occupé par un pic qui paroîc être volcanique. Ses
habitans font belliqueux.
Eïmeo ou Moréa poflede un havre excellent.
Tethuroa eft inacceffble aux grands canots}
elle a une citadelle où le roi d’Otaïti conferve
fes tréfors.
Tapeïohi 3 à l ’oueft de Maïtéa, eft peu connue
des Européens.
Genuavra ou l ’île de Scilly, & Mapija, ne font
habitées que par des pengouins. (J . H. )
SO CO TO R A ( Ile de ) . Cette île eft fituée
dans la nier des Indes, à 40 lieues au nord-
est du cap Guardafni, par le 1 1 e. degré de
latitude 6c le 52e. degré de longitude du méridien
de Paris. Elle a environ 50 lieues de
longùeur fur 8 à 10 de largeur. Elle reffemble,
par fa ftérilité, à la côte d’A jan , dont elle eft
voifine. Une chaîne de montagnes l'entoure au
nord-eftj cette chaîne eft aride 6c coupée à pic
depuis la moitié de fa hauteur jufqu’au Commet}
fa bafe eft recouverte de fable blanc 6c de terre
mêlée de fragmens calcaires qui s’étendent juf-
qu'à la mer t on y aperçoit de fort loin des
gouffres 6c quelques cavernes. L’ île eft coupée
au centre par une autre chaîne de montagnes fort
élevéesj que les vents du nord couvrent, jufqu’a
leurs Commets, d’ un fable qui contribue à la ftérilité
de cette contrée, dont quelques vallées abritées
font feules exemptes. L’ ile eft abordable dans
une partie de la côte léptentrionale qui s’étend de
P eft à l’oueft, tirant un peu au nord-eft 6c au
fud-oueft, & où fe trouve la baie de Tamarida.
Ses ports les plus fréquentés par les. Portugais
font : Z o k o , qui eft habité par les Maures, Ca-
lenzerà l’ oueft, & Béni à l’ orient. Cette côte n’a
ni rocs ni bancs de fables qui puifiênt entraver la
navigation, & le fond de la mer, quoique pierreux
en quelques endroits, ne l’eft point allez pour
endommager les câbles. Cependant l’île ne pollède
pas un feul port ou rade où les vaiffeaux puiffent
paffer l'hiver en fûreté. On voit de l ’autre côté
de l’î l e , au bord de la mer, une caverne formée
de trois maffes énormes d’agglomérations de co rail
, appuyées l’une fur l’ autre, 6c adoffées à une
montagne : elle forme un dôme de plus 20 pieds
d’élévation, & fert d’abri aux troupeaux des
Arabes. Sa profondeur eft de 20 pieds fur autant de
largeur : fa principale ouverture à 8 à 9 pieds, &
une autre, placée à l’oppofé» ne peut donner
pa!Tage qu’ à un feul homme.
La ftérilité de l’île eft due en partie à l’in-
fouciance de fes grofliers habitans} les vallées
abritées produifent naturellement des dattiers,
des palmiers, une grande quantité de plantes
médicinales 6c d’autres qui peuvent fervir d’ aliment}
les courges & les melons d’eau y font
de mauvaife qualité, mais l’aloës, appelé aioe fuc-
cotrina, y eft le meilleur connu } les Arabes en
tirent la gomme de Mofunbran, On y recqeille,
aufîi la rétine connue fous le nom de fatig-dra~
gon i le bois y eft très-rare & le feul grain qui
y croiffe eft le riz. Les habitans exportent pour
l’Arabie des cuirs, des peaux de chèvres & des
dattes.
Les animaux domeftiques tels que les boeufs ,
le s 1 vaches, les moutons 6c les chèvres, font de
petite ftature. La pêche eft très-abondante fur les
côtes de Socotora, mais l’ignorance des habitans
fur les arts les plus indifpenfables, les empêche
d’en profiter} l’ambre gris y eft fouvent rejeté
par les flots. Selon un auteur du premier fiècle,
on trouve dans les rivières de cette île (q u e
les Grecs nommoiert Diofcoride) , des crocodiles
, de nombreux ferpens & de grands lézards,
dont les habitans mangeoient la chair &
dont la graiffe fondue leur fervoit d ’huile. On y
trouvoit des tortues dont les écailles fervoient à,
faire des tablettes pour écrire & d ’autres petits
ouvrages.
