
quilles, ne différé du précédent qu’en ce qu’il ne
contient pas de filex ni d’infiltrations filiceufes.
La formation du calcaire marneux coquilliereft
la plus confidérable de toutes celles qui com-
pofenr le b a fil n gypfeux d’Aix.
7°. Calcaire filïceux. C e calcaire, que l’ on ne.
peut confidérer que comme fupérieur au précédent
, ne le recouvre cependant pas entièrement.,
M. Bertrand-Geflin a obfervé qu’on ne le trouve
qu’en lambeaux , qui femblent s’être dépotes
dans les parties les plus baffes de la formation du
calcaire marneux. Les débris de corps organites
fofiiles y font très-abondans ; ils appartiennent
tous aux terrains d’eau douce. Le paffage du
calcaire marneux au, calcaire filiceux fe fait i c i ,
.comme dans la plupart des dépôts tertiaires,
fans fecouffes & fans tranfition.
Le paffage de l’un à l’autre de ces calcaires fe
fait donc par des marnes blanches friables, & par
des marnes compactes contenant des paludines.
Au-deffus de ces marnes, d’ autres lits marneux
alternent avec des lits de filex cornés & pyro-
maques, contenant au fil des paludines. Lorfque
ces filex n’exiftent point, ils font remplacés par
trois bancs de marne de quelques pouces d’é-
paiffeur, & contenant des paludines, des iym-
riées , des planorbes &r des cyclades.
La partie moyenne de ce calcaire comprend un
lit filiceux de trois pieds de puilTance, dont la
couleur eft le gris-bleuâtre, dont la caffure eft
conchoide, & qui eft fouvent remplie de cavités
comme le filex meulière. Ce calcaire contient des
lymnées, des paludines, des planorbes & des
hélicesj il renferme aufti des nodules de filex
pyromaque à coquilles d’èati douce.
Cette aflife moyenne eft recouverte d’ un banc
de plus d ’un pied d’épaifleur de calcaire blanc
compacte, avec nodules de filex blond , des lymnées
& des paludines 5 quelquefois ce calcaire eft
celluleux.
« Telles fo n t , d’ après leur ordre de fuperpo-
» fition, dît M. Bertrand-Geflin, les fept forrria-
» rions qui m’ont paru former le baflin gypfeux
» d’Aix. Ces diverfes formations , dont la puif-
» fance & l’ agrégation font moindres fur les
» bords du baflin que vers le centre (comme on
» a pu le voir d’après les faits que j’ ai expofés),
» patient de l’une à l ’autre d’une manière infen-
r» fib le, & paroiffent avoir été formées à la même
» époque & à peu près dans les mêmes circonf-
» tances.
•> Quoiqu’elles ne foient pas aufli nettement
» tranchées que celles des environs de Paris, p
y.> crois cependant qu’ il exifte quelqu’analogiè
» entre le baflin gypfeux d’Aix & celui de Paris,
» & qu’ils paroiffent offrir les rapprochemens fui-
« vans :
» i° . La formation du nageifluhe & de la mol-
?* laffe, &£ celles des marnes àrgiieufes & cal-
» caires , reprefenteroient la formation de Yar-
» gile plaflique.
» 20. La formation de calcaire compare com-
» mun , avec bancs de filex, auroit allez, d’ana-
» logie avec le calcaire grojjier.
m 30. La formation gypfeufe préfente, comme
» celle de Paris, les trois malles de gypfe avec filex
» corné.
« 40. La formation de fable micacé feroit le
» fable micacé qui recouvre le gypfe à Montmartre
» & à Longjumeau.
» y°. La formation de calcaire marneux q u i,
« d’après les caraétères minéralogiques' de ces
» roches, paroît d’eau douce, différeroit des for-
« mations fupérieures aux fables micacés des en-
« virons de Paris. Elle pourroit, je penfe, être
» réunie à la fuivante , & fe rapporter aux mêmes
» terrains des environs de Paris que cette der-
» nière.
« 6°. La formation de calcaire filiceux fe rap-
» porteroit très-bien au calcaire lacufire fupérieur_3
» contenant les mêmes fofliles que ce dernier.
