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Sa hauteur.j au-deflus du niveau de la Baltique,
eft de 1 91 pieds. 11 reçoit plufieurs eaux courantes
& n’a qu’ un feul écoulement qui forme
la rivière de Maialu.
Sa pofition agronomique eft par 57 deg. 40
min. & 58 deg. 50 min. de latitude feptentrio-
nale, 8c entre 11 deg. y y min. & 12 deg. 45 min.
de longitude orientale du méridien de Paris.
(J . H .)
W H IT E MOUNTAINS ou Montagnes blanches.
Ces montagnes fontfituées dans le New-Hampshire,
comté des États-Unis, dans l’Amérique fepten-
trionale. Elles conftituent une maffe informe, couronnée
de fommets, parmi lefquels on diftingue le
mont Washington, haut de 1,005 toifes; le Moofe
Hilloch, de 772 ; & le Monaduock, de 616 tçifes.
l e premier paffe pour la plus haute cime des Etats-
Unis. Il eft couvert de neige pendant une grande
partie de l’année ; on l’ aperçoit d’ environ 30 lieues ,
en mer. O11 regarde les monts Pondichéry, qui fe.
diflinguentdes Whithe Mountains par leurs formes j
arrondies, comme liant ces montagnes à la chaîne
d umontTom. (J. H .)
W IE L IC ZK A . C e nom eft celui d’une ville.de
3,000 à 4,oco âmes, de la Galliçie; elle eft c é lèbre
par les importantes & immenfes exploitations
de fel gemme de fes environs : nous ne parlerons
ici que dé la maffe prefque inépuifable qui fait fa
richefle. Les collines fablonneufes qui foi ment la
vallée dans laquelle cette ville eft fituée, repofent
fur les dépôts laliferes.
Pour faire connoître les célèbres mines de
Wieliczka, nous ne pouvons mieux faire que de-
citer la defcription que Malte-Brun, dans le Précis
de ta Géographie univerfdle, en a donnée, d après
les meilleures autorités.
« Tout le long de la chaîne des Karpathes, du
côté du nord, s’élèvent des collines aplaties,
compofëes d’argile & quelquefois de plâtre. Sous
cette couche, on en trouve une autre, qui con-
lifte dans un fable fin, humide & mobile. Après ce
fab le, vient une marne fablonneufe j c ’eft fous
cette couche, & quelquefois au milieu, qu’on
rencontre le fel folfile. Depuis Cracovie juiqu’à
Lemberg, la couche de fable fe montre à jour
dans la plaine. En montant au niveau de 150
à 200 pieds au-deftus de la Viftule, les collines
d’argile commencent ; partout où l'on y a fait
des fouilles un peu profondes, on a rencontré
du fel foflile ou des eaux falées. On y voit jaillir
des fources fulfureufes & bitumineufes. C ’ eft dans
ce terrain que fe trouvent les deux fameufes falines
de Bochnia & de Wie.ic^ka. »
Selon les hiftoriens & les géographes poîônois,
les falines de Bochnia furent connues en 1351.
ils art ribuentcetce découverte à Sainte-Cunégonde,
princeffe iiongroife, époufe du duc Bolefhs V ,
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mais avèc des circonftances fabuleufes, d’où
cependant on pourroit conclure qu’elle a amené
des mineurs hongrois. Les exploitations régulières
& bien connues ne remontent qu’en 14425
mais aujourd’hui les lalines de Bochnia font moins
confidérables que celles de Wieliczka. Le produit
des unes 6c des autres, fous le gouvernement
polonais, s’é le vo it, félon Moczinsky, à dix
millions dç florins polonais, dont les frais ab-
forboient les neuf dixièmes. D'après les améliorations
faites tous le gouvernement autrichien,
on assure que ces fa.ines rapportent, net, deux
millions de florins de Vienne.
La mine de Bochnia, félon M. Schober, çonfifte
en un loi g corridor iouterrain, qui a 750 pieds.de
largeur du nord au fud, & dont la longueur, de l'elt
à l’ouelt, eft de 10,coo pieds : sa plus grande profondeur
eft de 1,009 a 1,200 pieus. .La mine commence
d’abord par les criltaux, & le fel s y trouve
par filon ; il elt un peu plus fin que celui de
Wieliczka, furtout quand on creufe en profondeur.
