
font quelquefois hériffées i mais ce qui diftingue
futtout ces montagnes, ce font des maffes qui en
s'élevant perpendiculairement préfentent fouvent
des formes heurtées & bizarres, que d'immenfes
- crevaffes & des faillies anguleufes &: dentelées
rendent plus extraordinaires encore » & qui fuf-
pendues & inclinées femblent prêtes a rouler au
fond des abîmes qu'elles dominent. On a remarqué
que les vallées des montagnes de phyl-
lade ont ordinairement une forme particulière5
elles s'étendent d’abord en pentes allez douces
jufqu’ à une alfez grande profondeur, puis elles le
rétrécilfent, & deviennent de plus en plus ef-
carpées.
Dépôt quart[eux.
Nous n’avons point donné la dénomination de
dépôt quartreux à celui qui comprend les pegmatites,
quoique ces roches aient reçu le nom de quarts i tes,
nom qui indique que le quartj y eft abondants
mais comme cette fubftance y eft unie au feld-
fpath, & qu’ il n’y manaue que le mica pour être
de véritables granités, les pegmatites ont du être
confidérées par nous comme roches granitiques.
Celles dont nous allons nous occuper font réellement
des roches quart^eufes, quelles que foient
les fubftanees qui les accompagnent & laftruéture
fchiftoide qu'elles affeéient.
§. II. Quartz scnisToinE. ( hacolumite d’Ef-
chwege > grés flexible de quelques auteurs.)
On- avoit jufqu’ à préfent confidéré cette roche
comme lubordonnée à la formation fehifteufe;
JV|. d’Aubuiftbn de Voifins l’a regardée comme
formant un dépôt hétérogène dans \e fehifte micacé.
Mais les obfervarions de M. d'Efchwege,
dire&eur général des mines au Bréfil, & l ’dpi-
nion de M. de Humboldt, nous portent à l’admettre
ici' comme conftituant une formation indépendante
fuccédant zu fehifte argileux primitif.
Il eft vrai que cette roche quartzeufe n’eft connue !
encore qu’ au Bréfil & dans la cordillère des j
Andes ; mars de nouvelles recherches la feront !
peut-être découvrir ailleurs. Sa fuperptofition au j
fehifte argileux, fa puiffance , fon étendue, lui
donnent d’ailleurs un aifez haut degré d’importance.
C e quartç fchiftoide forme, fuivantM. de Hum-
b old t, dans les montagnes de Minas-Geraes,- le
pic d’itacolumi, fur une épaifteur d’environ 1000
p ied s , & fe partage en couches alternantes,
de quartz aurifère blanc, ou verdâtre , ou rubané
» mêlé de talc-chlorite & offrant des ftrates
de quartz flexible, jufqu’ici fauflement attribué
à la roche quartzeufe appelée hyalomiéle (greijfen) s
20. de chlorite fehifteufe ; 50. de quartz aurifère
mêlé de tourmaline j 40. de fer -oligifte métalloïde
mêlé de quartz aurifère ( eifenglimmer-
fehiefer).
M. d ’Efchwege attribue à la diftin&ion de ces
couches les terrains de lavage qui renferment l’ or,
le platine, le palladium , que l’on exploite à
Corrego das Lagens, l’ or & les diamans de T e -
juco, le platine & les diamans du Rio Abaete.
M. de Humboldt rapporte à là même formation
le fehifte chloriteux ( chloritfchiefer) décompofé*
dont on tire les topazes-& les euclafes du Bréfil.
