
Habitat. On prétend qu’ il exifte.des Mélaniens
tu Japon, mais outre que le fait n'eft pas conflaté,
on n’en voit plus par le 35e. degré nord. Ils
habitent maintenant la terre de Diémen par 40
degrés fud, le long du détroit d’F.ntrecafteaux . ou
M . de Labillardière acquit des preuves de leur
goût pour la chair humaine. M. le capitaine de vaif-
feâu Freycinet nous a alluré , fans néanmoins l’a voir
imprimé nulle part, qu’on les retrouvoit dans
la terre de F e u , au midi de l’ Amérique, par le
>'j c. parallèle, c'eft-à-dire fous un ciel déjà très-
froid. Les Mélaniens, comme s’ils s'étoient éparpillés
de cap en c ap , habitent encore quelques
points deFormofe, des Philippines, de la Cochin-
chine , de la prefqu’ ile de Ma lac a , de Bornéo,
de C é lèb e s , de Timor, des Moluques , la plus
grande partie de la Nouvelle-Guinée , l ’archipel
du Saint-Efpric, la Nouvelle-Calédonie 8c les îles
Fidji. Dans ces dernières ils font aufii audacieux,
féroces 8c entreprenans pour fe procurer des
proies humaines , que leurs confanguins fe montrent
timides Sc fainéans partout ailleurs. On dit
qu’ il y en eut auili à Java, mais ils paroiffent y
avoir été détruits.
X V . E s p è c e h o t t e n t o t e , homo hottentotus.
Dafcrîption. La plus différente de l’efpèce japé-
tique par l’afpeét & les caractères anatomiques,
celle-ci fait le paffage du genre Homme aux genres
Orang & Gibbon, conféquemment aux linges.
Comme dans les macaques, à ce que nous a alluré
le favant Lichtenftein, les os du nez y font réunis
en une feule lame écailîeufe, aplatie 8c beaucoup
plus large que dans toute autre tête d’homme :
la cavité olécranienne de l’humérus demeure aufii
percée d’ un trou : les os des mâchoires 8c des
déntsy fontprefque tout-à fait obliques. La couleur
de la peau elt lavée de biftre, & plus ou
moins jaunâtre, mais jamais noire. Quoique l’angle
facial ait au plus 75 degrés d’ouverture, &
qu’il foit conféquemment plus aigu que chez les
congénères, le front du Hottentot ne laide pas
que d’être proéminent, furcout par en haut. Mais
le vertex eft iïngulièrement aplati 8c quelquefois
même comme enfoncé : la ligne d implantation
des cheveux décrit une courbe dont aucun angle
rentrant ou fai liant n’altère la régularité. Ces
cheveux noirs ou feulement brunâtres font excef-
fivemet\t courts, laineux 8c par petits paquecs
allez femblables à ceux dont les fourrures appelées
ATtracan tirent leur ling.ilaritë. Les fourcils minces
èi non fai!! an s font légèrement crépus & peu
fournis i les yeux couverts ne s’ouvrant qu’en
largeur, font, ainfî que dans l'efpèce fini que, brunâtres
.& relevés vers les tempes. En face, ia figure
du Hottentot ra ’pelle- a fiez exaélément celle de
ces mêmes Siniques 8c des , Botocudôs brafi-
liens 5 mais vue de profil, elle eft bien différente &
hideufe d’animalité ; les lèvres livides s’y avancent
en un véritable groin, contre lequel s’aplatii-
fent, fe confondent, pour ainfi dire, de vrais na-
feaux ou narines qui s’ouvrent prefque longitudinalement
h. de la façon la plus étrange. Il n’ exifte
que très peu de barbe à la mouftache ou delîous
le menton , & jamais or. n’en voit en avant de
l’ oreille , où la conque eft plutôt inclinée d’avant
en arrière que d’arrière en avant. Le pied
prend déj i une forme fi différente de celle du
nôtre 8c de celui des Ethiopiens & des C afres ,
qu’on reconnoît au premier coup d’oeil la trace du
Hottentot imprimée fur le fol. Les femmes, plus
hideufes encore que leurs maris, font aufii beaucoup
plus petites , proportion gardée ; elles ont
leurs mamelles pendantes comme des befaces , 8c
comme les Hiperboréennes, avec lefquelles on leur
reconnoît de grandes conformités, elles peuvent
les jeter par-deffus l’épaule pour donner à téter
aux petits i il s’ en trouve dont la tête aplatie en
deffus, en avant 8c par-derrière , femble être
prefque carrée : à ces difformités beaucoup d’entre
elles en joignent une plus grande encore, & qui les
rend l’horreur des étrangers , qu'on voit bien rarement
s’ unir à elles. Ces difformités font chez les
Bochimènes , le prolongement des nymphes qui
tombant fonvent jufqu’ à trois, cinq ou fix pouces
au-devant des parties génitales , ont donné lieu à
la fable de ce tablier des Hottentotes, fur lequel
on a tantdifcouru depuis Kolbe. Il en fut de ce prétendu
tablier comme de tant d’autres chofes , fur
lefquelles on aime mieux difiertsr fans fin que d’y
aller voir. Dans une forte de monftruôfité, des
écrivains trouvèrent une.perfe£tion qui plaçoit la
pudeur dans la conformation même des demi-
brutes de l ’Afrique méridionale, tandis que certains
obfervateurs foutenoient que fous tous. les
rapports, les Hottentotes étoient faites comme
nos Européennes.
