
C haîne de montagnes renvoie aux mots Ô ssâ*
t u r e du G lo be, nous ne hafarderons quelques
confidérations fur les différens groupes de montagnes
qu'au mot S y s t èm e . (J. H .)
OSSEMENS FOSSILES. Autant l'étude des
coquilles fojjiles a jeté de lumière fur les divers
changemens que notre planète a éprouvés par le
féjour des mers fur les différens points de fa fur-
face , autant celle des ojfemens fojjiles d'une foule
d ’animaux, la plupart inconnus, peut fervir à
donner une idée affez exafte des êtres qui, à certaines
époques , ont peuplé cette terre, lî différente
alors de ce qu’elle eft aujourd'hui^
Comme il eft hors de doute que l'Océan a couvert
tout le G lo b e , les plus anciens animaux font
donc les animaux marins. .C'eft par ceux-ci que
nous allons commencer notre énumération j qui
ne peut comprendre que les vertébrés.
Poissons. Lorfque l'antique Océan qui couvrit
toute la terre, eu t, pendant une longue férié de
fïècles , donné naiffance à cette prodigieufe quantité
de Madrépores , de Trilobites & d'Encrinites s
dont on trouve tant de traces & de débris dans les
terrains qui fe formèrent au fein des eaux fur les
terrains primitifs : les mers commencèrent à fe
peupler d'animaux moins fimples dans leur organi-
fation ; les premiers poiffons parurent. Ils vécurent
d'abord avec les êtres qui les avoient précédés ,
mais dans certains terrains ils femblent leur avoir
fuccédé complètement. ,
Terrains de transition. —-• Les premiers animaux
aquatiques vertébrés ont laiffé les empreintes de
leurs corps dans les fchiftes des terrains appelés
intermédiaires. On les remarque dans les Alpes,
fur la montagne qui porte le nom de Plattenberg,
en Suiffe > à deux lieues de Glaris, & qui borde
le vallon-de la Sernft. Le fchifte qui les contient
eft noirâtre, un peu calcaire & parfemé de paillettes
de mica. M. Brongniart défigne cette roche
fous le nom de phyllade pailletée. (K oye^ Roche.)
Elle forme plufieurs bancs fubordonnés au milieu
d ’une ftéatite noduleufe , que partage la vallee de
la Sernft. Cette vallée déverfe fes eaux dans celle
de la Linth, qui coule fur le calcaire alpin, probablement
fonS, qui par la nature de leur gangue paroifïent
I venir de Glaris. Ils appartiennent au genre Zeus :
le Z . Regleyfianus, le Z . platejfa & le Z . ftp in ofus.
fuperpofé à la ftéatite. Les fquelettes
de ces poiffons gifent entre les feuillets de cette
efpèce d’ardoife, de manière qu'ils fe partagent
en deux comme elle , en formant d’un côté un
relief & de l’autre un creux. Examinés par M. de
Blainville & dénommés par lui v il y a reconnu,
cinq efpèces, toutes marines, appartenant, les
unes au genre Hareng ( C lupæa) , favoir : le
C. Schiuchieri, le C. elongata , le C. megaptera, &
une autre qui, par fa forme, femble avoir quelque
analogie avec le genre Anguille , mais qu'il rapporte
au genre A nenchelumj c'èft fon A . glari-
Jianum; enfin, une efpèce qu'il regarde comme
un PaUorhynchum, qu’il nomme P. glarifiarium. Il
a encore déterminé trois autres efpèces de poifi
Terrains ftecondaires. — C'eft à ces terrains
qu'appartiennent les fchiftes qui font partie de
la formation houillère : ils font généralement bitumineux
j on croit qu'ils doivent cette qualité a
la décompofition des parties molles des poiffons
qu'ils renferment. Les empreintes de ces foffiles
font fouvent remarquables par le tir éclat métallique
, dû, tantôt au mercure lulfuré , tantôt au
fer fulfuréj telles font celles que j'ai remarquées
dans les houillères des environs de Sarrebruck.
Les fchiftes bitumineux de Riegelsdorff dans la
Heffe , de Rothembourg fur la Saale, d’Eifleben
& de Saalfeld en Thuringe, d'Alvenfleben près
Magdebourg, de Munfter-Appel près Kreutznach,
préfentent auffi cés parcelles métalliques fur des
reftes de poiffons foffiles.
