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T able (Montagne de la ) . Cette montagne, |
des environs du cap de Bonne-Efpérance, dont
nous avons donné la hauteur à l'article Système
de montagnes, étoit confidérée depuis long-temps
comme entièrement compofée de granité. Mieux
connue depuis l'exploration qu'en ont faite, en
1820, MM. Kuhl & Van-Haflelt , on fait que le pied
feul eft d'un granité à gros grains, qui fe montre à nu
fur toute la côte depuis la Baie au Bois jufqu'à la
Tête du Lion y mais toute la partie fupérieure juf-
qu'au fommet eft d’une formation bien moins ancienne,
c ’eft-à-dire un fchifte argileux traverfé
par des filons de granité. Sur ce fchifte s’ appuie
un grès très-compacte.
Il paroît que toutes les hauteurs voifines de la
baie de la Table ont la même conftitution géo-
gnoftique, à en juger d'après leur forme 8c d’après
des échantillons qu’ on en a apportés ; nous nous
difpenferons donc de décrire les montagnes voifines
, connues fous le nom de la Tête & de la
Queue du Lion. (J . H. )
T A G E . Des monts Ibériques feptentrionaux
s’échappe vers le fud eft la Sierra Molina, qui,
fe confondant avec les montagnes d’ Albarracin &
du nord de la province de Cuenca, forme encore
une fubdivifion de hauteurs confidérables. C'eft
de leur point culminant, par le 14e. deg. 54' environ
de longitude à l’eft de Ténériffe, & par 40
deg. 38' de latitude feptentrionale, que s'échappe
le Tage qui traverfe toute la Nouvelle-Caftille,
l'Eftramadure espagnole, fépare, en entrant en
Portugal, le Beira de l'Alentejo, divife enfuite
une partie de l'Eftramadure portugaife, & va fe
jeter par une fort large embouchure dans l’Océan
atlantique, à deux lieues au-defious de Lisbonne.
Son cours eft d’environ 170 lieues.
Peu de fleuves ont été vantés autant que le
Tage par les poètes & les romanciers, & peu de
fleuves niéritoient moins les louanges exagérées
qui lui ont été prodiguées. Un lit ordinairement
rétréci, coupé & embarraffé par des rochers, des
bords arides, des eaux prefque toujours bour-
beufes : voilà ce qui caraétérife ce fleuve que l’on
a cependant furnommé le Tage doré.
La partie de la Nouvelle-Caftille qu’ il arrofe
reffemble aux régions du Tropique, & voit naître
fur fon fol le chamoerops ou palmier nain, l'agave,
le mûrier, le dattier & les c a êtes } elle eft expofée
à des vents violens, très-froids, dont l'haleine im-
pétueufe foulève des tourbillons d ’une pouflière
rougeâtre qui pénètre les vêtemens & va donner
fa couleur fîniftre au peu de verdure échappée à
l’ardeur d'un foleil brûlant. Quelques troupeaux
laies 8c mal entretenus viennent rompre feuls
l’uniformité de ce trifte tableau. L’Eftramadure,
que traverfe enfuite le T a g e , compte à peine 357
habitans par lieue carrée : on peut juger d'après
cela de l’état de l'agriculture} partout on rencontre
des traces de villages abandonnés, partout
des filions durcis, aftailfés, couverts de ciftes ou
chênes à feuilles perfiftantes, 8c cette dépopulation,
cette folitude attriftent d’autant plus que
ces plaines appellent la culture & pourroienc
devenir les plus belles & les plus riches de
de l’ Efpagne. Quant à l’Eftramadure portugaife,
elle eft prefqu'aufli déferre que l'Eftfamadure
efpagnole; le fol eft inégal, pauvre 8c coupé
par une grande quantité de torrens. C ’eft dans
cette partie 'furtout que le Tage eft fans celfe
interrompu dans fon cours par des rapides 8c
des rochers qui en rendent la navigation dan-
gereufe & prefqu’ impraticable} ce n'eft qu’ au-
deffous d’Abrantès que le fleuve commence à
porter des embarcations allez confidérables} il va
en s’élargillant jufqu’à fon embouchure, alors les
rives fe refierrenr, forment une éfpèce de détroit,
& , s’ouvrant enfuite fur la mer, préfentent une
immenfe entrée dont l’extrémité feptentrionale eft
marquée par le cap R oca, 8C celle du fud par le
cap Efpichel.
