
moins forts, 8c Ce dirigent vers le h a u t des vallées.
Quand les vents ( du foir) d e f c e n d e n t , ils amènent
prefque toujours le beau temps, au lieu que les
v e n t s a f e n d a n s font fui vis de la pluie 8c des orages.
Le vent du fud-oueft, connu dans la Suifie alle-
mandefous le nom de foe n ( f a v o n iu s ) , eft toujours
orageux dans les Alpes. Il y caufe quelquefois
des tempêtes fi terribles qu'elles déracinent les
plus grands arbres, entraînent d”énormes rochers,
Lenverfent les cabanes, produifent des avalanches
de neiges, terraffent les hommes, &c. Ce vent ne
defcend que peu à peu dans les lieux plus bas ,
dans lefquels celui du nord Ce fait encore fentif,
tandis qu'on aperçoit la violence du premier au
bruiffement qu'on entend dans les airs 6c à l'agitation
des arbres qui couvrent les fommités des
montagnes. Le vent du fud-oueft deffèche,
étourdit, échauffe, 8c produit plufieurs effets
défagréables fur le corps humain : du refte, il
rend l’air plus pur 8c plus tranfparent, & rapproche
les objets j de forte que les payfages,
entièrement dégagés de vapeurs, refîemblent à
des tableaux que l’ou vient de laver. Sur le
revers méridional des Alpes les orages, accompagnes
de tonnerre, ont coutume de s’élever
dès Je matin. Sur le revers oppofé, ils ont
plutôt lieu pendant la foirée ; les averfes. y
font aufli bien moins fréquentes.
^ ALPSTEIN; Chaînes des Alpes fuiffes qui
s’étend en partie dans le canton d’Appenzell. Elle
fe divife en trois branches, dirigées de feft à l’oueft,
& fépare le canton d'Appenzell de celui de Saint-
Gall. On ne connoît pas exactement la hauteur de
cette chaîne j mais les glaciers que l’on remarque
entre les trois fommets, appelés le Geirenfpitz ,
le Sentis & le W agentuke, annoncent que fa hau -
teur doit être au moins de 7 à 8,000 pieds au-
defîus du niveau de la mer.
ALTAÏ. Les détails que M. A. de Humboldt
a publiés, relativement au voyage qu’il a fait
en 1829, dans l’Afie, vont nous fervir à dé-,
terminer la direction 8c l’étendue des monts
Altaï.
Suivant le favant voyageur, le fyftème de
l’Altaï entoure les fources de l'Irtyche 8c du
Ienifei. A l’eft, il prend le nom de T a n gnou. ;
celui de M o n t - S a y u n i e n , entre les lacs Koufou-
koul & Baikal j plus loin, celui de Haut-
K k a n t a i 8c de m o n t d e D a o u r ie ; enfin, au nord-
eft, il fe rattache au J a b lo n n o ï^ K h r e b e t ( Chaîne
des Pommes), au K i n g - K h a n , & aux monts
A l d a n , qui s'avancent le long de la mer d'Okhotsk.
La-latitude moyenne de fon prolongement
de l’eft à l’oueft eft entre jo & y 1 degrés 30 minutes.
L’Altaï, proprement dit, occupe à peine un
efpace de 7 degrés de longitude \ mais nous donnons
à la partie la plus feptentrionale des mon- ,
tagnes qui entourent les terres hautes de l’Aiïe
intérieure, & qui occupent l’efpace compris entre
les 48e. 8c y 1®. degrés, le nom de f y f iem e d e l 'A l t a ï ,
parce que, dit M. de Humboldt, les noms fimples
fe gravent plus aifément dans la mémoire, & que
celui d'Altaï eft Je plus connu des Européens, par
la richeffe métallique de ces monts, qui produifent
annuellement70,ocomarcs d'argent 6c 1,900 marcs
d or. L ’A l t a ï en turc, 6c en mongol, le Mont-d’Or
( A l t a - i i n - O o l a ) , n’eft pas une chaîne de montagnes
formant la limite d'un pays comme celles de
lHymalaya, qui borne le plateau, du Tibet, 6c
par conféquenr ne s'abaiflent brufquement que du
cote de l’Inde, contrée plus balte que l'autre.
Les plaines voifines du lac D % a ïfa n g y 8c furtout
.es plaines voifines du lac B a l k a c h i , ne font'certainement
pas étevées de plus de 300 toifes au-
deüus du niveau de la mer.
