
T ypha m ln im a .
Utrjcularia m in o r .
V a l e r i a n a t r ip te r is .
V eratru m lo b e l ia n u m .
V é r o n i c a lo n g ifo l ia — ‘ f a x a t i l i s — p r o ftra ta — *
a c in i fo l ia .
V icia lu t e a — p i f i fo rm is ~ d um e to rum .
V iola p a lu f t r i s — g ra n d if io ra —f l a S e a .
Z a n i c h e l l i a paluftris.
C o n fiicu tio n g éo g n o f iiq u e d e s V o fg e s . La chaîne
des Vofges , confidér=e dans fon enkmbie ; offre
un maffif de roches granitiques dans fa partie méridionale
dont il occupe environ le tiers de la longueur.
Une longue bande de diverfes roçhes calcaires
ou fiiiceufes, parmi lefquelles dominent
les grès rouges , entoure la bafe de la formation
granitique au fud , à l’oueft & au nord , ou elle
conftitue tous les Commets de la chaîne jufque vers
fes dernières pentes près les bords du Rhin. A
l’e ft, des dépôts de lias 2 de mufchelkalk 6c de
calcaire alpin, s’ appuient fur les granités 3c fur
les grès rouges , & entourent prefque toute la
chaîne ; entre celle-ci 6c les bords du Rhin, des calcaires
poftérieurs à la craie fuccèdent aux terrains
précédons.
M. V o l i \ 3 ingénieur des mines, qui a étudié
dans le plus grand détail tout le vevfant oriental
des Vofges , va nous fournir les moyens de faire
çonnoître leur compofition géognofiique : nous y
ajouterons cependant les principales obfervations
que M. E l l e d e B e a um o n t a' faîtes fur la géognofie
de ces montagnes.
C e dernier fait d’abord remarquer que, dans
cette chaîne, l’oeil le moins exerce ne tarde pas a
diftinguer deux fortes de montagnes : les unès
doivent à leurs cimes arrondies^ le furnom de
ballons ; elles occupent la partie méridionale
des Vofges proprement d î t e s & dominent
toutes les autres. Leurs valléës les plus profondes
font rarement bordées de grands rochers
6c d’efcarpemens conlidérablès : encore cela n a-
t-il lieu que dans les parties formées de roches gra-
nîtoïdes qui fe déçompofent affez facilement pour
prendre des contours arrondis. « Ces mêmes
roches étant très-peu fendillées, dit M. EHe
de Beaumont, les eaux font obligées de couler
à leur furface} ce qui produit un grand nombre de
fources qui, en facilitant la crue 6c la confervation
de diverfes plantes propres aux lieux humides,
ont occafionné la formation de dépôts tourbeux
qu’on rencontre à toutes les hauteurs. Les montagnes
compofées dé roches compactes ou fchif-
teufes font, au contraire, pénétrées dans toutes
les directions de fentes très-multipliées, & pré-
fentent beaucoup moins de fources & de tourbières
que celles formées de roches granitoïdes. »
Ces deux fortes de montagnes préfentent un
grand nombre de roches criftallines ; mais ces
poches fe fient 6c s’enchevêtrent tellement avec
des roches à débris organiques ou à texture
arénacée, que les unes 6c les autres paroiffent
devoir être regardées comme appartenant au
terrain de tranfition s on y# diliingue, fuivant
M .E lie de Beaumont , des gneijs, des granités,
des fyéniies} des diabafes3 des porphyres, des
dolomies, des euphotides y des ferpentines, des
fchiftes talqueux & argileux, des grauwackes, des
calcaires faccaroïdes & compares , &C.
Ces roches fe montrent, dit-il, principalement
dans l’efpace triangulaire dont les trois angles
font Schirmeck , Plombières 6c Majftvaux, & le
couvrent prefqu’en entier. Hors de ce triangle,
les mêmes roches ne fe montrent qu’en un très-
petit nombre de points. Elles forment, près de
Beffort3 un petit rameau avancé, dont le Salbert
efi le fommet principal. Ce tte montagne s’élève
!à 334 toifes. Les vallées d' Aillevillers t de
Funtenois} de la Hutte., de Châtillon-fur-Saôn*
& de BuJJÎères-de-Belmont, les mettent à découvert
chacune en un point. Elles fe montrent
auffi à l’entrée des vallées de Joegerthal} d'Erlem-
| back 6c Anweiler3 qui débouchent dans la plaine
de l’Alface , vis-à-vis de Haguenau, de Willem-
bourg & de Landau.
