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partie inférieure de ces dépôts que fe trouvent
les bancs charbonneux j iis contiennent des unios
& d'autres coquilles d’eau douce. Dans le voifï-
nage du lignite, le calcaire eft noir; en s'en éloignant
3 il devient de plus en plus gris-cendré , &
alterne régulièrement avec la marne fchilleufe ;
vers le haut, il contient des bancs d’un grès
quartzeux dont on fait des pierres à aiguiler. Ce
terrain ne paroît être recouvert que par quelques
activions. On y remarque des filons de fer fulfuré
& des coquilles qui paroi fient être changées en
métal appartenant à la même variété. M. Rofet
n’ a aperçu dans ces lignite s aucune empreinte
de feuilles ni aucun échantillon qui préfentât des
traces de i’ organifation végétale.
Toute la riïalîe de ce terrain à lignites préfente
de petits monticules efcârpés ati fud & en pente
douce au m rd. Les ftrates n’y iont inclinées que
de 5 à io degrés; mais les environs de Gardanne
préfentent des bouleverfemens tels, que plufieurs
ftrates y font toi. t-à-fait verticales.
Soit que le fol du terrain à lignites Toit favorable
à la végétation, la vallée de Gardanne eft
peut-être la plus fertile de toutes celles des environs
d’Aix; on y trouve en abondance la plupart
des productions de la contrée. Les eaux y
iont très-communes, & quelquefois même elles
obligent les ouvriers occupés de l’exploitation
du lignite, à abandonner leurs travaux.
De l’ énumération des terrains que nous venons
de parcourir, le géologue doit tirer des
conféquences importantes pour la fcience; nous
laiderons M. Rofet s’acquitter de ce foin, en citant
textuellement les conduirons de fou Mémoire.
« Le calcaire magnéfien du premier dépôt,
» par fa compofition chimique & minéralogique,
»* refitmble beaucoup, dit-il, aux partit-s fupé-
« rieures de la formation à laquelle les Anglais
» ont donné le nom de magnefian timafione, &
»» que M. de Humboldt regarde comme iden-
» tique avec fon calcaire alpin ; de plus, les for-
« mations fupérieures montrent que la pofition
» géognofiique de notre groupe eft abfolunent
v la même que celle du calcaire alpin ; nous
» fommes donc autorifés à les rapporter à cette
» formation.
- » Le groupe n°. i eft prefqu’ identique avec le
» redmarle des Anglais; il eft vrai que je n’y ai
» rencontré aucune trace de fel gemme, ni-trop
>» d’amigdaloïdes, mais aufii je n’ai pas eu le
>» temps de l'étudier avec un certain foin Ces
» fubltances ne font qu’accidentelles dans cette
» formation. Pour tout le relie, la nôtre ref-
»» fera b! e beaucoup au redmarle (grès bigarré
y» des Français, grès de Ntbra de M. de Hum-
» boldt). Commet ni, elle repofe immédiatement
» furie calcaire alpin, avec lequel elle fe lie par
» les brèches inférieures; ainfi je regarde le
» groupe n°. î comme identique avec le redmarle.
R II O
» Je rapporte au mufchelka/k des Allemands *
« le calcaire n” . 3 ; il eftprefque dépourvu de co-
=3 quilles, mais, comme cette roche, il eft com-
m pofé de ftrates minces , parfaitement réglées &
» ne contenant point de marnes entr’elles. Sa
» puifiance ne dëpafiè pas trente mètres ; il re-
3» pofe fur le'grès bigarré; il eft immédiatement
>3 recouvert par le lias, comme nous allons le.
os prouver. Ainfi, le quaderfandfiein manquant, fi
33 le calcaire n°. 3 n’ eft pas parfaitement identique
»3 avec le mafchetkalk , il en occupé du moins la
33' poli tri on géognoftiqüe.
» La formation décrite n°. 4 eft tou t-à-fait
»3 identique avec le lias des Anglais; comme ce
»3 dernier, elle eft divifée en deux parties, l’une
33 fupérieure marnéufe, & l’autre inférieure cal-
»3 caire. Dans les marnes,.je n’ai pas trouvé de
-33 fofliles, mais ceux du calcaire font très- carac-
33 tériftiques & les mêmes que ceux d’ Angleterre
33 &r que ceux que l’on a trouvés fur plufîëurs
33 points delà France dans le calcaire à gryphites ,
33 qui eft bien reconnu pour être identique avec
33 le lias.