Al* de Humboldt a reconnu dans fon voyage,
que c eft à tort que les géographes européens-
donnent le nom de i p e t i t A l t a ï à une puiffante
maflè de montagnes fituées entre le cours du
N u r y t a , les fources de la B o u k h t o rm a , de la
T c h o u ia , le lac T e l e t s k o ï> la B i a y le m o n t a u x
S e r p e n s , 8c le cours fupéiieur de l’Irtyche ,
c eft-à-dire entre les 79e. 8c 86e. degrés de Ion-,
gitude _ orientale & entre les parallèles des
49e. degré 30 minutes & 52e. degré 30 minutes.
« Ce p e t i t A l t a ï , dit-il, à l’extrémité duquel
fe montrent du granité, du porphyre, des
roches trachytiques & des métaux nobles, eft
probablement, par fon étendue 8c par fa hau
teur ablolue, beaucoup plus confidérabîe que le
g ra n d A l t a ï , dont il n’eft pas. certain que les
hautes cimes fo ent couverte^ de neiges. Si l’on
veut conferver fur nos cartes, ajoute-t-il, le nom
1 de grand. A l t a ï , il faut le donner à la fuite de
montagnes rangées dans une dire&ion abfolu-
‘ment oppofée, ou du nord-oueft au fud-eft,
.entre la rive droite de l'Irtyche fupérieur 8c
le l é k é - A r a l -N o o r , ou le la c de, la G r a n d e - I le ;
'c’eft-à-dire, comme l’a fait remarquer M. KL-
'proth, parallèlement à la chaîne du K k a n g a ï ,
qui pafte entre ce lac & les monts T a n g n o u ,
toujours couverts de neige. «
La partie fupérieure de . l’Irtyche traverfe le
petit Altaï par une immenfe fiflure, ou filon ouvert.
Dans cette vallée longitudinale, extrêmement
étroite, M. de Humboldt a trouvé le granité
répandu fur le fchille argileux.
Le fyftème des monts Altaï fe prolonge de l’eft
à l’oueft, fous les parallèles de 49 8c j o degrés,
par une chaîne de coteaux 8c de montagnes baffes,
fur une étendue de 1-60 lieues (de 1 j au degré),
jufque dans la fteppe des Kirghiz. Ce prolongement,
très-peu important par fa largeur & fon
élévation, eft d’un grand intérêt pour la géo-
gnofie.
Il n’exifte point de chaîne continue de m o n ts
K i r g k i ç , qui, ainfi que le repréfentent les cartes,
fous les noms d3 A lg h id in - T fa n o ou d' A lg h id in -
C jw m o , uuiffent l’OuraJ Â Imitai. É Des collines
nolees; hautes.deyooà foo pieds, des groupes'
de petites montagnes,qui , .comme le S e m i - T a u ,
j?irVeiu oref^'ienient à ï,opct/aù 1,100 pieds au-
deliusdes plaines, trompent, dit,M. de Humboldt j
,vof f | ehr a'eft.pas.ac-'outumé à mefurer les
inégalités du terrain; mais il n’eft pas moins remarquable
que Cës groupes de collines '& de petits
montagnes ont été foulevés à travers une'
hflure qui forme la ligne-de partage d’eau entre
es affluons -du S d r a - ‘S o u au-flirt, S i - c e i ï x de:
(rryche au nprd ; fiffurequî fuit conftamment la
meme êiremon fùr unfe étendue de i6;degrés de;
longitude : c. eft. de Cette1 fiffure que-font fouis lés
memes.gramtes, difpôlésen couches; qui ne font
pas meles de gnéifs-St ne font pas même paflagei
a. cette roche ; les mêmes fchiftes argileux 6c traumatiques
(grauwacke),-en contaéf avec des dia-i
baies renfermant des- pyéoxènes, des porphyres:
& des couches de jafpe , des roches, calcaires:
compactes de tranfition, devenues grenues; en !
lui une partie de ces-mêmes fubftances metalli
ques, que l^on trouve dans le petit Altaï, duque
part cette fiflure. .
. H ^fs tnétaux que l’on trouve dans cette partie
lont le plomb fulfuré argentifère du X u l . h a n
- ÿ # la.malachyte, le. cuivre rouge & .la diop
^ U c k i r u e - ) , de. V A t t y n - T o u h é (colline d’Ôr).
des fources.du K a r a - T o u r g a t , on conçoit
auiii un gmement de plomb argentifère.