On le taille en petits morceaux, pour être
mis dans les tonneaux. On y trouve fouvent des
morceaux de bois tarifés & noircis. Du refte, fur
toute l’étendue du ro c , il y a fi peu d’humiuité
que l’on n’y trouve, que de la pouffière. il y
a de l'albâtre dans cette mine.
« Les falines' de Wie litzk i fe divifent en trois
parties : le Saint-Jean, le Champ-Vieux, & le
Champ-Neuf. La ville eit non - feulement toute
minée, mai, les mines s’étendent encore de chaque
côté} lavoir, de H a à l’ oueft de 6,000 pieds;
du fud au nord de 2,000 ; & , dans le pluss creux
du vallon, de 800 de profondeur, félon Bufching;
mais, félon Han:'en & Zöllner, de 1,100 Lachur
de 5 pieds du fud au nord, de 400 lachur de
l’eft à fo u e ft, 6c de 123 lachur de profondeur.
Il y a dix puits ; mais celui qu’on nomme Wodna-
Gora ne fert qu’ à faire fortir les eaux qui
s’infihrent des terrains fupérieurs car, dans
toute l’etendue delà mine, on n’ a pas trouvé une
feule fource d eau. Dans le puits Lefono, le roi
Augufte III a fait conttruire un efeaher tournant
de 470 marches, qui a coûté 40,000 florins de
Pologne. C ’eft par le puits Daniéluwiti que Us
voyageurs font deiçendus au moyen de cordes.
Arrives dans la première mine, on admire la grandeur
& la propreté des allées &c des voûtes. Dans
plufieurs de celles-ci, on trouve des chapelles & des
autels taillés dans le ro c , c ’eft-à-dirè dans le fel,
& ornés d’ un crucifix ou de quelque image de
faim, devai.t lequel brûle continuellement u^e
lampe. La chapelle de Saint-Antoine a 30 pieds de
haut. Il y a des chambres aufli vaftes qu’ une grande
églife; quelques-unes iervent de magafins pour les
tonneaux remplis de fe l, d’autres pour le fourrage
des chevaux ; dans d’autres, on loge ces animaux,
qu’on y tient au nombre de 20 à 30 , fclon la quantité
des tranlports à faire. Dans quelques endroits
où iî y a eu de l’eau, le pavé 6i les parois font
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couverts de criftaux de fel er.tafles les uns fur les
autres par milliers, dont plufieuis pèfent une demi-
livre &c plus, 6c qui forment un coup-d’oeil affez
b iilant, quand on en approche plufieurs flambeaux
, mais moins éblouiffant que ne l’avoient
dit quelques anciens voyageurs enthoufiaftes.
Dans la chapelle de Sainte-Cunégonde, on voit
la ftatue d’Augufte I I I , taillée en fe!.
« L’ air eft très-fain, quoiqu’il s’y forme du gaz
nitreux qui s’élève vers le toît des allées, où
il s’enflanme quelquefois par l’approche des
flambeaux. Il brûle lentement, avec une lueur
rougeâtre. On le nomme ici fa/étra. Le nombre
des ouvriers s’élève en tout à 700. Perfonne
ne p^ffe fa vie dans la mine, quoi qu’en difent
les romanciers & les voyageurs. Les accidens
malheureux y font fort rares. On laiffe, d’ef-
pace en efpace de gros piliers de fel pour fou
tenir le toit. Cependant il y e u t, en 1745, un
écroulement confidérable. Il y a beaucoup d’ échafaudages
en bois. Le feu prit dans les fouterrains,
par négligence, en 1644 6c 1696, & s’y entretint
long temps. Dans les deux premiers étages, le fel
fe trouve par groffes maflTes informes, où l’on
pourroit tailler des blocs de 300,400 6c 500 pieds
cubes. Les terres ou roches font de trois fortes :
il y a une marne d’une cou'eur grife 6c foncée ,
humide au toucher, quelquefois entremêlée de
gypfe. C ’eft dans cette marne qu’ on trouve l’ elpèce
de fel nommé \iélona ou fel vert : il prend cette
couleur d’un peu de marne qu’il contient. Parmi
les variétés de ce fe l, on diftingue le Çpi\a,
qui eft de couleur grifâtre, c ’est le fel commun;
le lodowaty ou fel glacé : il eft combiné avec un
calcaire qu’on a improprement appelé craie; enfin,
le Jarka : e’e f t , pour ainfi dire , du fable falin. La
fécondé efpèce de terre eft une marne favonneufe
qui renferme beaucoup de coquillages. Enfin, la
troifième nature de la roche offre un mélange de
iel impur avec du gypfe & des pyrites ; c ’eft dans
te mélange, nomme \uber, qu’on trouve le fel
gemme ou les criftaux de fe l, qui font ou des
cubes, ou des priimes rectangulaires. Après ces
nids de fe l, fouvent fort irréguliers, on trouve
une couche de marne & de chaux, pour arriver
à la s^ybakowa ou couche régulière de fel foflile le
plus compacte 6c le plus pur. Ces couches alternent
avec de l’argile, une marne fçhifteufe
6c du gypfe. Elies fe dirigent avec un fort abailîe-
ment de l’occident à l ’ orient ; elles s’ inclinent
principalement vers le midi, & par conféquent
vers les monts Karpathes. Les couches de fel
font en général fortement ondulées par en haut,
tandis que leur bafe préfente un niveau régulier.
