FROID. Nous ajouterons à ce qui a été dit
à l'article Fro id, le relevé des plus grands froids
qui ont été reffentis en Europe depuis l’an 1608
jufqu’en 1829.
Un froid exceffif fe fait featir à Paris , le 21
décembre 1607, & dure pendant deux mois entiers
, feulement avec lin ou deux jours d’interruption.
Mortalité de troupeaux dans des étables
& de toute efpèce de gibier dans les campagnes
& dans les forêts. En i;6,o8, hiver très-rigoureux
dans toute T Europe.
En 1621, froid extraordinaire en Italie &r en
Allemagne; une partie, de la mer Baltique e'ft
.couverte d ’une glace épaiflé.
En 1658 j froid général en Europe. La Baltique
fut fi profondément prife par les glaces que le
roi de Suède, Charles X , traverfa à pied le détroit
appelé Petit-Belt à la tête d’ une armée de
20,oco nommes, pour attaquer les Danois. La
glace fe rompit durant la marche des troupes fué-
doifes; plufieurs efeadrons de cavalerie furent’
.engloutis.
En 16,84, 1685, driver .rigoureux en France,
en Allemagne & en Italie.
En 1709, froid exceffif dans toute l’Europe, i
L ’Adriatique eft gelée dans toute fon étendue.
Difçtte générale ;&. meurtrière ; les denrées de.
première néceflîté,, devenues rares, fe vendent
un prix exceffif: on ordonne à Verfailles & à
Paris de fabriquer du pain d'ayoine, qui ell fervr’
•fur la table des riches & des princes. Les récoltes
de l'année fu-ivante furent très-abondates.
En 1721, 1733., 174a. Froids extraordinaires
en Europe.
En 174S, à Saint-Pétersbourg, le thermomètre
defeend à 18 degrés 3/4 au-défions de zéro.
L’epaifieur de la glace, mefuré'e à Verfailles le 1
22 décembre, eft de 12 pouces 1/2.
En 1794 à 1799» froids exce.ffifs.
- En 1812, hiver mémorable par les défaftres
de l’armée -françaife en Rufiie. Du 15 au 16
•novembre, le thermomètre marque de 16 à 18
d egré s , ce qui cependant n’eft pas une température
extraordinaire dans le nord de l'Europe-
En 1820, hiver -rigoureux en Euro.pè : le 10
janvier, le thermomètre marque 20 deg. à Berlin 5
le 11 janvier, 10 deg. 5/10 à Touloufê; le 12 janvier,
12 deg. à Paris.
En 1829, dans le courant de décembre, le
thermomètre marquait à Varfovie 20 degrés a.u-
deffors de zéro.
C ’ eft le 30 feptembre 1788 que le froid a été
plus grand à Paris, puifque le thermomètre eft
defeendu à 18 deg. 3/4.
‘FU R C A ( La-). -Cette montagne, que l'on appelle
en français la Fourche, appartient aux Al-
.pes bernoifes. On. peut la confidérer comme la
dernière des cimes du Saint-Gothard, du côté
du fi:d- oueft. Elle doit fon nom à fes deux
pointes, qui figurent une fourche. Sa hauteur eft
de 7,794 pieds au-deffus du niveau de l’Océan.
Elle eft remarquable par un fuperbe glacier, dans
lequel le Rhône prend fa fource, & que l'on
peut regarder comme un des plus beaux des
Alpes. Le mont Furca eft compofé de fehifte
micacé & de bancs de quartz. Sur le verlant oriental,
ce fehifte eft en décompofition & paffe au
fehifte argileux.
FURNEAUX (Iles). On donne ce nom à un
groupe compofé de trois grandes îles & de plu-
fieurs petites fituées dans lé détroit de Bals, au
nord eft de la terre de Diemen. La plus grande
eft Great-îsland, nommée par le capitaine Frey-
c inet île du Patriarche : fa longueur eft de 14 lieues;
les deux autres font Cap-Barren & Clark. Le fol
de ces îles eft fablonneux & recouvre un granité
blanchâtre. La végétation y eft foible.&r lan-
guiffante; au lieu de fou n e s , on n’y trouve que
des-creux remplis d’eau pluviale fi à gn au 6e. Elles
ne font habitées- que par des -kangourous '> des
fourmiliers, des feipens venimeux & des nuées
d’-infeêles incommodes. Les côtes font garnies
d’un grand nombre de phoques.