M. Elie de Beaumont fu t encore remarquer
q u e , dans la partie méridionale des V o fg e s ,
les couches des roches fehifteufes & les plus
grandes dimenfions des malles aon ftratifiées, font
dirigées le plus habituellement.de I’oueft i y degres
nord à l’elt i y degrés fud. « Dans la partie fîtuiée
entre le ballon dlAlface & Schirmeck, dit-il, elles
font le plus fouvent dirigées du nord-efi un quart
nord au fud-oueft un quart fud, c ’eft-à-dire parallèlement
à la partie principale de la. ligne de
faîtes. Les vallées femblent avoir une tendance
confiante à fe diriger dans le fens de la
direction moyenne de la firatification : l’ incli-
nailon n’ a rien de confiant, j ’ai cru remarquer
qu’en général les toches granitoïdes forment
des dômes alongés, dans le Lens indiqué comme
étant la direction moyenne de la firatification.
Les roches fehifteufes femblent fe grouper auto-ur
de ces dômes. La direction de leur firatification
e f i , en général, à peu près parallèle à celle de
leurs flancs, quelles que foient les. contorfions
qu’elles préfentent dans le fens de leur incli-
naifon. Les porphyres femblent former des
filons plus ou moins larges ou des mafl’es irrégulières
qui traverfent indifféremment toutes tes
autres roches, foit tranfverfalement, foitparallèlement
à la firatification, quand il y en a une. »
Paflànt maintenant en revue les principales
roches qui confirment. la chaîne des Vofges ,
M. VoLtz nous donne les details fui vans fur
trois grands dépôts importans,
««1°. Gneijs. avec granité, weiftein & micafchifie.
C ’eft ce terrain qui renferme, lés, filons célèbres
de Sainte - Marie - aux - Mines & lesquels Ce rapportent
au moins à deux formations bien dUtin&
es : les uns, ceux des vallons de la petite
Liepvre & de Phaunoux, paroiffent appartenir
à la formation de quelques-uns des filons de
Freiberg en Saxe, & renferment du cuivre gris ,
du cuivre pyriteux, de l’argent natif, de l’argent
muriaté, de l’argent rouge , des minerais de
coba't, de l’arfenic natif & de la blende jaune >
.fis ont pour gangue du quartz très-géodique 6c
du fpath calcaire. D ’autres ne renferment que
de la galène, peu riche en argent, dans une
gangue fehifieufe 6c fouvent noirâtre, par un
grand contenu de plombagine ou d’une autre
matière carboneufe. Ces derniers filons, qui fe
trouvent principalement dans le vallon de Surlatte,
paroiffent être de même formation que les filons
fi célèbres de Poullaouenn en Bretagne.
» i ° . Micafchifie. Cette roche efi peu abondante
dans les Vofges. On trouve un micafchifie très-
quartzeux* au fond du vallon d’Urbeis 6c dans j
un vallon latéral du val de Münfter, au bas du j
Hohenlandsberg, aux environs de Sulzbach.
» La firatification du micafchifie efi concordante
avec celle du gneifs.
» j ° . Schifte primitif. Le fehifte ou phyllade primitif
fe trouve aux environs d’Andiau, à Erfen ;
bach, à Breitenbach, à V ille , à Saint-Martin, |
à Meifengotte, à Steig.e, à L.alaye, à Charbe, j
à Urbeis.
*> 4°. Schiftey grauwnçke & porphyre. Cétte forma- ;
tion fe trouve principalement dans lès vallées
de Saint-Amarin & de Maffevaux $ elle conftitue
le chaînon de montagnes qui lépare les deux
vallées, s’étend de Thann vers Guebwieller, &
jufqu’à Metzeral, au fond du val de Münfier.
Plus au nord, on la retrouve en allant de Framont
jufqu’au-delà de Liitzelhaufen. Le grauwaken-
fehiefer reparoît enfuite vers le fond du .vallon
d’Oberhaflach. A W eiler, près Wifl’embourg,
on uouve un fehifie fur lequel on n’ a pas
affez d obfervations pour pouvoir décider s’ il
appartient au terrain de tranfition ou aux fehiftes
précédens. Enfin, on trouve encore cette formation
au fud de la vallée de Maffevaux, à
Rougemont & à Ettufpnt-le-Haut-, & d’autre
part, au ballon de Roppe , à E lo i, au mont Salbert
, & juiqu’ à Saulnpt, dans la Haute-Saône.
