
peskow.
Les vallées du Labrador font couvertes de
pinaftres & de pins; il y croît beaucoup de céleri
& de plantes antifeorbutiques.
Les forêts de Ylflande ont été dévaftées , on
n’y voit plus que quelques bois de bouleaux &
des brouflailles. Les lichens, plufieurs efpèces
de racines, Yelymus arenarius, efpèce de blé fauvage
qui donne une bonne farine, Volga facca-
rifera & le fucus foliaceus (plantes marines ), &
une quantité de baies fauvages, font d un grand
fecours pour les habitans.
Le Spit^berg produit bien peu de plantes : ce
font des joubarbes, des renoncules , des co-
chléaires & quelques pavots. Les fucus & les
algues qui croiflent dans les golfes ont des dimen-
tions énormes.
Le Canada eft couvert de forêts, mais les arbres
y ont peu de vigueur; ceux de la famille des conifères
font les plus nombreux. On y diftingue le pin
de Weymouth, celui du Canada, le fapin argenté,
la fapinette d’Amérique, le cèdre bianc du Canada,
l’érabe à fucre & l’érable rouge, le gaî-
nier, le bois de fe r , le bouleau, le tilleul &
l’ormeau. Le chêne y eft prefqu’ ineonnu & ne
s’y montre que petit & rabougri. Dans les îles
du Saint - Laurent le faffafras, le laurier & le
mûrier font dans un état de langueur. Les frênes
fe rencontrent aufli dans les forêts. La \i\ania
aquatica eft abondande dans les lieux vafeux & marécageux
; le ginfeng & le lis ornent les plaines.
Le marais nommé Difmal-Swamp, aux Etats-
Unis, peut donner une idée de tous ceux de cette
contrée : il eft couvert de genévriers & de cyprès
dans les parties humides, de chênes blancs &
rouges, ainfi que de pins dans les parties plus
fèches. Tous les arbres font d’une grandeur pro-
digieufe. Il y vient aufli une herbe très-haute ôc
des rofeaux.
Les arbres qui croiflent aux Etats- Unis font :
le- chêne à feuilles de faules, qui vient dans les
marais, le chêne marronnier, d’une taille énorme,
dont le gland eft excellent, les chênes rouge.