
d'eau douce eft fupporté par le calcaire a be-
lemnites, qui s’y montre en bancs réguliers 8c
efcarpés.
Les couches inférieures de ce calcaire d'eau
douce offrent une grande quantité de petites Pa-
ludincs y & préfentent un calcaire plus marneux
& moins compacte que celui qui compofe les
couches fupérieures.
Les mêmes circonftances fe repréfentent de
nouveau fur la colline feptentrionale oppofée à
celle-ci ; là encore le calcaire fecondaire à bé-
Je.‘unités eft recouvert par un calcaire d’eau
douce moyen, furmonté par le calcaire moellon
coquillier & fableux dont l’épaiffeur ne dépaffe
guère i mètres. Les mêmes faits , & prefqu'avec
les mêmes circonftances, fe reproduifent dans la
-vallée de Château-d’Eau, près de Montpellier,
où l’exploitation des marnes argileufes bleues a
mis à découvert les couches qui compofent nos
terrains marins fupérieurs. ( Voye$ fig. 3.)
Au-defîous de la terré végétale chargée de
cailloux roulés calcaires pugi laires, d’une épaiffeur
variable, paroît un premier banc pierreux
de calcaire marin, moins folide que le banc infé-
rieur,.mais caraêbérifé par des Turritella, àe$Venusi
des Cjùherea , des Cardium , des Panop&a, des Lu-
trarid & des huîtres en affez grand nombre,
généralement de petite efpèce. La puiflànce^ de
ce banc eft de 90 millim. ; des fables marins,
légèrement micacés, jaunâtres, plus ou moins
pulvérulens, lui fuccèdent. Ces fables, où exiftent
«quelques débris de végétaux, principalement des
Lois £0{files (exogénites), offrent trois lits diftin&s
d e cailloux roulés calcaires pugillaires, lefquels
cailloux font fouvent couverts de glands de mer
au percés par des modioles, dont les vides ont
été remplis par la même pâte calcaire qui forme
le calcaire moellon. Un affez grand nombre de ces
cailloux.roulés appartient au calcaire d’eau douce.
L ’ on peut d’autant moins en douter, que l’on y
reconnoît des lymnées & des planorbes: quelque-
uns de ces cailloux roulés- font formés par des
albâtres qui appartiennent aux dépôts lacuftres,
preuve q u e , tandis que nos terrains rnarïHS fe dé-
pofoient dans l ’ancienne mer, des formations
lacuftres avoient déjà été précipitées fur les
parties des continens mifes hors des eaux (1 ).
L'on obferveégalement, au milieu de ces bancs
fablonneuxv- quelques cailloux roulés de calcaire
filiceux &:de filexd’eau douce, lefquels cailloux
fouc recouverts par une pâte de calcaire moellon
& par de petites huîtres : faits qui annoncent la
la poftérioiiié de formation de ce calcaire relativement
à. certains dépôts fluviatiles & lacuftres.
Ces cailloux filiceux font également recouverts
(1) Nous devons la conooiflance. de ce detnier fait à
U. dfc ChriftoJ, dont la fagaciié égale, le zèle pour les progrès
des sciences naturelles.
comme les galets calcaires de glands de mer ;
mais on ne les voit point, comme ces derniers,
percés par des mo 'ioles. La groffeur de ces cailloux
roulés eft du refte plus généralement confi-
dérable dans les lits moyens que dans les inférieurs
8c les fupérieurs. De petites huîtres, ainfi
que l’ Oflrea undata, fe trouvent au mi ’.feu des
couches fableufes. Avec ce£ cailloux roulés de
calca re d’eau douce, il en exifte quelques-uns
de quartzeux, de grès endurcis & enfin de calcaire
juraflique ; mais ceux-ci font loin d être les
plus abondans.
