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nale. Elle prend fa fource au bas d’une chaîne
de montagnes qui forme la limite occidentale de
la Guyane françaife, & qui prend le nom de
Sierra Tumucumaque. Elle coule du fud-oueft au
nord-eft, & après un cours d’environ foixante-
dix lieues, elle fe jette, près du cap Orangé , dans
l'Océan atlantique. Ses principaux affluens fon t,
fur fa rive gauche, le Rio Camopi, le T amour
& le Gabare, & fur fa rive droite , l’Anotaye,
petites rivières ou ruifleaux de peu d'importance.
L'Oyapock eft barré fur une grande partie de
foh cours par plufîeurs catafadtes , dont quelques
unes ont une grande élévation > l’ une d’elles
a plus de cinq cents pieds de long fur quatre-
vingts de hauteur. Non loin de'fes rives pouffe
l ’arbre appelé carouacki par les Galibis, peuples
qui habitent toute la contrée fituée au nord de
l ’Oyapock. La feuille de cet arbre eft un poi-
fon mortel j le jus qu’ils en tirent fert aux Indiens
pour empoifonner leurs flèches. (J. H.)
O ZAM A . Montagne qui dépend de la grande
chaîne q u i, fous le nom principal de monts Cibao,
partage l ’île d’Haïti ( Saint-Domingue', voye\ ce
mot ) dans toute fa longueur, depuis le cap
Saint-Nicolas jufqu’au cap Engano. Cette montagn
e , comme toute la chaîne , appartient à la-formation
primordiale, compofée en partie de granité
& de porphyre i il exifte dans Ion voifînage
des^mines de cuivre d’autres métaux.
O zama. Rivière qui defcend du verfant méridional
du mont Ozama dans l’ile d’Haiti.
Son cours, qui fe dirige d’abord de l’eft à
î’ou eft, fur une étendue de plus de douze
lieues, prend enfui te la dire&ion du fud->-eft fur^
un développement d’environ cinq lieues. Elle a
pour affluens le Luifa, le Yavacao & d’ autres,
rivières peu importantes. Près de fon embouchure,
c’ eft-à-dire , avant d’arriver à Santô-Do-1
mingo, elle reçoit les eaux de i’Ifabellè & du ;
O Z A
Libron- Sur fes bords on çonnoit une mine de
cuivre. ( J. H. )
OZARK. Chaîne de montagnes de l’ Amérique
feptentrionale . qui commencent au nord-oueft , à
l’extrémité méridionale des montagnes rocheujls
( vôyeç cés mots ) , & vont fe rattacher à l’extrémité
méridionale de la chaîne des Alleghanys,
parcourant une étendue de plus de trois cents
lieues du fud-oueft au nord-eft. Files forment
'l’un des Côtés du baflfm où coule le Miflïflipi;
trois rivières confîdérables les traverfent, le Rio
Colorado , la Rivière rouge & l’ Arkinfas. C’ eft
entre les Ozark & les Alleghanys que. coule le
Mifliflipi augmenté des eaux du Miilbu'.i & de
l’Ohio. Leur largeur eft ^confidérable', mais leur
hauteur ne s’élève qu’à cinq ou fix cents mètres
au-defîus du niveau de l’Océan.
I Les roches qui conftituent la chaîne des Ozark
appartiennent aux formations intermédiaires &
fecondaires; elles repofent fur le granité que l’on
n’aperçoit qu’en quelques endroits : ce granire
renferme généralement de l’amphibole , du fer
oxidulé magnétique , & quelquefois de la ftilbite
& de la mél’otype. Les premières affifes des Ozark
font compofées d’ un calcaire de tranfîtion fou*
vent compare , gri âtre & rempli 'd ’encrines;
quelquefois il eft grenu & fillonné par deÿ filons
plombifères. Des grès micacés & des, roches
quartzeufes alternent avec ce calcaire j mais la
roche qui dominé dans ces montagnes & qui en
conftitue les fommités, eft compofée de grès argileux,
micacés, mêles avec, du talc chlorite &
renfermant du plomb fuifuré. En plufîeurs endroits
les couches qui conftituent les Ozark font
fort inclinées.
Plufîeurs rivières defcendenc de cette chaîne
ou de quelques-uns de fes eiübranchemens ; les
plus confiderales font le Rio de los Nueces, le
Guadalupe, le Bravo de Dios, la Trinité & la
Sabine, qui toutes fe jettent dans le golfe du
Mexique. (J. H .)
P A C
P a CARAINA ou Pacaraimo. Chaîne de montagnes
de l ’Amérique méridionale. Elle forme le
prolongement oriental de la Sierra Parime (yoyeç
ce mot) j elle commence au point d’interfe&ion
du 66e. degré de longitude occidentale, & du
4e. degré de latitude feptentrionale du méridien
de Paris. Enfin, c'eft près des fources du Rio
Paragua que cette continuation de la Parime reçoit
le nom de Surra Pacaraïna.
Elle fe termine au-delà du 6 i e. degré de longitude}
ainfi elle occupe un.efpace de plus de
cinq degrés , ou d’environ cent trente-cinq lieues,
dont plus de cent conftituent l ’étendue fur laquelle
elle le prolonge de l ’eft à l’oueft ; elle
fe dirige enfuite du fud-oueft au nord-fpueft, juf-
qu’à fon embranchement avec la Sierra RmOcote.