J m S Sp impqflible de ne pas remarquer , ajoute
M.,de Humboldt, dans la ligne du partage des
taux ^entre l’Altaï & l’Oural, fous ie q^ fs ; Ie
fPJ degré de .latitude, un efforc det-la nature
uneforte d’eflai^des forces .fouterraines, pour
exlpauiier une chaîne de montagnes.
ancienne communication d’une malle d’eau avec
le lac Ak-Sakal, qui reçoit le Tourgaï & le
Kamichloï-Irghiz, ainfi qu’.avec Je lac Aral. C’eft
co.mmq un fiilon que l’on peut fuivre au nord-eft,
au-delà d’Omsk, entre l’Iihim & l’Irtyche, à travers
la fteppe, de Baraba, où.les lacs font fi nombreux
rpuis.au nord, au-delà de l’Ob, à Sourgout,
a travers: le pays des Oftiaks, de Br rezof, jufqu’aux
cotes marécageufes de la mer Glaciale. Les anciennes
traditions que les Chinois confervent
d’un grand lac amer, dans l’intérieur de la Sibérie,
lac que traverfoit le cours du Ienifeï, fe rapportent
peut-être au refte de cet antique épan-
cheipènt du lac Aral & de la mer Cafpienne, au
nor4*e. * Le delféchement de la fteppe.de Baraba,
que j ai vue en allant de Tobol.sk à Barnaoul, augmenté
conftammenc par la culture j & l’opinion
que M. Klaproth a énoncée, relativement à la mer
amère des Chinois, eft de plus en plus confirmée
par les obfervaticns vgéognoftiques faites fur les
lieux. Ço^mme s’ils eùffent été alfez heureux pour
devinèr 1 ancien état de la furface de notre globe,
lorlque les'cours d’eau 8c l’évaporation ne pré-
fentoient pas les mêmes phénomènes qu'aujour-
d'hui,les Chinois nomment là plaine falée qui
entoure l’oafis de Hami, au fud du Thian-Chali
la mer Dejpichêe ( Han-Haï) . >1 1 ;:
ALTIN. Lac fitué daqs, la Ruffie d’Afie & d’où
lort la Bu. rivière qui, après fa réunion avec la
Catouma, forme l’Obi. Il a 22 lieues de longueur
& b de largeur j on le dit très-profond. Sa partie
tepteimionalè gèle quelquefois allez pour être
traverree en t, aiqeau, tandis que la partie méridionale
ne, gélc jamais.
" rMgée ;jjon continue de collines & de
montagnes bafles, de roch s criftalliiëes, par
Îelqu.ci.es .ie iyiteme ,de j'AJtaï fe prolonge à
oueft n^atteinj; pas.l'extrémité.;.méridionale de
I (Jurai. Ch. mé q u i, aii.ii que le f.it ouferver le
lavant voyageur, offre, comme celle des Andes
un long murqui va dû nof-d au fud, avec des mines1
métalliques fur Ton verfant oriental; elle fe'termine,
brufquement;'bus Je méridien dé Sverino-
3 m les .géographes ont l’habitude de:
placer.les monts.Alghiniques, .dont le nom eft entièrement
inconnu des Kirghiz de Troïtsk
d Orenbourg
cqiiimçhçe une, région remarquable de lacs
« 1,interruption des hauteurs continue jufqu’ai
méridien de Miask, où l'Oural méridional en
voie la chaîne de Moughodjar, à l’eft,. dansid
Plaine de Kirghiz, fous le 49e, degré de latitude
'a malle de collines nommée B o u k a n b l i - T a u . Cctt,
'egion de petitsjacs, comprenant le Balak-Kou
v ? \ j 41. njjnu.tes ùe latitude), indique
û après ,1’idse ingénieufe de M. de Gens, un«
A U KRATION DES ROGHES, Toutes les
rpch.es font, plus ou moins attaquables par i’aétion
de l.air &,de l’humidité., (oit au feimde la terre
foir dans 1 atmofphère; mils toutes ne le font pas
au meme degré. Les roches, feldfpathiques, &
principalement celles dans lefquelies ie. felfpath domine,
(ont. les,plus altérables; cet effet eft dû
lans aucun doute à l’abondance de l'alumine 6c
déjà potaffe dans le minéral, connu fous le nom
M V jfH qw B B trodve dans cetie fubftance de-
puis 7 jufqu à i6 & J7 parties de potalfe, &
depuis i j jufqu’à 30. & 47 parties d’alumine. Aufli
la roche appelée pegmaine, compofee de beau-
;coup plus de feldlpath que., de quartz, s’aljtère-
jt-elle fi facilement que c eft la decompofition de
clon feldlpath qui fournit cette:.grande quantité
tde kaolm, partie eftentielle de la pâte 8c du vernis
de la porcelaine. Ce kaolin, qui fe préfence
mus 1 apparence d’une argile onüueufe du plus
beau hlanc , n'eft que du feldfpaih pur altéré.
L altération de certaines roches ne va pas
toujours jufqu’à changer la nature apparente de
JWèJques-unes de. leurs parties.; il n’en réfuJte
R t r i r *