Ces diverfes localités, qui occupent une affez
grande étendue de pays aux environs de Mans-
feld , préfentent partout le même ordre dans les.
couches, ,& généralement cet ordre fe remarque
dans la majeure partie de l’Allemagne. Suivant
les obfervations de M. Friefleben, élève de Wer-
n er, l'enfemblé de ces terrains peut fe divifer en
quatre fériés.
La première, ou la plus récente, qui repofe
fous une couche de terre végétale, fe compofe
d’un calcaire coquillier fecondaire, analogue à
/ c e lu i du Jura. y \
La deuxième comprend, fans ordre détermine*
divers dépôts d'argile, de marne, de gypfe j de
fable, de houille, de calcaire & de fchifte fa-
blonneux. L'argile, le fable & la chaux, confti-
tuent des dépôts alternatifs, qui portent , dit le
géologifte allemand, les caractères d’une préci-
} pitation tantôt chimique, tantôt mécanique. On y
remarque du Calcaire oolithique & du minerai de
fer argileux. On y retrouve très-peu de débris
d'animaux.
La troifième, qui fe rapporte à la formation
du calcaire ancien, comprend le gypfe & le calcaire
fétide, la marne calcaire friable, le calcaire
marneux compacte, le fchifte marneux, le fchifte
cuivreux & le grèsblanc-grifâtre. Dans cette férié
la chaux fe combine avec le bitume, îa filice &
l’argile ; on y trouve quelques ÿépôts métalliques
& notamment du fer. C'eft dans la couche inférieure
que l’on rencontre des reftes de végétaux ,
& les poiffons dont nous allons relater les genres
& les efpèces: Tous ces dépôts offrent le. caractère
d'une précipitation chimique.
La quatrième fe rapporte entièrement à la formation
houillère. On y remarque le grès ancien,
qui comprend le grès rouge j on y voit beaucoup
de fe r , peu de chaux, & plufieurs débris
de végétaux.
Les poiffons qu’on remarque dans les fchiftes
de la troifième férié offrent rarement leurs parties
offeufes , mais prefque toujours leurs écailles.
Es paroiffent être tous dans des pofitions contournées,
comme s'ils avoient éprouvé une mort
violente.
; M. Cuvier les confidère comme des efpèces
perdues, dont une feule lui a montré quelque
reffemblance avec l’Efturgeon ou avec les Lépifof-
tées de Lacépède. Mais M. de Blainville y^ a reconnu
dix efpèces différentes , appartenant à cinq
genres, favoir :
Au genre Palæoniscum , l’efpèce qu’il appelle
Freiefltbenenfe, qui fe rapproche des Efturgeons.
Au genre Palæothrissum , le P. macrôccpha-
lum , le P. magnum y le P . in&quilobum , le P.
parvum & le P. squilobum.
Au genre C lu pæa (Hareng), le C. Lametherii;
Au genre Esox (Brochet), le E. Eiflebenfis,*
Au genre S t r om a t eu s , le S. major, le S. gib-
boftus y le S. hexagonus & le S. rhombus.
Ainfi, dans ces terrains comme dans beaucoup
d'autres , les animaux marins fe trouveroient
réunis aux animaux d’eau douce.
Suivant M. de Humboldt, des fchiftes cuivreux,
analogues à ceux du pays de Mansfeld, &
renfermant comme, ceux-ci des poiffons foffiles,
fe retrouvent dans plufieurs localités du nouveau
Monde. Les principales font : les environs de
Ceara dans les plaines du Bréfil 5 ceux du Pongo,
de Lomafiacu fur les rives de l’Amazone j près de
Mondragon fur le plateau de Potofi , dans la
chaîne de la Madré; enfin , près de Pafco, à 2,000
toifes de hauteur dans les andes du Pérou.
