
L iège, & fort des montagnes que l’ on rencontre
à l'angle fud-eft de cette province», A une très-
petite diftance de cette fource , on trouve un
bourg nommé Ou.ru. Eft-ce de lui que la rivière
a tiré fon nom? doit-il fon nom à la rivière ? G’eft
une queftion peu importante fans doute & qu’il
eft difficile de réfoudre. L'Ourte coule d’abord
vers le fud-oueft* entre dans le grand duché de
Luxembourg, traverfe Honfalize, 8c confervela
même direction jufqu’à la frontière occidentale
de ce duché. L à , après avoir reçu les eaux d’une
petite rivière qui vient des environs de Neuf-
château , & que quelques géographes ont à tort
regardée comme la fource de l'Ourte, elle fort du
duché de Luxembourg & fe dirige brufquement
vers le nord-oueft, en formant un.angle prefque
droit avec fa. direction première. Cette rivière
traverfe La Roche, où elle commence à devenir navigable.
Après avoir roulé pendant fixdieues vers
le nord-oueft, l’Ourte change encore de direction
& marche tout-à-fait vers le nord, jufqu’à fon
embouchure dans la Meufe. L’Ourte re ç o it, par
fa rive gauche, la petite rivière qui vient des environs
de Neufchâceau , quelques ruiffeaux &-le-
Neblon, très-petite rivière ; par fa rive droite,
plu^eurs ruiffeaux qui defcendent des montagnes >
l ’Aifne dont le cours eft d’environ fix lieues ;
l’Amblève , qui vient des montagnes de Gronen-
burg dans le grand-duché du Bas-Rhin, coule de
l ’eftà l ’oueft , reçoit les eaux de la Warge , de la
Salm & de la Lienne, parcourt douze lieues environ,
& commence r porter bateaux deux lieues
au-deffus de fon embouchure} la Ve rd re , rivière
jmoins confidérable , dont le cours eft de huit
lieues feulement & qui n'eft point navigable. C ’eft
groffie des eaux de ces divers affluens, & après
avoir parcouru par de nombreufes finuofîtés environ
trente lieues, tandis que fa fource & fon
embouchure font à peine éloignées de quatorze
lieues en ligne droite , que l ’Ourte vient à Liège
fe jeter dans la Meufe. Cette rivière, navigable
pendant dix-huit lieues,. rend de grands ferviees
4 la province qu’ elle traverfe,. On fe rappelle
qu’elle avoit donné fon nom à l’un des départe-
mens de la France , & que le département de
l’Ourte n’étoit pas un des moins fertiles & des
moins induftrieux de l’Empire français. ( D. )
OUSE. Rivière qui prend fa fource au nord-
oueft du lac E r ié , dans 1*Amérique feptentrio-
nale, & qui s’y jette après un cours d’environ
trente lieues.
Elle coule en ferpentant au milieu d’un terrain
calcaire fecondaire qui renferme peu de reftes de
corps organifés, & qui contient des lits de gypfe
fibreux, des veines de plomb fulfuré. • (J- H.)
OysE. Riyière à’ Angleterre. Elle eft formée de
U réunion de deux autres rivières confidérables ,
FYore & la Swale (voye% Y ore & Swale ) , qui
defcendent de deux chaînes de collines appartenant
à celle qui parcourt toute la longueur de
l’Angleterre, & qui confondent leurs eaux non
loin de Borough-Bridge. A quelques lieues aufud
de ce confluent, l’Oufe groflie par les eaux du
N id d , dont le cours eft d’environ dix lieues,
commence à devenir navigable \ deux lieues plus
bas que le Nidd & fur \a rive oppofée, c ’eft-à-dire
fur fa rive gauche, l’Gufe reçoit le Fofs. Après
avoir traverfé laJ ville d’Yorck, la W arfé ( voye% ce
mot) fe réunit à elle à quelques lieues d elà. Bientôt
quittant fa dire&ion méridionale , pou.r couler
vers l’orient, elle reçoit fur fa rive gauche le.
Derwent, & fur fa rive droite l’A ire , le W en t,
le Dutch, & devenue très-forte par la réunion de
ce cours d’ eau, elle fe je t te , fous le nom de
Humbery dans la mer du Nord.