» Cette analogie n’eft fans doute pas aufli com-
». piète qu’on pourroit le délirer} les circonf-
» tances locales paroiffent l’avoir modifiée. L’in-
» fluence de ces circonftances, qui fe fait encore
» fentir actuellement, devoir agir bien plus for-
» tement à une époque où fe formoient des dé-
» pots aufli immenfes que ces terrains tertiaires. »
Les obfervations de M. Bertrand-Geflin‘ nous
ont fourni des renfeignemens curieux fur la conf-
titution géologique du baflin gypfeux d’Aix} mais
il existe entre le cours de la Durance & celui du
Rhône, plufieurs points intéreffans, fur îefquels
nous ne devons point garder le filence : les terrains
qui entourent l ’étang de Berre font de ce
nombre.
C et étang qui communique avec le golfe de
Lyon par un canal affez é t ro it , qui porte le nom
de Carome, pourroit être confidéré comme un
p e titpénêlac. C ’eft une nappe d’eau irrégulière,
dont la partie feptentrionale, qui s’enfonce dans
les terres auprès de Saint-Chamas, porte le nom
à*étang de Saint-Chamas. La partie centrale a reçu
le nom d’étang de Berre ; la partie méridionale celui
àé étang de Marthe ; 8c enfin la partie orientale, qui
s’enfonce aufli dans les terres & qui baigne les
murs de la petite ville de Berre, porte le nom
d‘étang de Vaine. Il feroit plus exaét de défîgner
par un fetil nom cette nappe d’eau , à laquelle
nous confervons dans toute fon étendue celui
ài étang de Berre.
Si de l’extrémité la plus feptentrionale de cet
étang, c’eft à-dire fi, depuis le village de Miramas
jufqu’à celui de Châteauneuf, on rire une ligne ,
elle parcourra la direction du nord-oueft au fud-
eft. Cette ligne , mefurée exactement, fervira
à déterminer la longueur de cet étang, que l’on
trouvera être de 5500 to ife s ,-c ’ert-à dire deux
lie ut s trois quarts. Une autre ligne qui-partageroit
toit la précédente en deux parties égales, couper
oit l’étang , à partir du cap formé par la montagne
fur laquelle s’étend le village de Saint-Mitre,
jufqu’à la rive oppofée , entre la rivière de l’ Arc
& la ville de Berre} cette ligne donneroit pour
largeur à l’étang 1 foo toifes. Mais fi l’on mefure
fon étendue à partir de fon extrémité orientale
juiqu’à l ’enrrée du canal dont nous avons parlé,
c ’eft-à-dire jufqu’à l ’îie des Martigues, on aura
une longueur de 4000 toifes ou deux lieues. On
v o it , par cet aperçu, que l ’étang de Ber l i e eft
d’une allez grande importance , & qu’il pourrait,
à jufte titre , prendre le nom de lac.
k C e font les terrains,qui bordent la partie méridionale
de cet étang dont nous allons donner une
id e e , d’après les obfervations confignées par
MM. Delcros &. Rofet, dans un Mémoire lu à
l'Académie desffciences. Ces terrains font généralement
calcaires j ils fe compofent de trois
roches diftinoies, dont la plus ancienne paroît
être analogue à la roche appelée gra/lde ooùthe du
Jura; elie eft formée de petits grains, furtout vers
la partie intérieure , mais ces grains diminuent en
remontant vers la partie fuperjeure, où la roche
prend une texture compacte. Ce calcaire renferme
un grand nombre de coquilles, dont les
principales font des térébrutules 3 des pUfojiomes,
des peignes, des bucardes & des t limes ; mais ces
xeftes fofliles ne fe retrouvent point dans la partie
compacte de la roche. Les couches de ce calcaire
occupent une étendue confidérable, qui Te fait
facilement rec.onnoître à la pauvreté de la végétation
qui les recouvre. Le fol y èft prefqu’aride,
il ne,produit que du thym, de la lavande, &
l’arbrifleau connu... fous le nom de chêne .a. cochenille
( qaercus coccifera , Linn.). 11 paroît que toute
l’étendue de ce terrain eft dépourvue de four ces.
