
Leur pofitioti fin longitude eft par 147 degrés
fuivant les Hollandais, & par 148 degrés & demi
félon les Anglais.
Du refle ces îles font baffes, .& quelques parties
même en font fubtnergées. Toutes font formées de
roches volcaniquesî toutes font couvertes d’arbres
, parmi lefquels on diflingue le cocotier. Les
•navigateurs n'y ont aperçu aucun port., aucune
baie où les v ai (Féaux puffent trouver un abri. Sur
les rochers qui les bordent, on trouva des avi-
cules ou huîtres perlières qui renfermaient des
perles.
Les habicaris de cet archipel font, fuivant Beh-
rens , d’une caille plus élevée xjue ceux de l’île i
Pâques; leurs cheveux , d’ un noir tn.nt fur ,-I.e
roux , font liffes & longs; ils fe tatouent; leur
phyfionomie, dit-il, porte le caractère de la fé rocité.
Ils font armés de lances de dix-huit a vinÇ*
pieds de longueur. Naturellement placés pour être
navigateurs, ils confira lient avec art des eau .ts
& d’autres embaications pourvues de voiles ik de
cordages.
Cette defeription s’ accorde encore avec celle
que Cook fait des habita ns des PaJijfer.
<J, H )
PÉROU. PpyfTf A njdes.
PERSIQUE (G o lfe ) . C e golfe, <jui peut être
eonfidéré comme une Méditerranée, s’étend-du
fud-oueft au nord-eft fur une longueur d’environ
deux cent vingt lieues ; fa plus grande largeur eft
de, foixante, fa plus petite de trente à quarante.
Ses eaux communiquent avec la mer d’Oman ou ïe
golfe d’ Arabie par le détroit d’Ormuz, formé au
fud par le cap Mofcandon, &: au nord par la côte de
Mogoftap. Lorfqu’ on a traverfé ce détroit pour
entrer dans le golfe Perlîque, on pafiè devant
Pile deKifchna, longue d’environ trente lieues &
large de fix , éloignée de douze lieues dù cap
jyiofcandon & de cinq de la côte de Perfe. Plu-
fieursautres îles s’élèvent çà & là. Les plus importantes
font celles de B harain , de May & de
Karak.
Le T ig r e , groftï par les eaux de l’Euphrate, eft
le principal fleuve qui fe jette dans le golfe Per-
fique. Les fables du défert, que tiaverfent ces
deux grands cours d’ eau , font entraînés par eux
& menacent de le combler un jour. Les attérif-
femêns confidérables qu’ ils forment ont déjà fait
de tels progrès depuis le fiée le d’Alexandre , que
l’on ne conduiroit plus maintenant une barquë
près de l’antique emplacement de Suze , où
Néarque guida la flotte du conquérant macédonien.
La rivière fur laquelle étoit bâtie cette ancienne
ville n’eft plus maintenant qu’ un foible
ruifleau. Au confluent du Kopratis le fleuve avoir
jadis quatre ftades de largeur; elle eft à peine de
dix toile« aujourd’hui. Enfin, fuivant les anciens
géographes, le Tigre & l’Euphrate etoient deux
fleuves féparés ; maintenant ils confondent leurs
eaux à plus de trente lieues du golfe. Ajoutons
encore q u e , fuivant M. Ohier de Grand-Pré
( voye^ (on Abrégé élémentaire de géographie phy-
' fique 3 tom .I I ), le banc deBâharain, augmenté
chaque jour par le travail des madrépores & des
différons zoophytes qui y fixent leur demeure ,
occupe déjà la moitié du golfe , & menace de
; rapprocher 8c de réunir les côtes de l’ Arabie 8c
; de la Perfe.
Nature des terrains qui environnent le golfe Per-
fique. — Depuis le cap Mofcàndon jtifqu’aux montagnes
qui bordent la rive gauc he du T ig re , lé fol
n’ eft prefqu entièrement formé que d’ un dépôt
de fable falifère mêlé de coquilles, qui repofe fur
des lits de gvpfe & d’argile. Les parties qui* ne
font point couvertes par le l dépôts làblonneuX
font généralement calcaires. Sur la côte orientale
du golfe , on retrouve encore les mêmes formations.
