
on compte fur îe cours deVOréàbqu’e^ lu s de1'
foixante-dix îles. Dans cetefpace il pàrconrt environ
deux cent quatre vingts lieues : ainfi. la- totalité
de Ton cours peut être évaluée à quatre cent
quarante lieues.
Nature des terrains du bafjî-i de VOrénoque. —
Depuis les montagnes primitives où VOrénoque
prend fa fource jufqu’à la vallée où il commence |
fe partager en une multitude de bras pour fe jeter
dans l ’Océan atlantique, les monts-' Parime, la
Sierra-Mei, qui font ntués de l’ efi à l’oueftdepuis
ces monts j'üTqu’ â l’un des embrancbemens des
andes de Q u ito , enfin toute la contrée que
parcourt ce fleuve,: appartient à la formation
primitive, & préfente partout du granité & du
gneils. -
Quoiqu’il coule pendant plus de foixante lieues;
entre deux des ramifications de la Parime , on doit
confidérer que lfe baflin de VOrénoque ne commence
qu’ au- point' ô'ù franchiflant la barrière que
lui oppofe là oartie de cette chaîne qui s’unit à la
Sierra-M‘é i , il va confondre fes eaux avec celles
de l’Ynirrita.
Ainfi donc ce ba-flm'eft formé à Veft par une
branche de la Parime ; au fud par la Sierra-Mei,
dont les diverses ramifications vontfe joindre à la
chaîne de Gagnait qui fort des andes de Quito ; à
Voueft par la partie de cette chaîne qui-s’unit à
celle de Métia a, laquelle fe dirigeant Un peu du
fud-oueft au nord-oueft, vers la mer des'Antilles,’
fe termine près'du cap Blanc; au nord,, par les'
montagnes de Caracas, de Venezuela ë| de Cu-
im n a , qui fe terminent à la côte de Paria , dans
le golfe de la Trinité..
Au bas de la chaîne de Cafanare, qui defcend
perpendiculairement à la grande chaîne de Caracas,
dans la partie occidentale du badin de l’Oré-
noque, & près du Rio-Apure, s’étendent des
Llanos ou fteppes confidérables.; c’eft là que commencent
à fe montrer les roches dé tranfition qui
repofent fur celle appelée gneifs micafckifle primitif.
Voyez Roches.
Suivant le faVant M de Humboldt, à partir de
la chaîne de Métida juCqu’à Vextrémité orientale
du baflin de VOrénoque, c ’elî-à dire jufqu’aux
contre-forts de la chaîne de Caribas, qui fe rattache
à la Parime, on a trouvé fiir une étendue de
plus de deux cents lieuçs, de V’oy, du platine,
de l’étain s quelques variétés de fe r s , tels que le
fer fpéculaire & le fer oxidulé magnétique. On y a
rencontré aiifîi du minerai d'argent, mais,bien
moins riche que celui du Mexique & du Pérou.
La partie feptentrionale du baflin de l’Orénoque
n’efi pas la moins intéreffante fous le rapport de la
conftitütion phyfique.
Les montagnes de Venezuela font formées de
gneifs micafchifte primitif, fur lequel repofent une
roche de tranfition, que M. de Humboldt défîgne
fous le nom de fchifte vert ftêatileux, un calcaire
noir & de là ferpentine.
