
& qui eft longue de cinq lieues & large d’une
denu-lieue, tient à l'île par une forte d’ifthme
très-court & très-étroit. Cinq liéües au-delà de
cet ifthme, l’île s'élargit & préfente à fon extrémité
trois langues de terre , larges d'un quart de
lieue à une demi-lieue , & longues chacune de
deu$ à trois, féparées par deux golfes de la largeur
d'environ mille toifes, Tout le relie de 1 .ils , à
l’eft ou à l'oueft , prélente un grand nombre de
baies. •
Le terrain de Pago eft calcaire, mais il eft plat
& fans aucune rivière, fans aucun ruifleaüj on
n'y trouve qu'un lac & quelques fources j aufli
le fol y eft prefque ftérile : le. climat.y eft très-
chaud dans l'été & très-froid dans l’hive'r, & fans
les falines qui s'y trouvent, fans les poiftons qui
peuplent fes côtes , fans les caroubes dont on fait
de l'eau-de-vie, elle offriroit peu de relfources
à fes habitans, qui y font au nombre de 4000. Sa
pofition en latitude eft 44 de g. yi min., & en
longitude, 13 deg. 8 min.. (J. H.)
PAJANA. Grand lac fitué en Finlande, fous le
23e. degré de longitude & fous le 61e. de latitude.
Alimenté au nord par les eaux du lac de Kietela,
qui s’y décharge par un canal naturel de quinze
lieues de long, le lac Pajana s’étend du nord au.
fud fur une longueur d’environ trente-deux lieues.
Sa plus grande largeur eft de lix , fa plus petite eft
de deux. Il n’eft alimenté par aucune rivière , mais
il forme à fon extrémité méridionale un lac de
cinq lieues de long fur deux_ de- large, dont les
eaux donnent naidante à la rivière de K i monte n e,
qui, après un cours de vingt lieues, fe jette dans
le golfe de Finlande.
Pluiieurs îles aflez co'nfidërabîe,s s'élèvent au
ffein de ce lac. (J- H.)
PALADRU. Lac fitué dans le département de
l’ Ifère , entre la Grande-Chartreufe & la route de
Genève à Grenoble, à une demi-lieue de l une
& de l ’autre > an milieu d'une vallée qui s’étend
du nord eft au fud-oueft fur une longueur de trois
lieues, & formée d’un côté par la 'côté de Mont-
ferrat, de l’autre par celle de Billien, noms de
deux villages qui en occupent les pentes, & au
fud par le plateau de Oyen.^
C e lac', qui a plus d’une lieue de long, en a un
quart de large. A l’oueft il eft alimenté par des ruif-
feaux, des torrens & par les eaux de plufieiirs lacs
qui fe déverfent les uns dans les autres' le long de
la vallée de Vallancogne. Il eft trav.erfé dans toute
fa longueur par la petite rivière du Furc, qui prend
l'a fource à une lieue plus loin au n o rd -e ft,&
q u i, à fa fortie du Paladru,. fe dirige en ferpen-
tant vers le fud, pendant plus de cinq lieues, juf-
qu’à fa jonction avec l’ ilere.
Les montagnes qui dominent le lac Paladru ref-
femblent à celles qui dominent, près de fort éxrré7
mité au fud-oueft, la. Gr a-n d e -Chartr eufe } elles
font généralement âpres, nues & efcarpéesj elles
font calcaires, & renferment des marbres de di-
verfes couleurs & fufceptibles de recevoir un
beau poli. (J. H .)
PAL AO U AN ouPalawan. Cette île , qui^porte
aufli le nom de Paragua, eft fituée entre l’île de
Bornéo & les Philippines , par le 116*. degré de
longitude orientale fc le 10e. de latitude fepten-
trionale. Elle eft baignée à l’eft. par la mer de
Mindorô, & à l'oueft par celle de Chine. Longue
& étroite, fon étenduè, dans la diredtion du fud-
oueft au nord eft, eft d’environ cent lieiiési fa
largeur moyenne eft de douze. Sa fur fa ce eft peu
m.ontueufej cependant on y connoît des terrains
de formàtion primordiale, & même on y exploite
des mines d'or Elle n’eft fillonnée par aucune
rivière de quelqu’importançe > mais fon fol eft
fertile & couvert d’une belle végétation. Elle
produit plufîeurs arbres, précieux par leur bois ,
leur gomm^‘ ou leur réfine. On y recueille beaucoup
de miel & dé are . Ses côtes font peuplées
de tortues qui fourniffent de belles écailles. En
i général fon intérieur eft peu connu. (J. H .)