Les montagnes qui forment l’une des
branches méridionales du mont Taurus & du Cau-
cafe , & qui viennent fe terminer au.-défias
des embouchures des différentes rivières qui fe
jettent dans le golfe, au-deffus 8c au-défions
de la haie daa Congôun, font formées de calcaire
Ôc de gypfe , & compofées, fuivant M. Fra-
f e r , de couches irrégulières. Les maffes de gyple
y font fouvent accompagnées de fe l, d it - il, Ôc
lès fources Calées y abondent , ainfi que des lacs
falifères. On en remarque deux fort confidérables
aux environs de Chiras. Sur le verfant
oriental de la plus orientale des deux branches
que nous venons d indiquer, c ’eft-à-dire, dans
iïMireétion du mont Elbotüs, depuis Chiraz juf-
qu’ à Ifpahan, étendue qui comprend plus de cent
lieues, le terrain eft élevé & calcaire. Cependant,
entre ces deux villes , on trouve du fchiûe argileux
& des poudingues à ciment calcaire, :qui
réunit des galets de quartz , de grunftein Ôc de
roche calcaire. Ces poudingues alternent avec
ces grès fins. Suivant quelques voyageurs, le
mont Elbours eft volcanique. Enfin , en remontant
la branche* du Caucafe, on remarque, depuis
Ifpahan jufqu’à Téhéran , le fehifte argileux , qui
dans ces contrées, comme fur les autres points
du Globe, repofe fur le granité ; & en effet, après
a/oir paffé Ifpahan, les cimes les plus élevées
(ont toutes granitiques. (J. H.)
PETCHORA. Fleuve d’Europe, fur les limites
de l’ Afie, dont la fonree eit dans l’Oural & l’embouchure
dans la mer Glaciale. Son cours eft
d’ environ deux cents lieues, entre 69 & 74
deg. de la divilion centigrade. Ses fources foui
peu élevées au-deffus du niveau de la mer, en
forte que les eaux coulent léntement dans un lit
finueux, à travers des forêts 8c des marais. Comme
ces contrées ne font prefque point habitées, &
même peu fréquentées par les pécheurs*" & les
| chafleurs, les grandes efpèces de phoques qui
fréquentent
fréquentent les côtes de la met Glaciale > n ont
pas encore abandonné les deux embouchures du
Petchora, S£ paroiffent même fe plaire dans le
delta formé par ces deux embouchures.
Le badin du Petchora eft allez large, 8c par
Conféquent il reçoit un affez grand nombre d'af-
fiuens, dont tes plus confidérables font VOutcha
8c VElma. dont les fources font auflî dans l'Oural.
(F .)
PÉTRIFICATIONS. Comme lacaufe de cette
converfton apparente d'un corps organifé en fubl*
tance pierreüfe eft la fubftitution lente, paifïble Si
régulière d'une terre à la place des molécules de
ce corps, on devroit s'attendre à trouver des pétrifications
dans tous les lieux qui contiennent
des débris organiques & des eaux chargées de
quelque terre en diffolution. Cependant on n a
point trouvé de pétrifications calcaires, mais feulement
des incruitations dans les roches de cette
nature, de il paroît confiant que la filice eft le
féül agent de la pétrification-. Ainfi , les lieux
propres à la formation des lilex , des agates, des
cornalines, & c . , font ordinairement ceux où
l'on rencontre auflt des débris de végétaux pétrifiés,
Les foifrles de cette nature appartiennent
aux terrains de troifième formation, 8ç même aux
modifications les plus récemes de la furface de
la terre. Il y en a donc fur prefque toute la terre
habitable ; mais l’imagination des obfervateurs en
a beaucoup exagéré le nombre &t l'importance.
