
der > mais du haut de fon navire il aperçut un lac
qui occupe le centre de l'île.
.Elle n’ eft point habitée, mais il y a une grande
quantité d’oifeaux de diverfes efpèces , & la côte
paroît être très-poiffonheufe. (J. H.)
PA LOS , Palaos ou P e l ew . Ges îles, auxquelles
il paroît que les navigateurs efpagnols ont
donné le nom de Palos , à caufe des nombreux
palmiers qui y croiffent , & qui' de loin fe pré-
fentent comme autant de mats, font défignées
parles Anglais fous celui de Pelew. Elles forment
irn archipel qui fe prolonge du fud-ou eft au nord-
eft , fur une étendue de deux degrés. & demi.
Généralement longues & étroites, les plus considérables
font au nombre de fep t, dont les noms
font T huile , Pelelew 3 Artingall, Corooraa OU
Pelew, Emillegue, Emmirigs & Keih. Les autres,
telles que Oroolong 3 Aramalorgoo , Arraguy 3 Ca-
ragaba , Pethoull & quelques autres, font peu im-
portantes.
Elles font fîtuées entre le 5e. & le p*. degrés
de latitude feptentrionale, & entre le 1 30e. & le
1 36e. degrés de longitude orientale du méridien
de Greenwich. Les eaux qui baignentieurs côtes
occidentales font remplies de récifs & de bancs
dè corail 3 qui forment une chaîne non interrompue
tellement longue, que le capitaine anglais
Wilfon , qui fit naufrage au milieu de ces îles en
1783, rapporte qu’ il ne put voir la fin de cette
efpèce de ceinture, de quelqu’élévation qu’ il fe
fut placé. C e banc de corail & de madrépores
s’étend à deux ou trois lieues du rivage, & dans
quelques endroits à cinq ou fix.
Sol des Pelew. — Ces îles font hautes & entourées
de rochers ; la végétation y eft en général
très-riche j leur intérieur eft montagneux j le
terrain y annonce une formation volcanique > de
belles & riches vallées féparent les montagnes,
mais aucune rivière ne les fillonne : on nJy rencontre
feulement que quelques fources d'eau
douce.' -!
Végétation. — Lesplantes les plus variées croif-
fent au milieu de ces îles. On y remarque des arbres
a {Fez gros pour que les naturels puiffent, en les
creufant, en former des canots capables de porter
une trentaine d’hommes. Le plaqueminier ou l’arbre
d’ébène , le manillier, le palmier, le cocotier,
le bananier & diverfes efpèces d’orangers y font
abondans.On y rencontre fréquemment des ignames
{terminalia Catap.pa , Linn.) & Yarcum efcu-
lentum (Linn.). Plufieurs de ces arbres font cultivés
avec foin par les naturels, qui fe nour-
riftent de leurs fruits. Ces îles produifent ■ encore
des bambous & la canne à fucre.
Animaux. — Lorfque le capitaine Wilfon échoua
au milieu de ces îles, il n’y trouva aucun quadrupède
, à l ’exception de rats d’un gris foncé
qui couroient dans les bois , & de plufieurs chats
qui probablement y avoient été apportés par-le
naufrage de quelques navigateurs. Il y remarqua
auflî des poules & des coqs de l’efpèce commune,
des ramiers, &une foule d’oifeaux dont il ne put
déterminer l’ efpèce. Les habitaris de ces îles ne
fe nourriffoientde la chair d’aucun de ces animaux.
Le capitaine anglais eft. le premier qui leur apprit
à en faire lëur nourriture.
Les-parages de ces îles font très-poiffonneux;
on y prend fouvènt 1 e Diodoh tacheté, le Blennie
fauteur ; oh y trouve auflTi divers cruftacés, tels
que le homard, la langoufte} des reptiles, tels
que des tortues, qui fourniflbient aux naturels un
mets qu’ils recherchoient ; enfin, on y trouve
encore un grand nombre de mollufques, tels que
des huîtres, des moules, des pétoncles, & le
Chama gigas de Linnée. Ces mollufques fervent
de nourriture aux habitans des Pelew, qui les mangent
crus.
