
ALESSO. Lac fitué entre les monts Pâli &
Saint-Siméon, à 7 lieues au nord oueft d’Udine.
Il s’écoule dans le Tagliamenco, & la Palarda.
Sa profondeur eft d’environ 110 m-tres ; mais
dans les temps de pluie, ou après la fonte des
neiges, Tes eaux s’élèvent à 10 ou 12 mètres
au defliis de leur niveau ordinaire.
ALGARVES. C e nom, par lequel on défigne
une province de Portugal, eft aulli celui d’un
groupe de montagnes du fyftème hifpanique.
M. Bory de Saint Vincent a fait de ce groupe
un fyftème auquel il donne le nom de cunéique.
11 feroit complètement rattaché à. la chaîne de
la Sierra-Morena, fans le cours de la Guadiana,
qui paiTe entre cette chaîne & le groupe des
Algarves. Tout porte à croire que le foulève-
ment qui a produit la Sieira-Morena eft de la
mêrre époque que celui qui a formé les Algarves
, pnilque la direction générale de ces deux
groupes de montagnes eft de l’ eft à l’ oueft : la
déprertîon qui fert à l’écoulement des eaux
de la Guadiana remorte, félon toute vraisemblance
, à l’origine du foulèvement de ces montagnes.
Ainfî donc, fous ce rapport, les Algarves
feroient une dépendance de la Sierra-Morena.
Le groupe des Algarves fe compofe de deux
petites chaînes principales, l’ une appelés Sierra
dt Caldera s , & l’autre Sierra de Monckique.
L ’ orientale, celle de Caldera s , e ft, fuivant
M. Boiy de Saint-Vincent, formée de grès,
partout où les volcans éteints dont elle eft
remplie, & dont les cratères ont motivé fon
nom, ne la déchirèrent pas. L’autre fé termine
au cap Saint-Vincent, le plus méridional du
Porrugal. Celle-ci envoie vers le Nord un contrefort
moins confidérable qui, fous les noms de
Sierra de la Grandola, de A l gares & de MarineL,
fépare de l’Océan la partie occidentale du petit
badin de la rivière de Caldào, ou de Sado,
qui coule vers l’embouchure du Tage & fe jette
dans la mer, près de Sétubal.
ALLEGH ANY . Cette triple chaîne de montagnes
de l'Amérique feptentrionale s’ étend du
fad-oueft au nord-eft depuis le 34e. degré parallèle
jufqit’à l’embouchure du fleuve S.int-
Laurent. Elle offre, à partir de fon extrémité
méridionale, une longue fuite de montagnes
de grès, qui fe termine à une région de fthiftes
ardoifiers & de marnes b L u e s , à laquelle fuc-
cèd ent, jufque vers ie fleuve Saint - Laurent,
diveries roches granitiques. Entre le 4 i e. & le42e.
parallèles , on remarque fur plufieurs points de la
thaine des martes bafaltiques & d’autres produits
ignés. Les dépôts que fupportent celles-ci font
en couches inclinées d’enviren 45 degrés. Les
jroches appartenant aux terrains de fédimens inférieurs
, tels que les gypfes, les calc aires & les
grès houiilers, forment une zone qui s’étend
jusqu’aux environs du lac Michigan. Les pentes
qui fe. dirigent des monts Alleghanys* «vers
l’Océan atlantique & le golphe du Mexique,
ainfî que les terrains que traverfe le Mifliflipi depuis
fa réunion avec le Miftouri, font couverts de
terrains d’alluvion & de tranfporr.
Suivant Volney, la chaîne de l’Alleghany ne doit
être confidérée que comme un rempart d’une
hauteur moyenne de 700 à 800 mètres; ce qui
la fait différer abfolument des grandes chaînes
du globe , telles que les Alpes, les Pyrénées,
les Andes & l’Hymalaya. On conçoit alors que
cette circonftance doit influer beaucoup fur la
température des Etats-Unis et de toute l’A m -
rique feptentrionale. Vers le fud, l ’air y eft
plus fec , plus élaftique, plus fain. Vers le nord
& depuis le Potomac, les brumes & les pluies
font plus communes, les animaux plus grands.&
plus vifs, & les arbres fruitiers, fans, être auffl
gros que ceux de l’e ft, le font plus que ceux
de l’ou e ft, & furpafient les uns & les autres
en élafticité.