C'elt ainfi que Bouguer a cru à l'exiltence de
troncs d'arbres énormes entièrement pétrifiés,
fur les bords du Bogota. Les Arabes d'Afrique
croient fermement quTl exifte à quelque difiance
de Tunis une. ville ruinée, où des pins, des
hommes Se des chevaux ont lubi une pétrification
complète. - '
Les deçompofitioDS & infiltrations, dontl’eftet
eft depétrifier un corps organifé, font d'une lenteur
extrême. Le .peu de faits connus julqu'à prefent
ne fufht point pour luivre les progrès de cette
formation depuis un temps conhu. Dans taris
même, près de l'ancien r'ont-aux-Çhoux , on a
remarque que le quartz hyalin rapide les voûtes
de quelques fouterrains, où ies eaux chargées de
■ filice n'ont pas eu le temps de commencer des
pétrifications. (F . )
PEUPLES. — Leurs moeurs, leurs ufages, con-
fidérés dans leurs rapports avec les mjiuences phy-
jiques du climat ii du^vANous ne nous propofons
point dans cet article d'examiner la queitron des
diverfes origines des peuples, 8t de leur diftinction
en plufieurs races ou efpeces. C e fera
l'objet qu'on fe pvopolera dans, l'article Races
d'hommes. Notre b u t , en parlant des differens
peuples, eft de rechercher quelle influence peuvent
avoir fur leurs moeurs, iur leurs habitudes,
fur leur conftitution phyfique, 8c fur les mala-
Géographie-E hyfiqut. Tome V .
dies auxquelles ils font expofés, l'a&ion de la
température, celle des eaux, celle des forêts,
celle des plateaux ou celle des vallées, celle des
vents, des, pluies 8c des divers phénomènes at-
mofphériques particuliers à certaines régions,
ou enfin celle de la nourriture propre à chaque
contrée.
Dans cette rapide énumération de faits, nous
palferons en revue tous les peuples de la terre ,
fuivant l'ordre ci-après des différentes parties du
Globe qu’on eft convenu d'appeler Europe , Afie ,
Afrique , Océanie 8t Amérique.
Les différentes divifions politiques ne devant
pas nous fervir de guides, nous partagerons,
autant qu’il nous fera poflible, chaque partie du
Monde en baflîns 8c plateaux , en verfans 8c en
vallées, en procédant du nord au fud.
Europe. — Norvégiens. Le verfant occidental
de la chaîne feandinave, qui s’étend depuis le f 8*.
degré de latitude jufqu’au 69e. , eft habité par des
peuples robuftes, groffiers 8c bons matelots.
L'àpreté de leur climat,leur voifinage de l'Océan,
ont contribué â les rendre vigoureux 8c navigateurs
i la (térîlité de leur contrée, à les rendre
guerriers plutôt que cultivateurs. C e font des
hordes de ces régions feptentrionales q u i, dans
le moyen, â g e , ont conquis l ’Angleterre 8c la
Normandie. Cependant ils paroiffent avoir de
l’aptitude pour les arts ; l’induftrie 8c l'agriculture.
Suédois. Les peuples du verfant oriental de
la chaîne feandinave diffèrent peu de leurs voi-
fins fous les rapports phyliques. Ils font grands,
bien faits & robuftes. On remarque en eux une
grande diverfité de caraétères. Les payfans & les
marchands font pefans, perfévérans 8c fans autre
ambition que celle de foutenir leur famille. Les
nobles 8c les bourgeois font délicats fur le point
d'honneur,' jaloux de. contribuer à la profpérité
de leur patrie , braves, polis, éclairés 8c hofpi-
taliers. Soit que leur contrée moins montu-.ufe
que la précédente, 8c, pntrecoupée par de nombreux
fleuves ou de grandes rivières, contribue
à y entretenir de fréquentes communications, foit
que le fol plus fertile les ait portés, depuis les
migrations du moyen âge , a cultiver 1 agriculture i
foit enfin qu.e certaines caufes extérieures aient
contribué à développer en eux ce degré de
raifon, de réflexion, de maturité, qui femble
faire'le fond de leur caractère; les Suédois onc
les premiers, parmi les peuples du Nord, montré
une, grande difpofition à acquérir les bienfaits des
lumières 8c de la civilifation. Ils ont embrafl'é avec
ardeur la réformation religieufe ; ils ont de bonne
heure joui des avantages d'un gouvernement libéral;
enfin, amis des arts 8c des fciences, ils
ont pris place parmi les peuples les plus éclairés
de l'Europe, 8c leurs Académies, fertiles en
grands hommes, tiennent un des premiers rangs
dans le monde favaiat. r