
reux que celui des aflifes fupérieures. C e calcaire
renferme peu de coquilles, tandis qu'il en eft
tout le contraire de celui fur lequel il repofe,
qui eft plus (ableux & d’un grain pies irrégulier
& plus groffier.
Ç e fyftème mixte, mais effentiellement marin ,
repofe fur un calcaire fluviatiie, compacte, blanchâtre,
caraélérifé par de r.ombreufes infiltrations
fpxthiques, des Hélix & des Piano,ries. Ce calcaire
doit s’être formé en même temps que le calcaire
moellon inférieur, puifque les parties les plus
fupérieur.es de fes. couches font chargées de fable-s
marins, & que les hélices, les planorbes, devenus,
plus rares, y font; accompagnées d'huîtres & de
balanes. Ces coquilles marines n’ exiftent plus dans
les paities inférieures du calcaire fluviatiie, qui
finit par fe confondre &■ fe mêler avec une couche
informe de ti.ifas ou de pépérines, de brèches
volcaniques de diverfesmatures. C e s brèches &
ces tufas ont du y être projetés pendant le dépôt
du calcaire d’eau douçe, puifque tantôt ce calcaire
en fragmens plus ou moins volumineux fe
trouve pris dans la brèche, èc que tantôt la brèche
a été faifie par le calcaire fluviatiie, fait qui annonce
que, lorfqye l’éruption volcanique a eu
lie u , il y avoir déjà des calcaires d’ eau douce,de !
dépofés, & qu’il y en a eu de produits après les
éruptions , puifque ces calcaires ont faifi & empâté
à leur tour des parties de la brèche volcanique.
Nous ignorons fur quelle formation repofe la
couche informe de tuf & de brèche volcaniques,
mêlée au calcaire d’eau douce inférieur,-le torrent
de Vareilles ayant creufe fon lit dans cette couche
de tu f , & n’ayant point mis à découvert çe qui
eft au-deffous. Le lit du torrent eft à 80 mètres
au - defliis de la mer, en forte que la hauteur
totale du plateau de Vareilles eft de 70 mètres
au-deffus du torrent & de 150 mètres au-deffus
du nivea.u de la Méditerranée.
La coupe du plateau de Vareilles eft des plus
importantes, non^-feulement en ce qu’elle indique
quelle eft la pofition du calcaire moellon , mais
furtout en ce qu’elle prouve , que les couches les
plus récentes des terrains tertiaires ont été produites
prefqu’en même temps, & que, quoiqu’accompagnées
de corps organifés qui ont dû vivre
dans des lieux différens , elles ont été cependant
dépofées dans le même liquide, c’eft-à-dire,
dans le baffm de l’ancienne mer. Aufli les diverfes
couches marines & fluviatiles , qui paffent les
unes aux autres d’une manière infenüble, ou fe
mélangent parfois, font-elles également accompagnées
de roches volcaniques qui annoncent qu’ à
mefure que la mer fe retiroit, les volcans de nos
localités terminoient leurs éruptions, èn déplaçant
d’ une manière plus ou moins violente les couchqs.
déjà dépofées , ou celles qui n’éçoient point eft-1
eor.e complètement foljdifiées, ei> les mêlant avec
leurs produits & leurs de je étions.
Si l’on pouvoit conferver quelque doute à cet
égard, certains faits de détails femblent b en
propres à les diffiper. Nous avons déjà fait obferver
que les dépôts marins des divers baffms tertiaires
offraient dans leurs couches pierreufes ou dans les
gomphoiites monogéniques & les fables qui les
accompagnent, de nombreux galets de calcaire
d’eau douce , galets fouvent .percés par des modioles
ou d’autres coquilles perforantes, qui en
en général ont dffparu & dont il ne refte plus que
des moules intérieurs. Mais ce que ces galets onj
de particulier , c’ eft qu’ils font fouvent entourés
& encroûtés d’une pâre pierreufe marine-, laquelle
a été per.çée comme celle des calcaires
d’eau douce par dès coquilles perforantes. L on
ne peut avoir des doutes fondés sur l’ origine marine
de la pâte pierreufe mêlées au calcaire d’eau
d ou c e , ou qui lui eft fuperpofée ,• cette pâte
étant câblée de débris de corps marins. Il y a
plus encore, ces galets percés par les modioles
ne confervent plus parfois de traces des coquille*
qui L s ont perforés, alors les trous qu’elles ont
laides font remplis par la même pâ'e pierreuse
dont le calcaire moellon eft compofé.