Le groupe de l’Alleghany s’étend fur une longueur
qu’on peut évaluer à 400 lieues. Sa largeur
varie de 30 à jo dms fa partie centrale} car elle
devient infiniment moindre dans fa partie feptentrionale,
où el'e ne préfente plus qu’une
fuite de crêtes jufqu’ à l’Océan. La chaîne, en
fe prolongeant vers le fud, atteint une hauteur
moins confidérable que vers le nord} elle s’abaiftè
même tout à-fait vers les bords de la rivière
d’Alabama.
On défigne fpécialeme’ t fous le nom d’Alle-
ghany la branche la plus occidentale de tout
le groupe. L’une des branches de fon extrémité
méridionale porte le nom de montagne de
Cumberland. Dans cette part e naiffent les principaux
cours d’eau qui forment la rivière du T?-
neft'é, le plus confidérable affluent de l'Ohio : ou
fud, l’Alabama prend naiffanee; à l’e ft, la Sa-
vanna. L ’une des branches des Aileghanys porte
le nom de Montagnes-Bleues ( Blue-Rdge) , dort
la partie h plus élevée atteint 270 toifes. Cette
chaîne eft coupée par tous les fleuves qui, venant
de l’occident, coulent vers l’Océan atlantique.
L’ une des chaînes 'parallèles aux Montagnes-
Bleues eft celle qui porte le nom de Montagn s
du Sud ( South-Mountains ). Entre l’Alleghany &
les Montagnes-Bleues s’étendent les Montagnes
du Nord ( Nortk-Mountains ). Les Montagnes-
Vertes ( Green-Mountains }. (ont formées d ’une
des extrémités feptentrionales de tout le groupe
Enfin, fans nous attacher à relater les noms de
toutes les petites chaînes q :i fe ramifient yers
le nord. nous dirons que c ’eft au fud & à
l’ oueft de la rivière d’Hudfon que les morts
Aileghanys portent, chez quelques géographes,
celui de monts Apalaches, que les Français leur
donrèrent. Cette partie eft compofée de rameaux
en général parallèles à la côte.
Nous
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A L P
Nous*ne dirons plus qu’ un mot fur la largeur de
ce groupe de montagnes : dans le New-Hampshire,
elle eft de 40 lieues ; dans la Ne v-Y orck , de 50;
dans la Penfylvanie, de 45" 5 dans h Virginie & le
Téneffé, de 36 ; & dans la Caroline, de 50.
Dans la partie appelée White-Mountains {Montagnes
Blanches) , qui traverfe le New-Hampshire,
on remarque le plus haut fommet de tout le groupe;
c ’eft le mont Washington^ élevé de 7,630 pieds au-
deffus de l’Océan. La limite des arbres, fur ce chaînon,
eft à 4,428 pieds ; les autres cimes les plus
importantes font les fuivantes : dans les Green-
Mountains, le anont Mansfield a 4,278 pieds; le
Camels Rump, 4,170; leKillengton-Peak, 3,924;
l’A fcutney, 3,306; le Saddlebach, 3,000; le
Wachufatt, 1,982 ; le Bluet-Hilte, dans le Con-
neélicut, 167. Dans leNew^Yorck, le Round-Top,
qui a -3^804 pieds , parte pour la plus fraute cime
du Catskill; le High-Peak,même chaînon, a 3,708
pieds; le New-Beaeon, le plus haut fommet des
terres baignées par le Hudfon, 1,584. Dans la Penfylvanie,
la marte des montagnes n’offre pas de
pics bien diftinâ; ; la plus grande hauteur
n’excède pas 2,502 pieds. Les cimes les plus
hautes des Bine-Mountains font, dans la Virginie,
l’Otrer-Peak, qui a 3,354 pieds, & dans
la Caroline du fud , le Table - Mountain, qui
.en a 4,002.
ALPES Nous ne parlerons de cette importante
chaîne de montagnes que pour réparer quelques
omirtions ou rectifier quelques erreurs échappées
au fa vaut académicien à qui l’on doit les quatre
premiers volumes de ce Dictionnaire.
Suivant M. Ebel & la plupart des géographes,
lés Alpes fe divifent encore, comme les Anciens
les divifoient, en Alpes maritimes, cottiennes 3
graies ou grecques, pennines ou hautes - alpes,
rhétiennes, juliennes, noriques , carniques ou car-
niennes, lépontiennes OU helvétiques y en Alpes
bernoifes, des Grifons, styriennes & dinariques.
