
& qu’elles font recouvertes par des porphyres qui
fe préfentent, die M. de Bonnard, en collines
ifolees dont la baie repofe au milieu des fàb'es
& des argiles de ces plaines.
» L ’Erz-gëbirgé éft tellement riche èn métaux
de diverfeS efpècès, que la dénomintion de monts
métalliques lui convient parfaitement: leur exploitation
occupe une population bombréufe ; c ’eft
dans cette contrée de l’Allemagne que l’art du
mineur eft devenu depuis long-temps une feièneë
qu'ont honorée plufieurs hommes eftimablës par
leurs travaux 8c leur capacité. C ’eft à Freyb rg^
enfin, que le célèbre Werner fonda la chaire de
géologie qui a rendu fon nom fi cher à -cette
fcience, qu’ il fortit du chaos, & qui n’ étoit avant
lui que l'art de bâtir dël» fyftèrties auxquels léurs
auteurs donrtoient le titre pompeux de Théôrie
de ta Terre. »
E S C A U T . Eh allemand Sckelde. C e cours
d’eau n’ eft point une rivière, mais bien un fleuve
dont la longueureft de 86 lieues. Environ 13 lieues
avant fon embouchure dans la mer du No rd , il fè
divifè en deuk branches, dont l'une eft appelée
Efcaut oriental ( Oofier-Schelde ) , & l’ autrè Ëfcaiit
occidental ( Wefter-Schelde ). La première forme les
îles de Tholen, Duiveland, Schouwen, Zuyd-
EeVeland 8ç Nord-Beveland ; la fécondé Té pare
les îles dé Ziiyd-Eeveland & Wa’cherën de celles
de Hul.fi, Axel,Oofibourg & Câflandrià.
C e fleuve à 1,600 pieds de large à Anvers,
2 lieues & demie à l’arribouchure dite de l’Efcaut
orientais«: 3 lieues & demie à celle de l’Efcaut occidental.
Ses principaux affluens, dont n’ a pas parlé
Defmareft, font la Lys & la Durme ^ fur fa
rive droite , & la Dendér, la RUpel, groffie de la
D'y le & de là Nèthe , fur fa rive gaüche.
E STR E L LÀ (Serra da ). Chaîné de montagnes
dulPortugal qui prend naiffànce fiir le bord
du Mondcgo, dont le cours la lepare de la Serra
de À lco ba , & qui va fe rattacher vers l’eft à la
Serra de Gata. Sa longueur elt d’environ 30 lieues
& fa largeur moyenne de 3. Ses principaux
fomniets conférvënt fouvent de là neige toute
l’année, quoiqu’ils’s’élèvent à peine de 900 pieds
ail-de (fus du niveau dé l'Océan. Sur cés fommités,
on trouve plufieurs lacs dont lin rempli d’eàu
chaude renferme une fôurce qui jaillit en bouillonnant.
La Serra da Efirella eft en général formée d’une
roche calcaire : on ÿ exploite., un bel albâtre
veiné. Les eaux "qui filïonhent Tes flancs fe rendent
dans le D u e ro 8c dans le Mohdego.
ÉÜG ANÉENS (Mont?). Ils s'élèvent au milieu
d’une plaine qui appartient au baflin du'Pô, & fe
dirigent dunord-où eft au füd-èft fur une ëtènîüe
de 4 fieués. Le mont Vend a, point culminant de
cette petite chaîne, ne s'élève qu’à 300 toifes
au-deflus du niveau dè la mer. Cefc monts font
boifés, bien cultivés & offrent dés fites agréables.
Leur conftitution ëft en général calcaire : on y
trouve des poiffons fofliles, dè beaux marbres,
dès argiles employées à différens ufages, 8c plu-
fieurs fburces thermales.
EULEN-GEBIRGE. Montagne qui fe détache
du Riefen-gebirge & Ÿa fe terminer fur la
rive gàüche de la Neiflfe, après un développement
dé 8 lieues environ. Son point culminant eft le
Uohe-Etilei qui atteint 3,03X5 pieds au-defius du
nivéau dé l’Océan.
EUPHRATE. C e fleuve célèbre dans I’hiftoife
naît de plufieurs fources qui defcendentdes mon-
tàgnèè de l’Arménie. « Deux branchés furtout
fè difputent, dit Malte-Brun, l’honneur d’être la
principalej l'tine jaillit non loin de la ville de
Baÿazid, dans lés monts nommés Ala-Dag yancien-
nèïnënt le mont Abus ■ & dont 1’Ararat fait partie.