On Ht, dans Y H ijlo ire des Voyages, que les marées
à Socotora font contraires à celles de l’Inde }
c ’eft-à-dire que lorfque la lune paroît à l’horizon ,
la marée eft haute, & que lorfqu’elle arrive au
méridien de l’île , la marée eft baffe. L’auteur de
cette remarque prétend l ’avoir vérifiée à plu-
‘ fîeurs époques pendant les pleines lunes; mais
rien ne juitifie cette affertion contraire aux lois
phyfiques. (J . H .)
SOLFÀTARE. La Solfatare n’eft point une montagne
ifolée, elle fait partie d’ une chaîne} fa grande
aire eft entourée d’une enceinte de rochers élevés
qui formoient autrefois les parois d’un cratère ;
ces parois font blanchâtres & altérées du côté qui
regarde le fud. Les eaux pluviales, en s’écoulant
fur la pente de ces rochers, entraînent la fupev-
ficie des laves, & fe dépofant dans les lieux bas,
y forment des ftala&ites & des pifolites.
Breiflak, qui a obfervé avec tant de foin les
terrains volcaniques, dit qu’avant de s’éteindre
entièrement, les volcans fe changent en folfa-
tare, & reftent dans cet état pendant plufieurs
fiècles ; que les vapeurs acido-fulriireufes attaquent
alors les matières qui forment les parois du cratère
, qui, décompofées peu à peu, font .facilement
entraînées par les eaux. Il fait obferver que
le mont Olibano, qui eft la partie la plus élevé’e
de la Solfatare, a dû être anciennement la plus
baffe, parce que l’ on voit encore que ce fut par
elle que la lave fe répandit au-dehors. Les parties
qui étoient jadis ;les plus exhauffées ont été décompofées,
puis entraînées par les eaux, les unes
au bas de la montagne, les autres dans l ’intérieur
du cratère, & ont contribué à former cette grande
6c belle plaine, qui s’ élève journellement} & l’on
peut certainement prédire, ajoute-t-il, que dans
quelques fiècles ce cratère fera prefqu’entière-
ment détruit. Mais le pic bafaltique refera defcout,
& alors on aura#beaucoup de peine a concevoir
comment fe fera formé cette roche ilolee
& élevée perpendiculairement, lorfqu il ne reliera
plus aucune trace du cratère. ,
On attribue, fuivant Spallanzani, la fumee
blanche 6c brûlante qu’exhale la Solfatare aux
pyrites, femées en abondance dans le fond de ce
volcan, 6c que le contatt des eaux fouterraines aura
décompofées 6c enflammées lentement. Prefque
toutes les laves de la Solfatare renferment du pyro-
xène & du feld-fpath, leur bafe ordinaire eft le pé-
trofilex 6c le trapp} on y trouve aufli des roches
granitoïJes en petits morceaux, qui n’ ont point
é té touchés par le feu 6c compofés de quartz
& d’amphibole.
L’ une de ses parois intérieures contient un
tu fa cendré, d’une confiftance moyenne, à couches
plus ou moins épaiffes, dont chacune eft r e - ,
couverte d’ un enduit noirâtre où fe trouvent des
velliges de plantes qui ont^ été reconnues pour
des algues marines. C e fait prouveroit que la
partie de la Solfatare qui porte ce tufa a été fou-
levée du fond de la mer; il eft meme probable que
tout le volcan a la même origine.
On extrait de la Solfatare du fulfate d’alumine
& du muriate d’ammoniaque. Breiflak partant de
ce principe, que la quantité de fulfate d’alumine
que l’on veut extraire doit être égalé à la quantité
d’ air ambiant, a fait pratiquer de vaftes aires,
garanties des eaux qui s’écoulent des rochers par
des foffés & des trous profonds, où ces eaux
font abforbées par la terre ; il a aufli fait ouvrir,
au pied des parois du volcan, plufieurs grottes
- propres à fournir le fulfate d’ alumine. Pour rendre
plus abondante la récolte du muriate d ammoniaque
, le même phyficien à imaginé de longs
tubes en terre cuite, ouverts aux deux extrémités}
ces tubes reçoivent ce fel fous la forme^ de vapeurs
qui fe condenfent à leur furface intérieure,
6 c y forment une croûte qui parvient au bout de
quelque temps à une épaiffeur conlidérable.
