
lui^ donnent un reflet particulier, furtout lorsqu'elle
eft polie : on en trouve én France, en Ef-
pagne, jrri Tranfylvanie.
Quareç agathe. C e quartz comprend : les aga-
thes rubanées, les agathes onix ou à bandes circulaires
ou parallèles, & enfin les agathes herborifées.
On pourroit auflî donner le nom d'agathe
xiloïdt’ a quelques bois agathifés, '& principalement
à ceux qui paroiffent avoir appartenu au palmier.
Ces differen tes agathes font employées plus
ou moins fréquemment en bijouterie.
L agathe rubanée & l ’onix fe trouvent dans
différentes contrées \ l’Ecoffe, l'Allemagne , la
Sicile &■ quelques autres pays en fournifient
abondamment ; elles appartiennent à diverfes espèces
de terrains : on en trouve quelquefois d’af-
fez belles dans lès formations tertiaires, & l’on
pourroit citer comme exemple la localité de
Champigny dans les environs de Paris.
Les agathes herborifées doivent leur nom aux
petite rameaux qu'elles renferment, & qui font
dus à des infiltrations criftallifées de fer ou de
manganèfe. Les plus belles agathes herborifées
nous viennent de l'Arabie & de plufieurs contrées
dé la Sicile & de l’Italie.
Les agathes xiioïdes qui font dues à la pétrification
d'arbres voifins dés palmiers, font les
plus recherchées par l’ afpeét que leur donnent les
fibres ligneufes dont elles confervent l’apparence,
& qui forment autant de petits points à leur fur-
face , lorfqu'elles font taillées tranfverfalement I
aux fibres. La France & la Hongrie, c’ eff-à-dire |
les montagnes du F)auphiné & les contreforts de j
la chaîne de Crapaks , font les localités qui four- J
niffent les plus beaux bois agathifés.
Nous aurions pu comprendre dans les agathes,
la calcédoine, la fardoine-, la cornaline &' la
prafe, connue auffi fous le nom de chryfoprafe,
le cackolong, Vhydrophane3 qui ne font que des variétés
d’agathe j mais comme elles font plus connues
par les furnoms que nous venons de citer,
nous en parlerons ici féparément.
Calcédoine. Cette pierre varie du blanc-laiteux
aux blancs rofatre & bleuâtre} elle eft plutôt
employée lorfquelle eft \ taillée en camée que
lorfqu’elle eft unie ; elle fe trouve à Féroé &
enlflande , à Oberftein & dans plufieurs parties
de l'Allemagne, enfin en Hongrie & en Tranfylvanie.
Sardoine. Cette pierre eft quelquefois d'une
teinte rougeâtre, mais plus fouvent orangée j
comme la précédente, elle eft rarement employée
unie : les plus belles fe trouvent, dit-on, enPerfe
& dans les contrées voifines du Caucafe.
Cornaline. Sa couleur eft rouge} elle eû fou-
vent employée dans la bijouterie én plaques unies.
On croit qu'elle vient généralement du Japon.
Prafe. Cette agathe eft d’un vert-pomme plus ou
moins foncé } elle prend un beau p oli} elle doit
fa couleur à l'oxide de nickel: c’eft principalement
en Allemagne, & furtout aux environs de
Breflaû en Siléfie, qu’on trouve les plus belles
Praf e s» ainfi que les appellent les Allemands.
*Leur giffement eft ordinairement un calcaire ma-
gnéfien.
Cackolong; Cette agathe, qui a la fingtilière
propriété de happer à la langue, eft d’ un blanc-
mat 8c d’un afpeét gras & luifant. Les lapidaires
la taillent en cabochon. Plufieurs contrées en
fournifient abondamment} telles font la Bo„ucha-
r ie , la Siléfie , les environs de Turin & la localité
de Champigny près Paris.
Hydràphane. Cette pierre reffemble à la précédente,
mais fa nuance paflfe au blanc-fâje-jaunâ-
tre & quelquefois rougeâtre ; elle ne happe point
à la langue, comme le oacholong'; mais fa tranf-
lucidité naturelle acquiert un certain degré de
j tranfparence, lorfqu’on la plonge dans l’eau. Elle
J y devient même quelquefois irifée ; mais elle perd
j cette fingulière propriété en féchant. C ’eft errlf-
lande, en Hongrie & dans les environs de T u rin
qu’on trouve les plus belles hydrophanes.
