
réfugiés fur les bords du Cnuca ; mais le débordement
de cette rivière les força à quitter ;
cet aille. T e même jour, 17, une nouvelle fe-
couffe fe fit fentir à y heures du foir, & une
autre le 18, a 4 heures & demie du matin ; maisicë
fut la dernière, parce que le Puracé fit éruptiotr&
vomit de la lave par le revers1 oriental du cône.
D’énormes crevaifes s’ouvrirent en même temps
de tous les autres côtés. Non-feulement leCauca,
mais toutes les autres rivières & tous les ruilTeaux
fortirent de leur -it 8c ravagèrent les campagnes.
Le joli village de Puracé, bâti au fommet du
volcan j à 2,650 mètres de hauteur, fut totalement
détruit, ainfi que plufieurs hameaux &
fermes voifines.
A l lem a g n e . Le 29 janvier, dans le royaume de
Wurtemberg, on rdTentit une violente fecouffe
dans la direction de l’oueft à l’eft- Elle dura deux
fécondés, ébranla les habitations & fut accompagnées
d’un bruit fourd fouterrain. Le baromètre
marquo:t alors 27 pouces 7 lignes; il def-
cendit tout-à-coup à 3 lignes, Ohnaftetten , théâtre
de cet événement, eft fitué dans les Alpes à
2,700 pieds au-deffus du niveau de la mer :
toutes lés montagnes environnâmes fe couvrirent
d’un brouillard épais, & la température s’éleva
de 2 à 3 degrés au- deffus du point de con-
gellation.
• B e lg iq u e . Le 25 février, de violentes commotions
fe firent fentir dans ce pays, dès 7 heures
3 quarts à Louvain, & de 8 à 9 à. Tirlempnt,..
Namur, Liège, Huv, Maeftricht, &rc. Les fe-
coufies fe font étendues eh France dans les ' dé-
partement du Nord, de la Meufe & de la Mo-
felle, dans le grand-duché^riu Rhin, à Coblentz
& à Trêves. Ces chocs paroiflent s’être étendus
dans la direction des couches des principales formations
de la 'Belgique. C’eft dans ce pays
que le phénomène a eu lé plus d’inrenftté : dans
plufieurs lieux , des cheminées furent renvérfées,
des croifées détachées & des murs lézardés. A
x lieues de Liège, des paylans ont vu la terre
s’entr’ouvrir. A Tongres, la grande croix de la
tour a été fi fortement agitée, que l’arc d’ofcilla-
tion décrit par fon extrémité extérieure avoit au
moins 3 à 4 pieds de développement. A Vezin,
fur la rive gauche de la Meufe, il s’éleva au
moment de la fecoufie un vent fi violent qu’il
renverfa un homme. On a remarqué que le mouvement
avoit lieu de l ’eft à l’oueft, & que le
baromètre s’étoit confidérablement abaiffe : cir-
çonftance d’autant plus remarquable qu’elle eft
tout-à-fait oppofée à l’état dans lequel cet inftru-
ment fe trouva, le 3 décembre de la même année
, pendant un nouveau tremblement de terre !
que l’on, éprouva à Liège, à Spa, à Ventiers !
& à Aix-la-Chapelle, & dans lequel le mouvement
parut être vertical.
jfchia. Le 2 féyiier à 11 heures du matin, une
fecoufie, qui dura 4 fécondés, renverfa les édifices
publics & quelques maifons à Camicciola ;
29,perfonn-s furent englouties fous les ruines.
E t a t s fa r d e s . Plufieurs perfonnes ont péri lous
les dé ombres des maifons renverfées à Woghere
par le tremblement de terre du 8 au 9 o<ftob;e.
Le village de Saint-Paul, fur Godinfco, a été
entièrement renverfë. A Gênes, le palais duc..l
& plufîëtirS maifons ont été lézardées; Ls cou-
relies des églifes, des pans de muraillès & le
clocher de Saint-Pierre d’Areva fe (ont écroulés.