Les eaux du Tage fe grofiiffent d'une multitude
de ruiffeaux 8c de torrens. Ses principaux
affluens la rive droite font :
Le Xarama ou Jarama, qui y tombe près
d’Aranjuez & dont les fources viennent de Somo-
Sierra}
Le Guadarrama qui fort de la montagne du
même nom 8c fe jette dans le Tage à quatre lieues
au-deffous de T o lè d e }
L*Alberche qui lui apporte le tribut de fes eaux,
près de Talavéra de la Reyna, après s’être échappée
du noeud des Sierra de Viila-Franca, de Gré-
dos & d’Avila}
Le Tietar qui naît aux revers de Guifando 8c
baigne la bafe des monts immenfes du Grédos}
Le Rio Alagon dont les fources font dans le
baflîn du Dueroj
Le Rio Elga qui defcend des pentes occidentales
8c méridionales de la Sierra de Gata, &
forme dans toute l'étendue de fon cours la frontière
de l'Efpagne & du Portugal 3
Le Zé^éré dont le cours eft de 3 $■ lieues environ,
depuis les pentes méridionales de la Sierra d’Ef-
tella qui lui donne naiflance.
Les affluens qui fe jettent dans le Tage par fa
rive gauche ont généralement moins d’étendue
que ceux dont nous venons parler.-Nous mentionnerons
feulement :
L e Rio Guadi'ela, le premier & le feul cours
d’eau confidérable que reçoive le fleuve dans fa |
partie fupérieure.
Et le Rio Ervédal dont les fources fe réunifient
autour de Crato, 8c qui fe jette dans le Tage au
fond de l’ efpèc'fe de golfe que forme 1 elargif-
fement de fon embouchure. De ce point de jonction
jufqu’ à la mer, on ne trouve plus que le Rio
Canha qui foit digne d'être cité. ( J . H. )
TAGUIL. Rivière de Sibérie fur les bords de
laquelle on a découvert les premières mines de
platine que l’on ait exploitées dans 1 ancien continent.
La fource du Taguil eft dans les monts
Ourals, à 57 deg. de latitude : fon cours, d’environ
60 lieues, eft dirigé vers le nord, jufqu a la
Toura, l’ un des affluens du Tobol. Quoique cette
rivière foit peu confîdérable, elle eft célèbre par
les richeffes minérales renfermées dans fon baflîn,
& par les grandes exploitations établies fur fon
cours. Outre le platine, on y a trouvé des fables
aurifères, du chromate de plomb criftallifé, &
furtout d’ inépiiifables mines de fer. Quelques minerais
de cuivre y font aufli exploités, des pierres
oîhires , des marbres, des roches feid-fpathiques
qui fourniffent le petun-tfé pourla fabrication de
la porcelaine} enfin, des criftaux de roche. Quant
aux produftioos végétales de cette contrée, voyei
les articles O b 8c Ourals (monts). (F.)
TALISCH. Chaîne de montagnes de la Perfe appartenant
au fyft'eme himalayen qui fe réunit aux
montagnes du Karadagh} fes cimes les plus élevées
ont environ 1,300 toifes. Elle eft compofée de
fchiftes, de grès 8c de roches calcaires. (J. H.)