(J . H .)
PIETRA MALA. Cette montagne qui dépend
de la chaîne des Apennins, a long-temps excité
l’attention des phyficiens du fiècle dernier , par
le phénomène qu’elle offre d’un grand nombre de
flammes légères qui s'élèvent de fa furface & qui
font dues aux exhalaifons du gaz hydrogène.
Le célébré Volta eft le premier qui ait annoncé
que le gaz qui s’échappoit de Pietra Mala, &rqui
brûloit d’uneflamme bleuâtre, étoic analogue à, celui
qui s’exhale des eaux ftagnantes. Jufque-là les
observateurs -qui l’avoient précédé, avoient attribué
ce phénomène à d’autres exhalaifons qu’on
croyoit produites par le foufre ou le bitume renfermé
dans les flancs de la montagne.
Spallanzani, dans fon ouvrage intitulé Voyage
dans les Deux-Siciles, examine l’ affertion du comte
Rafoumovrsky, connu par plufieurs dilfertations
favantes, & qui, après avoir examiné, en 1786,
les feux de Pietra Mala, publia un Mémoire dans
le Journal de Phyjique de la même année, dans lequel
il allure avoir remarqué autour des fiffiires
d’où fortent les flammes, & en général fur toute
la furface de leur fo y e r , des débris de roches calcaires
ou marneufes, remplies de parties vitrifiées,
de bourfouflures & de porofités , qui femblent
être produites par l’aélion de ces flammes, phénomène
d’autant plus fingulier que, fuivant le calcul
même du favant obfervateur rùflfe, les flammes
de Pietra Mala ne tranfmettent aux corps
quun degré de chaleur de moitié moindre que celle
communiquée par un des plus foibles de nos feux artificiels
, tels quun feu de cheminée ordinaire.
Spallanzani explique l'a&ion des flammes de
Pietra Mala, en difant qu’ un calorique tempéré
peut produire à la longue tous les effets de la
iufion & de la vitrification. « Les preuves de ce
» fait, dit-il, que nous donne ici la nature, je
» les ai retrouvées dans mes propres expériences,
» qui montrent qu’un feu de fourneau maintenu
» dans un dègré^d’intenfité toujours confiante ,
» toujours égale., mais trop foible pour fondre
» en peu de jours les fubftances pierreufes exposa
fées à Ton aéïion, réulfit cependant à en opérer
» la fufion au bout d’un plus long temps, lans
*» qu’il foit nëceffaire d’augmenter Ion aébvite. w
Suivant Bianchini, Scipion Maffei, Dietrich,
Ferberg, Vol ta & Rafoumowsky, les flammes qui
s'échappent de Pietra Mala font fi légères & fi
déliées , qu’elles font à peine vifibles pendant la
.clarté du jo u r } elles ont moins d’ intenlité que les
flammes ordinaires, & cependant brûlent toutes
les matières,inflammables} elles réduifent en pou
dre les pierres calcaires , calcinent les pierres ar-
gileufes Scnoirciffent les autres pierres. A l’époque
où Bianchini les obferva, en î y o f , ces flammes
difperféès çà & là en vingt endroits différens, oc-
cupoient un efpace d’envirom cent trente pieds
carrés.
On a fait mille conje&ures pour expliquer la
caufe de la formation du gaz hydrogène qui s 'échappe
de Pietra-Mala. Les uns ont voulu qu’ il
fut caufé par les exhalaifons méphitiques dues à la'
décompoiition, de matières animales ou végétales
dépofées au fond des eaux d’ un marais qui^ par
quelque révolution auroit été englouti, dans l’emplacement
même qu’occupe Pietra Mala. D autres
l ’ont attribué à la feule décompoiition d’ un amas
confidérable d’arbres & de divers végétaux en-
feyelis à la même p la ce , par les éboulemens de 1
quelques terrains plus élevés. Nous ne nous arrêterons
point , comme Spallanzani, a examiner ces
différentes hypothèfes, qui n’ ont pas même le mérité
d être ingénieufes} mais en attendant que la
caufe des phénomènes femblables à ceux que nous
montre Pietra Mala foit bien connue, nous croyons
raifonnable d’admettre l’explication qu’en donne
le naturalifte italien. Selon lu i, la préfence d’un
grand nombre de pyrites dans la montagne de Ba-
rigazzo, qui brûle comme la montagne de Pietra
Mala, femble annoncer que leur décompoiition eft
l ’unique caufe de ce qui fe palfe à la furface des
deux montagnes.
