
courans violens , & qui , ainfi que nous î avons
dit plus haut, contient des maffes énormes de granité
& de porphyre, feroit analogue aux atteriffe-
mens qui ont, recouvert en dernier lieu nos contrées
& tant d'autres.
Végétation du inijjin de l ’Ohio,-— T ou t ce badin,
ainfi que la chaîne des monts Cumberland & Al-
leghanys du nord au fu d , & les contrées fituees
entre ces montagnes & l’O céan, jouiffent de la
plus riche fertilité î le fol n’y e ft, julqu’ a une affez
grande profondeur, qu’un détritus de végétaux ; il
eft généralement garni, comme l’a remarque V o î-
ne y , de chênes de diverfès efpèces, de peupliers,
de bouleaux, de hêtres, de frênes, d érables, de
fycomores, d’acacias, de laffafras, de noyers, de
mûriers & de pruniers. Outre ces arbres divers, la
contrée lïtuée à l’ qiiefl de l ’Ohio voit croître le
eerilier, le marronier d’ Inde, le fumac , 1 arbre
à concombres, & celui appelé papa. Les pins, les
mélèzes , les cèdres & tous les arbres réfineux
croilfent principalement fur les fommets des Aî-
leghanys & des autres montagnes qui entourent le
balTin de l’Ohio. (J. H .) »
O -H IVAHOA. Nom donné à une de leurs îles
par les infulaires des Marquifes. Voyej ce mot.
Mendana qui les découvrit, appela celle-ci la
DominicalComme on n’en a point parlé à l’article
des Marquifes, nous croyons devoir en donner
ici une defcription.
Le capitaine Cook eftime que cette île peut
avoir quinze à feize lieues de tour ; ainfi c’ eft la
plus confidérable de celles qui l’avoifinent. Sa
iïtuation eft par 9 degrés 40 min. $7 fec* de latitude
méridionale, & par 141 degrés 9 minutes ly
fécondés de longitude occidentale du méridien de
Paris. Dans fa forme irrégulière elle s’étend fur
huit lieues de l’oueft à l’eft ; elle en a quatre
dans fa plus .grande l a r g e u r & deux dans fa
partie la plus étroite.
Les voyageurs qui l’ ont vifitée né s'accordent
point fur l'afpeét qu’elle offre : félon piguera , fes
vaftes plaines couvertes de verdure, fes collines
qui s’élèvent en pente douce & que couronnent
des bois touffus, fes nombreux habitans, fon fol
riche & fertile, en font un féjour enchanteur.
Selon Georgè Forfter qui la vifira plus tard,
& qui peut-être mérite plus de confiance, cette
île eft élevée & mOntueufe ; deux grandes montagnes
en occupent le centre ; fa pointe nord-ètt
eft efcarpée St ltérilê , & ce n’ëft que dans la partie
fepfentrionale qu’on aperçoit plufieurs Vallées
remplies d’ arbres, au milieu defqUèls on diftingue
quelques huttes. Les montagnes centrales, com-
pofées de groupes de rochers fourcilleux qui s’é lèvent
en pointes aiguës, en légers obélifques ou
en maffes amoncelées' les unes fur les autres 5 les
rochers taillés à pic & difpofés fans ordre qui
bordent toute la partie orientale de la c ô te , femblent
annoncer une origine volcanique, comme
tous les archipels de l’Océan équinoxial.^ ^
OÏBO ( île ) . Voyei Q uikîmba.
OISE. Cette rivière prend fa fource vers les
confins des départemens du N o rd , de l’Aifne,
des Ardennes & de la province belgique du Hai-
naut ; elle traverfe le département de l'Aifne ,
celui auquel elle donne fon nom, & en partie
celui de Seine & Oife. Elle eft formée de là réu-
nion de plufieurs cours d’eau qui prennent naif-
fance au bas des pentes occidentales des divers
petits plateaux qui, dans la même direction, s é-
tendent depuis celui de Rocroy qui les domine.
Voyer P la t e a u .
• Elle a pour affluens, au nord, plufieurs ruif-
feaux & torrens qui defcendent des plateaux de
Maquenoife ; à l’eft, ceux du plateau de Brognon ;
au fud-eft, quelques ruiffeaux qui partent de celui
de Maubërt-Pontaine. Au bourg d’.Hirfon elle
forme, avec la petite rivière d’Artoife qui def-
cend du nord, un confluent qui tombe en cafcade
de la hauteur d’ une quinzaine de pieds.