TAMISE. C e fleuve prend fa fource dans le
comté de Glôcefter, 8c après avoir traverfé le
$ royaume d’Angleterre va fe jeter dans la Manche
à peu de diftance de Douvres. Il eft navigable depuis
fon embouchure jufqu'à Letchlade dans le
comté de Glôcefter, à la diftance de 230 milles:
la marée y remonte à la hauteur de Richmond dans
le comté de Surrey, c'eft-à-dire à 70 milles de fon
embouchure. L'eau en eft très-faine 8c abonde
en poiflons de diverfes efpèces. Ses b ords, à
l’oueft de Londres, font ornés de jardins &
de belles maifons de campagne. Ses affluens font
nombreux : le JCennec, le Coddon, le Coin, le
Ckarwell, le Tame, VIJis 3 la Wey3 la Mole, le
Wandle y le Léa 3 le Roding, le Darent, le Med-
way, font les principaux. La Tamife fe réunit a
plufieurs canaux navigables, tels que le grand
canal de jonétionà Brandford, à 7 milles audeffus
de Londres} le,canal d’ Oxfort et Warwick qw y
débouche à Oxford} 8c enfin le canal dedaTamife
& d e laSeverne qui la rejoint à Letchlade, formant
une ligne de navigation intérieure qui traverfe le
royaume entier.
Nature des terrains que parcourt la Tamife. La
Tamife prend fa fource dans un terrain qui appartient
au fédiment fupérieur.Elle trayerle d'abord
des dépôts d’argile plaftique aux environs d'Ox-
fort, puis la formation du coral rag ; depuis Wa-
lingford jufqu'à Maidenhead, elle coule au milieu
de la craie, & jufqu’ à ce qu’elle entre dans le
Middlefex, elle traverfe de nouveau des argiles
appartenant au fédiment fupérieur. A celles-ci fuc-
cède le vafte dépôt tertiaire de l’argile de Londres}
enfin elle coule encore une fois dans les argiles
près de fon embouchure. (J. H .)
TANAG A . Cette île , l’une des Aleutiennes, eft
fituée dans la mer de Behring, par 51 deg. 52 min.
de latitude nord, & 180 deg. 2ƒ min. de longitude
e ft, a environ 16 lieues de circonférence.
Au nord-oueft de cette île , s’élève un groupe
de montagnes volcaniques, dont 1 une très-élevée,
en forme de cône, vomit de temps à temps une
épaiffe fumée. Suivant la defcription qu'en donne
M. Sauer, fecrétaire interprète de l'expédition
de Commodore Bellings, les divers fommets de
ces montagnes, qui, à parler exactement, n en
forment qu’une feule, font chargés de neige,
noircie par les cendres, 8c qui tombe fouvent en
avalanches jufqu’ à mi-côte’. « Cette montagne,
m dit-il, s’ étend huit milles au fud & fix milles
îd à l’eft quart de nord. Au fud fud-oueft de l’îie,
» & à huit milles de la pointe nord-oueft, elle
» eft terminée par un rocher très - avancé qui
» forme un cap, 8c eft entourée par plufieurs
» roches détachées 8c fort aiguës. » - ^
A l'exception de la partie feptentiionale f i le eft
baffe & couverte de petits lacs d’eau douce} on
remarque çà 8c là quelques collines peu élevées :
tout ce côté eft couvert de verdure 8c terminé
par une pointe fablonneufe.
Tanaga eft peu peuplée depuis qu’elle eft fréquentée
par les chaffeurs ruffes. Les indigènes ont
à peu près les mêmes moeurs que ceux de l’île
d’Ounalafchka, leur langue paroît être un diale&e
de celle que l'on parle dans c e lle - c i. ( f^oye^
Aleoutes. (J . H. )
T A N A O . Voye\ Archipel au Supplément.
TANEGASIMA. Voye^ Archipel au Supplément.
T A N N A , Voye^ Archipel au Supplément.
T A R A L . Voyei Archipel au Supplément.
TA R TA R IE . Voyei Steppes.
TAURUS. Voye\ Systèmes de montagnes.
TAVAI-PCENAMMOU (île). Voye\ Zélande.
T AW D A . Rivière de Sibérie, l’un des affluens
du Tobol. Ses fources font dans l'Oural, vers 6y
deg. de latitude, dans de vaftes marais. Elle eft
• formée par la réunion de la Sofya 8c de U Lofva
qui joignent leurs eaux au fortirdes montagnes,
par ($3 deg. de latitude, après un cours finueux de