» y®. Grès houil/er3 grès rouge & porphyre fecon-
daire. Le terrain hpuiller exifte en Alface dans
plufieurs localités. Il efi continué confiamment de
couches de grès & de ppudingues houillers com-
pofés de débris de terrain plus ancien fur lequel ils
repofent, & de fehifte houiller renfermant fouvent
des impreffions végétales > on y trouve toujours
des traces de houille , & parfois des couches exploitables.
AErlenbaçh 6c à Villé on y trouve .en
outre des bancs d’un calcaire comp are gris , que
l’on exploite pour faire de la chaux , chaux qui
efi hydraulique 6c fort eftifnée pour les çonfiruç-
tions dans l’eau.
*» Un terrain houiller, de peu d’étendue, fe
trouve à Sainte-Croix-aux-Mines, au lieu dit le
Hury. Il repofe fur du gneifs., efi accompagné d'un
argilophyre quartzifère , & efi recouvert en partie
de grès vofgien. Ce dépôt houiller a donné lieu,
pendant un temps affez prolongé, à une exploitation
avantageufe ; il efi encore exploité aujourd’h
ui, mais fes produits ne font pas très-confidé--
rab.es. La houille e ftfè ch e , très-foïide, 6c donne
une forte chaleur.
. » Dans les communes de Saint-Hippolyte 6c de
Rodern il exifte un baffin houiller qui fait l'objet
d’une exploitation, laquelle a été très-produélive
pendant long-temps, mais qui ne fournit plus de
produits importans aujourd’hui C e terrain houil-
ler repofe également fur le granice, mais fans qu'il
y ait une limite tranchée entre les deux formations
5 il efi entouré par ce granité, & efi recour
vert par le grès vofgien. Il fournit delà houille
graffe qui efi fort eftimée, malgré fon état prefque
pulvérulent. »9
Grès rouge. ** Legrès du Va! -de - Ville repofe
tantôt fur le fehifie primitif, die encore M. Voltz,
tantôt furie terrain houiller, 6c probablement au Üi
en quelques points fur le granité & fur le gneifs j
dans d’autres endroits il efi recouvert par le grès
vofgien. >9
C e terrain forme ici un^.vafte baffin, dont le
flanc feptentrional montre, en plufieurs points
précédemment cités, un véritable terrain houiller,
avec des couches de houille , & plongeant partout
fous le grès rouge. Dans le vallon de Lalaye,
qui fait partie de ce baffin , on v o it , comme i! a
été dit tantôt, le terrain houiller dépofé fur le
devant d'une montagne j des traces de ce terrain
defeendent dans )e vallon, & là il contient.encore
quelques petits dépôts de houille , laquelle efi
déjà de meilleure qualité qu’elle n’étoic dans les
gîtes du haut de la montagne j mais il fait alors
une fécondé chute, 6c plonge prefque verticalement
à une grande profondeur fous le grès rouge
qui forme le fol du vallon. On l'a reconnu ainfi
dans un puits profond de 6 o mètres environ, au
fond duquel l ’inclinaifon des bancs du terrain
houiller commence à diminuer & diminuera encore
beaucoup à en juger par la firatification du
grès rouge qui efi à la furface du fol dans les environs
de ce point, »s
6°. Porphyres fecondaires. Ces porphyres 6c
trummerporphyres repofent fur le terrain de iran-
lïtion 5 les couches inférieures font fouvent des
grès paffant au trummerporphyre ou aux poudin-
gues. Les couche-s fupérieures forment auffi un
paflage de l 'argilophyre, ou plutôt de l’eurite
terreux au grès vofgien qui les recouvre prefque
toujours. Le porphyre lui-même efi quelquefois
divifé par de nombreufes fiffures verticales 6c régulières
en colonnes : on le voit ainfi dans un
vallon près de Liitzelhaufen. Ces porphyres font
quelquefois ftratifies, 6c les couches font prefque
horizontales j on y voit parfois des veines à te in