Cette rivière-, qui porte le nom de Murad, fe perd
fous terre à quatre heures de chemin de B a y a z il,
rèparoîc dé nouveau, reçoit près de Melavkerd
une autre rivière du même nom, & trayerfe le
diftfiét de Turubérani partie méridionale de l'A r ménie
propre. L’autre bras de l ’Euphrate, que les
orientaux nomment Frat, fe forme fous les murs
d’Erzerôum, q>ar la jonction de deux rivières,
dont l’une peut-être repréfente le Lycus de
Pline : ces deux rivières réunies n’égalent pas le
Mourad, que Xénophon regardoit comme le véritable
Euphrate.'Le Frat & le Mourad mêlént eurs
eaux un peu au-déflous de, la ville d’ Arabkir. Le
fleuve, déjà très-confidérable, defeend rapidement
vers le défilé nommé pas de Nushar j l’ayant franchi,
il ferpente fur une plaine élevée j mais bientôt,
ayant rencontré une nouvelle inégalité de terrain, il
forme une double cataracte huit lieues au-deffus
de Semifat ou Samofate. Dégage maintenant de
tous les obftacles qui enchaïnoiènt fa force, il
roule majëftueiifement dans une large & verdoyante
vallée. Au fud de Kerkifiéh, il entre
dans les immenfes plaines de Sen'nar; cependant,
repoûffé du côté de l’Arabie par quélquès hauteurs
fablonriéufes 8c. calcdirés, il éft forcé de s'approcher,
en ferpentarit, du fleuve du Tigre. «
Le cours de l’Euphrate éft dè plus de 420 lîeües.
Dans fa partie fupérieure, iHraverfe dés’ contré, s
montagrieu'ès & forme plufieurs cataractes, 'entre
autres celle de Nuchar, âu point où il coupe la
'chaîne du Taurüs; dans fa partie inférieure au
contraire, il parcourt lentement des plainés im-
mènfés. Ce fleuvèéprohve des crues périodiques :
la plus forte éft au mois de janvièr ; elle eft d’ environ
12 pieds. R décroît 8c häufte ehfnite alternativement
pendant 2 ou 3 m ois , puis décroît juf-
qu’à la fin de mai & au cohimenéefnèrit de juin.
EUROPE. Pour cômplét'ér ce qu’il-y a à- dirë
de jftus intérelTant fur cette partie du monde,
nous emprunterons quelques paffages au Traité
élémentaire de Géographie que nous avons fait fur
le plan tracé par Malte-Brun.
« L’ Europe n’eft point cirjconfcrite partout dans
des limites tracées par .la nature.: à l’oueft & âu
fud, l’ Atlantique & la Méditerranée la réparent,
il eft yrai, de l’Amérique & de l'Afrique j au fud-
elt elle eft limitée par l’Hellefpont, le Bofphore,
la mer Noire & la mer d’Azof; mais fur Quelques
points de fes frontières naturelles, il faut encore
tracer une ligne imaginaire : ainfi, quelques
géographes ont voulu que Malte 8c les petites
î es de G o z z o , Comino, Lampedouze& Linoza,
appartînffent à l'A inique .; & ce qui prouve combien
les notion« géologiques qui fe .rattachant à
la géographie phyüque font utiles dans la folution
des différentes queftions de cette nature, c ’eft
que par elles feules on peut décider que ces
différentes îles font partie de l’ Europe : en effet,
comme elles ne font, à dire vrai, que des plateaux
de montagnes, elles doivent être confidé-rées
comme la continuation de celles de la Sicile,
puifque le fol bas .du nord de l’Afrique ne permet
point de les rattacher à cette partie du monde. Il
faut fuiv-re auffi à travers l’Archipel grec, l’eipace
où les îles font moins nombreufes, celles de Naxos,
Stampalie & Scarpanto, doivent être regardées
comme-européennes; tan lis que Ténédos ,-Mity-
lène, Scio, Samos, Nicaria, Cos 8c Rhpdes, font
néceffairement par tie de. l’ A fie. La Crimée appartient
aufli à l'Europe; mais dans la direélion de
l'oueft à l’e ft, la ligne de démarcation, entre Es
deux pa tins du monde paroîc être arbitraire. Le
defir de.coordonner fur cette queftion les opir
nions des Anciens & des Modernes avoit fait
choifir pour limite le plus bas niveau de l’ ilthme
du Caucafe ; niveau indiqué par le cours de deux
rivières, le Manytch 8c le Kouma; & comme la
première fe jette dans le D o n , à 20 lieues au-
deffus de l ’embouchure de ce fleuve, une partie
du Don ou du Tanaïs confervoit l’antique prérog.