Des grès jaunâtras ou des fables endurcis fe
montrent au-delîus des fables pulvérulens & les
Réparent de fables également m ous, q u i, comme
les plus fupérieurs, préfentent un grand nombre
de cailloux roulés calcaires » principalement d’eau
d ou ce , lefquels y font plutôt difféminés que
difpofés en lits réguliers. Ces fables , avec les
grès qui le s furmontent 3 n’ ont guère que 80
millim. d’énaiffeur. Les mêmes grès de la quatrième
couche reparaiffent encore , mais avec une
épaiffeur plus confiiérable & de 50 millim. Des
débris de coquilles marin s des g nres Turri-
tella, Lucina & Vertus, font noyés-dans la pâte de
ces g rè s , auxquels fuccèdent des- marnes argileufes
bleuâtres, légèrement fableufes, avec des
Anomia 8c de petites huîtres, parmi lesquelles on
remarque Y Oflrea ftabellula ? Ces marnes tffervef-
centes offrent parfois de petits lits de lignite,
avec des rognons de fer fulfuré & hydroxyde , avec
des coquilles fluviatiles des genres Lymnée &
Planorbe, mêlées à des coquilles marines.. Leur
puiffance eft de 70 millimètres. Ces mêmes
marnes recè’ent une affez grande quantité de
débris de végétaux , principalement des feuilles
dé végétaux dicocylédons. L’on y obferve quel-
ues chevelus de diverfes racines , 8c peut être
qs veftiges de plàntes marines. Au-deffous de
ces mêmes marnes paroiffenr les affifes inférieures
du calcaire moellon, lequel eft plus folide
&plus pierreux, fi l’ on peut s’exprimer ainfi, que
le fupérieur. C e calcaire eft très-coquillier y diverfes.
efpèces de Venus,, de Cytherea, de Cardium 3
de Mytilus&c de Turritella y abondent ; fa puiffance
eft de r mèt. yo millim. Il repofe fur une marne
argileufebleuâtre , effervefeente, qui devient de
plus en plus compacte, à mefure que fes couches
font plus profondes. Cette marne argileufe eft
l’objet d’exploitations régulières5 l’on, n’y a guère
creufé au-delà de 7 ou 8 mètres, quoique fa
puiffance aille bien au-delà, fui tout- dans les parties
le s plus baffes de la vallée.
C e banc de marne argileufe bleuâtre, riche en
coquilles marines-, paroît repnéfenttr, dans le
département de l’Hérault, le s marnes fableufes
imicacées & bleuâtres du fameux banc coquillier
,de Banyuls dels Afpre , fitué au pied des Albères
(Pyrénées orientales); On y obferve du moins
Iles mêmes genres de coquilles y 8c fi dans les
Pyrénées, les marnes fableufes bleuâtres font
in.médiatement recouvertes par les fables jaunâtres
pulvérukns, c ’eft que dans la vallée du
7'ech le calcaire moellon manque entièrement.
Les diverfes couches que nous venons d’indiquer
confervent entrell.es un parallélifme conf-
tant 3 comme leur indinaifon, qui eft vers le
fud-oueft , eft très-foible, elles femblent à peu
près horizontales. Auflî paraiffent-elles avoir été
«épofées tranquillement & fucceflivement dans
le baffm de l’antique mer, ou rejetées fur fes
rivages par l’a&ion fucceffive & régulière de fes
flots. Cette adtion n’a pas pu être violetîte, puif-
c ue les couches dépofees ont tonfervé entr’elles
un parallélifme affez confiant; elle n’a pas non
plus été lente, puifque les mè nes efpèces de coquilles
que l’on voit dans les couches inférieures,
le montrent dans prefque toutes les affifes qui
(ont venues les recouvrir. Il n’y a de différences
cffentielles entr’elles , qu’en ce que les-débris des
mammifères terreftres, peu abondans dans les
couches pierreufes ou argileufes, font au con
traire affez communs dans les couches les plus
profondes des fables pulvérulens, & d’autant plus
que ces fables ont moîis de folidité & plus
«‘épaiffeur. Tout ce fyflème marin repofe fur un
calcaire fiuviatile, c om p a r e , prefque fans coquilles,
lequel offre affez de folidité pour être
employé dans les conftrudtions. La puiffance de
ce calcaire d’eau douce eft inconnue, faute de
coupes propres à la faire'connoître. Ces coupes
annoncent encore, que la confervation des corps
organifés a plutôt dépendu de la nat-u-.e chimique
de la couche où ils ont été enfevelis, que de l’ ancienneté
de leurs dépôts j car les coquilles enfe-
velies dans les marnes argileufes les plus inférieures''
confervent prefque toujours leur t ê t ,
tandis que celles du calcaire moellon ou des fables
pulvérulens font réduites à de Amples moules intérieurs,
ou entièrement pétrifiées, ainfi que la
plupart des débris de poiffons, de mammifères
cerreftres 8c marins que l’on y obferve.