Dans les fentes de la Solfatare, le foufre produit
parla fublimation, fe criftallife journellement.
Breiflak attribue fa formation , ainn que celle du
gypfe, à la décompofition de l’hydrogène fulfure.
« J’ai eu plufieurs fois , dit-il, le plaifir d’obferver
» dans la Solfatare de Pouzzole, les divers pro-
» duits qui réfultent de la décompofition de i ’hy-
»» drôgène fulfuré. Point de phénomène qui mé-
» rite d’être remarqué fur les parois internes des
» fentes d’où fort le gaz animé par beaucoupde
w chaleur. Mais lorfquè ce gaz vient à fe mêler
* avec l’air atmofphérique, fi la chaleur eft très-
»» forte , alors on commence à apercevoir fur les
*> parois de la fente quelques petites gouttes
« d’eau, qui peu à peu groffiifent 6c prennent une
v forme alongée. En les examinant dès Je pre-
« miér moment de leur naiffance, on y voit quelques
atomes d’une pouflière jaune, qui fe mul-
»9 jiplient à m.efijre que la goutte groflit. Ces
» atomes jaunes font des particules de foufre,
»9 qui pendant quelque temps fe meuvent a la ma-
»9 nière des tourbillons , & de temps en temps
99 quelqu'une fe fépare pour s’attacher au point
» d’où pend la goutte, & là fe forment des fila-
>9 mens de foufre. Comme celui-ci fe fépare du
»9 g a z , il me paroît très-probable que l’hydrogène
»9 refté libre fe combine avec l’oxygène de l’ at-
99 mofphère, & qu’à l’aide du calorique il con-
>9 tribue à la formation de l ’eau. Que fi l’hydro-
99 gène fulfuré n’eft pas accompagné de beau-
99. coup de chaleur , on ne voit alors ni eau ni
99 foufre, mais il fe forme de l’acide fulfurique,
>9 & les parois du lieu où les émanations fe ré-
»9 pandent, fe couvrent d'effforefcences falines,
99 c’eft-à-dire de fulfate d’alumine , de fer & de
»9 chaux, fubftances produites par la combinaifon
» de l ’acide fulfurique avec les terres contenues
» dans les matières volcaniques. J’ai plufieurs fois
99 obfervé les mêmes phénomènes dans le voifi-
>9 nage des eaux minérales dites fulfureufes. »
6 a h . )
SONDE (Iles de la). Elles font fituées dans la
merdes Indes, à l’oueft des Moluques. Bornéo,
Sumatra, Java, Bals, Lomboc, Yumbava, Madura,
& Banca, font les plus confidérables, les autres
ont peu d’importance. Les peuples féroces qui les
habitent font des Malais. Le détroit de la Sonde
eft fitué entre les îles de Sumatra 6c de Java, par
le 5?. degré de latitude méridionale.
L’île de Java eft très-élevée vers le centre ; fa
grande hauteur doit arrêter le cours des venrs
généraux de fud-eft, qui tombent obliquement
fur cette partie de l’î le , ainfi que les nuages 6c
les vapeurs qui forment les orages 6c les pluies.
Au nord de l’île , dans le détroit, on jouit d’un
temps fuperbe au mois de juillet. Les principales
montagnes de Java font éloignées de la mer. La
terre eft couverte' de forêts qui s’étenJent juf-
qu’aux rivages. Ses terrains s abaiffent infen-
fiblement vers la mer, furtout dans la partie
feptentrionale. Les montagnes du centre font environnées
par d’autres montagnes beaucoup moins
hautes ; nous en parlerons en traitant de la nature
du fol. / • 1 1
On eft long temps à paffer le détroit, dont la
longueur eft d’environ 30 lieues, a caule de la
grande hauteur de l’î le , q ui, interrompant les
vents généraux, fait qu’on ne peut trouver dans
ce détroit ceux de fud-eft 6c d’eft fu d -e ft ,
comme on les trouve de l’autre côté de l’île} mais
à leur place on éprouve beaucoup d’irrégularités
& de calmes, malgré des courans confidérables.
Les points de vue qu’ offre le détroit de la
Sonde n’ont rien de comparable au monde.
On remarque à l’entrée méridionale deux
pointes qui tiennent à Java, & qui ri’ offrent que des
ruines 6c des débris de terrain. D ’énormes roches
détac-hées de la terre bordent la côte entre ces
Eee a