« Quelquefois, dans les montagnes de Minas-
» Geraes, ajoute M. de Humboldt, la roche de
» quartz eft d’ une ftruéture plus (impie. Sans être
» compofée de couches alternantes, elle n’ offre
» qu’une feule maffe de quartz entrelacé avec du*
» fer lpéculaire granulaire ou dénfe ( fe r oligifte
» non lamellaire, non micacé). Cette maffe a
» jufqu’ à 1800 pieds d’épaiffeur & ne contient-
» pas d’or dilîeminé. Elle eft placée fur le fehifte
» argileux (fthonfchie fer) primitif, qui recouvre
» immédiatement le gneifs. On peut dire que c ’eft
» cette formation peu connue de quartz- itaco-
» lumite qui a fourni, par fa décompofition ( par
» les terrains meubles auxquels iî*a donné naif-
» fance), depuis les années 1756 jufqu’à 1764.,
» annuellement près de 30,000,000 de francs en
» or. »
Nous venons de dire que M. de Humboldt
rapporte la roche que nous appelonsquarts fehif-
to'ide à la formation du (chifte chloriteux,. mais
nous devons faire obferver que ce rapprochement
ne nous paroît pas exaét. ce Le quartz itacolumite,
» ajoute-t-il, par une affinité oryétognoftique qui--
» exifte entre le talc & la chlorite, fe rapproche du
» fehifte talqueux ( talkfchiefer), qui abonde , dans
» tous les pays,- en minéraux bien criftallifés, &
os q u i, par la fuppreflion des lames de talc, n’eft
» quelquefois que du quartz pur : auffi le fehifte
3^ talqueux forme-t-il, dans les deux coôtinens,.
» des couches fubordonnées au thonfchiefeF &
33 au micafchifte primitifs. »
Les raifonnemens du favant que nous venons
de citer font probablement fondés fur la compofit
tion fauffement attribuée au quart£ fehifioïde appelé
grés flexible. Dans fon Traité de géognofle y
M. d’Aubuiffon de Voifins regarde cette roche
comme un quartz en grains, entremêlé de paillettes
de mica ( tome I I , page 87). Dans le même
ouvrage (tome II, pag. 332.), cet auteur ne
doute point que ce ne foit un quartz granuleux à
ciment-chloritique, depuis que M. d’Efchwege,
qui a donné d’excellens renfeignemens fur fon
gifement & fur les couches qui le compofent,
le regarde en effet comme un compofé de quartz
& de talc : de là les rapprochemens faits par
M. de Humboldt & rapportés ci-deffus.
Si nous adoptions la même opinion, nous ne
devrions point féparer ce quartz du dépôt fehif-
teux auquel il fuccède, & dont alors il feroit
partie > mais un témoignage tout oppofé eft celtii
de M. Brongniart, qui, dans fa nouvelle claff-
fication des roches. Fait remarquer que le talc eft
feulement interpofé dans les fiffuréf de la roche,
& que les pièces ifolées les plus volumineufes
n'en montrent point de traces.
Nous avons aufli examiné avec attention plu-
fieurs échantillons de la même ro ch e , & nous
fommes convaincus qu’eJle ne contient point de
talc & qu’elle n’ell formée que d’ un amas de
petits criftaux irréguliers de quartz, dont quelques
uns font lamellaires, appliqués les uns contre
îes autres, & même agglutinés dg telle forte,
que chaque faillie d’un groupe de criftaux entre
dans les vides que préfente un autre groupe.
Toutefois, comme aucun, ciment ne réunit les
petits criftaux de cette roche , leur agglomération
laiffant des vides entr'eux, facilite jufqu’à un
certain point leur écartement-ou leur déplacement.
Il arrive de là que, quel que foit le Cens
dans lequel on feie cette roche, fes fragment font
toujours flexibles, pour peu qu’ on en fade des
plaques longues & un peu minces ; cependant tous
fesetiflaux font aplatis, Se généralement appliqués
les uns fur les autres dans le (fens de leur face la
plus large & dans le fens des lits dont la roche fe
compofe, en forte que leur épaifteur offre hafpeét
granulaire & que leur furface eft lamellaire. C ’eft
donc fous le feul rapport extérieur que cette
roche peut prendre le nom dé quartç fchiftoide.
a. Stéafchifte chloritique.. Nous avons v u , par
l ’énumération des couches qui compofent cette
formation quartzeufe, que le ftéafckifte ckioritique
(chloritfchiefer ou chlorite fehifteufe) y eft en couches
fubordonnées ; mais une autre roche, qui fait partie
du même dépôt, & qui mérite une mention
particulière, eft’ la fidérocrifte de M. Brongniart.
b. Sidérccrifte ( 'Eifpiglimmerfchiefer d’Efch-
tvege, Leqnhard). Cette roche ftratifiée, q ui,
fuivant M. Brongniart, eft effentiellement compofée
de quartz & de fer oligifte rr.icacé, a la
ftrudiure fchiftoide, & quelquefois elle eft flexible.
