
par une chaîne qui fe termine au nord par un volcan.
D’autres îles volcaniques, telles que Siauw &
le groupe des îles Talautfe, font partie de la
même chaîne ; elles font riches en fagou & en cocotiers.
Toutes ces îles font bien peuplées 3 elles
appartiennent à l’Océanie. (J . H. )
SALEVE. On donne ce nom à deux montagnes
qui forment, avec le, mont Sion , une chaîne qui
s'élève fur la rive gauche de l ’Arve , à peu de
diftance de fon point de réunion avec le Rhône,
à la fortie de ce fleuve du lac de Genève. Foyeç
R hône. ,
Les deux Salèves font féparées par une petite
vallée.^ De ces deux montagnes on jouit d’ une
vue magnifique fur le lac de G enèv e, les montagnes
du Jura & plufieurs parties des Alpes.
Avant d’arriver au fommet du petit Salève, on
remarque une avance de rochers qui forme une
efpèce de caverne affez vafte pour que plufieurs centaines
de perfonnes puiffents’y mettre à l’abri de la
pluie. Cette caverne eft connue fous le nom de la
B aime de CErmitage. Plus haut fe trouve la Balme
du Démon, dont le nom effraie, avec raifon, les
curieux, car l’accès en eft dangereux. A l’extrémité^
orientale du petit Salève, il y a une four ce
minérale contenant du foufre, de la foude & du
carbonate de chaux.
Le grand Salève, dont le fommet, appelé Piton
, illuftré par les expériences de phyfique du
favant Deluc, eft élevé d’environ 4,000 pieds au-
defliis du niveau de la mer, & de 3,072 au-deflus
du lac : on y jouît d’une vue beaucoup plus belle
& plus étendue que du petit Salève. C ’eft près de
fa cime que Sauffiire obferva une excavation en
forme de puits, dont la profondeur eft de 160
pieds, & le diamètre de plus de 100. Vers le fond,
une ouverture de forme irrégulière , de 40 à jo
pieds de hauteur, laiffe pénétrer les rayons du
foleil, lorfqu’ils fe dirigent obliquement. Les parois
de ce puits font divifées de haut en bas par
de larges & profondes cannelures qui paroilfent
avoir été produites par une mafle d’ eau qui y tom-
boit en cafcade ; cependant on ne voit point d’ou
pouvoit venir cette eau, puifque l’ ouverture du
puits eft vers le fommet 5 aufïi Sauflure, pour en
expliquer la formation , fuppofe-t-il qu’il fut un
.temps où le fommet aétuel du grand Salève étoit
dominé par une autre fommité, d’où les eaux,
tombant en cafcïde s, formèrent cette excavation.
La chaîne à laquelle appartiennent les deux
Salèves, eft compofée de roches calcaires mannes
& de macigno. On a obfervé, vers fa fommité,
des couches de quartz. Sur fes pentes feptentrio-
nales, on vo it, au milieu des bancs coquillers dont
on tire la pierre à chaux, des veines criftallifées
entièrement dépourvues de corps organifés, quoiqu’
ils foient très nombreux dans les couches de la
#iontagne. (J . H. )
SALINS. Voye^ S e l .
S A L L A T ( Vallée d u). Cette v allée, qui porte
le nom de la rivière qui la traverfe, commence
près du pont de Sallan, dans les Pyrénées, &
finit aux environs dè Saliès , fur le verfant fepten-
trional de cette chaîne, dans le département de
l’Arriège. Sorti de cette v a llé e , le Sallat fe jette
dans la Garonne, près de Saint-Martory, après
un cours de douze lieues.
De chaque côté de la vallée du Sallat, depuis
le village de Saint-Sernin jufqu’ à celui de Lacour,
les montagnes font granitiques} au-deflus de Seix,
le Sallat traverfe une roche de calcaire primitif ou
facçaroïde j le calcaire compacte ou de tranfition
s’étend plus bas aux environs de Saint-Girons : il
contient fouvent des parties argileufes & du fable
quartzeux; d’autres roches de la même époque,
telles que des fchiftes argileux & des pfammites,
s’y font également remarquer. Au-deflus de Saint-
Sernin, on en voit aufli un lambeau fur la rive droite
du Sallat} enfin, c’eft dans un ^terrain de même
nature que coule cette rivière en quittant fa
fource. Le calcaire alpin, dans la partie méridionale
de la vallée, fuccède à ces terrains, &
s’étend depuis le village de Taurignan jufqu’au
bord de la Garonne. ( J. H .)