11 eft difficile d’àlfigner l’époque à laquelle fe
manifeiftèrent les feux de Pietra Mala } on fait
qu’ils étoient déjà confidérables vers l’ an iy jo .
Vers cette époque, Cardan en donna la defcrip-
tion. Lorfque Targioni en parla, on y comp-
toit quatre feux principaux auxquels on donnoit
les noms del Legno , del Peglio , del Aquà Buja &
di Canida ; mais déjà ce dernier venoit de s’ éteindre
à cette époque} il avoit été étouffé par un
ëboulement de terrain. Au furplus, ainfi que le
rapporte Spallanzani, les Anciens même ont
connu les flammes de Pietra Mala. Dès la plus
haute antiquité, cette montagne paffoit pour une
des bouches de l ’enfer > on y a trouvé des médailles
à l'effigie'des premiers empereurs romains.
Le peuple, à cette ép oque, y jetoit ces pièces
de monnoie, pour affilier les mânes de leurs
parens ou de leur ain.s, afin qu'ils payaffent dans
l'autre monde le paflage du Styx au nautonnier
Carop. (J . H .)
P ILAT. Cette montagne, ainfi appelée du mot
latin pileatus (c o iffé ) , parce que les nuages qui
s’ amonçèlént fur fa cime y forment une efpèce
de chapeau, eft la plus haute du département de
la Haute-Loire. Elle s’élève à environ lix cents
mètres au-defiTus du niveau du Rhône} elle nè
forme point un pie ifolé } elle e f t , au contraire ,
compofée de plufieurs fommets féparés par des
vallons. Son enfemble forme une étendue de fix
lieues du nord au fud } fa baie en a quatre de 1 eft
à Fou eft} les flancs font couverts depuis le haut
jufqu’au bas-d'arbres de différentes efpèces , &
principalement de lapins. A fon fommet s étend
une plaine couverte de prairies arrofées par divers
filets d’ea u } cette plaine eft dominée par trois
pointes prefqu’entièrement nues & arides} la roche
dominante dont elles font formées, eft une
efpèce de fchifte micacé gris } on y remarque auffi
des roches quartzeufes, & dans les parties inférieures
tout paroît être granitique. On y a vainement
cherché des roches calcaires} c’eft fur fa
bafe que repofe la formation de grès rouge & de
houille fi puiffante à Saint-Etienne. On y retrouve
les dépôts ferrugineux qui appartiennent à
cette formation : auffi les fources ferrugineufes y
font-elles fréquentes. C ’eft fur les trois pointes
arides dont nous venons de parler, que fe réunif-
fent les nuages, qui vont enfuite fe réfoudre en
pluie dans les environs de Lyon & dans les plaines
du Dauphiné. Les fources qui arrofent la
plaine que l’on remarque au haut du mont’ Pilât,
forment au bas de la montagne plufieurs rivières, -
telles que le Fernay, le G ie r , le Darlay, le Faraud
I & le ruiffeau du Janou.
Nous avons dit que le Pilât eft couvertdeforêts:
fur les points les plus élevés & les plus fecs , on
remarque des fapins, dès chênes, des fycomores,
des hêtres, des tilleuls, enfin le charme, le châtaignier,
le merifier & l’alifier} dans les lieux bas
& humides, les principaux arbres font : le frêne,
le peuplier * l’aune, le faule & le bouleau.
(J. H .)
PISCADORES ( î l e s ) . Ces île s , nommées
Pong-hu ou Pou-hou par les Chinois , forment un
petit archipel fitué dans le canal de Formofe, par
24 degrés de latitude feptentrionale & 117 de
longitude orientale du méridien de Paris. Sans
végétaux, arides 8c nues, elles ne font en quelque
forte qu’ un amas de rochers & de fables.
Cependant elles offrent à l'abri de la plupart des
vents , un port affez commode, dont le fond