Les dernières couches du calcaire compacte
dont nous venons de parler, forment le flanc
méridional d’une petite yaUéè qui s’étend depuis
Je rocher, des Trois-Erères julqu’à la tour du
Bouc. Le fond de cette vallée eii occupé par les
couches d’un grès calcaire ferrugineux, qui re-
pofe fur le calcaire précédent; ce grès alterne
ve,rs le haut avec un calcaire compacte ; il eft
rempli de débris de co vuiiles. fofliles, dont il eft
difficile de reconnoitre les efpeces; il fait bientôt
place au calcaire avec lequel il alterne , & dont
la puiffance atteint au-delà.de 2.00.métrés. C e calcaire
eft caracteriCé par les nombreufes hippurites
& fphérulitcs qu’ il contient, & qui, fuivant les
auteurs du Mémoire que nous avons fonç les
y eu x , lui dorment de l'analogie avec la roche appelée
corai-rag par les Anglais. C e qui juftifie ce
rapprochement, ce font les madrépores qu’on
trouve dans ce calcaire, parmi Iefquels on a reconnu
des afirées & des caryophyliées. D’autres
coquilles accompagnent encore ces reftes foffiles,
ce font des térébrutules , des limes , des né-
mes & des pkafianelles. La partie fupéricure de ce
Géographie- Phyfiqtu. Tome V ,
calcaire eft marneufe & renferme un grand nombre
d’hippurites & de gryphées, parmi lefquelles on a
reconnu l ‘hippurites fijîula & le gryph ta vif gu la.
Suivant MM.Delcros & Rofet, le terrain dont
nous venons de parler forme des petits rameaux
parallèles, qui occupent les rochers des Trois-
Frères jufqu’à la tour du Bouc. Ces rameaux,
dans leur plus grande hauteur, ne s'élèvent qu’à
quinze ou vingt mètres, au-deffus du niveau de la
mer. Dans quelques endroits, difênt-üs, il croît
beaucoup de pi >s fur les fables ferrugineux; mais
les rameaux calcaires font arides ou ne produi-
fent que du thym & de la lavande. C e qui dif-
ringue à l’extérieur ce terrain du précédent, c ’ eft
qu’ ils ont trouvé dans le fécond plufieurs fottrees
d'eau douce, dont quelques - unes font précifé-
merft fur le bord de la mer.
Le calcaire marneux précédent paffe par degrés
à une véritable marne qui contient des gryphées
& quelques hippurites , & qui fe développe fur-
tout à l’eft des M rtigues; cette marne, qui prend
peu à peu la couleur bleuâtre , alterne avec des
finîtes marneufe s affez- dures , féparées par des
couches de dignités que l’on exploite pour les
fabriques de fonde artificielle. On y remarque des
bancs fubordonnés d’un calcaire ferrugineux , des
couches de mime bitumineufe remplies de coquilles
univalves. Souvent la marne eft fehifteufe
& renferme les bivalves d’eau douce appelées
cyclades. Quelquefois on :rouve des amas d’huîrres
& d'autres coquilles marines, mais on ne peut
fuivre long-temps cette formation, parce qu’elle
-s'enfonce fous la mer. Ce terrain renferme du fer
oxide & du fer fulfuré; la marne contient quelques
criftaux de gypfe, & le lignite des morceaux
de fuccin. Cette marierè charbonneufe forme des
bancs dont l'épaiffeur varie depuis deux jufqu'à
fix décimètres. Sa couleur eft noirâtre, & quelques
morceaux préfentent encore la texture des
végétaux dicotylédones.
Les débris de rnollufques de cette formation
font généralement très-friables ; les bivalves y
font beaucoup plus nombreufes que les univalves.
Parmi celles-ci on n’a déterminé que des turri-
telhs} celles qui conftituent les autres font des
huîtres3 des gryphées, des térébrutules, des bucardes
3 des trigonies & des cyclades ; on y a recueilli
aufli- des hippurites, des radiolites & des
afirées. MM. Delcros & Rofet confidèrent ce dépôt
argileux comme l’analogue des argiles de
Kimmendge en Angleterre. Ce terrain , dont la
plus grande partie eft fous l’ eau, ne s’élève qu’à
quatre ou cinq mètres au-deffus de la mer ; pref-
que partout il eft recouvert par un terrain d’allu-
vion. En quelques endroits on remarque un lambeau
de terrain horizontal, dont le bas eft com-
pofé de fable pur, & dont le haut eft formé d'une
efpèce de brèche renfermant des morceaux de
calcaire compacte, débris des formations précé