point parler des coquilles marines que l’on y re marque
fouvent, & dont la préfence eft fuffifam-
ment expliquée par les débris de calcaire groflier.
Ces coquilles ont fait partie des collines auxquelles
ont appartenu ces fragmens calcaires > mais nous
voulons feulement rappeler les reftes de grands
pachydermes qu’ on y a découverts. On fait que
l’on a trouvé une défenfe d’éléphant dans le terrain
d’ attériffement de la plaine de Vaugirard , 8c
fious-même nous en avons découvert une dans
celui qu’on exploite à Paris, fur le boulevard neuf
derrière l’hôtel des invalides.
Ces dépôts d’attériflement occupent non-feulement
des plaines allez, étendues, comme celles
de Boulogne , près Paris , mais encore ils forment
quelques éminences affez éle vé e s , comme le
prouve une partie du bois de Boulogne, 8c comme
le démontre la colline d’ argile plaftique & de terrain
d’attériffement qui s’élève entre Chapet 8c
les Mureaux , & dont la puiffance feule de l’amas
de fable 8c de cailloux a été évaluée par nous à !
huit ou neuf mètres. Dans les plaines , l’épailTeur
de ce terrain varie fuivant les localités , mais
fouvent elle eft confidérable. Ainfi fur le boulevard
neuf on a creufé le terrain d’attériffement
jufqu’ à la profondeur de vingt-cinq pieds.
Piufieurs contrées offrent des exemples de ces
attériffemens d’ eau douce. M. A. Boué en a ob-
fervé plufieurs en E coffe, dans les montagnes 8c
dans les vallées parcourues par des rivières (montagnes
d'Avon.— Bords de l’Annan & de laNith).
Dans les montagnes d’ Avon , le granité eft recouvert
d’ une couche épaifle de fable granitique 8c
de cailloux roulés contenant des topazes , des
uartz hyalins 8c dés émeraudes, accompagnés
e blocs de granité 8c d’autres roches.
a. Auêrijfeme.is d'eau douce à débris volcaniques-
Nous regardons comme appartenant à une époque
analogue à celle de nos cailloux roulés des environs
de Paris, les cailloux roulés des environs
d’Ilfoire, les fables qui en font partie 8c q u i, par
la grande quantité d’oflemens fofiiles qu’ils renferment
, ont donné lieu à la publication du bel
ouvrage dédié à M. Cuvier, fous le titre de Recherches
fur Içs offemens fcffiUs du département du
Puy-de-Dôme , par MM. Bravard, l’abbé Croizet
8c Jobert aîné. C e d épôt, qui paroît être dû à des
eaux douces provenant de lacs qui occupoient des
plateaux plus élevés , 8c qui ont entraîné des fragmens
de granité 8c des fragmens de roches volcaniques,
renferme, comme dans les environs de
Paris, des couches de fable plus ou moins ferrugineux
8c des offemens d'animaux contemporains
des éiéphans , dont on trouve auffi les relies
dans les terrains de tranfport parifiens. ( Montagnes
au calcaire d’eau douce des environs de Riom.
( Mont La dou x , route de Clermont i Riom. )
B. Attériffemens marins. Il eft difficile d’attribuer
de Perrier, d’Anciat 8c autres des environs j
d’Iffoire. )
Nous croyons devoir attribuer à la même
époque les cailloux roulés 8c les fables fuperpofés j
à une autre caufe que celle du féjour des
mers fur certaines contrées , les vaftes dépôts de
fables, d’argile 8c de galets qui couvrent les
LLmos de l’Amériqüe, les fteppes de l’Alîe. 8c
les immenfes déferts de l’Afrique. Ces attériffemens
ne contiennent point, comme les précéderas,
de débris d’ animaux terreftres i ils ne rempliffent
point certaines vallées', mais feulement des baf-
fins plus ou moins étendus 5 ils renferment du
g yp fe , du carbonate 8c de l’hydro-chlorate de
foude. Ces différences fuffifent, comme on le
v o it , pour leur attribuer une origine o.ppofée à
celle des attériffemens dans les terrains appelés
tertiaires-
Dans les Llanos, ces attériffemens renferment
des couches déminerai de fer } mais en Afrique 8c
en A lie , ce métal ne fignale fa préfence que par
la couleur d’un beau rouge qu’ il donne à l’argile
que l’on y remarque.