Près de Caracas, au nord de cette chaîne, le
calcaire devient grenu j il forme des couches-dans
le gnëifs. Au bas de la pente méridionale des
contre-forts de cette chaîne on remarque du thon-
fchiefèr de tranfition'. Cette chaîne vient fe terminer
au cours de VOrénoque : elle formé avec d au-
tfo\ montagnes, ficuées au fud fur la rive droite du
fleuVe, & qui* fe--lient à Tune dès branches de la
Parime, un baftîn dont le fond eft occupé par les
Llanos ou fteppes de Cakbozo. Suivant M. de
Humboldt, ce baflin eft le fond d’un ancien lac :
il eft occupé par des roches fecondairesi celles
que du grès t.ouge , du calcaire alpin & du gypfe
argileux, tantôt intercalé , tantôt fuperpofe à ce
calcaire. 11 eft bordé par une bande'de terrains
intermédiaires, tels que du thonjkhieftr,- du calcaire
noir & de Veuphotide liés 'à du grunftein de
tranfition. On trouvé suffi dans ce baffm un grès
rouge , tantôt à-gros grains, N tantôt à petits
g fai ns, qui renferme des débris de végétaux de la
|j claffe des monocotylédones , & de petites maftès de
fer oxidé. Ce grès s’étend depuis \ei montagnes
du littoral de Caracas jufqu’à celles de la Parime,
& depuis les contre-rorts de celles-ci jufqu’ aux
bouches de VOrénoque. Au fud, il repofe fur le
granité primitif } au(nord ^ fur des roches fchifte
ufes.de tranfition. Sur ce grès fe trouve un calcaire
gris-blanchâtre, compaète, analogue à celui
du Jura. Sur ce calcaire-on voit du gypfe lamel-
leuxi alternant avec des couches de marne Ces
formations de grès & de calcaire n’ont pas plus de-
; 6o à lo o mètres d’ élévation abfolue. -
Au-delà du baflin des Llanos de Calabozo, fur
le verfant oriental de la chaîne qui le circonfcrit,
on trouve à la furface du fol de beaux morceaux
de jafpe rubané. En fe dirigeant vers fo r iv a g e ,
on remarque près du cap Cariaco le calcaire alpin
fur lequel repofe de Vargile muriatifère mêlée de
gypfe lenticulaire. Non loin de ce cap, çn trouve
une roche calcaire de troifième formation. Sur
plufieurs points de cette côte le muriate de foudè
eft abondant : il eft ordinairement accompagné
de pétrole &: d’afphalte -en durci.
Tels font les caractères géologiques qui diftin-
guent la vafte contrée parcourue par VOrénoque,
m
ORGL-IN-MOREN. Rivière de la Mongolie,
dans l’Empire chinois. Elle prend la fource au
fond d’une vallée profonde , formée par des branches
de la chaîne des monts Changaï , vers le
98e. degré de longitude orientale & le 46e. de
latitude. Elle coule vers Le fud-eft & s’enfonce
dans le grand défert de. C o b i, que les Chinois
appellent Chamo. Cette rivière n’ a été fuivie que
jttfqu'à cent lieues de fa fource. On ignore encore
le*lieu de fon embouchure; on préfume
feulement qu’elle doit aboutir à quelque grand
lac'fitué au milieu du défert. (D . )
1 ORISTAGNI.
ORISTAGNI. Voye\ Sardaigne.
ORIZABA ou O rizava. Pic volcanique, fitué
dans la grande chaîne des Cordillières du Mexique
, vers le 19e. degré de latitude feptentrionale
& le 99e. de longitude du méridien de Paris, à
environ ving-t-lftiit lieues du golfe du Mexique.
Ses derniers indices de feu remontent à un peu
moins de trois fiècles. U eft élevé d’ environ 5400
mètres au-defifus du niveau de l’Océan.
C ’eft au pied de ce pic que le rio Xamapa & le
rio BJanco prennent leur fource, d’ où , en fui-
vant la direction de Voueft à Veft, ils fe jettent
dans le golfe du Mexique. (J. H .)
ORLANDO ( Cap d’ ). Voyes^ Sicile.
ORLOUC-OMO. Nom d’un lac fitué à l’extrémité
orientale du grand défert de G o b i, dans
VEmpire chinois , à une petite diftance du pays
des Kalmouks Kokonor. Sa forme eft celle d’ un
carré irrégulier ; il a environ quatre lieues de circonférence.
(D . ) 1
ORMUS ou Hormuz. Ile fituée à Ventrée du
golfe Perfique (yoye^ ce mot), & q u i, placée près
de 1 île de K e ich n é , à quinze lieues au nord du
cap Moufledom j donne à Ventrée du golfe le
nom de détroit d'Ormus.
Elle n’eft qu’à quatre lieues au fud du Continent.
Ses dimenfions font à peine de trois lieues
de Veft à Voueft & de deux lieues du fud au nord,
dans fa plus grande largeur.
