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productive n’y eft pas fort étendue, & prefque
tout ce qui n’eft pas cultivé fournit du bois ou
des pâturages. Les marais font très-rares fur la
rive gauche du fleuve t mais on en trouve encore
d'affez étendus dans le baffin de la Warta. On fait
que ce même baffin produit une très-grande quantité
de blé dont une partie efl exportée.
Population indigène. Jufqu’à préfent, les anciens
Germains & les Sarmates paroiflent avoir refpeété
leurs frontières, & ne s’être point confondus :
les Polonais different des Pruffiens non-feulement
par la langue, ,1a religion & quelques ufages ,
mais auffi par une phylionomie particulière. Mais
ces traits caradtériltiques s’effaceront de plus en
plus , & le temps où ils cefleront d’être vifibles
n’eft peut-être pas éloigné. L’adtion dè l’homme
fur la nature tend à répandre l’ uniformité fur tout ce
qui lui eft fournis; l ’aétion des hommes les uns fur
les autres n’exerce pas moins d’ influence fur les
divetfes races que les combinaifons politiques o,nt
réunies fous le même gouvernement. ( F. )
O ELAND. Cette île de la mer Baltique , fur
les côtes de Suède » d’environ 1.3 myriamètres de .
longueur, fur 9 de largeur, peu diftante de la
côte oppofée , avec laquelle on lui remarque plu-
fiéurs’ analogies, fit peut-être autrefois partie du
continent. Son fol eft moins uni qu’on ne le croi-
ro i t , d’après i’afoedl qu’ elle préfente lorfqu’-on la
voit à quelque diftance en mer : il eft aflez découpé
pour former des vallées agréables & bien
arrofées. La végétation y eft belles fjurtout celle
des graminées, en forte que l’ ile abonde en prairies
& en pâturages. Elle s’étend, principalement \
en latitude, entre 62°,40 & 63°,76 ( nouvelles
mefures). ( F . )
Suivant les obferv.ations du dodteur Forchham-
mer, natüralifte anglais, l’île d’Oeland eft com-
pofée de roches calcairrs, filiceufes & fchifteui'es.
Le calcaire appartient à la formation appelée intermédiaire
: il eft noirâtre & il renferme us grand
nombre de ces finguüers animaux de l’ancien
Monde auxquels on a donné le nom de Trïlobites;
il r'epofe en certains endroits fur un grès ferré &
compare', ou fur des fchiftes bitumineux féparés
par des lits de calcaire fétide1. (J. H.)
OESEL. Ile de la mer Baltique,- près du golfe
de Riga , entre 64°,22 & 6 y0, 14 de latitude
(nouvelles mefures). Elle'eft peu élevée, fertile
& aflez boifée. Ses roches font des grès, quelques
fragment de granités épars , quelques bancs de
calcaire marin & coquilüer. Le fol eft généralement
fificeux } mais l’argile & la chaux n’ÿ manquent
pas non plus. Les pâturages y font excellens , &
les moutons y réuffifl'ent très-bien. On y trouve
une race de ces animaux aflez, analogue à celle
qui fit long-temps la réputation des laines du Berry :
.elle eft de petite taille, fa toifon eft abondante &
fine, elle eft robyfte £* féconde 5 cependant elle
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paroît inférieure, quant aux produits, aux races
d’Éfpagne, d’Angleterre & de Saxe. Les pommiers
réuffiffent encore aflez bien dans cette île :
fes plantes, fes animaux & fes cultures ne la font
point diftinguer des côtes de la Livonie, dont elle
n’ èft féparée que par un canal étroit & peu profond.
