
époque poftérieure à eelLe tj.es plus anciens terrains
à débris organiques.
C e puy de domite eft tellement intérelïant, par
l’alternance des roches qui s’y montrent, que,
malgré les defcriprions qui. en ont été faites par
plulieurs géologues* on nous pardonnera de le
«écrire ici tel que que nous l’avons vu* I l s’étend
du, fud au nord, en présentant d’abord une fom-
mité aiTez aiguë, puis une dépreflion. & un petit
plateau alongé. Du côte du couchant, fes flânes
font décharnés., & fon fommet paroît repofer fur
unebafe plus large, qui s’étend en.faillie, comme
le fommet du Puy-de-Dôme.
En y montant, du côté du fud, on trouve
d’abord un domite grisâtre afiez dtw, contenant
du mica, de l'amphibole & des ctiftaux de feld-
fpath.
Puis une pro togyne rougeâtre, contenant du man-
ganèfe,
Un gneifs quartzeux réuni au granité.
Au-defius, le domite grisâtre- reparoît, mais
plus dur & plus compati que le précédent.
Prefqu’au fommet, des ftéafehiftes & des do-
mites.
Vers le fud-eft, la compofition de la montagne
change. On trouve , à mi-côte, une diorite grani-
toïde rosâtre, qui pâroît être fiiperpofée au
dbmite, puis des gneifs quartzeux, un trappite
terne, des granités au-defifus, altérés Sc décolorés
*, d’autres trappites également^altérés, mais
rougeâtres, contenant du fer qligjfte.
Vers l’e f t , on trouve, fur les flancs, des leucoj-
tirtes porphyroïdes paflant au bafalte. On remarque
enfuite des gneifs, puis des granités altérés; enfin,
le flanc expofé au nord montre le domite placé fur
des roches granitiques. Mais fur ce cô té , comme
1 a fait remarquer M. Jobert, membre de la Société
académique de Clermont (1 ) , les»dépôts font horizontalement
parallèles. C e que je n’ai pas remarqué
du coté du fud , où ils m’ont paru incliné de
1 oueft à Pèse. Sur ce c ô té , le- dépôt de leu-
coft-ine fo r t diftin&eroent du milieu du granité.
Je ne l'ai pas aperçu du côté du fud. Les flancs;
orientaux de la montagne préfentent le domite
lortant du granité & couvrant une partie dé la face
feptentrionale, tandis que vers le fud , le granité
p aro ît, au contraire, être forti du domite,
puifque l’on voit cette roche au-deffous, & au-
delîus du granité, ainfi qu'au fommet. C es diverfes.
roches , & c'eil,un iait fur lequel it faut appuyer,
ne fe préfentent. point fans ordre, comme li elles,
n’y etoient qu'accidentellement, mais, au; contraire,
avec une forte de: régularités Ainfi,. les.
couches qu'on voit d;un côté fe remarquent;
généralenaent a u côté oppafé; O u .peut s’en con-
■(fl.) Recherches ‘ furies,ojfetjtem- jo gilès1 du- département d e t
du>JfuyrdfcZ?çmey dicours préliminaiw.
vaincre par la coupe (fig. l y pl. fupplémentaire)1,
que nous en donnons, qui- repréfente cette montagne
vue du fud.
Nous ne nous étendrons pas fur les diverfes
hypothèfes par lefquellés on a cherché à expliquer
là formation des montagnes dé domite ; mais nous
dirons qu'il nous femble naturel-de penfer qu’elîes
ont été formées par foulèvemenren place: c’eft ce
que femble prouver la rupture des bancs de diverfes
roches qui compofent le Puy-Chopine, où le
domite remplit tous les intervalles lailfés' par les
granités, les gneiis, &*c. Sous ce- rapport, nous
forum es de l’ opinion qu’ a émifé M;. Jobert, dans
l ’ouvrage que nous^venorrs dé citer ; mais nous ne
croyons pas qu’il foie néceffaîre d’admettre, ftàns
ces fortes d’ antiques éruptions, la'formation d’un
cratère qui auroit été recouvert par là matière
rejetée. Les trachytes & les domites, repoulïés
des entrailles do la terre, ont pu brrfér afTfez
facilement- la croûte de- notre planète âr l’époque
où les feux fouterrains les rejetèrent au*
dehors.