Habitans. — Lés îles P elew paroiflent être fort
. peuplées. Les hommes y font robuftes, bien faits,
& d’une ftature ordinaire. Ils ne font pas noirs,
mais plutôt d une teinte cuivrée i leurs cheveux
font longs & flottans. Les femmes ont pour vêtement
deux petits tabliers faits en filalFe de noix de
coco, mais les hommes vont nus. Le tatouagè eft
un ornement commun aux deux fexes| chez les
deux fexes auflî, la cloifon du nez eft percée de
manière à y recevoir pour parure la fleur de quelque
plante odorante. Les femmes fe percent les
oreilles & y fufpendent des feuilles ou aes boucles
d’oreilles en écailles de tortues. Vers l’époque
de l’ âge mûr, les hommes & les femmes fe noir-
ciffentles dents. Le capitaine Wilfon a eu occafion
de remarquer que ces peuplés font très-habiles à
la nage j les femmes s’adonnent auflî à cet exercice.
On n’ a vu chez ce peuple aucune idole, aucun
temple, ni aucun ligne extérieur de culte. Mais fi
l’on eft en droit de penfer qu’ils n’ont aucune religion,
parce qu’ ils n’ont aucune cérémonie, ils
paroiflent cependant avoir l’opinion que l’ame
furvit au corps, & ils ont un grand refpeét pour
les morts.
Chez ces peuples la polygamie eft en ufàge , &
le gouvernement eft monarchique» (J. H.)
PAMERE (Monts de). Ces monts forment
une chaîne de plus de foixante-dix lieues de-longueur
'3 ils fervent de contreforts à la haute chaîne
de Belour , qui forme l ’extrémité occidentale de
celle de l’Himalaya. Ils fe dirigent de l’eft à l’oueft
& font fitués entre le 6 f . & le 70e. degrés de
longitude, . fous le 35 e. parallèle. Les pentes méridionales
des monts de Pam'ere fourniffent les
eaux d’une rivière qui porte le nom de Gihon ou
de Harat.
Lorfque le voyageur arrive au haut de ces
monts, il fe trouve fur un plateau confidérable &
d’une grande élévation, qui porte le nom de
plateau de P amère, qui eft borné par les monts
Belour, par le Mus-Tag 8< par le mont Pouskti-
Kkur. C ’eft à l’extrémité orientale de ce plateau,
qui n’ offre que des plaines arides, que commence
le petit Thibet. (J. H .)
PAMPAS. Dans l’Amérique méridionale on
donne ce nom à des plaines immenfes foiivent dépourvues
de cours d’eau, mais qui, au lieu de ref-
fembler aux déferts de l’Afrique ou aux fteppes de
l’A fie , font ordinairement couvertes de riches pâturages,
qui nourriffent aujourd’hui les beftiaux
& les chevaux fauvages importés jadis au Bréfîl &
au Pérou. Ces plaines font généralement baffes j le
climat y eft chaud, humide, & fi malfain, que les
hommes y atteignent rarement l’ âge de cinquante
ans.
Les Pampas occupent dans le haut Pérou , fous
le 78*. degré de longitude, un long plateau qui
s’étend du nord au fud , depuis les fources du Rio
Manoa jufqu’ à celles du Rio Pozuzu, & qui couvre
en longueur un efpace de près de cent lieues. On
les connoît fous le nom de Pampas delSacramento;
elles commencent vers le 7 e. degré de longitude
& fe terminent vers le 1 1 e. On en connoît auflî
dans quelques parties des provinces de Los Moxos
& du pays des Chiquitos ; & au Bréfil elleS/S’é-
tendent fur une partie de l'intendance deCordova,
dans la province de Buenos-Ayres.
Dans celle de Los Moxos, les Pampas s’é tendent
à l’eft de la cordillère des Andes', au bas
d’ une chaîne qui fe prolonge du nord - oueft au
fud-eft, depuis le 11e. degré de latitude jüfqu’au
18e. Ces plaines occupent l’efpace compris entre
cette chaîne & le cours du Rio Mamoré & celui
du Madeira , qui fe réunifient pour fé jeter dans
le fleuve des Amazones, c’eft-à-dire un efpace
de 700 à 8üo lieues carrées? Elles font tellement
unies, que fur cette immenfe furface on trouve à
peine une inégalité d’un pied de hauteur. Dans la
partie feptentrionale, le calcaire fecondaire recouvre
vifiblement la roche granitique ; mais dans,
- les contrées qui s’étendent vers le nord-eft, c ’eft-
à-dire près du fleuve des Amazones, le granité
eft partout à nu.