. O r , comment ces diverfes circonftances ont-
elles pu fe produire, fi ce n’eft parce que^ les
calcaires d’eau ont été dépofés dans le même
liquide où s’ eft précipité ég dement le calcaire
marin ? Les uns & les autres ont du néceffairement
relier dans le badin de l'ancienne mer , après leur
folidifiçation , puifqu’hs (ont tra-vei fés dans tous
les feps par des trous dans lefquels étoient logées
diverfes coquilles marines.
L’ on trouve également dans les poudingue*
calcaires qui accompagnent ou qui alternent avec
le calcaire moellon, des galets de calcaire juraffr-
que percés <fe même, par des coquilles perforantes.
Lorfque • ces coquilles n’exiftent plus, l’efpae®
qu’elles ont biffe eft rempli par une pâte calcaire
analogue à celle du calcaire moellon j on diftingue
des moules intérieurs de TurriUlla, de Venus., de
Lucina, & enfin de diverfes coquilles marines.
D’autres dépôts tertiaires préfentent des madrépores
foffiles qui fe rapportent aux caténipores es-
charoides de Lamarck, lefquels font percés également
par des coquilles perforantes, mais les
efpèces ne font pas les mêmes : la plupart f®
rapportent à des modioles. Certaines efpèces pa-
roiffènt fe rapprocher des modiola lithophaga,
cordata & tuhpa de Lamarck, autant du moins
que l ’on p-eut en juger avec de fimples moules
intérieurs. Du refte, M. Leufroy, dont la fagacis®
égale le zèle , fe propofe de décrire avec détails
les diverfes efpèces de coquilles perforantes que
L’on obierve dans les dépôts tertiaires.
Les divers baffins tertiaires qui entourent Monfr
pel'lier préfentent, également des exemples de
ces alternances, entre-je s dépôts marins & fluvia-
’ tiîes j mais il n’en eft pas de plus remarquables
que celles qui nous font offertes par le baflin tertiaire
de Cette. Les formations fluviatiles exiflent
dans ce baffm à 2 mèt. jo cent, au-deffous du
niveau de la Méditerranée > L it qui annonce
qu’elles ont dû fe dépofer dans le baffm de l’ancienne
m e r , tout comme les couches marines
avec lefquelles elles le montrent en lits tellement
alternatifs que fur 11 couches, 14 apparnënent
aux dépôts fluviatiles et 7 feulement aux dépôts
marins. Les lits pierreux marins qui appartiennent
au fyftème de couches nommé terrain marin fupé-
rierr fe trouvent à Cette comme à Vareilles,
au-deffus & au-deffous des formations fluviatiles,
les’ uns les autres en ftratification régu1ère 8c
concordante, annonçant des dépôts fucceffifs,
mais produits p'rëfque fimultanérhent.
Çètte alternance entre des formations que l’ on
n’ avoit pas d’abord fuppofé s’être opérées dans
le baffm de l’ancienne mer, eft d’autant plus
remarquable à Cette & à Frontignan , que les
couches qui la repréfentent ne font qu à la foible
diftarree d’énviron 2,ô&à‘mètres du baffm de la
Méditerranée , 8c qu’elles font probablement
encore moins éloignées de cette mer, dans les
points où elles n’ont pas été mifes à découvert.
Comment, d’après ce rapprochement, fuppofer
' “ne des couches alternatives marines & fluviatiles
ont la ppiffance totale ne dë.paffe pas 2f mètres,
ont été dépofées dans deux liquides diftérens, & !
par fuite de retours des eaux des mers fur les
continens qu’ elles avoient d’ abord occupés? N’ eft-
il pas au contraire plus probable, malgré ce que
nous avions avancé dans les Mémoires que nous
avons publiés fur les terrains tertiaires de Cette & «
qui nous diipenfèront d’entrer dans de plus longs
détails, que les alternatives de lits fluviatiles &
marins ont été produites par les dépôts fucceffifs
apportés dans l’ancienne mer par les . fleuves ,
dépôts que les limons marins ont enfüite recouverts
(1 ) ?