SALOMON (Iles d e ) . L’ archipel de Salomon,
fitué dans l’ Auftralie, s’étend du nord oueft au
fud-eft, entre.le 15 1e. & le 160e. degré de longitude
occidentale, & entre le 5e. & le 1 1 e. de latitude
méridionale. Il fe compofe des îlesBouka, Bougainville,
Choifeul, Ifabelle, G éorg ie , Guadal-
canal, Saint-Chriftovàl & d’ un grand nombre
d’ autres, trop petites pour être décrites îçi,
D ’après les renfeignements que nous fourni fient
les voyageurs, ces îles font volcaniques} il
eft donc probable qu’elles renferment peu de
métaux précieux. C ’ eft donc à tort que les Efpa-
gnols, qui les découvrirent en 1568, firent un
lecret de leur découverte, dans la crainte d’exciter
les autres nations à y former des établiffe-
mens.
Ces îles font entourées de refcifs & de bancs de
■ corail qui en rendent la navigation dangereufe. La
végétation y eft belle & a&ive. Elles offrent partout
l’afpeâ: de la fertilité, leurs principales produirions
confident en divers arbres réfîneux : le
'giroflier, le cafier, le gimgembre & une efpèce
de citronnier y croiflent fpontanément} l’arbre à
pain, le cocotier & le palmier y abondent} les
forêts font peuplées de perroquets & d’oiféaux
du plus beau plumage} elles nourriflent aufli des
ferpens & divers autres reptiles, tels qu’ un crapaud
hideux, muni d’une crête fur le dos ; enfin
plufieurs infectes, entr’autres de grottes four-
.mis & des araignées fort longues. Les produits
volcaniques de ces îles repofent fur des terrains
anciens, dont quelques-uns recèlen-t, d it - o n ,
un peu d’or. On pêche des perles dans leurs parages/
La population de cet archipel paroît être d’une
race particulière, ou du moins differente de celle
de la Nouvelle-Hollande. L’île de Bouka eft très-
peuplée; fes habitans font d’un noir peu fon c é ,
trapus & forts; ils ont la tête grotte, le front
large, le vifage aplati, le menton épais, le nez
épaté & les lèvres minces. Ils épilent toutes les
parties de leurs corps ; ils pattent, ainfi que ceux de
l’île de Bougainville, pour être anthropophages.
Dansllle Ifabelle, la plus grande de cet archipel, les
habitans ont la réputation d’être fanguinaires ;
ils different de ceux des îles précédentes : leur peau
eft plus noire, leurs cheveux font laineux & leurs
lèvres font épaiffes. Ils font fournis à un gouvernement
ffefpotique : on lit dans la Relation de Fleuri
eu 3 qu’un fujet qui marche fuiT’ombre du corps
de fon ro i, eft puni de mort. Dans l’île de Gua-
■ dalcanal, le cap Hammond eft un promontoire
remarquable ; l ’un des rochers de la côte, que les
Anglais ont nommé YEddiftone, repréfente parfaitement
dans l’éloignement, un vaiffeau fans
voiles. La petite île de Sefirga renferme un volcan
qui brûle encore. Toutes ces î ’es font longues &
étroites, & placées, les principales à la fuite les
unes des autres, & les moins grandes paralèlle-
ment à celles-ci. (J . H.)
SALSES. Près de Safliiolo, dansles.environs de
Modène, une chaîne de collines entoure un marais
auquel on donne le nom de Salfe, & qui
jouit d’une grande- réputation par les phénomènes
réfultant de la quantité de gaz hydrogène qui
s’exhale du fond vafeux que recouvrent fes eaux.
Si l’on y enfonce unç-percne à la profondeur d ’une
to ife , on remarque, en la retirant, l’eau qui
s’élance avec force de l’ouverture qu’on a faite
dans la vafe. On regarde ce marais comme la
bouche d’un volcan boueux; cependant doit-on
aflimiler aux phénomènes volcaniques les flammes
légères qui s’élèvent du fond de ce marais, les
matières mêmes qui peuvent en être lancées ?