>»
Les puits par lefquels on defeend dans les
mines de Wieliczka ont 4 à 5 mètres de diamètre
; ils n’ont que jufqu’ à 75 riKtres de
profondeur; mais la mine a été creufée jufqu’ à
312 mètres : ce qui établit fon fol aétuel à
50 mètres au-deflous du niveau de la mer.
Le terrain falifère de W i e l i c z k a n ’étant recouvert
que par un terrain de tranfport corn-
pofé de fable, de Cailloux roulés & d’une
marne fableufe qui pourroit être fuperpofée fur
une foimation quelconque, fans qu’on pût en déterminer
l’époque géognoftique, d’autant que ce
terrain de tranfport eft , par les débris de mammifères
qu’il renferme, analogue à tous ceux qui
appartiennent aux dépôts diluviens, & le terrain
fur lequel repofe le le l, n’ayant jamais été entièrement
traverfé, il eft difficile de déterminer à
quelle formation ce dépôt falifère appartient. C ’eft
pour cette raifon que plufieurs géologues l’ont
placé dans les terrains de fédiment fupérieurs, en
donnant peut être trop d’importance au caractère
géognoftique tiré de la préfence de quelques
mollufques des terrains tertiaires, que l’ on trouve
dans les marnes qui partagent les différens bancs
de fel. D’après cetta opinion, on pourroit placer
le fel de Wieliczka dans une formation analogue
à celle du gypfe des environs de Paris. Voyons
cependant fi l’infpeétion des terrains environnans
ne pourroit pas faire préfumer l ’époque a laquelle
appartient le dépôt falifère dont il eft queftion.
Au-deflous du terrain de tranfport dont nous
venons de parler, paroît immédiatement une
mafle de marne argileufe, falifère, divifée en
trois dépôts : le premier, en defeendant. ne
renferme que des mafles de fel fouillées d’argile
6c de fable ; les débris organiques qu’il renferrffe
appartiennent à des coquilles marines bivalves
qui rcflcmblent à dés tellines3 & à des coquilles
microfcopiques, parmi lefquelles plufieurs fe rapportent
aux genres rotalites 6c rénulites. On prétend
qu’il exifte dans le fel des oflemens d’animaux;
mais ils doivent y être très-rares, puifque
M. Beudant, qui a examiné avec la plus grande
attention la formation falifère de Wieliczka, n’ a
pu fe procurer une connoi.îance prêche d’aucun
exemple authentique qui puiiîe attefter ce fait 5 if
eft certain feulement qu’il y exifte une grande quantité
de fragmens de lignites ou de bois bitumineux
paffant à l’état de jayçî<-"Le fel en place 6c les
échantillons qu’ on en a extraits depuis peu de
temps répandent une odeur nauféabonde d’animaux
mollufqu-s, que M. Boudant compare à
celle des truffes. Parmi le petit nombre de minéraux
que contient cette marne, on ne cite que le
gypfe 6c la karfteoite, qui y font même affez rares.
I: n’y exifte pas de foufre, mais on en cite, dans
le même terrain, à quelque diftance de W ie liczka.
La connoiffance de tous les terrains environnans
a porté M. Beudant à déterminer la place
du dépôt falifère dont nous nous occupons, l i a
d’abord reconnu que les hautes montagnes situées
entre la Hongrie 6c la Galicie^ font formées
de grès qui repofent évidemment fur une