Cette rivière coule au milieu d’un terrain fecondaire
que des géologiftes anglais appellent
red-marl (marne rouge) , & qui confifte généralement
en grès-tendre & chargé de mica , en argile
& en marne. Il contient aufli très-fréquemment
du gypfe & du fel gemme.
Cette formation paroît, fuivant quelques ob-
fervateurs anglais, repofer fur un calcaire ancien
analogue à celui des Alpès.
Depuis le point où elle prend le nom de Humbery
cette rivière traverfe fucceflivement jufqu’à la
mer un terrain argileux , puisja c raie, & enfin une
argile rouge qui paroît n’être qu’ un dépôt- d’al-
luvion. (J . H .)
O u se . Autre rivière d’Angleterre qui prend fâ
fource près Cuckfield , dans le comté de Suffex,
fur le verfant de la chaîne fecondaire qui borde au
nord cette province dans la dire&ion de.l’oueft à
l’ eft.. Après un cours de neuf lieues du nord au
fud, elle fe jette dans la Manche , où fon embouchure
forme le port de Nev/-Haven.
Cette rivière qui reçoit quelques petits cours
d’ eau, traverfe fucceflivement un terrain fablon-
neux, puis argileux, enfin cett?maffe de craie dont
la continuation fur les côtes de France forme les
hautes falaifes de la Normandie. (J. H. )
I O use. La plus confidérable des rivières qui pôr-
tent ce nom en Angleterre ; aufli vers le tiers de
fpn cours prend- elle le furnom de grande riviere.
Elle a fa fource près Brackley dans le Northamp-
tonshire, au fond d’une des branches de la longue
chaîne de collines qui s’étend du nord au fud dans
toute l’Angleterre. Elle fe dirige, en faifant un
grand nombre de finuofités, de l’oueft vers le
nord-eft. Après avoir, par fes nombreux détours,
parcouru environ quarante-cinq lieues de; terrain,
elle fejexte .à Lynn, au golfe de Bofton, dans la
! mer d’Allemagne.
Ses principaux affluens font : fur fa rive gauche,
le T ow , le Nene ; fur fa rive droite, le H iz , le
Cam, le Larlç, le Linte-Oufe & le Lynn.
La rivière d’Oufe fait près de fa fource la limite
du calcaire oolithique qu’ elle fépare du terrain argileux
, pour fervir enfuite de limite entre çelui-a
& l’argile plaftique, qu’elle traverfe enfin jufqu a
fon embouchure. (J . H .)
OUSSASSIS. L’ une des îles Kouriles , d’environ
huit lieues de diamètre, & qui a , comme
l’ Iflande, des eaux chaudes jailliflantes , ix
comme le Kamtchatka, des cafcades d eaux thermales.
L’ intérieur de l’île n’ a pas été décrit : il
eft montueux , & des rochers efcarpes s’ avancent
iufque dans la mer. Ces rochers paroiffent avoir
été bouleverfés, les efcarpemens font remplis de
fentês, & fon trouve du foufre en beaucoup de
lieux. Comme plufieurs autres îles du même archipel
font évidemment volcaniques, on eft porté a
regarder toutes les Kouriles comme une production
des feux fouterrains. Le volcan du Kamtchatka
fèroit le principal foyer de l’ incendie, .&
les îles pouvroient être comparées à celles qui
prolongent dans la Méditerrannée^l’attion de l’Etna
& du Véluv e, c’eft-à-dire les îles éoliennes &
celles qui occupent'l’entrée du golfe de Naples.
OUTKA. Rivière de Ruflie, l’ un des affluens
de la Chouffovaïa. Elle prend fa fource dans
l’Oural, & fon cours entier eft compris dans la
région que l’on attribue à cette chaîne de montagnes.
Son nom qui fignifie canard en_ langue ruffe,
lui a été donné:à c.aufe de la prodigieufe quantité
de canards de toutes efpècès qui fréquentent les
bords dans la belle faifon, ce qui attire auffi les
oifeaux chaffeurs qui y-trouvent une pâture abondante.