Le plateau de Maubert-Fontaine renferme au
milieu de fes couches argileufes & fablonneüfes,
des morceaux de minerai ferrugineux qui font
exploités avec avantage.
Le calcaire des différenS plateaux qui fournif-
fent les affluens de l'O ife , appartient à la formation
fecondaire.
Principaux affluens de l’ Oife. — Dans le département
de l'A ifn e , le T o n , petite rivière de neuf
lieues de cou rs , & q u i, Venant d’Aubenton, fuir
les contours du plateau de Vervins, jette fes eaux
dans l’Oife auprès d’Etré ; elle reçoit au-deffous
de Guize celle du Noirieu, qui defcend du p la - .
teau de Norvion après un cours. d'environ fix
lieues; de Guize à la f'eie. elle forme onze île s ,
dont cette dernière ville occupe la plus grande ;
un peu au-deffus de celle-ci, l'Oife devient navigable
à la faveur de fa réunion avec la rivière dè
la Serre , qui defcend de l’ un des verfans du plateau
de Rocroy j & q u i, fur un cours de plus de
dix-huit lieues, reçoit cinq petites rivières : le
Hurtaud qui entoure le plateau de Rozoy ; la
Brune & le Vilpion qui defcendent de Celui de
Vervins ; la Souche qui coule dans la vallée de
Siffonne, & l’ Eperon qui ferpente le long de l ’un
des embranchemens du plateau de Vervins. Au-
deffous de Chauny, le cours de l’Oife eft augmenté
de celui de la Lëttë, qui, fur une longueur
de treize lieues, parcourt la vallée formée par lés
plateaux de Craone & de Laon. Vis-à-vis de
Noyon, elle forme une île de plus d’une lieue de
long.
Entre Noyon 8r Compiegne elle a pour affluent
le Mats , qui prend fa fource à cinq lieues de là ,
au bas du plateau de Roye.
A une demi-lieue au-deffus de Compiegne elle
reçoit à l’eft les eaux de l’Afine, & à l’ oueft celles
de la petite rivière d’Aronde, q u i, à fix lieues au-
delà , prend fa fource fur l'un des verfans du pla-
teau précédent. . .
A Verberie elle reçoit l’Aulonne, qui a la
fource à cinq lieues de la , au plateau de Villers-
Coterets.
A une demi-lieue au-deffus de Creil , la petite
rivière de' la Brefche , qui defcend le long de la
vallée de Clermont, lui apporte fes eaux.
A la même diftance au-deffous de C r e il, le
Thérain qui defcend du plateau deGrandvilIiers,
& qui parcourt une étendue de quinze lieues, lui
fournit Tes eaux. .
Vis-à-vis de Chantilly & de Vîllers elle reçoit
la Nonette, qui defcend du plateau de Crefpy &
ferpente pendant huit lieues dans la vallée de
Senlis.
Près de deux lieues plus b a s , la T h iv e , qui
prend fa fource à une lieue au-deffus de Morte-
fontaine, à l’extrémité de la forêt d’Ermenonville,
lui fournit fes eaux.
Au bas du plateau de Beaumont elle reçoit la
petite rivière du M é ru, dont le cours a à peine
quatre lieues, f J
Jufqu’ à Conflans elle ne reçoit plus que quelques
petits ruiffeaux fur fa rive gauche j mais fur
ïa droite fes eaux fe groffiffent de celles que lui
verfe le Saufferon, gros ruiffeau q u i, ainfi que le
M é ru , defcend des collines calcaires qui terminent
au nord le baffm fitué au bas de Beaumont.
A Pontoifè elle a pour affluent la V io rn e , q u i,
dans un cours de cinq lieues, defcend^ du plateau
de Parnes & de Montjavoux. De là jufqu’ à fa
jon&ion avec la Seine, elle ne reçoit plus aucun
cours d’eau.