Le géologifte américain ,, M. Hitchcock , qui a
étudié avec foin les terrains de la province de
Conneélicut aux, E tats -Unis , a découvert des
ichthyolites dans les marnes calcaires de Weft-
field & de Weftlprijig. Ces marnes fupportent,
dit-il, prefque toutes les .roches houillères.-D’après
une coupe qu'il a faite. du- mont T o b y , elles
ont dix pieds de puiffance, & elles repofentfur
un poudingue gris.. .( Voye£ R oches. ) Les poiffons
qu'il y a trouvés font trois efpèces du genre
PaUotfiriJftum , dontaine eft \e freijlebenfe , & enfin
un qui paroît être yoifin de la Mur&na anguilla.
La formation houillère des environs de Mous
| acquérir celle de la pierre la plus dure. Son épaif-
] feur eft de 4 à 7 mètres.
I 30. Marne argileufe paffant par diverfes nuances
du blanc au gris-verdâtre. Elle renferme beaucoup
préfente, dans lin grès à grain fin ou pfammite
de M. Brongniart, avec des empreintes végétales
très fréquentes dans ces fortes de terrains, dès
empreintes animales qui fe rapportent à divers
genres de mollufques teftaces & de poiffons. Ces
derniers font ordinairement pénétrés de fer ful-
furé, comme on le remarque dans les fchiftes.
On les rapporte aux Clupées, aux Cyprins & aux
Scombres.
' Cette formation préfente, fuivant les obfervations
de M. Drapiez , les couches fuivantes ; ■
i° . Argile formant le fol dans toute la province
du Hainaut.
2°* Grès ou pfammite contenant plus du tiers
de chaux, très-variable dans fa deniïté, jufqu'à
de coquilles j elle atteint 12 à 18 mètres
d’épaiffeur.
4°. Pfammite calcaire mêlé d’argile & de fable.
Cette roche , affez dure pour * être exploitée
comme pierre de taille, acquiert une épaiffeur de
i j à 20 mètres.
j ° . Couche de fil ex de la variété appelée py-
romaque par Haüy. Elle ne règne pas dans toute
cette formation.
6 °, Argile bleuâtre, formant une épaiffeur de
20 à 30 mètres.
70. Pfammite à grain fin, dont les couches les
plus inférieures font remplies de fragmens roulés
qui leur donnent, l’apparence d'un poudingue.
Cette roche a 20 à 30 mètres d’épaiffeur.
C 'e ft dans ce pfammite que fe trouvent difïe-
minés les débris de yégétaux & d'animaux dont
nous venons de parler.
8°. Schiftes noirs bitumineux, avec des impref-
fions de plantes.
90. Couches de houille de differentes qualités,
recouvertes quelquefois de fer fulfuré. .
ffjg. Calcaire compacte, qui paroît conftituer
la malle inférieure dans toute la province du
Hainaut.
Pour expliquer l’enduit de houille quife fait remarquer
fur les empreintes organiques , M. Drar
piez fuppofé que les molécules de carbone y par fuite
du ftyfteme d’attraction, quittant les points centraux
a mefture qu elles étaient remplacées par les molécules
terreufes yfteroient venues fe raffembler a la fturftace de
leur propre corps , & en auroient conftervé la forme &
le tijfu y en vertu de la propriété qu'a le carbone de
réjifter longtemps a 1‘ action deftructive des agens
naturels.
La Scanieeft la feule province de Suède où l’on
connoiflè des houillères. Elles s'étendent la long
de la grande chaîne de montagnes granitiques qui
s'élèvent dans cette contrée , & elles en occupent
les pentes au fud-oueft. La houille y accompagne
un grès blanchâtre peu compaéie, qui alterne avec
une argile fehifteufe & qui renferme une couche
de minerai de fer. Au-deffous de deux ou trois
couches de houille , on a trouvé dans le fchifte , à
environ 200 pieds de profondeur, des débris de
corps organifés , & dans le grès qui avoifine la
houille , des reftes de poiffons carbonifés. Parmi
ceux que l'on a pu reconnoître, plufieurs appartiennent
aux Labres.
Le calcaire fecondaire contient auffi beaucoup
de reftes de poiffons foffiles. On cite parmi les
principales localités qui appartiennent à cette
formation, celle de Pappenheim en Franconie.
Le calcaire de Pappenheim, exploité dans la
petite vallée de l'Altmuhl, eft d’ un gris-jaunâtre
& d’une caffure compacte j il eft divifé par feuillets
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