G
GALAPAGOS.. Groupe d’îles du grand O.céan
équinoxial, fituées entre 1 deg. 45 min. de la titude
nord & 1 deg. 25 min. de latitude fud , &
entre 90 deg. 24 min. & 94 deg. 22 min. de longitude
oueft. La plus çonfidérâble eft Albemarle,
fituée fous l’équateur: elle a 23 lieues de longueur
•fur 16 de largeur; les autres font Chaiham, Norfolk,
Bindloes, CowUy, Abingdon , Caldw.eU, Wenmanss
Culpepers & Narborougk. Sufr plufieurs de ces îles
la côte s'élève perpendiculairement j-ufqu’à 200
pieds de hauteur; fur d’autres elle ne confifte
qu’ en bandes fablonneufes renfermant quelques
lacs dJeau falée. Les plus grandes produifent
quelques arbres & les petites offrent peu de verdure.
Dans toutes l ’eau pluviale fe conferve dans
des creux de rochers. Les brifes y rendent les chaleurs
tr.ès - fupp or ta b les. Depuis le mois de mai
jufqu'à celui d'août il n'y tomba pas de pluie ;
mais dep.uis novembre jufqu’en juin on y éprouve
des orages & de violentés tempêtes. Ces îles
doivent leur nom à la grande quantité de tortues
d e :terre & de mer qu’ on y trouve; quelques-
unes de celles-ci pèlent jiiiqtVa 300livres.
GAMBIE. Ce fleuve de l’Afrique occidentale
n’eft navigablé que pendant la faifon fèchey les
pluies lui donnent un énorme volume d'eau , mais
-en même temps une telle rapidité que l’on ne
peut y naviguer contre le co'urant. Penlant la
vféchereffe il confervé encore une fi gra vde profonde
«
t
fondeur que des navires de 40 canons peuvent la
remonter jufqu'à 60 lieues de fon embouchure.
Elle prend fa fource dans un vallon en forme
d’emonnoir, qu’entourent les hautes montagnes
de Badet, qui paroiffent être d’origine ignée. A
peine fortie de fes montagnes, elle fer pente dans
des campagnes riantes & fertiles, en formant de
fi nombreux détours que fon cours a déjà 150
lieues de longueur, quoiqu'elle ne foit éloignée
de fa fource que de 17 lieues en ligne directe. A
i2 ô lieues de ion embouchure, fon lit eft traverfé
par une'rangée de rochers qu’elle franchit en
formant plufieurs cafcades. Au-deffous de ces
chutes elle coule à travers un pays plat, en faifant un
=grand nombre de détours : fes r iv es , en général
marécageufes, font ombragées de forêts impénétrables
de paUtuviers. A fon embouchure, fa
largeur eft d’environ 7 lieues.
. GANGE. A l’époque où Defmareft écrivit Parti
le G ange de ce Dictionnaire, on ne connoiffoit
point d’une manière précife lapofiiion des fources j
de ce fleuve de l’Hindouftan. Aujourd'hui on
fait que le Baghirati ou la branche facrée du
Gange fort à 11,838 pieds au-deffus du niveau de
l'Océan, du mont Gangàutri, qui s’élève comme
une énorme muraille. Jufqu’à fon confluent avec
la Djemnah, le lit du fleuve n'a guère que 700 à
800 toifes de largeur; après avoir reçu le' Gon-
d o c k , il eft large d’une lieue. Aux deux tiers de
fon cours, que 1 on eftime être de 480 lieues, il
a 30 pieds de profondeur dans les baffes eaux; il
conferve cette profondeur jufqu'à fon embouchure,
où il le partage en plufieurs branches. Sa
pente générale eft de 27 pouces par lieue; mais
les finuofités font fi confidérables qu’elles la ré-
duifent partiellement à 12. Dans la l’aifon fèche,
le terme moyen de fa vitelie eft de plus d’une lieue
par heure; dans les faifons des pluies & pendant
que fes eaux fe retirent des terres inondées, elle
eft d’environ 2 lieues par heure, & dans certaines
localités de 2 iieues & demie.