Nature des terrains que traverfe l’ Oife. — A Guife
elle tourne autour d’ un cap dont la roche calcaire
appartient à la formation fecondaire j à laFère ,
où elle devient navigable y elle traverfe un calcaire
groflier poftérieur à la craie ; au-deffous de
Noyon elle fert de limite à ces deux terrains ; à
Compiegne elle traverfe la formation de craie ; à
Pont-Sainte-Maxence, à C re il, à Saint-Leu, elle
coule au milieu du calcaire groflier fi utile dans
nos conftruétions, -ainfi que le prouve la grande j
exploitation des car/ières de. ce dernier banc. De
Précy à Boran, cette formation tertiaire préfente un
cap à la pointe duquel paffe l’O ife , qui fépare en
cet endroit le calcaire grofliçr de la formation
g\pfeufe; à Beaumont elle coule fur la craie, au
bas d’un plateau qui s’élève à quatre vingts pieds
au-deffus du niveau moyen de fes eaux, d’après
le calcul que j’en ai fait. Au bas de ce plateau,
entre Pontoifè & l’He-Adam, s’étend fur le bord
de l’Oife le terrain de calcaire groflier fi inte-
reffant près de Valmondois, par les coquilles fof-
files qu’on y trouve, 8c fur lequel reppfe le grès
marin inférieur.
Te cours de l'O ife , en calculant toutes fes finuo-
fités, peut être évalué à cinquante-cinq lieues depuis
fa fource jufqu’ à fon embouchure. (J. H.)
QKA. Rivière de Ruflie, l’un des principaux
affluens du Volga, de plus de cent cinquante lieues
î de cours. Il coule de l’oueft à l’e ft, & reçoit fur
fa rive droite, l’Oupa, l’Ofetz. 8c la Mokcha; fur
fa rive gauche, l’O u g ra ,la Kliafma 8c la Moskva.
Sa fource 8c fon embouchure font à peu près a
la même latitude, 8c leur différence en longitude
eft d’ un peu !plus de fept degrés. Les provinces
qu’il, traverfe font très-fertiles ; le fol y eft généralement
calcaire, 8c les témoignages du long
féjour de la mer fur ces contrées s’y^ montrent
partout. On aflure que les eaux de l’Oka font
plus falubres que celles du Volga : les eaux de
la Kama jouiffent de la jnême réputation, ce qui
donneroit, du grand fleuve qui reçoit ces deux
rivières, une mauvaife opinion qu'il ne mente
pas. f royq' les articles V olga 8c Russie.
Une rivière de Sibérie porte auffi le nom
d'Oka. Son cours eft de plus de deux cents lieues
du fud au nord : elle fe réunit à l’Angara inférieure
, 8c le courant formé par fes deux rivières
prend le nom' de Tongouska. C ’eft mal-a-propos
que l’ on a. regardéTEniffeï comme le courant
principal, 8c qu’il porte fon nom jufqii à la mer :
le volume des eaux de la Tongouska eftfflbeaucopp
plus confidérable, 8c,l’Oka meme n’ a pas moins
de droits que l’ Eniffcï à la dillinction dont celui-
ci eft en poffeffion. Mais l’ Angara qui part des
montagnes de Yablonoi-Krebet, traverfe, apres
un cours de plus de cent lieues > le grand lac
Baïkal, & raflemble toutes le? eaux qui s’y réunif-
fent; qui parcourt plus de trois cents lieues, 8c fe
joint à l’O k a , avant d’atteindre l ’Eniffét, dont le
cours eft beaucoup moins étendu 8c le baffin plus
refferré, l’Angara ne deyoit-il pas être regardé
comme le fleuve? Ces irrégularités dans la nomenclature
géographique proviennent de l’ ordre fui-
Vant lequel les découvertes ont été faites. L’Eniffei
eft à l’oueft ; les établiffémens fur fes bords ont
précédé ceux que l’ on a faits vers l’eft, 8c de plus,
i fon cours conferve fa dire&ion au-deffous de
l’embouchure de la Tongouska. Les mêmes cau-
i fes ont confervé, en Amérique, le nom de Miflif-
| fipi au fleuve qui auroit dû porter le nom de M f -
fouri, car cette rivière eft très-certainement le
courant principal. ( F . )
OKERRI. Rivière de l’Empire chinois, par le
ico*. degré de longitude orientale &^Ie 51e. de
latitude. Elle defcend du verfant méridional des
monts Sayaniens, coule vers le fud 8c fe jette dans
ITga ou l’ F.he, après un cours de trente-cinq
lieues. (D .)
O KH O TA . Rivière de la Rufflè afiatique, qui
prend fa fource au fud de la montagne d Oura- r C z