La diminution du degré de falure des eaux
de la mer eft déjà remarquable autour de fes
côtes. ( F . )
(ÊTA. Montagne fituée à l ’extrémité fepten-
trionale de la Béotie en's’approchant du golfe de
Zeitoune (Maliaque ) , en face du cap Lithada
de.l’île de Négrepont (Éubée )^ fous le 20e. degré
30 min. de longitude, & par le 38e. degré 4 f
miri. de latitude. G ’eft fur cette montagne que la
mythologie place le théâtre de la mort & de l’a-
pothéofe d’Hercule. Gn peut confidérer ce contre
fort oriental du Pinde comme le terme de
cette grande chaîne, que Ptolémée, appelle l’arête
centrale de cette partie de là péninfule,
& qui partage la Grèce méridionale de la
même manière que l’Apennin coupe l’ Italie. Elle
forme du côté du feptentrion, dans une ligne
parallèle à celle des Othrys, la belle vallée
d’Hypate,. arrofée par les ondes limpides de la
Hellada ( Sperchius). Getre montagne , quoique
traverfée à différentes époques par des conqué-
rans avides, n’ a point cependant été fuffifamment
explorée fous le rapport de l’hiftoire -naturelle,
pour que nous puiffions donner des notions exa&es
Jur ce qu’elle offre d’ intéreflant pour cette fcience’>
mais en fuivant les renfeignemens quejnous trouvons
dans les auteurs connus , nous indiquerons
les principales productions que l’on remarque "depuis
fa bafe jufque dans fa région fupérieure.
Sa bafe , confédérée comme ifolée, pourroit of- -
rir une périphérie de huit à dix lieues; le fomm-t
qui fe defifne en forme de mamelon n’a point été
mefuré aflez exactement pour qu’on puifle indiquer
fav hauteur ; on peut cependant affirmer ,
par le peu de fejour que les neiges y font, qu’il
n’ excède pas huit cents toifes au-defîus du niveau
de la mer. Le mont Varditios ÇCallidrome) que
Tite-Live indique comme le point culminant de
cette partie de la chaîne du Pinde, & que plu-
fieurs voyageurs modernes ont regardé comme
entièrement ifolé de TG£ta, en eft au contraire
un fommet} ce qu’il eft facile de reconnoître par
les fépàrations aflez importantes qu’y forment des
vallées profondes. En voyant ce canton hériffé de
rochers & environné de pointes abruptes ptéfen-
tant de. toutes parts des efcarpemens, des précipices
& de nombreufes anfraCtuofités, il qft im-
poffible de ne pas croire à l’exiftence de quelque
grande cataftrophe qui a dû boulevèrfer ces contrées
& accumuler pour ainfî dire des fommets
fur d'autres fommets. |
La bafe de P (Eta eft couverte de nombreufes
forêts de lapins & de châtaigniers. Sa partie cul-
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tivée offre des terrains qui produîfent du blé &
des plantes potagères ; quelques villages places
çà & là forment une diveriïon agréable parmi ces
lieux agreftes & fauvâges. Le climat de cette région
eft doux & tempéré. La région fupérieure
couverte de hauts fapins, eft conftamment fou-
rnife à une température d’hiver. ^ Elle contient,
quatre villages que la fituation très-efcarpée-du
lieu défend contre les attaques des Turcs , qui
n’ ont encore pu en fubjuguer les habitans. Leur
taille élevée & bien prife , leur énergiquevivacfté,
qu’ils femblent tenir de la pureté de l’air qu’ils
refpirent, les diftinguent particulièrement. Imbus
dès l ’enfance de cette noble fier te qui caractérife
les peuples des montagnes , ils ont toujours re-
poufle le joug de leurs ennemis. .
Les roches qui conftituent l’OEta, appartiennent,
comme dans la plupart des montagnes de la Grèce,
aux fériés calcaire & granitique.- Elles paroiflent.
aüffi renfermer des roches volcaniques : ce Jdi
expliquerait la fable du bûcher d'Hercule. Le coté
oriental de leur b afe , qui fe termine au fameux
défilé; des Thermôpyles , offre plufieurs fources
d’eaux thermales d’où ce défilé rire fon nom.
Outre le Fidaris ( Evenus) , qui jaillit de leur bafe,
d ’autres grands courans d’eau déterminent deux
verfans principaux, dont l’un alimente les affluens
de la Hellada {Sperchius) , & l’autre ceux, de Sa -
lambria ( Penée ) , qui arrofe les plus beHes vallées
de la Grèce.
Plufieurs routes pratiquées du temps de l’empereur
Juftinien, traverfent cette montagne en
différens fens. Il en exifte .encore /deux aujourd’hui,
dont 1 une conduit du pont, de Sperchius- à
Saioiîe (Amphyjfa) , & l’autre dè îvlola à Livàdie.