PALAR ou Palatir. Rivière félon les géographes,
mais fleuve félon notre définition. (Voye^
Rivière.) C e fleuve prend fa fource dans k
chaîne de montagnes appelée les Ghates orientales,
qui forme à l’eft la limite de la provincè indienne
du Myfore. Son cours finueux fe dirige de l ’oueft
au fud , en traverfant.cette chaîne; puis, forcé par
iine chaîne moins confidérable parallèle à la
première , de remonter vers le ncrd , il reçoit les
eaux qui defcendent de cette chûîne , la traverfe
d’orient en occident, & continue fon cours à l’eft
jufque dans.le golfe du Bengale, où ilTe jette.
Son cours eft évalué à quatre-vingt-dix lieues. Il
reçoit fur fés deux rives plufieurs rivières, dont
la plus confidérable eft le Pcmy , qui defcend aufli
des Ghates orientales, & qui parcourt quarante
lieues de pays..
Le verfant que parcourt l.e Palar fe prolonge en
pente jufque vers le golfe du Bengale , & y forme,
depuis le cap Calimère^ifqu'à l’embouchure de
la Krichna, la côte deT^oromandel. Les principaux
cours d’ eau qui fillonnent ce verfant font le
Cavery , le. Vélaitr, lé Panaur1 le Pennar & le
Gondegam. Vo yez çés mots & G hate s.
Le climat habituel fur ce verfant eft fujet à de
grandes variations de température 5 mais c’eft principalement
près dé la côte qu’il offre un caradfère
particulier. Ainfi, depuis les premiers.jours d'octobre
jufqu’ au mois d'avriLy le vent du.nord y
fouffle conftamment, & même avec tant dé violence
jufqu'à la fin de juin, qu’il eft impoffi.ble
d’aborder fur cette côte..A partir du mois d'avril
jufqu'en octobre, dure le vent du fud ou la
mouflon ; c'eft feulement alors qii’ on peut aborder
fans Üangér.'‘‘
Sur
vSur ce verfant, pendant fix mois , k température
eft fi élevée, & lurtout près de la côte,
que fans les brifes de mer qui fe font fentiv vers
le coucher du foleil, k végétation en fouffriroit
au point d’être arrêtée par la chaleur k plus
brûlante. (J. H .)
PALICS ( Lac des). Qe lac eft fitué en Hongrie
près de la ville de Théréfîenftadt, au milieu d’un
terrain marécageux. Il a , dit-on, fix mètres de
profondeur. Nous n’en parlons ici que parce qu’ il
offre une particularité aflez intéreffante : c'eft que
fes eaux repofent fur un fond dur & folide, com-
pofé de fel alcalin. C e qui fufïït pour prouver,
qu’à l ’exemple de plufieurs autres lacs, il n’eft:
qu’un refte d’une ancienne mer cafpiênne.
S (J. H .)
PALKATI. Lac confidérable de la Tartarie,
fitué au bas du verfant oriental des monts Zimhal.
11 occupe en confëquence le bord d’ un grand
baflin formé à l ’occident par les monts Zimbals,
au nord par les Ulug Tags à l'eft par les monts
Ajagu, & l ’une des branches de 1a chaîne des
Mu^an, & au fud par l’une des branches des
monts Argaï. / /
Ce lac , dont le point central eft placé fous le
4 j e. parallèle, & qui s'étend du fud au nord fous
le 70e. degré de longitude , a dans cette diredtion
cinquante lieues de longueur, & vingt dans fa largeur
moyenne. Vers fon extrémité méridionale,
fept îles s’élèvent du fein de fes eaux. La plus
importante a huit lieues de longueur fur quatre
de largeur; elle eft voifioe d’ une autre qui a cinq
lieues de longueur fur deux de largeur.
Plufieurs rivières fourniflent leurs eaux au lac
Palkati. Au nord, les plus confidërables font l ’£r-
gelu, qui a plus de foixante-dix lieues de cou is,
le Moupty, qui a environ la même longueur} au
nord-eft \eKaratal, dont le cours a plus de cent
quinze lieues , qui fe groflit des eaux du Karafu,
qui en a plus de quatre-vingt,, & auxquelles fe
joignent celles du iCurkuldjak qui en a plus de quarante.