' La même caufe qui contribue à la formation de
ces grands dépôts d’ attériffemens femble avoir
préfidé à celle d’un dépôt non moins remarquable,
qui occupe au fud de la mer Baltique un vafte
efpace depuis la Ruffie jufqu’en Hollande, c’eft-
à-dire la Prufle orientale 8c la Pruffe occidentale,
la Poméranie , le Brandebourg , le Mecklenbourg
8c le Hanovre. Ces contrées, couvertes de fable,
d’argile 8c de cailloux rou lés , offrent de diftance
en diftance des blocs énormes de roches appartenant
à divers terrains prosaïques; Suivant quel*
ques obfervateurs, ces iroches paroiffent être
analogues à celles de quelques montagnes de la
Suède 8c.de la Norwège. Ainfi une violente éruption
des eaux venue du Nord auroit recouvert
ces contrées germaniques ; 8c les grands la c s ,
ainfi que les marais qui y font épars, feroient
les témoins du long féjour de ces eaux , q u i,
peut-être de marines qu’elles étoient, ont fini par
devenir douces, par le tribut que paient à ces
lacs les rivières qui fiilonnent les contrées que
nous venons de nommer.
M. A. Boue a également obfervé en Ecoffe
plufieurs dépôts qui paroiffent avoir été formés
par l’adtion pui(Tante des eaux de l’Océan. En-
tr’autres localités, l’île de Sky lui en a offert un
exemple remarquable : c’eft un amas de cailloux
de gneifs, d’amphibofitê fchifte.ufe 8c d’autres roches
q u i, fur une étendue de cent verges , forme
des terraffes élevées de foixante à foixa-nte-dix-
pieds au-deffus du niveau de la mer, 8c qui femble
ê t r e , dit-il, un lambeau d’ une grande plaine
d’attériffement.
Le long de la baie du Forth 8c fur fes bords ,
on remarque des amas d’argile, de fable , 8c de
blocs de di vèrfes -roches, avec-des coquilles marines
analogues à celles qui vivent dans .l’Océan :
ce font Yaftrea edulis, le cardiürn eduU, le turoo
littoreus , la patella vulgaris , 8cc. Ces dépôts s’é- 1
lèvent à environ douze pieds au-defliis du ni- !
veau de la mer. Dans d’autres localités , ils con- !
tiennent des coraux 8c des madrépores (îles
de Lambach 8c de B ute): enfin M. A. Boué a j
obfervé entre les baies de Greinort ïk Loch-in j
Daal, un terrain bas compOfé de fable 8c de coraux |
mêlés de coquilles marines 8c recouvert de dé- i
pots tourbeux.
C. Roches. d'agglomération d'eau douce. C ’eft
fous ce nom que nous plaçons dans le fécond
dépôt de tranfport Ig s fables ,8c .cailloux roulés,
ordinairement réunis, quoique d’une manière peu
folide, par un ciment ferrugineux , parmi lefquels
on trouve, au Bréfil 8c au Bengale, les diamans
que l’ on exploite dans ces contrées. Nous attribuons
ces dépôts à des eaux douces,parce qu’ il eft
vraifemblable que ce font celles qui, defeendues
des montagnes, ont raffemblé dans certaines
vallées ces nombreux débris de rochès plus anciennes
qui conftituent en grande partie ces montagnes.
Les fables 8c cailloux agglomérés qui contiennent
le plus de diamans, font ordinairement très-riches
enfer oxidé, principalement de la variété appelée
globüliforme. Quelquefois ils lent placés immédiatement
au-delfous de la terre végétale,
d’autres fois au-defious d’une couche d’argile
d’un à deux mètres d’épaifleur, 8c qui femble
attefter qu’ils ont été tranfportés par des eaux
douces.
* Poudingües filiceux. On peut confidérer ces pou-
dingues comme fubordonnes aux terrains d’attérif-
femens, quoiqu'ils n’y conftituent point de couches
, mais feulement des dépôts en blocs ifolés,
plus ou moins volumineux. Ils femblent même
s’être formés dans ces terrains par l’infiltration
d’ un liquide filiceux qui a réuni une quantité plus o u .
moins conliderable de cailloux roulés, comme les
grandesmaffes de grès qui le font formées au milieu
des fables marins fupérieurs (diverfes localités des
environs de Paris).