M u r c ie . — 1828 & 1829. L’un des principaux
événemens qui fe préfentent dans notre ordre
chronologique, eft le tremblement de terre qui
eut lieu dans le midi de l’ Efpagne le J 4 feptembre
1828 le 21 mars 1829« Il pàroit, d af>rès la
narration de, M. Caffas, coniul français à Alicante,
dit M. Lyell, qui ne parlé que des lecoullcs
de 1829, que les rapports de cette cataftrophe ont
été généralement exagérés« Le canton violemment
agité formoit un efpace de 4 milles carrés dà
furface, & comprenoit le badin de^la Segura,
entre Orihuela & la'mer. Tous les villages de ce
diitri6t furent renverfés par d'innombrables^ cr*-
Valfes de 4 à ƒ pouces de large. Dans la plaine
d’allnvion, fpécialement vers la mer, il le forma
de petites ouvertures circulaires qui vomirent de
la vafe noire, de l’eau falee 8c des coquillages
marins, & dans d’autres endroits du fable micacé
fin, d’un vert-jaunâtre pareil à celui du rivage d A-
licante, fut lancé en jets. Aucun efpèce de cratère
ne vomit de lave., ce qui eft contraire à ce
qu’avoient alfuré plufieurs journaux efpagnols.
A cette courte description du favant géologue
anglais, nous ajouterons quelques détails. Il ne
refia pas une (eule mai fon au village de Torre-
Viejaj la Segura & fes affluens fortirent de leurs
lits fur différens points; Almarandis, qui avoit
plus de 700 habitans, a été détruit de fond en
comble : on a retiré de fes ruines 470 cadavre »
à Benejuzar, fur 412 habitans 170 ont péri, 8c
ainfi dé fuite, plus ou moins, dans d’autres, endroits.
Le nombre des églifes paroiflàales qui ont
été renvérfées s’eft élevé à 20, 8ç 5 $ o o mai*
fons ont été détruites. Les fecouftes continuèrent
jufqu’au 26 mars 8c recommencèrent le 18
avril. Ce jour là même une partie des fcènes terribles
du 21 mars fe renouvelèrént. Enfu te, dit
la G a c e ta d e B a y o n a , les fecouftes diminuèrent ii>
fenfiblement 8c ne fe firent plus fentir hors du
teriitoire, où elles avoient commencé le 14 feptembre
182.8 ; mais elles recommencèrent plus
fort que jamais en juin, à Torre-Vieja, où l’on
reffentit du 1e1 au y de ce mois 68 ofcillations,
dont 13 furent très-fortes. Du 10 au 22 on y
éprouva encore 80 fecouftes dont une.terrible 8 i
prefque comparable Tcelle du 21 mars,
Terminons cet aperçu hiftorique par les principaux
tremblemgns de terre qui ont encore été
fi g nâlés en 1829 & en 1830.
Sibérie.
. S ib é r ie . Lè 24 février 1829, on refientit au fud
du lac Baïkal, dans le gouvernement d’Irkoutsk,
près de la frontière ruffe, une forte commotion
qui dura 3 mmutes. Les murs des maifons, qui
dans ce pays font toutes en bois, perdirent leur
aplomb; des portes furent renverfées; une partie
d’un énorme rocher, fitué fur la rive droite
de l’Irkoutsk, dit le J o u r n a l d e P é t e r sb o u r g t s’écroula,
8c les débris en furent difperfés dans
diverfes directions; la terre s’ouvrit en plufieurs
endroits, 8c la glace qui couvroit la rivière ainfi
que le lac fut brifée. Ce phénomème fut fuivi
d’ofcillations qui fe répétèrent, plufieurs fois par
jour, depuis le 24 février jufqu’au 10 mars. Elles
étoient accompagnées d’un bruit fouterrain extra-
dinaire, 8c fe prolongeoient quelquefois pendant
deux minutes.
Le même jour, à Troïtsko-Savks 8c à Kiakhta,
on éprouva une forre èommotion dans la direction
au nord-eft au fud ; elle avoit été précédée
par un bruit fouterrain dans la même direction ,
Semblable à celui d’un violent ouragan, 8c la
commotion fut telle que les foldats purent à peine
fe tenir fur leurs jambes, 8c que les portes ainfi
que les meubles dans les,maifons s’ébranlèrent
avec fracas.
H in d o u f ta n . La fecoufie que l’on refientit à
Bengalore, le 12 mars, ne caufa point de dé-
faftres ; nous ne la citons que parce qu’elle fut
accompagnée d’un violent courant d’air.
C h i l i . Valparaifo a reftenti, le 26 oCtobre 1829,
un tremblement de terre aufli violent que celui
de 1822; mais perfonne n’y a péri, quoiqu’un
grand nombre de maifons fe foient écroulées. A
Sant-Iago , les fecouftes furent plus fortes, plufieurs
habitans y périrent. A 30 lieues de cette
ville, le village de Cafa-Blanca fut prefque entièrement
détruit.