Lorfque les Çaulois pénétrèrent, fous la conduite
de Brehntis, dans la Grèce & s’avancèrent
jufqu’ à Delphes, ils traverfèrent l'GEta, qu’ ils ne
purent franchir qu’ à la. faveur d’ un brouillard
qui déroba leur marche; tant il eft difficile de
paffer cette muraille impénétrable où le terrain
peut être diiputé à chaque pas., & qui, en s’ uni
(Tant avec les montagnes'de l’E tolie , forme une
barrière qui s’étend d’ une mer à l’autre.
; ( G. A. de M )
, OFANTO. Cette rivière qui coule dans le
royaume dé Naples, prend fa fourçe dans les
Apennins> fur leur verfant oriental, à quelques
lieues de Monte-Marano, c’eft-à-dire, au point
de rencontre où cette chaîne de montagnes fe
partageant ei) plufieurs branches, l’une va s’étendre
de l’oueft à l’eft-fud-eft, fur une ligne de cent
foixante-dix lieues le long des rivages de la mer
Adriatique, jufqu’à l’extrémité de la terre d ’O-
trante ; & l’autre, beaucoup moins importante,
va fe terminer dans la Pouille , à dix-huit lieues des
fources de l’Ofanto, en fe dirigeant de l’ oueft
vers le nord-eft, Ces deux branches forment donc
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pendant onze lieues un baffin au milieu duquel
cette rivière ferpente.
Six petites rivières, dont la plus importante a
à peine trois lieues de cours , aefcendent dans la
direction du fud-eft, des hauteurs de Saint-Ange,
Guardia, Baraccia , & des petits étangs de Fon-
tana-Fora, pour fervir d’affluens à l’Ofanto. Les
hauteurs de Pierno, de Venofa, de Genfano , de
Venza, de Spinazola , qui forment le côté oppofe
du baffin & qui appartiennent à la grande chaîne
qui termine les Apennins à la pointe d’Otrante,
fournifîenc à l’Ofanto une dizaine de petits affluens.
Cette rivière, dont le cours s’étend dans la d irection
de l’oueft au nord-eft fur une longueur de
vingt-quatre lieues , fe jette dans la mer près des
Câlines de la Trinité.
La nature du terrain occupé par les Apennins ,
a été décrite d’ une manière générale à l’article de
ces montagnes ; il ne nous refte plus qu’à faire
quelques obfervations relatives au baffin parcouru
par l’Ofanto. .
Le travertin, roche calcaire fi commune dans
cette chaîne de montagnes, & qui atteignant une
épaifleurconfidérabîe dans les environsdeTivoli, a
été reconnue pair MM. Omalius d’Halloy & Bron-
gniart, comme étant de formation d’eau douce,
commence à fe montrer au milieu de la vallée de •
l’Ofanto au Monte-Verde. Il s’y préfente en lits
minces & peu étendus , qui repofenf fur un fable
nliceux mêlé de pyroxènes au-deflus d’ un tuf.a
volcanique. Aux environs de l’embouchure de la
rivière, un terrain tertiaire, analogue par fa po-
fition à celui des. environs de Paris, fe retrouve
aux pieds de la formation primitive des hautes
montagnes des Apennins. Ainfi il occupe le fond
du baffin de l’Ofanto & les différens baffins qui
l’entourent, tels que celui du Voltorno, d e là
Salandrella & du Trionto. Voye^ ces mots.
(J . H .)
OGLIO. Cette rivière prend fa fource dans les
Alpes Grifonnes (vqyeç A lpes ) , au pied d’ une
branche qui la.fépare de celle de l’Adda. L’efpèce
de vallée dont les cours d’eau & quelques lacs
l’alimentent, a dans fa largeur moyénne environ
cinq lieues. Groffi par un grand nombre de petits
affluens, l’Oglio a déjà parcouru, du nord au fud,
treize lieues de terrain lorfqu’ il fe jette dans le
lac d’ i fe o , qui s'étend fur environ cinq lieues de
longueur & deux de largeur. En fortant de ce lac,
il reçoit de nombreux affluens ; il fuit fa première
direction pendant l’efpace de neuf lieues , puis fe
détournant vers le fud-eft, il va fe jeter près du
village d’Oglio dans le Pô ( voye\ ce mot ) , après
*ayoir parcouru dix-huit lieues de terrain, & arrofé
les,plaines fertiles qui s’ étendent entre Brefcia &
Crémone. Son cours a donc en totalité quarante-
cinq lieues d’étendue.
Le principal afHuent de l'Ogliû . fui fy [ivç