tive de féparer l’Europe de l’ Afie. Mais plufieurs
géographes ont choifi une frontière naturelle plus
importante, plus facile à déterminer : c’eft la
ligne de faîtes de.la chaîne du Caucafe. Ainfi,
d après cette opinion, qui a prévalu, le verfant
feptentrional de cette chaîne éft entièrement européen;
en conféquence, les trois provinces rtifles,
le Daghiftan, la Circafie & Te Caucafe, q ui, fui-
vant la ligne de démarcation précédente, feroient
afiatiques, appartiennent à l'Europe, & celle-ci
tient à l’Afie au fud fur une ligne de 213 lieues,
8c à:l’ eft fur une de 831 lieues géographiques de
longueur.; Ceft-à^dire qulen côtoyant la mer Caspienne
depuis le Caucafe, on luit .les limites.de
l’Europe jufqu’au fleuve Oural, qui, avec la chaîne
dont il porte le nom, forme jufqu’à l'Océan
glacial le refte du contour oriental de cette partie
du monde.
« Ayant la découverte de l ’Amérique, l’îflande,
dépendance naturelle du Groenland, dut être
confidérée comme appartenant à l’Europe > mais
aujourd’h u i, après les explorations des C o o k , des
Philipps, des Hearn 8c des Parry, il n’ eft plus
permis de commettre de pareilles erreurs. L'If-
lande 8c toutes les terres arctiques, féparées de
nous par l ’Océan, ne font qu’un appendice de
l’Amérique feptentrionale; l’Europe ne revendique
pour fes limites au nord-oueft que les îles
pAroe. Les raifons qui portent à confidérer Malte
& les îles qui l'environnent comme européennes,
doivent faire rattacher à l’Afrique les Açores,
qai ne font qu’ une continuation lous-marine de la
chaîne africaine du mont Atlas, dont les Canaries
& Madère font les fommets.
»» L’Europe ainfi limitée préfente une fuperficie
de 484,91.0 lieues carrées.
Voici fes dimenfions les plus remarquables :
En longueury Lieues.
Du cap Sâint-Vincent aux monts Ourals,
près d’Ekaterinbourg.................................... iy
De Breft à Àftrakhan................................ S60
En largeurt
Du cap de Gates au cap Ortégal ( Péniniule
Hifpamque)................... 210
*Du port Vendre à Bayonne ( ifthme des
Pyrénées, premier refferrement de l’ Eu-
« p e ) ...........................................................
Du cap Colonna en Calabre au cap
Wrath en Ecoffe (en partie fur l ’e a u ) . . 6 r j
De la mer Adriatique à la mer du Nord
( deuxième .ÿèfterrement ) ............. 210
Du cap Matapan en Grèce au cap
Nord (plus grande largeur de l’Europe). 870
.De là mer Noire à la mer Baltique
( troifième refferreme,nt). . . . . . . . . . . . . . 268
De la mer Cafpienfiè à la mer, Blanche
( quatrième & dernier refferrement.......... 485
», Les caractères qui diftingueot à la première vue
l’Europe des autres parties du monde, font l.’irçé-
gujarité de fes contours, leurs petites découpures,
& les golfes nombreux qui baignéne fes côtes.
Les grandes mafles d’eau ipterpofées parmi les
terres font peu nombreufes en A fie , plus conli-
dérables dans l’Amérique feptentrionale, 8c pref-
qu’inconnues dans la partie méridionale de ce continent,
en Afrique 8c dans cette vafte île de
l’Auftralie, que l'on peut regarder comme un autre
continent..Elles n’influent pas feulement fur la
température.„qu’elles rendent humide,& yaii^bîe ,
elles favorifent la civi.ifation 8c le, cpnimerçe par
|es; facilités qu’elles offrent aux coipmunications ;
elles défendent la liberté 4es pêuplçs contre l’ambition
des conquéraps, par la néceffité où elle
met ceuxrci d’employer un appareil impofapt de
vaiffeaux ,8c de foldats pour attaquer un nombre
confidérable de pofitions faciles à défendre; aufli
l’on peut dire que les grandes nations commei