Jufqu’à la nubilité, les femelles de quelques races
appartenantes à l’efpèce hottentotene diffèrent.,
guère des autres femmes par la conformation de
leurs parties fecrètes ; mais enfuite il arrive aux
nymphes la même chofe qu’au fein, où vient affluer
une furabondance de graifie liquide contenue
entre les lames du tifiu cellulaire que"cette
graifie écarte. Vaillant, en confïdéranc l’extrême
longueur de ces parties difformes, a cru que les
Hottentotes contribuoient à leur allongement en
tirant continuellement avec les doigts les grandes
lèvres, & Péron a fort longuement diflerté à ce
fujet fans réfoudre un problème dont Cuvier a
trouvé la ffriution en difféquant cette femme du
C ap , renommée par fon affreufe laideur, & qu’ on
montra comme une curiofité aux Parifiens, fous le
nom de Vénus hottentote. Il eft réfulté de l’examen
qu’on a fait de cette hideufe créature, qu’ il n’ y a
rien de plus extraordinaire dans les parties de la
génération de fes pareilles, que chez plufieurs
négreffes, 8c même que chez les femmes d'efpèce
arabique, où les nymphes ont aufii de la tendance
à une prolongation excefiive, 8c qu’on foumet a
une forte de circoncifion, afin qu’elles ne deviennent
pas défagréables à leurs maris. Les barbares
du Cap n’y regardent pas de fi près? leurs femelles
, fans craindre de leur paroîcre affreufes , b i f fent
croître 8c fe développer ces parties que les
Egyptiens tiennent, avec jufte railon , à voir ref-
treinres dans les proportions convenables. Cette
.Vénus hottentote , outre les prolongemens qui
ont fervi de bafe à la fable du tablier, avoit aufii
un feflier qui fit l’admiration de tout Paris. Il (ail-
loic à angle droit au bas des reins en croupe,
compofée de deux loupes énormes. Par la direction
faite au Muféum, on a reconnu qu’au-defius
des mufcles grands fefîiers, gifoient de gros paquets
d’une graifie diffluenteou tremblante comme
une gelée animale, 8c qui s’étendant jufqu’ autour
des hinches, en augmentoit beaucoup l’ampleur.
On a dit que ce n’ étoit qu’après le premier accouchement
que de telles loupes graifieufes fe
développoient chez des Bochimènes, qui toutes,
à la vérité, n’en ont pas d’aufii volumineufes. Cette
afferrion eft loin d’être prouvée, puifque de jeunes
vierges du pays de Mandara, d'efpèce éthio-,
pique, en deçà de la ligne, préfentèrent à M. le
major Denham les beautés de la Vénus hottentote.
Habitat. L’efpèce qui nous occupe fe partage
avec l’efpèce cafre, la pointe méridionale de
l’Afrique , mais feulement en dehors do tropique.
Elle en occupe la moitié occidentale, où fous les
noms de Wamaquois, de Coranas , de Bochimènes,
de Gonaquois 8c de Hm^ouanas, elle fe répand
dans le badin de la rivière d’Orange. Elle peu
ploit exclufivement les ënvirons du 'cap de Bonne-
Efpé-rance & la côte fud, avant que les Européens
qui s’y font établis n’ en euffent repoufle la plus
grande partie dans l’ intérieur des terres. Mais on
fe trompe confidérablement lorfqu’on avance que
les Hottentots s’étendent tout autour de l’Afrique
méridionale. 11 n’en exifte point fur la côte d?