Dans le pays des Chiquitos, fur les limites de
la province de la P lata, les Pampas occupent prefue
tout l’efpace compris entre la cordillère de
. Fernando & une chaîne qui fe dirige du nord-
eft au fud-oueft jufqu’auxfoürces delà Pafca, qui
fe jette dans le Guapuix , vafte. vallée qui s’étend
du nord au fud depuis le 17e. degré de latitude
jufqu’ au 20e. , & de l’eft à l’oueft depuis le 62e.
degré de longitude jufqu’au 67e. Cette vallée
renferme plufieurs cours d’eau , plufieurs lacs &
les lagunes de U b a i, marais confidérables qui s’é-.
tendent, dit-on, fur une longueur de trente lieues
du nord au fud, & fur une largeur de quinze de
l’eft à l ’oueft. D’immenfes fôjrêts s’ élèvent fur
plufieurs points de ces Pampas; des prairies ma-
rëcageufes occupent les parties les plus baffes.
Le climatyeft extrêmement chaud, l’air y eft humide
& malfain..On trouve dans les forêts , du
miel, delà cire , plufieurs plantes balfamiques, &
des écorces précieufesj on y rencontre auflî beaucoup
de bêtes féroces, de reptiles dangereux &
d'ihfeétes nuifibles.
Dans l’intendance de Cordova, à l’eft des cordillères
, les Pampas occupent une grande furface
prefque triangulaire > elles ne font coupées que
par quelques foiblés Courans d’e a u , mais elles
renferment un nombre confidérable de lagunes
& de lacs dont plufieurs font falés. Le Rio Quinto,
la chaîne de la Cerillada & le Rio Salado forment
du fud eft au nord-oueft, fur une étendue d’environ
deux cent cinquante lieues, la limite de ces
Pampas. Au nord-oueft on y remarque le vafte marais
appelé los Canaverales , & , en fe dirigeant
vers le fud-eft, le Rio Mendoza ou Colorado.
C e côté du triangle a environ deux cents lieues
de longueur} le troifîème côté, qui - n’eft pas
moins étendu, eft borné par quelques petites
montagnes & par le cours du Rio Flores. On peut
juger, par ces détails, de l’étendue de ces Pampas;
le climat y eft doux j les verfans des montagnes
font garnis de forêts , & les parties les moins
élevées font couvertes de riches prairies.
Sous la même latitude on y voit fouvent des
régions de températures différentes, Sc conféquem-
ment des proau$ions qui appartiennent a ces
diverfes températures. A partir de Buenos-Ayres,
ontraverfe cent quatre-vingts lieues qui appartien-
nnent à une de ces régions} il y croît des luzernes
& des chardons. Une fécondé région fuccède :
elle comprend cent vingt lieues ; elle offre partout
une herbe touffue & longue. Enfin, la troifième,
qui s’étend jufqu’aux. cordillères, eft, dit le capitaine
anglais Head , un immenfe bocage garni
d’arbres &: d’ arbuftes.
La première de ces régions varie d’ afpeét félon
les faifons. « En hiver, ajoute le voyageur que
» nous venons de citer, les feuilles des chardons
' m font rondes & belles , & la furface de la plaine
» a l’apparence d’un champ de navets j la luzerne
m y croît en abondance & les troupeaux paiffent
» ça & là dans la plaine. Au printemps la luzerne
» difparoît, les feuilles des chardons tombent à
» terre & la plaine change d’afpeét Un mois après,
» le changement eft plus remarquable. Toute la
m région reffemble à un bois épais, car les char-
» dons font en fleur & .s’élèvent à la hauteur de
» dix à onze pieds 5 ils interceptent la vue des
» objets éloignés 5 leurs tiges font fi ferrées & fi
m groffés, elles font armées de fi fortes épines ,
» que les animaux n’y peuvent point pénétrer.
' » Une armée qui ne connoîtroic pas le pays , dit
« le capitaine Head, s’y trouveroit enfermée fans
« pouvoir s’ échapper. La fcène change rapide-
« ment dès que l’été eft paffé : les chardons
» perdent leur verdure, ils deffèchent, ils tom-
* « bent, le vent les diflîpe, & la luzerne, qui s’é