33 Le calcaire, marneux, dont les premières
33 ftrates alternent avec les marnes du lias, ref-
»3 femble beaucoup à la partie inférieure de la
33 grande ooîithe. Ces fofliles, tels que les b é -
>3 lemnites ,Jes ammonites, les terébratules & les
J3 peignes, font les mêmes. ”
Afin de compléter ce que nous avons dit fur
les terrains que traverfent le Rhône ,nmis devons
configner une observation afTez curieufe qui a
été faite en 1826, par M. Toulouzan, à Mar-
fe-ille. Il parort que lorfque l’on creufe des puits
dans cette ville ou dans les environs , on traverfe,
une roche de poudingue, au-defleus de laquelle
on trouve un banc d’argile plus ou moins épais ,
& dans ce banc des troncs d ’arbres charbonneux,
qui tiennent encore par leurs racines à un fol
ferme & terreux placé au-deflbus du banc d ’argile.
Sur ce fol on remarque des fragmens de poterie
, des morceaux de fer & de verre , des
refies de vieille bâtifie, des-rentiers faits avec du
plâtre & des morceaux de brique fortement ta fie s
& battus enfemble, des refies de haies & de.
broufiâilles réduits en charbons le long de ces rentiers,
& enfin , ce qui eft plus furprenant encore »
des médailles, &c- « Depuis plus de cinq ans,
»» dit M. Toulouzan, je fuis les travaux des puits
33 dans les nouvelles conftru&ions; partout j’ ai,
33 retrouvé les mêmes circonftances; les ouvriers
33 viennent m’avertir lorfqu ils trouvent quel-
»3 ques-uns de ces objets, & j’en ai amafie un
>3 allez grand nombre. M. Penchaud, architecte
»» de la ville & du département, a fait les mêmes
»3 obfervations & m’a confié fix médailles trouas
vées avec les, mêmes circonftances dans un
»3 puits fitué à la nouvelle rue percée du boule-.
« vart d’Enghien au Chapitre. Je les ai portées
» à Paris avec d’autres que j’avois recueillies mot-
Il H O R II O
» même 3 elles ont été reconnues, comme je
*> Pavois jug é , pour être marfeillaifes. »3
Ces faits Iont extraordinairement importans &
çonduifent à des réfultats qui fembleroient de
nature à faire apercevoir des rapports tout nouveaux
entre la geognolie & .l’hiitoire. ;
Les obfervations de M. Toulouzan ont été renouvelées
fur un grand nombre de,points ; paitout
il a reconnu la même difpofition : il en conclut
qu’on peut en tirer des conféquences d’une haute
importance pour la géologie, qu on fait peut-être
trop ancienne ,. & pour l.'hifioire , qu’on fait peut-être
trop nouvelle.
Quant à nous, en admettant même que Les
faits rapportés ci-defiiis Iont de la plus grande
exaélitude, nous ne penfons pas qu il foitimpof-
fible de les expliquer d’ une manière naturelle;
nous avons fur ce fujet publié nos réflexions dans
le m ie tin univerfd des Jciences & de l'induftne
(novembre 1826, feêtion des fciences naturelles,
page 267). - , \ ' 1 , u
. Nous avons dit dans cet ouvrage que les obfervations
de M. Toulouzan prouvent feulement
que, dans quelques circonftances favorables , la 1
formation de certaines roches & celle de depots
argileux n’exigent pas un laps de temps rres-cpn-
lidérable 5 en effet fi > comme l’ infpethon des
médailles trouvées au-deflous de 1 argile Ôc du
poudingue le prouve , les objets d antiquité avec
lelquels ou les a trouvées, remontent a une
époque voifine de la fondation de Mar(tdie , les
deux dépôts fer oient formés depuis vingt-quatre
fiècles au plus, ~ . a .