Elle renferme , comme parties acctffoiies, du
talc, du difthène,. de l’aétïnote,, du fer oxidulé
octaèdre, du fer fulfuré, de l’ o r , Src.
Elle paroît être la roche dans laquelle fe font
formés Cor natif & les diamans des terrains- d’al-
luvions du Bréfil.
t e fdérocrifte formé des montagnes entières-
"dans les environs de VillarRica & de Mariana.
Quatrième dépôt criftallin.
$. 12. GnAi-nxir .scnrsToiDE- Nous défignons
fous ce nom la roche grartitique admife par M. de
Humboldt , comme conftituant une fondation ,
& obfervée panVl. de Buch en Norrrège 8c aux;
aies Schetland , où elle repofe. fur le thonfehiefer
(fehifte argileux) primitif.
Les principaux caractères de ce granité font;
d.’être c.ompofé de petits grains St de contenir,
beaucoup de mica. 11 paffe que’quefois, dit.M. de
Humboldt i à un gneifs grenatifere, & i l alterne
même avec ce gneifs.
Les principales fubftanees qu’il renferme accidentellement
font l’amphibole, la diallage & le
grenat. Le talc & la chlorite y remplacent quelquefois
le mica.
Les métaux qu’il contient font principalement
le fer & l ’étain.
Dépôt calcaire.
§. 13. C alcaire statuaire. Malgré les doutes
de M. de Humboldt furTexiftence d’ une formation
calcaire indépendante dans les terrains primordiaux
, quelques montagnes de la Dalmatie &
de l’Archipel g re c , ainfi que le beau marbre de
Paros, fembleroient être des preuves fuffifantes
pour admettre cette formation.
D ’ailleurs, M. Cordier a depuis long-temps
admis dans fes cours, au Muféum d’hiftoirenaturelle
, la formation indépendante de cette roche.
Ajoutons que M. dë Charpentier a reconnu dans
lès-Pyrénées un calcaire primitif, qui n étant fubor-
donné a aucune autre roche, doit être confidéré, dit-il 3
comme conftituant a lui feul un terrain particulier,
& que M. Rapetti a fait la même remarque pour
le calcaire faccaroïde de Carrare.
Il ne (eroit donc pas impofiîble que le calcaire
blanc grenu que M. de Humboldt a obfervé au—
defliis du micafchifte fur le plateau de Quito ,
notamment aux bords du Rio Mahangara, près
Cuença, appartînt à la formation primitive. Il
alterne , d i t - i l, avec des couches de calcaire
prefque compa&e, rubané , tellement tranflucide,
qu'on s’en fert pour remplacer aux fenêtres les;
glaces & les vitres. Au furplus il paroît, d’après
1 les obfervations du favant explorateur de l’Amérique
équinoxiale , que dans cette contrée Us
bancs de calcaire primitif fubordonnés au granite-
gneifs , y font beaucoup plus rares que dans les-
Alpes & les Pyrénées.
Comme c ’eft dans la chaîne pyrénaïque que le
dépôt calcaire dont nous nous occupons a été le
mieux obfervé, nous allons nous fervir des remarques
de Mt de Charpentier pour en déterminer
la pofition géognoftique.
D ’abord nous devons dire que nous n’avons>
point placé cette roche à la fuite des micafchiftesy
parce que plufîeurs faits nous femblent prouver
qu’ èlle appartient aux derniers dépôts de la formation
appelée primitive, c'eft-à-dire à ceux qui:
font poftérieurs au fehifte argileux primitif. M. de
Humboldt a en effet reconnu-, comme nous l’ avons
vu plus hau t, un dépôt de calcaire grenu au
milieu du granite-gneifs, qui forme l’ un des derniers
dépôts criftallins de la formation primordiale
i & bien que fur le plateau de Quito un calcaire
femblable repofe fur le micafchifte, il fe-
j pourrôit que les roches intermédiaires, jufqu’ à'
celles de la formation fecondairemanquaffentr