
fa hauteur jufqu’au garrot eft de i mètres 25 centimètres.
A l’ infpe&ion de fes dents on voit qu’ il vivoit
de végétaux ; les ongles tranchans & pointus dont
fes pieds font armés, annoncent qu’il recherchoit
principalement les racines des plantes. La difpo-
fition de fes pieds, l’épaifîeur de fes membres,
prouvent qu'il devoit être lent dans fa marche ;
mais la force & la longueur de fes gritfes lui of-
froient aflez de moyens de défenfe pour qu’il n’eût
pas befoin de fuir.
Suivant une découverte récente, communiquée
par M. Damafio Larranaga, curé de Montevideo,
il y a lieu de croire que le Mégathérium étoit revêtu
d’écail’.es comme les Tatous. On a. trouvé
dans des terrains d’ allùvion , près du lac Minim,
des écailles qui paroiflent avoir appartenu à cet
animal. Dans le Rio dd Sauce , branche du Saulis
Grande, on a découvert un fémur du poids de
fept livres 5 enfin, dans d’autres localités du
Bréfîl, quelques portions d’ofîemens ont prouvé
qu’il avoit la queue très-couite, mais garnie d’ é-
cuflons.
On fait, par de nouvelles recherches, que le.
Mégathérium a été trouvé aufli fur la côte de la
Géorgie , ainfi que fur les rives de la rivière de '
Savannah. Ainfi cet animal foflile fe rencontre à
égale diftance au nord & au fud de l’équateur.
Jlnimal inconnu , voifin des Pangolins. M. Cuvier
s’ eft abftenu de donner un nom à ce gigantefque
foflile, qui n’eft d’ailleurs connu que par la découverte
d’un feul fragment, trouvé non loin du
Rhin près d’ Eppelsheim, canton d’Alfey. Ce
fragment eft une phalange unguéale 5 & ce qui
prouve combien la méthode de M. Cuvier eft
précieufe, c’eft que cette phalange lui a fervi
à découvrir, les formes de l’animal entier, & à
reconnoître que n’étant point conftruite pour fe
redrefler comme dans les C hats , elle devoit fe
ployer en deflous comme chez les Edentés. Enfin,
pafiant d’une analogie à une autre, il y a reconnu
le fragment d’ un Fourmilier voifin des Pangolins, •
mais dont la longueur totale pouvoit être de près
de huit mètres , en y comprenant la queue 5 ce
qui fait plus de huit fois la taille du Pangolin.
Hippopotames. On ne connoît qu’une feule espèce
vivante de cet animal; 'mais M. Cuvier en a
découvert deux bien diftinétes à l ’état foflile,
& il croit même qu’il en exifte quatre : la plus
grande reflemble parfaitement à l'efpèce vivante ;
il lui a donné le nom de Hippopotamus majory il
lui afligne environ quatorze pieds de long! La plus
petite, qui n’atteignit probablement que la moitié
de la taille du précèdent, a été appelée H. minutus.
Une troifième efpèce, qui pour la taille tient le
milieu entre les deux autres, eft l’if , m.dius.
Enfin, plufieurs dents folliies ont paru à M .C u vier
annoncer l'antique exiftence d’un animal voifin ]
de l ’Hippopotame, mais d’une taille qui ne dé- I
paifeioit pas celle du Cochon de Siam. Mais , |
comme il n’a pas trouvé dans ces oflemens des
caractères aflez tranchés pour pouvoir porter fur
ce point un jugement définitif, il défigne provi-
foirement l’animal auquel elles ont appartenu,
foüs le nom de H. dubi'us.
Le grand Hippopotame eft le feul dont on ait
jufqu'à préfent trouvé des débris dans les terrains
d’ alluvion ; ainfi , en Tofcane, le Val d’A rno , où
ils font très*abondans ; en Angleterre, le comté de
Midlefex, où ils font mêlés à des os de Rhinocéros,
d’Eléphans & de C erfs; en France, les environs
de Montpellier & la plaine de Grenelle près
Paris, font les localités ou oh en a découvert.
Les autres efpèces dont nous n’avons point eu
occafion de parler à l’article des Mammifères des
terrains tertiaires, fembleroient devoir être plus
anciennes, puifqu’eîles ont laifle des débris dans
des couches régulières.