Quelques-unes tierces dénominations ont été
confondues par Defmareft, d'autres ont été par
lui paffées fous filence. Nous allons commencer
pa-t faire 3 fous ce rapport, les rectifications rçé-
cefl^ires.
Les cinq dernières chaînes que nous venons de
nommer ne font pas même défignées dans l’article
de Defmirelt. Les Alpes lépontiennes ou helvétiques
s’étendent depuis le Mont-Rofe jufqu’au
Bernardin & au Mofcheihorn ; elles bordent le'
Valais au nord & au fud ,& féparent la Suiffe
du Piémont & de la Lombardie.
C ’ eft au Saint-Gothard que prend naiffance une
branche qui porte le nom à*Alpes bernoifes, qui,
après avoir cerné les fourcesduTéfin, de la Reufs,
de l’Aar & du Rhône, va fe lier au Jura.
Qn donne le nom àl Alpes des Grifons à une
branche qui pafte des fources de l’ Inn à celles
du Lech.
Géograpkie-Phyjtque. Tome
Les Alpes Syriennes fe compofent d’une chaîne
qui part du Schwartzhorn & qui fépare les vallées
de la Muhr & de la Drave.
Enfin, les Alpes dinariques s’étendérit depuis le
mont Kleck, le long de la Save & du Danube,
jufqu’ à la mer Noire. Elles comprennent con-
féquemment la chaîne du Ba kan ou de l'Hoemus.
On croit que> le nom d’ alpes dérivé du mot
celtique alb, qui s’ appliqua, dès la plus haute antiquité,
à la blancheur de leurs fommets. Cependant
lé nom à!alpes a changé d'acception chez les
habitans même de la Suiffe ; il défigne, parmi eux,
les pâturages qui couvrent la région moyenne de
ces montagnes; d’autres noms font affeCtés aux
parties ftériles.
Defmareft a donné la lifte des plantes alpines.
Nous allons offrir celle des principaux mammifères
de ces montagnes.
Dans l’ordre des carnassiers , nous trouvons
13ours brun ( urfus artfos ),* la marte, appelée mujlela
alpinay la fouine ( mujlela foitia ) ; la belette {muf-
tela vu/garis'j ; le furet ( miiftela. firo ) ; le putois
(muftela putorius')y le renard commun ( canis vulpes)f
dont deux variétés portent les noms de renard muf-
qué & de renard noble ÿ le renard charbonnier ( canis
alopex) ; le loup cervier ( fe'.is lynx}.
Parmi les rondeurs,.on.cite la marmotte des Alpes
( arebomys marmotta} y le hamjler ordinaire ( criât us
vulgarisé ; {‘écureuil ( fciurus vulgaris ) y & le lièvre
changeant ( lepus variabilis ).
Les ruminans font, de bouquetin ( capra ilex}f
& le chamois ( antilope rupis capra) .
Relativement aux phénomènes atmofphériques,
Ebel indique d'après quels indices oh peut annoncer
les changement de temps; lorfque le foir
on voit les nuages fe traîner le long des montagnes
, lorfque le matin ils voilent les fommités
de ces dernières, ou bien, enfin, quand ces fommités
font entourées de vapeurs tranfparentes qui
femblent aplanir leur furface & diminuer leurs
diftances refpettives, on peut s’attendre à avoir
de la pluie. En été , quand il pleut pendant plufieurs
jours ou pendant des femaines entières, le
beau temps ne revient que quand il a neigé fut
les Alpes moyennes ; mais dès que le matin on
aperçoit les flancs des montagnes couverts de
neigé depuis leurs fommités jufqu’ à la limite
des forêts, on peut fe remettre en marche;
c’eft la marque aflurée que le temps va redevenir
ferein & confiant.
Sur l ’un & l’autre revers des Alpes, pendant
des mois d’é té , on obferye dans les vallées tranl-
verfales, des vents qui commencent à fouffler au
coucher du fole il, lorfqu’il n’a pas fait d’orage.
Ces vents, qui quelquefois font d ’une violence
extrême, defeendent le long des vallées ; ils durent
pendant plufieurs heures & recommencent un
peu avant le lever du foleil. Vers le milieu du
jour, au contraire, le? vents font beaucoup
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