L étage fupérieur du dépôt marin tertiaire qui
tantôt fe montré au-dèffüs du dépôt fluviatiie,
tantôt au-deflous, ou qui parfois alterne avec lui,
lè préfente quelquefois avec l’ entier fyftème de
couches qui le compofent, au-deffous de dépôts
fl'uvialiles remarquables à raii'on des belles
lames de gypies lenticulaires noyées dans les
roches qui le cortftituënt. Comme M. Tournai,
habile géologue de Narbonne, fe propofe de décrire
les lieux où exifte cette fuperpqlition , avec
les détails propres à en faire faifir l’importance,
nous nous bornerons à l’indiquer.
Dans le lieu des environs de Narbonne, connu
fous le nom de Roco Traomado, l ’on obferve
. (1) Fo'ÿë'ç 1« Méfndire far' les- terrains cl’eSin douc'e fîe'
Cette (qu'il faudroït écrire Sète d’après l’étymologie latine)
décou-vefts à pcu-tle-diftance de la Méditerranée, fie inferieur
au niveau de la mer. Statifiiqüe du-Déparc. de L’ Hérault, pag,
5 — Annales des Sciences naturelles . s o û l 1827»
au-deffous du diluvium un dépôt immenfe de
marnes rouges remplies de gypfe fibreux & lenticulaire
, mais lans aucun débris de corps organifés.
Ces marnes font affez cara&érifées par les
gÿpfes qui les accompagnent, pour être confédérées
comme d’eau douce. On en doute d’autant
moins , qu’ à C e le y r a n , également près de
Narbonne, on les voit immédiatement recouvertes
par un calcaire compàéte rempli de planorbes. A
ces marnes rouges fuccèdé un banc de filex meulière,
fans foffiles , mais avec de belles lames de
gypfe lenticulaire.
C e dépôt fluviatiie recouvre un dépôt marin
compofé de gfesAfiliceux coquilliers alternant
avec des febles marins. Ces grès, ainfi que les
fables qui les accompagnent, recèlent de grandes
huîtres, des Venus, des Cardium , des Turritella ,
des Balanus, des Panop&a, & enfin des petites
huîtres rapprochées de YÔJlrea flabeliula de Lamarck.
Outre ces coquilles , ces grès & les fables
marins qui alternent avec eux offrent une affez
grande quantité de dents de fquales. Le calcaire
moellon paraît enfuité caraétérifé par les foffiles
qui l’accompagnent ordinairement, tels que l’ Oftrea
crajjijfima , les Solen , les Lutraria , les Panop&a &
les Scutelia, & au-deffous de fes couches fe montrent
les marnes argileufes bleuâtres , dont l’origine
marine eft alfez démontrée par les Anomia ,
les Peiïen & les petites huîtres qui les accompagnent.
Si donc le dépôt d’ eau douce qui furmonte le
terrain marin que nous venons de décrire , appartient
au dépôt fluviatiie, ce feroit peut-être le
1 premier exemple de gypfe fuperpofé à l ’étage
I fupérieur du dépôt marin. Mais l’on ne doit pas
perdre de v u e , que la chaux fulfatee, fibreufe 8c
| lenticulaire ne fe trouve pas à Roco Traomado en
maffe, mais feulement en fragmens & en lames
; ilblées, 8z que ces variétés fe montrent également
| dans .les marnes marines de l’étage fupérieur du
dépôt marin. Auflï eft-il très-probable qu’ il s’en
I forme encore dans l'époque géologique a&uelle
; dans les lieux où exiftent de puiffantes couches de
1 marnes argileufes. Si au contraire on confi-
i dère ce dépôt d’eàu douce comme Ucuftre, on
conçoit de même comment l’on peut y rencon-
; trer ’dès lames gypfeufes. quoique cette variété
; de gypfe n’ait pas été fîgnalée dans les dépôts
■ laçuftres fupérieurs. 1
Cette dernière fuppbfîtion, qui tendroit à faire
confidérer les marnes rouges de Roco Traomado
comme lacuftrës ', n’eft guère adm'iflible, puifque
i les marnes qui, à Roco Traomado fe montrent au-
j deffus de lfetage fupérieur du dépôt marin, alter-
nent avec les' couches qui compofent ce dernier
! dépôt dans le baffm de Mouffan', également dans-
: les environs de Narbonne. O r , le cara&ère le plus
: décifif des formations fluviatiles, eft leur alternance
avec les formations marines , alternance
qui ne peut pas également avoir lieu avec les