J’aurois voulu pouvoir reconnoître le cratère
qui, fuivant M. de MonclozieT, paroît avoir-donné
naiflance au, Puy>Ghopine; mais la montagne apv
pelée U Puy de la. Gautte, qui entoure celui-ci' au
Ind, &. à« l’oueft, & qui.-eft d'environ yo mètres
moins élevé e, ne m'a point, offert les carïtéfcères
d'un: véricab e cratère , pas plus, que le Puy de la
Lotive , au nordteft de Nougère. Je n’ai pu re-
connoirre dans le Buy de la Goutte*-qu’ un ancien
volcan dont la forme, demi-circulaire* refiènvble à
celle de plüfieurs autres puy s, qui-paroiffent av-oir
été formés par foulèvement,. fansqir’il foit-nécef-
faire de fuppofer qu’ i l a perdu la; moitié de fa circonférence.
A PafpeCt du Puy-de-Dôme , dé c e coloflfe qui
s’élève de 700-mètres-au^déffus d e fa bafe, on fe
demande quel eft le cratère-qui pourroit, comme
le penfe M . de- Montlozier, rejeter d e les flânes
une fi grande quantité de matières , qui, retomb nt
fur fon cratère, produiroit une mafîe auflt énorme.
N ’eft-il pas', en effet , plus vratfemblàblë , ainfi
que le penfe M. de Buch, que^ cette montagne
s'eft formée par un foulèvement qui rompant la
tnafle granitique qui lui fert de bafe, aura élevé la
roche feidfpathique qpe l’a&ion du feu a altérée
Sc changé en trachyte ? Lorfqu’on a examiné le
Puy-Chopine, il nous femble naturel d’adopter
cette opinion* Il eft. vrai qu’on ne; voit peint * au
Puy,-de- D ôm e ,; les bancs granitiques. fortis du
domite. ; mais eft-il. efteatiel qu’ il y ait conformité
dans^leur, compofition pour admettre une-analogie
d’origine entre ces deux montagnes:?
En Écoffe , les phonalites, qui » ainfi- que nous
l'avons dit; plus haut, appartiennent aux- dépôts
trachytiques, paroi fient repofer fur dèsgrès des
terrains houillers. G’eft ce que M. Boué a remarqué
d an sfïle de Lamlastit M. Jamefôn, cité
par te géologue, a obfervé aufii des phônblires
rfibciées à des rétinites, au fommet des montagnes
de pfammites deTodshaVj dèCaftle-Hill
& du comté de Dumfries. Ces pfammites font
encore des roches de fëdiment inférieur, contemporaines
des plus anciens débris organiques.
Enfin, les divertes variétés de roches trachy-
tiqu.es repofent également fur des grès rouges,
en Ecofîe. M. Bouéafignalé, dans ce pays* des porphyres
trachytiques , non-feulement au-deflus
du grès rouge, mais fur les grès calcaires de la
partie fud-oueft de l’île de Hafay. Ils forment,
d it-il, de véritables nappes: ces nappes confti-
tuent, dans l’île d’Arran, des mafies peu confi-
dérables, qui préfentent une forte de ilruélure
fehifteufe, ou qui font divifées en pri mes, à la
manière des phoïiolites. Lé promontoire de Rue-
Varey, ajoute-t-il, nous préfente un bel exemple
de cette dernière difpofitionî car la rnaffe porphy-
rique, de 500 verges de longueur, forme, au-
deffus des grès rougeâtre , grilâtrè & verdâtre,
une colonnade de 80pieds de haut* qui offre
quelques-uns des accidens de celles de bafalte.
Dans l’île dé Rafay, le porphyre trachytique
pénètre, fous la forme de filons, dans lès grès
calcaires, fahs les altérer. Ces filons affrètent
une difpofition horizontale.
En Italie 7 l’ïîé de Eonza préfente , fuivant
M. Poulett-bcropp, une alternance très-dillindle
de trachytes Sc de conglomérats trachytiques &
ponceux; ce> roches d’ agrégation font en bancs
plus ou moins épais* plus ou moins inclinés;
jamais elles ne font sen couches horizontales : ce
qui attefte qu’elles ont été entraînées par les eaux.
L’ile de Zannone eft "compofée de trachyte re-
poiant fut du calcaire de fédiment moyen ou
de Tépoque fecondaire. Dans^ l’ île Ventotiène
le trachyte alterne av^c des lapilli & des pônees.