■ Ce qui fe pafle au fein des montagnes ignivomes
appartient à un ordre de faits dont la caufe puiflante
eft encore peu connue; mais dans ces Jalfes}
comme dans ce qu’ on appelle les volcans froids &
galeuxy le principal agent eft le gaz hydrogène
carburé. Ses exhalaifons produifant les jets d’eau
dont nous venons de parler; l’ inflammation peut
même s’y manifefter fans offrir aucune analogie
avec les volcans. Le Puy de la Poix , près de celui
de. Grouelle, aux portes de Clermont, eft en
petit ce que ces falfes font en grand. Au pied de
cette b u tte , une petite mare fangeuse exhale
aufli continuellement des bulles de gaz hydrogène.
Si l’on agite le fond, le gaz s’échappe avec plus
de- force , & l’eau fe trouve foulevée par l’effet
même du gaz. Cependant les volcans d'Auvergne
étoient peut-être éteints avant l’époque où l’homme
parut fur la terre. C e n’eft donc point à la proximité
de quelques volcans encore incandefcenfc
qu’eft due l’exiftence de la petite mare du Puy de
la Poix. Le pijfafphalte ou la poix minérale fumage
à la furface de l’eau, au Puy de la Poix; il fort
aufli avec abondance des fiflures de la roche dont
ce puy eft formé. Le pétrole que l’on vo it fur
l’eau de certaines fources, aux environs de Modène
, confirme encore l'analogie qui exifte entre
les falfes & diverfes eaux fangeufes des contrées
volcaniques.
La Sicile renferme plufieurs falfes femblables à
celle de Modène : l’ une eft celle de Valanghe
délia Lalomba, l’autre celle de Terra Pilata, & la
troifième celle de Macaluba. La première eft la
moins importante, elle cette pendant les grandes
chaleurs; la fécondé, obfervée il y a quelques
années par le P. La V ia , confifte en une éminence
divifée par plufieurs fentes : un grand nombre de
petits cônes lancent, à 6 ou 7 pieds de hauteur, de
la fange & du g a z , d’autres, du gaz hydrogène
feul; d’autres cônes, profonds de y pieds, rejettent
conftamment de l ’hydrogène qui s’enflamme
dès qu’on en approche une fubftance embrafée.
Enfin, la falfe de Macaluba produit des phénomènes
un peu différens. Dolomieu lui donne le
nom de volcan d3air. Elle eftfituée fur une colline
dont elle porte le nom, & dont la hautéur eft d ’environ
50 pieds, depuis le fond du vallon qui l’ en toure
prefqu’en totalité ; les petits cratères en
forme d’entonnoirs qui la couvrent, rejettent
des bulles d’airs qui foulèvent une argile grife, &
qui, en la rompant, fe dégagent & produifent un
bruit femblable à celui d une bouteille que l’on
débouche. Dolomieu eft loin d’attribuer les effets
que produit cette falfe à des agens volcaniques,
quoiqu’il s’y développe fouvent de la fumée ôc de
la chaleur.
Le fol des environs de Macaluba eft calcaire ; il
eft recouvert de collines d’argile grifâtre qui renferme
du gypfe. Le centre de Macaluba contient
une fource d eau falée.
Quant au terrain de Terrapilata, il eft f i f t é -
rile, que c’ eft ce qui lui a valu le nom que porte
cette falfe. On n’y voit aucune végétation, mais
ce qu’elle préfente d’affez curieux, c’eft que
toutes les fois que la Sicile éprouve de fortes
fecouffes de tremblemens de terre, on en relient
très-peu les effets à Caltanijfetta, petite ville des
environs; ce qui eft dû, à ce qu’on prétend, aux
fentes de quelques pouces de largeur qui fe forment
à Terrapitata, & qui atténuent l’ effet des
fecou-fles qui paroilfent venir dans la direction du
mont Etna.
C e qui a fait aflimiler les falfes à des volcans,
c’eft que, comme ceux-ci, elles préfentent des alternances
de repos & de travail : quelquefois les
phénomènes qui s’y développent font très-in-
i te n fs ,& d’autres fois , jouiflant d ’un plein repos,