On n’ a point examiné de quelle nature eit Je
ciment qui réunit les cailloux du poudingue ;
nous penfons qu’ il eft calcaire, & nous affirmions
cette roche à celle que M. C. Prévoft a obfeivée
fur les bords de la rivière de Caen , roche qui
eft d’une, formation tellement récente , que les
coquilles que l’on y remarque n’ont aucun des
caractères-des fofihes. Un fait d ailleurs qui con-
firmeroit l’ analogie que nous trouvons entre ces
deux roches , c’eft la découverte qu a faite
M. Toulouzan des traces de l’ancien lac qui a
dû occuper '.’emplacement du port aêtuel de Mar-
feille, & recevoir l’Huveaune & le Jarret, cours
d'eau qui fe jettent -aujourd'hui dans la mer.
N ’eft-il pas poflibie que les changemens qu’a du
éprouver la ville de Marfeiïle à certaines époques
plus ou moins reculées , aient rendu néceflâire de
diriger les eaux,, du lac fur remplacement d un
ancien quartier abandonné, & iur lequel on aura
bâti une partie de la nouvelle Marfeiïle? N’eft-il
pas poflibie encore que des inondations-produites
par les eaux des deux petites rivières que nous
venons de nommer , aient peut-etre aufti , par la
coopération de la Méditerranée, forme fur un
ancien fol de la ville, le dépôt vafeux , puis celui
de cailloux roulés, oblervé depuis peu dans plu*
fic-urs quartiers de Marfeiïle ?
Végétation des terrains compris entre la Mediterranée
, le cours de la Durance & celui du R one. —
Les végétaux des environs de Marfeiïle 11e font
point fans intérêt, quoiqu’ ils ne paroifient pas
très-variés au premier abord. Ils fe compofent
principalement de tous ceux qui croiflent dans les
contrées méridionales de la France. Ainfi, comme
Font fait obfcrver les auteurs de la partie botanique
de la Siatifiique des Bouches-du-Rhone, 1 oli-
vier, le figuier , le pi fi a chier & le câprier , importés
par les Phocéens, quelques groupes de pin , te[s
qu,e celui d’Alep. (pinus Atcpenfis) , ite \e pin pi-
nier (pinus pin eu) , conftituent principalement les
reftes des forêts qui couvroient les environs de
Marfeiïle du temps de Jules-Céfar.
Les plantes exotiques naturalifées fur le fol du
baflin de cette ville font très-nombreufes; quelques
arbres étrangers ont même prelque complètement
remplacé l’ orme, le tilleul & quelques
autres arbres indigènes • tels font 1 e catalpa 3 le
platane, le robinier faux-acacia , Y érable & le ma- ^
ronn’ur d’ Inde.
On pourroit, ainfi qu’on l’a fait remarquer,
utiüfer quelques végétaux qui croiflent abondamment
fur le fol des environs de Marfeiïle ; les
deux efpèces de graminées du genre Calama-
groflris, telles que l’ arundinacea & Y annan a, pouv-
roient, par exemple, être employées avec fuccès
pour fixer & fertilifer les fables mouvans , comme
on l’a fait en Belgique , & comme Borÿ de Saint-
Vincent & Bremontier l’ ont confeil'.é à l’égard
des dunes aquitaniques , il y a plus de vingt- cinq
ans. Le croton tinciorium , dont Necker a fait un
genre fous le nom de cro\ophora , plante qui poi-
fède un principe colorant d’un rouge fonce, répandu
fous le nom de teinture de tourne fol dans ie
commerce, & employé dans un grand nombre
d’ expériences chimiques, eft fort commun dans
toute la Provence, & cependant on n’en tire aucun
parti.
Toutefois, nous devons dire qu un grand
nombre de végétaux font cultivés avec afiez de
foin dans le département des Bouches-du-Rhone,
pour y être devenus une branche d induftrie qui
contribue à augmenter la richtfle nationale. On
en pourra, juger par. le produit annuel de quelques
uns de ceux qui font le plus employés.
Champignons i ils produifent en-
viron............... ............................................ iS .c c o f .
- Plantes medicinale*............................. 10,000
Huiles ejjentielles................................. IO,cco
Canne-rofeau ( àrundo dor.ax)............ 1 J,000
Ro féaux des marais, employés comme
engrais.................................................... l c °>COD
Verses d*olier...................................... - 16,000
Butais de bruyère................................... 50,000
P r ê l e . . . . . ......................... ‘ 0,000
Enfin , il feroit trop long de détailler tontes les