M a n i l l e . — 1830. Le 18' janvier de cette année
à cinq heures un quart du matin une fecoufie qui
dura plus de 60 fécondés lézarda un. grand nombre
d’édifices. La Manille fortit de fon lit, fes eaux
s’élevèrent en rugiffant à la hauteur de plufieurs
pieds; elles fe répandirent d’abord fur une rive, puis
fout-à-coup avec autant de violence fur la rive op-
pofée : ce mouvement fut accompagné d’un bruit
égal à celui du tonnerre. Pendant ce temps, dit un
témoin oculaire, les chevaux, les cochons, les
moutons, les chèvres, les dindons 8c d'autres
animaux domeftiques, étoient faifis d’une terreur
panique; les premiers tournant, plongeant, hen-
niffant; les autres hurlant, bêlant, pouffant des
cris étranges & fe livrant à des mouvemens bizarres.
Cependant la ville n’éprouva pas de très-
grand dommages : ils n’ y eut qu’une perfonne de
tuée par la chute d’une pierre détachéé d’une
maifon; mais dans quelques-unes des provinces,
où le tremblement de terre déploya le plus de violence,
plufieurs perfonties perdirent la vie. Le
G é o g r a p h ie -P h y f iq u e . T o m e . K ,
jour même 8c l e lendemain d’autres fecouftes fe
firent encore fentir.
K i ç l ia r : Le 9 mars de la même année, • cette
ville, fituée dans la province ruffe du Caucafe, fur
la rive gauche du Térek, à 1 y lieues de l’embouchure
de ce fleuve dans la mer Cafpienne, éprouva
un tremblement de terre qui dans l’efpace de 10
fécondés renverfa des temples & des maifons &
fit périr 500 perfonnes. Une haute montagne s’ouvrit
avec un bruit effroyable, & de fes débris
combla toute une vallée. Les fecouftes fe renouvelèrent
pendant les neuf jours fuivans, mais avec
moins d’intenfité.
Arrêtons-nous un moment pour faire remarquer,
avec M. Lyell, dans l’énumération chronologique
que nous venons de donner, que parmi les commotions
volcaniques, il en eft plufieurs qui font d'un
grand intérêt pour la géologie. De nouveaux rochers
font fortis des eaux ; la côte du Chili a été
élevée d’une manière permanente fur une longueur
de cent milles ; une partie du Delra, du
Sind ou de l’Indus s’eft abaiffée, & quelques-
uns de fes canaux, peu profonds, font devenus
navigables. La ville de Tomboro a été fubmergée,
& douze mille habitans de Sumbava ont été détruits.
Des crevaffes plus ou moins profondes
fe font étendues dans différens fens; les fleuves,
par des crues violentes & fubites, ont ravagé
de grands efpaces ; des terrains immen-
fes fe font affaiffés; de nouvelles montagnes
fe font élevées au milieu des plaines; d’anciennes
montagnes ont au contraire diminué de volume
& de hauteur ; d’autres, enfin, ont été remplacées
par des lacs. Cependant, après l’énumération
de ces terribles cataftrophes, dont la génération
préfente a été témoin dans une aufli courte période,
le géologue ofera-t-il déclarer que la
terre s’eft enfin arrêtée dans un état de repos
complet ? Continuera-t-il d’affurer que les chan-
gemens de niveau relatif de la terre et de la
mer, fi communs dans les premiers âges du Monde,
ont ceffé de fe produire ? Si, en préfence de faits
aufli frappans, il perfifte dans son dogme favori,
c’eft en vain que l’on efpéreroit, en accumulant
les preuves de femblables convulfions pendant une
férié de fiècles antérieurs, ébranler fon opinion.
T A B L E A U c h r o n o lo g iq u e d e s tr em b lem e n s d e te rr e,
d ep u is le c om m e n tem e n t d e 1 è r e ch r é t ie n n e .
Nous venons de donner la description des ravages
caufés par les plus terribles fecouffes qui
ont agité les différentes régions du Globe : peut-
être n’eft-il pas inutile d’y ajouter la lifte de
toutes celles dont l’hiftoire a gardé le fouvenir
depuis le commencement de notre ère. Dans
l’ouvrage périodique que M. Kefeftein publie à
Weimar (ous ,1e titre de Z e it u n g f u r G c o g n o f u ,
G é o lo g ie &c., ce favant a donné, en 1827, une
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