Malgré fon peu d ’étendue , cette île mérite de
fixer l’attention. Long-temps déferte, elle fervit
d’abord de refuge à quelques Arabes qui, chal-
fes d'Orinuz, leur pays , par les Tartares , donnèrent
le nom de leur partie à cette nouvelle
colonie. Elle appartint à ces Arabes jufqu’a l’époque
où Albuquerque y fonda le premier établifte-r
ment commercial portugais , fur les côtes de la
Perfe. Sa fituation avantageufe , le riche commerce
qu’elle Fut à portée de faire, la rendirent
pendant plus d’un fiècle 1 un des plus riches entrepôts
de l’Orient
Sa pofition géographique & la fûreté de fon
port jufiifient feules le choix qu’en fit Albuquerque;
car. la. .'nature n’a rien fait pour l’embellir
ni pour y affurer la nourriture de fès ha-
bitans. Privée de végétation & d'eau douce , fon
fol y eft partout imprégné de fel ; fes montagnes
calcaires appartiennent à la formation fécond
ai rè ; la roche en eft tantôt rougeâ r e , tantôt
blanche; toutes fes. fource s font Talées & la
terre fe couvre en tous lieux d’ éfîRorefcénces fa- '
Unes , ce qui donne à la chaleur une intenfité
moi,',s fupportable que dans les pays de la Perfe
les plus brûlés par le foleil.
Quelques travaux faits dans Vile d’Ormus permettent
de conjecturer que les roches qui fuppor-
G-éogruphie-dhyjiqu e. Tome V.
tent fon fol appartiennent à la formation fecon-
daire, comme l’Arabie & les déferts de l’Egypte.
(J. H .)
ORNAIN. Rivière qui prend fa fo urce fur l’un
des verfans occidentaux des V o fg e s , à la pointe
du plateau que domine le village de Grand ; Te dirige
vers le nord-oueft en palïant par Gondrecourr,
Bar-le-Duc ou Bar-lur-Ornain, & Revigny; coule
en fortanc de cette ville directement vers Voueft,
& Te jette dans la Marne un peu au-deflous de
Vitry-le-Français. Son cours eft d’environ trente-
cinq üeües ; elle fait de nombreux détours & fo
divife plufieurs fois en deux ou trois bras, qui fe
réunilTent quelquefois à d’affez grandes diftances
& forment ainfi des îles fort étendues. L’Ornain
ou l’Orne, car ces deux noms fervent à défigner
le même cours d’eau, avec cette feule diftinétion
que le mot Ornain eft plus particulièrement appliqué
à la partie fupéiieure, c ’efr-à-dire, à celle
qui s’étend depuis la fource jufqu’ à Bar le-Duc ;
tandis qu’on appelle Orne celle qui s’étend depuis
cette ville j .fqu’à la Marrie. L’Ornain devient navigable
à quinze lieues de fa fource. Cette rivière
reçoit un grand nombre de.ruiffeaux qui en augmentent
la profondeur &r la rapidité. On doit citer
parmi fes afflue ns le Saulx, rivière qui prend fa
fource auprès d’ Effincourt, dans le département
de la Haute-Marne , coule vers le nord-oueft,
parcourt environ fefze lieues & vient fe jeter
dans VOrnain à Eftrepy ; & la C hée, autre petite
rivière qui prend fa fource à la partie fud-eft des
collines de Sainte-Menehould, & qui, après un
cours de huit lieues, vient fe jeter dans VOrnain, à
deux lieues de fon embouchure. ( D. )
ORNANS (Puits d’ ). Cavité fouterraîne,
dans le baflin du Doubs, près de la L o ue , qui
préfente plufieurs phénomènes remarquables ,
analogues à ceux des fontaines intermittentes.
Comme beaucoup d’autres cavités auxquelles on
donne auflî le nom de puits, font également fu-
jettes à des écoulemens plus ou moins àbondans ,
nous les décrirons dans un article fpécial. Voyez
Pu it s . (F . )
ORNE. Rivière importante qui prend fa fource
au bas des pentes occidentales du plateau de
Saint-Lomer, à une demi-lieue environ au nord-
oueft du village de Tremont, dans l’ancienne
province de Normandie (aujourd’hui département
de l’O rne). Elle coule d’abord de Veft
à Voueft jufqu’ à Séez, & du fud-eft au nord-
ouefl jufqu’ à Argentan , qu'elle traverfe. En for-
tant de cette ville, elle coule à Voueft jufqn'q
Ecouché, où elle reprend fa direction Vers le
nord-oueft. Après des détours aflfez nombreux,
elle paffeà Pont-d’Ouilly & à Harcourt ; là elle fe
dirige vers îe nord, & après avoir traverfé la ville
de Caen, elle va fe jeter dans l’Océan, à une