Divers oflemens du petit Hippopotame ont été
trouvés dans une roche formée de fable, d’ argile
& de chaux, aux environs de Dax (département
des Landes). Une portion de mâchoire de l’Hippopotame
moyen a été recueillie dans un tuf calcaire
foupçor.né être de formaion d’eau douce ,
à Saint-Michel de Chaifine (département de
Maine & Loire). Enfin, c ’eft dans un banc calcaire
à vingt pieds de profondeur près de Blaye
(département de la Charente) , que l’on a trouvé
les dents de l’efpèce regardée comme douteufe.
Jufqu’à préfent on a remarqué que les reftes
d’Hippopotames accompagnent ordinairement les
os de Rhinocéros & d ’Eléphans, avec lefquels
ils ont probablement vécu. 11 eft d’ailleurs vrai-
femblable que partout où l’ on trouve des reftes
de ces derniers animaux, & même des Mafto-
dontes, on doit rencontrer des os d’Hippopotames.
On s’en eft moins occupé parce qu ils font
moins faciles à reconnoître que ceux de nos
grands animaux.
Cerfs. Dans les terrains d’alluvion & de tranf-
port on trouve généralement un grand nombre
d'offemens de Ruminans. Parmi ceux-ci , les plus
faciles à reconnoître font les bois de Cerfs. Quelques
uns, remarquables par leurs dimenfions, ont
fervi à prouver qu’il a exiflé., à une époque' très-
reculée, une^efpèce beaucoup plus grande que
celles que nous connoiflons. Nous pouvons en
donner une idée en citant quelques-uns des bois
qui lui ont appartenu.
C ’ eft en Irlande que cette efpèce, qui fe rapproche
beaucoup de l ’Elan, quoique les os dé fes
membres foient moins élancés/ fe trouve en
plus grande abondance. On a déterré de fes bois
dont chaque branche avoit environ.cinq pieds de
longueur.
En 1746 on découvrit, dans le comté d’Yorck
en Angleterre, un crâne dont le bois étoit encore
couvert de fou duvet. Dans ces derniers
temps, on parvint à recueillir , le fquelecte entier
d’ un de ces animaux dans l’île de Man en Ecolfe*
à dix-huit pieds de profondeur, dans une mar-
nière remplie de coquilles d’eau douce. La longueur,
en ligne droite, de chaque branche étoit
de 1 mètre j6 cent. La diftance de l ’extrémité
extérieure d’ un bois à l’autre étoit de 2 mèt. 7
cent. C e fquelette eft confervé dans le cabinet de
l’Univerfité d’Edimbourg.
"Nous mentionnons cette découverte à l’article
des terrains d’alluvion , parce que des renfeigne- j
mens récens prouvent que k s oflemens du C e r f
gigantefque ou de l’Elan de î’ile de Man ont bien
été trouves dans un baflin de marne , mais au
milieu d’un fable blanc de trois pieds d’ épaifîeur,
qui repofe fur ce fond marneux à coquilles.
Le baflin de marne dont il eft queftion a environ
cent mètres de longueur fur cinquante de largeur
& quatre d’épaifleur. Plufieurs autres baflins fem-
blables exiftent dans les environs , mais la marne
n’ y renferme point de coquilles. Dans tous la
marne a plufieurs pieds d’ épaifleur au centre &
quelques pouces fur les bords. Enfin, ces dépôts
marneux paroiflent être des fonds d’anciens petits
lacs d’eau douce, au bord defquels les Cerfs
venoient fe défaltérer. %
Suivant M. Samuel Hibbert, qui a obfervé ces
localités, 011 y a trouvé aufli des oflemens d ’un
petit Elan & des débris du C e r f commun.
Le Cerf commun a aufli été découvert dans l’enceinte
des fortifications de C ologne, à vingt pieds
de profondeur, dans un terrain d’alluvion qui
n’avoit point encore été remué.