Le grand nombre de cailloux roulés qui exifte
dans ces terrains, prouve non-feulement que leur
dépôt a été poftérieur à la formation des calcaires
d'eau douce, mais qu’il a eu lieu après que des
courans avoient charrié, roulé & tranfporté ces
calcaires hors de leur giffement primitif. Il eft
remarquable que ces cailloux roulés n’appartiennent
prefque jamais aux calcaires marins
tertiaires, 8c qu’il foit fi rare d’y en rencontrer
que l’on puiffe rapporter au calcaire moellon,
ainfi qu’aux poudingues & aux fables de
mer qui les accompagnent ordinairement. Les
cailloux roulés qui appartiennent aux calcaires
jurafliques, aux lîlex, au quartz ou aux grès ,
quoique peut-être moins nombreux que ceux qui
proviennent des calcaires d’eau d ou ce, 11’y font
pas cependant fort rates.
Enfin , nous ferons remarquer que les diyerfes
couches qui compofent l'étage fupérieur du dépôt
marin tertiaires ne font pas plus anciennes les
unes à l’égard des autres d'une manière relative
d’ un baffm à un autre , en forte qu’elles ont
dû être dépofées fimultanémmt, & tantôt plus
bas 8c tantôt plus haut, fuivant que leur fufpen-
fion dans le liquide où elles fe font précipitées
e t oit plus ou moins confidérab’e. Ainfi, M. Boue
a obfervé en Autriche & en Hongrie (comme
nous l’avons fait dans 'es environs de Pézenas ,
Hérault ) le falim, le calcaire moellon ou le tuf
pierreux calcaire, que nous confidérons avec lui
fans avoir connu fes obfervations, ce qui donne
plus de poids aux nôtres, comme un fécond calcaire
tertiaire, caraétérifé par les mêmes caractères
minéralogiques & les mêmes coquilles fof-
file s , tout-à-fait fous l’argile fubapè-nnine, qui
n’eft autre chofe que nos marnes argileufes bleues.
Ainfi,rtandis que dans certains baflins tertiaires,
ces marnes bleues de la Provence, du Languedoc
& du Roufiillon font recouvertes par des fables
marins tertiaires à lignite , 8c le calcaire moellon
ou fécond calcaire tertiaire; dans d’autres, au
contraire, ces marnes font fupérieures à ces fables
& à ce calcaire ; mais en réfultat, les marnes argileufes
bleues terminent toujours la férié de ces
couches alternatives, en forte que, lorfqu’on arrive
jûfqu’ à leurs derniers bancs, elles font toujours
les plus inférieures. Nous ferons également cette
dernière remarque, c'eft que les lignites exiftent
dans prefque toutes les couches des dépôts tertiaires,
foit marins, foit fluviatiles. En effe t,
on les obferve auffî bien dans les dépôts fluviatiles
que dans les dépôts lacuftres , tout comme
dans les marnes & les fables marins qui leur font
le plus ordinairement fupérieurs.
S E C T I O N III.
De Valternance des divers fyfiemes de couches de
l'étage fupérieur du dépôt• matin avec le dépôt fiuviatile
fupérieur & les formations volcaniques.
Les couches de l ’étage fupérieur du dépôt marin
alternent non-feulement enlèmble, de manière
à ce que celles qui font le plus ordinairement
inférieures recouvrent parfois les plus fupérieures
; mais la même alternance a lieu entre
les couches marines & les dépôts fluviatiles.
Cette alternance, ce mélange des fofliles d’ eau
douce & marine ne font pas bornés aux points de
contaél des formations m'armes & fluviatiles,
; ils ont fréquemment lieu dans le centre même des
dépôts qui appartiennent aux formations les
moins problématiques fous le rapport de leur
origine (1).
(1) Des' faits nombreux de ce genre ont été fignalés dans
des baffinr autres que ceux du midi de 1a France, et pat
S s s i