Natal, & il eft abfolument faux qu’on en ait jamais
trouvé à Madagafcar.
Si l’homme avoit dû nous occuper dans cet
article fous le rapport de l'hiftoire naturelle ,
nous euflions donné des détails plus étendus relativement
à la valeur des caraéfcères que nous
avons employés pour circonfcrire chaque efpèce,
nous euflions aufii recherché d’ ou ces efpèces
purent être refpettivement originaires & où fut
fturberceau ; nous euflions enfin énuméré les variétés
monftrueufes qu’on afignalées comme autant de
races., mais qui n’ont aucune importance en géographie,
puifque rares partout, elles ne fingulari-
fent aucune partie du monde, il ne devoit être
queftion que de la répartition du genre humain à
la furface du Globe} les corifidérations philofo-
phiques d’ un plus, haut intérêt devenoient donc
étrangères, 8c le leéteur qui feroit tenté de s’ y
élever avec nous, pourra recourir àl’Efiai que nous
avons publié en février 18 1 7 , chez les libraires
Rey & Gravier. ( 1 vol. in-8°. avec cartes.)
(B . DE S*.-V IN CEN T. )
RÀMMELSBERG. Cette montagne,renommée
par les différentes mines qu’elle renferme , s’élève
fur la rive gauche de l'Ocker, rivière qui coule à
peu de diftance de Goflar dans le Hartz en Allemagne.
l e Rammelsberg commence au fud de la ville
de Goflar, 8c s’étend entre l'Ocker & la petite
rivière de Gofe. Cette montagne jouit en Allemagne
d’ une fi grande réputation fous le rapport
de fa richeffe minérale, que nous croyons devoir
en donner une defeription détaillée. Elle s’élève
rapidement fous un angle de 14 à 15 degrés jufqu’ à
la hauteur perpendiculaire de 25 mètres, & fur
une longueur horizontale de 9 ƒ mètres 5 fa penre
continue enfuite graduellement fur une longueur
de 960 mètres, en n’ augmentant de hauteur que de
6 j mètres. La pente que nous venons de décrire,
n’eft en quelque forte que la bafe fur laquelle la
montagne s’élève à une hauteur perpendiculaire
de 275 mètres fur une longueur de 850 : ainfi
la hauteur totale du Rammelsberg eft de 365
mètres.
La montagne eft entièrement coupée par des
filons métalliques ; ces filons font généralement
inclinés vers le fud , 8c leur dire dion principale
; eft celle de l ’eft à l’ oueft. Les roches du Rammelsberg
appartiennent toutes" à la formation intermédiaire
& à la formation lecondaire. Les métaux
qu’ elle renferme font : le plomb , le cuivre,
le zin c , l’argent & For} leur gangue eft tantôt
un calcaire blanc, tantôt du quartz ou de la
chaux fulfatée j on y trouve aufii du fouffe 8c de
l’arfenic : on y recueille encore du fer fulfaté 8c
du cuivre également fulfaté. Pour arriver à l’exploitation
des filons, on traverfe des roches fehif-
teufes d’ une grande dureté , ainfi que des lits de
quartz pafiant au jafpe. Suivant les mineurs allemands,
il exifte dans le Rammelsberg une efpèce
de fehifte imprégné de fer fulfuré qui a la
propriété de s’ enflammer facilement, ce qui exige
de grandes précautions quand on exploite le minerai
par le calcinage.
Outre les roches que nous venons de défigner,
le fehifte argileux & le grès abondent dans le
Rammelsberg. (J . H .)
R AN C 1É (montagne de). Nous n’avons point
parlé de cette montagne dans l’article Pyrénées ,
parce que nous n'avons point voulu entrer dans
des détails de localités qui nous auroieot entraînés
trop loin : fous le rapport de fa conftitution géologique
8c minéralogique, elle eft d’ailleurs digne
d’ un article fpécial.
Cette montagne eft fituée entre le mont Unarde
& le pic d’Endvon, - près de Vicdeffos 8c des
fources de l ’Arriége} elle eft intérefîàine par la