On a trouvé le même Elan gigantefque en
Allemagne & furies bords du Rhin. La tête, que
M. Goldfufs découvrit en i8co dans un terrain
fablonneux fur les bords de. l’ Ifs, près d’ Emme-
rich, appartient à cet animal. On aflure que ce
terrain préfentoit des traces de fofliles appartenant
à une date hiftorique, puifqu’ on y trouva,
dit-on, des urnes & des cajjl-têtes en pierre. Ce
fait porteroit à croirè que cette efpèce a , depuis
une époque aflez récente, difparu de la furlace
de la terre ; à moins .qu’on ne fuppofe que les
objets antiques trouvés dans le même terrain ont
pu y être enfouis par la main de l’homme bien
après ces oifemens de Cerfs, que tant de faits
engagent à confidérer comme contemporains des
Eléphans dont nous retrouvons les débris dans
les mêmes terrains. On a découvert aufli les
reftes de ce Ruminant en France, dans les fouilles
du canal de l’O urcq , près de Serran ; ôz dans
les environs de Dives dans le département du
Calvados ; enfin , dans quelques localités de la
Lombardie, principalement fur les bords du
Lambro.
Les bois d’une efpèce qui paroît être voifine
du Renne, ont été découverts, dans le fiècle
dernier, par Guettard, dans les fables de la vallée
d’Etampts.
Des bois analogues à ceux du Daim, mais plus
grands , ont été trouvés dans des fables tout près
d’Abbeville.
Enfin , fi l’ on recherche avec attention dans
les terrains d’ alluvion, tous préfenteront plus
ou moins abondamment des débris de Cerfs
mêlés fouvent à des oflemens d’Eléphans ou
d’autres animaux. Sur la rive droite1 de la Seine,
uelques lieues avant Rouen , la vallée de Fleury,
ont j’ ai examiné le terrain, renferme fur la
gauche de la petite rivière d’Andelle, prefqu’au
bas d’une des côtes crayeufes de cette vallée, un
emplacement dans lequel on a trouvé des molaires
d'Eléphans & des bois de Cerfs enchâfles dans
une argile rougâtre, due fans doute aux attérif-
femens qui ont couvertces grands dépôts de craie.
Au bas des collines gypfeufes de Belleville près
Paris , à l’extrémité de la Petite-Villette, & fur le
bord même d elà grande route, j'ai trouvé dans
un puits que l’on creufoit, quelques débris d’ofie-
mens q u i, par Leur forme , annoncent qu’ils ont
appartenu à un animal du genre ou voifin au genre
Cerf. .
Il feroit trop long de relater ici toutes les localités
qui ont offert de ces oflemens, toujours découverts
par l'effet du hafard. Sans doute qu'une
étude approfondie des os fofliles de ces animaux
fera reconnoître plus tard qu’ ils ont appartenu à
un grand nombre d’efpèces qui n’ exiftent plus.
Boeufs, Les oflemens & les cornes de ces animaux,
qui abondent aufli dans les terrains d’at-
tériffement, d’alluvion & de tourbe, femblenc
jufqu’ à préfent appartenir à des efpèces moins
nombreuses que celles du C e r f; & comme les
cornes ne préfentent point de caractères aflez
tranchés pour en tirer des conclufions précifes ,
M. Cuvier .a eu recours à l’examen des crânes;
il n’y a reconnu encore que trois efpèces dif-
tinêtes, qui fe rapportent parfaitement à l’Aurochs
, au Buffle mufqué du Canada & au Boeuf
commun.
Les débris de l’Aurochs fe trouvent enfouis
dans toute la partie Septentrionale des deux con-
tinens. Ils paroiflent avoir appartenu à des individus
d’une taille plus élevée que l’ Aurochs
vivant. On n’en a point encore trouvé en France;
mais les environs de Sienne & de Florence , les
bords du Rhin , près de Bonn & de Manheim ;
ceux de l’E g e r , confluent de l ’E lb e , en ont
fourni plufieurs crânes armés de leurs cornes.
Ces animaux ont dû atteindre la taille de 6
pieds 4 pouces de hauteur, & 9 pieds 5 à 10
pouces de longueur. Les terrains de l’Amérique
du Nord en recèlent aufli beaucoup, ils ne paroiflent
avoir dépafle les autres que par les di-
menfions de leurs cornes ; mais le pays qui en
renferme le plus, au rapport de Palîas, eft fins
contredit la Sibérie, furtout dans fes parties orientale
& occidentale. Les rivières de cette contrée
de l’Afie minent continuellement, ainfi que nous
l’avons déjà d it, un terrain très-riche en débris