Voyez ce mot.
Au nord de la Pacaraïna deux chaînes de montagnes
fecondaires partent de fes pentes j' 1 une
commençant au 6 j e. degré de longitude , s’étçnd
du füd-ett au nord oueft, fur. un eipace d’environ
cinquante lieues, & va fe joindre à îa Sierra Ripo-
cotej l’autre, partant du63e. degré, Te dirige du
fid-oueft au nord-eft, fur une étendue de trente-
cinq lieues, 8c fe rattache aufli à la Sierra Rino-
cote. Ces deux contreforts forment, avec l’ une
des branches de la Parime, trois baflins que traverfent
plufîeurs rivières. Nous ne citerons ici
que celles qui defeendent du verfant feptentrional
de la chaîne principale , parce que ce font les
plus importantes : c ’e ft, à partir de fon extrémité
occidentale, le Rio Paraguay qui va fe jeter dans
le Rio Coroni i le Rio Curonichico , q ;.i va fe
joindre au Paragüa ; c'eft le Coroni lui-même qui
porte fes' eaux à l ’Orénoque ; c ’eft enfin le Sibu-
roua3 l’un des affluens de l’ hftequibo..
Sur le verfant méridional, les cours d’eau
font moins confîdérables, parce que les terres font
plus élevées que fur l ’autre revers de la chaîne.
On y voit couler l’ Urai,ic:apara , 1e Mayari , le
Rio Parime3 le Xuruma 8c le Mahïi,, qui tous fe .
jettent dans lé Rio Branco, affluent du Negro.
Comme la Sierra Pacaraïna eftlacontinuation
delà Parime, c’eft en décrivant cëfte dernière
que nous nous propofons de donner urie idée de
îa conftitution phylique de toute la chàîne.
(J. H.)
PACHACAMA. Nom d’une vallée fituée. à
cinq lieues au füd de Lima au Pérou (Amérique
méridionale). Elle eft célébré par le magnifique
temple que les Incas y avorent élevé en l’honneur
ttu dieu PachacàmaC , qu ils ço'nfidéroient comme
1raine du M-nde, ou plutôt CO,rime Yefprit qui
vivifie P Univers. Souillée du fang des malheureux
Indiens, vaincus & maflacrés par de cupide! 8c
farouches conquérans, qui, au nom d’unDieu de
paix & de miléricorde, venoient leur arracher
leurs richefles 8c remplacer leur culte, taxé d’ idolâtrie
, par le culte des Saints, de la Vierge & des
images, cette^ vallée où l’on a cru pendant longtemps
que d’immenfes tréfors étoient reftés enfouis,
a été le mémorable théâtre du pillage &
des cruautés de Ferdinand Pizare.
Mais ce n’eft point fous ce rapport que nous
en parlons ici. Sa fituation agréable, fon antique
fertilité,qui l’avc-entfait choifîr parles anciens Péruviens
comme l’emplacement le plus convenable
pour la fondation du plus magnifique temple en
l’honneur de leur principale divinité , lui donnent
qùelqu’importance dans cet ouvrage confacré à la
géographie phyfique.
En effet, la vallée de Pachacama jouit toujours
de la même fertilité. L’air y eft fain, le climat y
eft tempéré ; on n’y eft incommodé ni par la chaleur
ni par le froid. Les mois les plus chauds font
ceux de décembre, janvier, février & mars ,- les
mois les plus froids font ceux de mai, de juin, de
juillet;, d’aout & de feptembrei c ’eft l’hiver de
ce pays, mais c’eft la plus agréable faifon de
l’année ; le ciel y efi un peu couvert de nuages,
jjl U rofée y entretient la fertilité. C ’eft alors que
les aibres fe couvrent de fruits & que les jardins
y font dans la plus grande beauté. Les plus longs
jours'font dans le mois de janvier j ils font de
quatorze heures* les plus courts n’en ont pas
moins de douze. La récolte du blé s’y fait en
décembre & en janvier * celle du raifin a lieu en
avril. Sur tous les points de cette v allée, on voit
croître l’olivier, le cotonnier, la vanille, le
cacao, la canne à fucre, la caife & le tabac , &
I les fruits les plus exquis.
Cette vallée, fituée au fud de celle de Lima,
s’étend parallèlement à cette derniere de l’eft à
l’ouëft j elle a environ dix lieues de long* elle eft
arrofée par une rivière qui porte aufli le nom de
Rachacama & qui fe jette dans l’Océan pacifique.
Les. roches qui conftituent les deux côtés de
la vallée font calcaires. (J. H.)
PAGO. Ile fituée dans la mer Adriatique, près
des côtes de la Croatie 8e de la Dalmatie * c ’efi la
plus confidérable de toutes celles qui bor der
cette partie du continent. Sa longueur du fud-eit
au nord-eft eft d'environ quatorze lieues. Sa forme
irrégulière n'e permet pas de "déterminer fa lar--
geurj en effet, vers le tiers de fa longueur, une
langue de terre qui occupe fa partie orientale,