Second dépôt d'alluvion.
§. 48. Première époque. A . Argiles , fables
O cailloux roulés (diluvium de Buckland ). L’é tendue
des contrées recouvertes de ces alluvions
eft fi confidérable, qu’elle attefte la grande quantité
de liquide qui les a produites. Les offemens
d’ animaux que renferment ces dépôts, diffèrent
tellement de' ceux qui vivent dans les mêmes
pays ou fur la furface du refte de la terre, que
ces caractères feuls fuffifent pour en prouver l ’antiquité.
Des tapirs, des rhinocéros, des éléphans,
en Allemagne, en France, en Italie, en Angleterre
i d’autres efpèces de rhinocéros 8c d ’éléphans
, des mammouths 8c l’élafmoterium en
Sibérie 3 le merycotherium en Sibérie 8c dans
l’Amérique feptentrionale 3 le maftodonte, en
France, mais furtoutla grande efpèce en Amérique
j fur ce continent le mégathérium 8c le me-
galonix ; en Angleterre, en France, en Allemagne
, en Italie, 8c même en Sibérie , des cerfs,
des boeufs généralement plus grands que les cerfs
8c les boeufs vivans > enfin des chevaux , des lan-
gliers , 8c des carnafliers voifins de l’hyène & du
tigre, ont laiffé leurs débris dans des dépôts d’al-
luvion de la France 8c de l’Italie. Ces dépôts font
principalement formés de fables 8c d’arg ile,
quelquefois de gravier, 8c plus rarement de cailloux
roulés j ils occupent de vaftes plaines ou
des vallées fort étendues , 8c femblent devoir leur
origine à la rupture de quelques grands lacs dont
les eaux à une époque très-reculée, antérieure à
la naiffance de l'homme, puifquils n’en contiennent
aucune trace, font defeendues des plateaux
élevés dans les plaines qu’elles ont inondées, en
détruifant fur leur paflage tous les animaux qui
vivoient à cette époque.
On pourroit (ubdivifer le fécond dépôt d'alluvion
en diltinguant les amas de fable 8c de grav
ie r , des amas argileux j mais quoiqu’ il (oit né-
ceffaire de faire cette difiindtion, ces amas peuvent
appartenir à la même époque, comme on
voit au fond des lacs, des places couvertes d’un limon
argileux, 8c d’autres de fable 8c de gravier.
Les plateaux crayeux qui dominent la vallée de
l’Andelle nous ont montré par places ces diffé-
rens dépôts ; cependant l’argile y eft ordinairement
au-deffus au gravier. Mais comme aucune
formation ne les fépare , nous nous contenterons
de les indiquer ifolément »dans leur polition U
plus ordinaire.
i°. Argile rougeâtre♦ Quelquefois d’ un brun-
ochreux, cette argile eft fouvent mêlée de labié
8c de gravier. M. J. Defnoyers l’a obfervée fur le
calcaire de Valognes. Elle eft recouverte par le
dépôt fuivant.
2°. Sable & grès quart^eux. Suivant M. J. Defnoyers,
des débris de quartz & de grès de tran-
ficion entafîes au milieu d’un fable plus fin, quelquefois
lui-même ifolé , conftituent ce dépôt d al-
luvion , qu’ il eft fouvent difficile de diftinguer des
graviers du nouveau grès rouge ( new red fand-
ftone). Cependant, comme l’ a fait remarquer le
judicieux obfervateur que nous venons de nommer,
des fragmens d’inégale groffeur, la plupart
médiocrement ufés par les eaux 8c confufément
entremêlés, font des caractères qui diftinguent du
nouveau grès rouge ces fables 8c grès quartzeux.
30. Argile rougeâtre. Un dernier dépôt argileux
contenant des filex blonds, dans les contrées
crayeufes, repofe, d’après nos propres obferva-
tions, fur le fable 8c grès quartzeux précédent.
Il eft très-vifible dans certaines localités ( environs
de Honfleur. — Vallée de l’Andelle). Il
acquiert une épaiffeur de deux à fept métrés.
Quelquefois on y découvre des débris d’anciens
, animaux : nous en ayons la preuve aux environs