De l'âge des trachytes. Eh général, dans le s deux
hémifphères, les formations trachytiques font fou-
mifes à deuxordres de gilïement très-diflinéts : les
unes, et ce font les plus anciennes, font intercalées
au milieu des plus anciens terrains à débris
organiques & des terrains de. fédiment qui leur
ont futcé fé , ou , en employant la nomenclature
vernétienne, ati milieu des terrains ituerrfiédiaires
& fecondaire s $ les autres (è montrent fuper pofées
à des terrains de différens âges* La fuperpofitîon
des roches trachytique s à celles, de -fédiment mfé*
rieur, inniq e qu’elles font poftérteures à ces derniers
terrains} cè qui n’empêche pas qu'éiles ne
puifient repofer auftî, comtne dans les Andes, fur
des roches plus anciennes, telles que des granités
& des micaiëhiftes.
A k vérité* M. Bertrand - Roux a fait, aux
environs du Puy, pin fi eh f s obferVâtiom qui ten-
droient à prouver que les trachytes (ont pofté*
rieurs aux calcaires marneux de fédiment fupé-
fieut, qui nous paroiffent analogues au calcaire
Iacuftre 8c filiceux de Saint-Ouen, dans le balfm
de Paris. Nous ferons-d'abord, relativement à
l’énôiVcé de ce Fait, Confirmé par M. Dufrénoy,
une obfervation, c ’éft que les trâchytes & les
phonolites des envirôns du Puy font péut-êrre
d’une date p#ftérieure aux trachytes aux
phonolites du département du P uy -d e -D ôm e .
Nous avons vu , dans les tableaux ci - deflfus,
que l’époque bafaitique comprend des fpilites,
dés doîétites & même des phonolites ÔC des
trachytes.
Entrons dans quelques détails à ce fujet; car
la quêïtion de l ’âge des trachytes eft une des
plus importantes parmi celles qui doivent nous
occuper.
Plus les obfefvations fe font multipliées, plus
on a appris eh géologie à ne point âffigner arbitrairement
Page des grands dépôts du globe.
La même roche, conijdérée minéralogiquement,
peut, d’après fa poficion géologique, fbrifiér des
dépôts de différens âges, C'eft ainfi, par exemple,
qu’après avoir admis que le granité ëtbit une
roche dont l’ apparition avoit pré.édé toutes tes
autres, on a reconnu fucceffiVc.meht qu’il en exif-
toit dmS le hord de l'Eurqpé furtout que Pon
ne pouvoit fé refufer à tOlifi lérer comme pof-
téfieures à d'anciens calcaires à*débris organiques,
püifqu'ils leur font fuperpolëS ; de même
n’a-t-on pas reconnu des grânifès contemporains
Ou poftéfieuts à ces grès fi fiches en empreintes
végétales, Sc dont M. Brôngniàrt à judicieufe-
ment fait une efpèce particulière fous le nom
A’arkofe? Tout récemment encore, M. Lfiè de
Beaümont n*â-t-il pas obfervé dans les Alpes des
grànices fuperpofés à ia craie? Tous ces faits
àttèfteht l'exifience de granités de différens âges :
pourquoi n’en ferôitdls paS dé même à Pégard
dés trachytes? d’autant plus qu’ il eft impoflible
de révoquer en doute Pânâtogie de l'origine de
Ces deux fortes de roches. On a U certitude que
les trâchytes doivent leur formation à l’ aétion ignée
qui a produit les terrains vukaniqUes & volcaniques
: qui peut douter ^qite les granités ne loient
dus à titte caafe férfiblable, niais qui s’tft ma-
nifeftëe à une époque plus ancienne ?
Nous avons Vu plus haut que les trachytes
repofent au Mexique fur dès granités & des
ghêifs qui, à lâ vérité, paroiffent être poftérieurs
aux anciens granités Sc aux anciens gneifs. En
Hongrie , M. Beudant a cru reconnoîcrë la fu-
pefpofitron du terrain trachytique à celui de
tranfition ; mais fl cite la chaîne du Sieben-Gc-
bitge (des Sept-Collines), for 1.1 rive droite du
Rhin, Comme montrant d’ùfiè manière pofîtîve
les trachytes tepofânt far lès grès, connus des
Allemands fous re nom de' gfauwacke. Il pâroït que
dans les monts Êuganééns , c ’eft un Calcaire analogue
â celui Bu Jura qui fupporte le trachyte;
au Mom-Dor, Ôâns te dépatteinènr du Puy-de-
Dôme, c ’e ft, nous le répétons, fur dés terrains
Q<^qq 1