A l’eft il a pour affluent le Kokoufun, qui a
plus de cinquante lieues de cours} enfin, au fud ,
il reçoit les eaux du T u a s , rivière importante ,
dont le cours a plufr dë deux - cents lieues , &
q u i, après s’être accrue des eaux du Coughe^, du
Çkoruban. , du D^arin , du Tjélïk , & de plufieurs
autres affluens, prerftl le nom de Mi avant d'entrer
dans le lac. (J. H.)
PALLISER (îles ). Vo^e[ Pern icieuses.
PALM A. Cette île , appelée par les anciens in-
fuhires Bena Haave, qui lignifie ma terre, eft
l’ une de^ Canaries j elle eft fituée par le 28e. degré
41 min. de latitude nord, & fous le 20e. degré
16 min. 40 fec. de longitude occidentale. Sa
forme, que l’ on a-reprélentée comme conique,
Géographie-Phyjique. Tome .
eft plutôt alongée &■ cunéiforme. Elargie vers le
nord & finiffant en pointe à l’extrémité oppofée ,
elle a environ quatre-vingts lieues de longueur
du nord au fu a , fur fept de largeur de l’eft à
l ’oueft, & vingt-huit de circonférence. Elle eft entièrement
volcanique, comme les autres îles du
groupe auquel e !le appartient. On y remarque ,
vers 1a partie feptentrionale, un fommet elevé
de 7160 pieds, appelé Pico de las Muchacos, com-
pofé de prifmes bafaltiques , au bas duquel s’étend
, en forme de cirque d’environ une lieue de
diamèrre, un ancien cratère d’où ont coulé de
violens torrens de la v e s , dont on remarque encore
les reftes qui fe dirigent vers le fud-oueft.
D ’autres pics s’é’évent de différens points de l’ île.
Ainfi, autour du cratère dont nous venons de
parler, on voit le pic délia Cru[ , de 7008 pieds
de hauteur, & le pic del Cedro, de 67yG pieds.
Les deux autres, qui occupent l’extrémité méridionale
, font beaucoup moins élevés. Au centre
de l’île on remarque un volcan éteint} mais celui
qu’on remarque a l’extrémité feptentrionale eft
encore brûlant.
On y connoît plufieurs fources d’eaux minérales.
De vaftes forêts de pins s'élèvent fur les roches
volcaniques élevé es} les pentes qui s’étendent
vers 1a mer font d'une grande fertilité : aufli y
récolte-t-on en abondance d’excellens vins, des
amandes, des cannes à fucre & du miel ; aufli y
fabrique-t-on de bonne eau-de-via & de la cire;
aufli les habitans, dont le nombre s’ élève a près
de 2 y go o , y font ils généralement agriculteurs ,
induftrieux , manufacturiers & riches.
Les plages de l’île de P aima font poiflonneufes
& fourniflent des pêches abondantes à une partie
des habitans qui fe livrent à ce genre d’induftrie.
La plus ancienne éruption connue zPalma eut
lieu le 15 avril 15.88} elle y forma un piton} 1a
dernière fe fit , luivant Corneille, du 13 au 20
novembre 1677. La Montagne des Chèvres jeta des
flammes pendant cinq jours & s’entr’ouvrit en
dix-huit endroits , enfin , le 20 une nouvelle déchirure
produifit des flammes effrayantes, & il
s’en échappa des pierres & des cendres avec tant
de violence, qu’ elles furent rejetées jufqu’ à fept
lieues de là. (J . H . )
PALMERSTON. Cette île , qui fut découverte
par Cook.le 16 juin 1774 , reçut de lui le nom
d’un des lords de l’Amirauté. Elle eft fituée, ftlon
le célèbre voyageur anglais, par 18 deg. 4 min.
de latitude méridionale , & par 163 deg. 10 min.
de longitude occidentale du méridien de Greenwich.
Palmerjlon n’eft qu’ un groupe de cinq ou fix,
îlots couverts de bois & liés enfemble par des
bancs de fable, des brifans, & entourés d’ un récif
de madrépores & de coraux tellement réunis
qu’il ne préfente aucune pafie. Cook ne put trouver
une leule anfe qui pût lui permettre d'y abor