Elle reçoit, deux autres petites nvieres,
la Vifima & la Chatanka, dont la première ,eft
digne d’ attention, en ce qu’ elle pourroit établir
une communication facile entre l’Ob & \e Volga ,
& la fécondé coule dans une,vallée où l’ on trouve
des pyrites aurifères, des roches quartzeufes.
Quelques-unes'de ces roches où les pyrites ont
été décompofées & ont laiffé leur place v id e ,
conftituent ce que Pallas a nommé quarts vermoulu.
Il paroît que les fables aurifères découverts depuis
peu dans l’Oural proviennent, au moins en
partie, des débris de ces pyrites. Le baflin de
l’Outka contient aufli des marbres, du fpath calcaire
de fer & de' cuivre, Tes marbres, fes asbeftes &
plufieurs autres productions minérales, ont fixé
l’attention de Pallas, qui en a placé la defcription
dans le récit de fes voyages en Sibérie. Mais ce
que ce voyageur ne dit point, & qui ne mérite pas
moins d’attention, ce font les couches contournées,
rompues ou Amplement courbées que préfentent
les -efcarpemens des bords de cette r iv iè re , les
enfoncemens du terrain qui décèlent de grandes
cavernes fouterraines, une otganifation générale
fuivie de bouîeverfemens partiels qui montrent au
pied de l’Oural, à une hauteur de 400 mètres tout
au plus, & en petit, ce que Sauffure a obfervé
très en grand, à plus de 1400 métrés de hauteur,
dans les alpes du Faufligny. Les couches rompues
préfentent fouvent l’apparence de voûtes ou les
joints des pierres font difpofes comme dans les
ouvrages d’architeéiure, perpendiculairement à la
courbure. On peut répéter cette obfervaùon en
•plufieurs lieux fur le revers occidental dé l ’Oural,
6c notamment fur les bords de 1 Outka ou 1 on
trouve aufli quelques dapreffions, dans le fond
de là vallée près-de la Chouflovaia, ou les roches
filiceufes ont difparu, & font place au calcaire.
, dont quelques échantillons approchent de
celui d’Iflande j & en approchant de là Chouffo-
vaia, du gypfe* Les roches ftratifiees que l on voit
fur fes bords, préfentent les mêmes rhodifications
que les roches analogues fur les bords de 1 Ou-
velka. Voye\ ce mot. (F . )
OUVELKA. Petite rivière de Sibérie, l’un des
affluens du Mioes : Tes bords efcarpés, fes mines
(F O
OUY. Rivière delà Mantchoukie, dans l'Empire
de la Chine. Elle defcend du verfant fepten-
trional de la chaîne des monts Siolki, vers le 1 26’ .
degré de-, longitude" orientale, & fe jette dans
l’Amour ou fleuve Seghalien, après un cours
de vingt-cinqdieues. (D .)
OW ART. Nom d’une baie du Japon, dans File
de ‘Niphon. EHé eft fitué'e par le 135e. degré de
longitude orientale & le 35e. degré de latitude.
Cette baie ouverte dans le grand Océan & dirigée
vers le fud-fud-eft , a huit lieues de large
à fon entrée, onze dans fon plus grand diamètre ,
& dix de profondeur. Elle eft partagée en deux
portions, à peu près égales par un cap ou promontoire
qui n’ a que quatre lieues a fa bafe , &
fe termine en pointe vêts le milieu de l’entrée
de la baie. ■ . _. ■ ,, _ ,
La baie d’O w a r i, qui offre un afyle affure aux
navires, eft un des points les plus commerçans du
Japon. Trois villes importantes, placées furies
cotes , Obafaki, V a g o ja , Kivana , y fervent
d’entrepôt aux marchandifes , que les Japonais
;tranfportent enfuite dans tous les points de 1 île
en remontant plufieurs larges rivières qui fe je ttent
dans la baie, ou conduifent jufqu'à la mer
du Japon, en fuivant le canal magnifique qui établit
une communication entre cette met Sc le
grand Océan. ( D. )
O-WIHYHÉE. Voyei Sandwich.
OYAPOCK. Rivière de l’Amérique méridio