On eftime à 8ô,oco pieds cubes par fécondé la
quantité d’eau que le Gange verfe dans l’Océan
pendant les féchereffes, à 405,000 pendant l'époque
de fes crues, & à 180,000 la quantité moyenne
par année. _
GARDA (Lac de). Situé entre-les villes de
Riva dans leTyr'ol & de Pefchiera,dans la Lombardie
; fa longueur eft de 11 lieues & falargeur d'environ
1 lieue; dans certains endroits elle eft de plus du
double, l.e baffin qu'il occupe eft bordé ne collines
appelées CoLli Benaceji, qui s'abaiffent en
pentes douces vers fes rives. Il reçoit les eaux de
la Sarca au nord, du torrent de Ponale3 qui lui
amène celles du lac Ledro , du Campione3 & du
Tofcolano à l'ouelt. Ses eaux s'écoulent par le
Mincio dans la partie du fud-eft. Les îles les plus
remarquables qu'il renferme font Trimelone,
Géographie-Vhyfque. Tom. JG
O livi, Frati & San-Pietro. Sa profondeur varie
beaucoup : dans certains endroits elle eft de 290
mètres. Au commencement de l’é té , fes eaux
s'élèvent d'environ 5 pieds par les pluies & la
fonte des neiges; elles font fi limpides que presque
partout elles laiffent voir le fond, qui eft très-
montueux. Jusqu'à une certaine profondeur, leur
température eft plus haute que celle de l'atmof-
phère ; près du fond elles font très-froides en e'té
& très-chaudes en hiver, quoique leur furface
foit prefque glacée.
Il paroït avoir été formé par des eaux venues
du Tyrol & du pays de T ren te , à en juger par
la nature des roches que l'on trouve dans fon
lit, & qui offrent une parfaite identité avec celles
des Alpes de ce côte. Les atterriiîemens & les
alluvions tendent à combler fon lit : on remar •
que même qu'il diminue graduellement. Ce lac
eft renommé par la quantité & la variété d'efpèces
de poiffons qu'il nourrir. C e font des fardines, des
aloles, des truites faumonées, des anguilles, des
brochets, des tanches, des barbeaux, des ombres
chevaliers & furtout des carpions.
GARGANO. Nom que Ton donne à un groupe
de montagnes limité au nord & à I’eft par l'Adriatique,
au fud par le Candelaro , & à l'oueft
pa»- le Fortore. Ces deux cours d’eau ne ’ làifïei t
au fud- oueft qu’un paffage de 2 lieues par Lequel
ce groupe fe rattaché à l'Apennin. Le mont Gar-
gano forme un vafte promontoire qui s'avance
d'environ 9 lieues dans la mer Adriatique, au
nord du golfe ManfVedonia. Il couvre une fur-
face de 80 lieues carrées , & offre plufieurs foin-
mets remarquables, dont le plus élevé eft le
Monte-Calvo, qui a 4,968 pieds au-deffus du
niveau de la mer. Il renferme des vallées fpa-
cieufes & fertiles, & fes cimes fôr.t couvertes
de forêts de pins. La roche qui y domine eft le
calcaire fecondaire de differentes formation ; on y
trouve auffi quelques veines métalliques, mais
donc aucune ne paroit jufqu'à prefent avoir mérité
d’être mife en exploitation.
GEMMI. Montagne des Alpes bernoifes, dont
le col , nommé La Daube, eft élevé de 6,960
pieds au-deffus du niveau de l'Océan. 1
GENËVRE. Montagne des Alpes, qui s’ élève
à 11,058 pieds au-dc-ffus de l’Océan, & dont la
température eft plus baffe que celle que l’on ob-
ferve dans des montagnes moins élevées.
GÉOGRAPHIE ZOOLOGIQUE. Il fuffit de
jeter un coup-d'oeil général fur les êtres.qui peuplent
le globe terrëftre pour fe convaincre que
toutes les efpèces d'animaux n'y font point également
réparties. Il en eft de celles-cj comme des
efpèces végétales : les unes font particulières aux
A aa a a a