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dans le Rio del No rte. Sa longueur eft d’environ
io lieues, & fa largeur de 6 lieues.
AIGUES-MORTES. Voyez A t t e r r is sem en t .
AIGUILLONS ( Pic d’ ). Cette montagne eft
fituée dans les Pyrénées, entre la vallée d’Aure
& celle de Héas. Suivant M. de Charpentier,
fa bafe eft compofée comme celle des autres
fommets qui bordent cette dernière vallée de
roches granitiques, fur lefquelles repofent un
fchifte argileux très - fouvent carboné & une
grauwake fchifteufe, alternant avec des couches
fort épaiftes de calcaire. La hauteur du pic d’Ai-
guillons, mefurée par Reboul & V id a l, eft de
i,f2 9 toifes. • ' ’ ‘ ‘
A IMAN T. Voye^ M a g n é t ism e .
AINOS. On défîgne fous ce nom un peuple
de l’ Afie orientale qui habite principalement les
îles d’ Iefo & de Tchoka. Nous en avons parlé,
fous le nom de Mo-S in ( Voyez insulaires fournis
aux Japonais, article P e u p l e ) . Sur la foi de
quelques voyageurs, nous avons répété que ce
peuple a la peau velue? mais le capitaine Kru-
fenftern nie cette particularité. Le nom d'Ainos
ou à*Aïnou lignifie hommes dans les langues kou-
riliennes. Cette lignification a fait préfumer que
les habitans du Kamtchatka méridional & des
pays qui avoilinent le fleuve Amour, que ceux
d’Iefo, de Tchoka & de toutes les îles Kouriles,
appartiennent à la même fouche.
AKKAF ( Défert ). C e défert eft lïtué en
Arabie, félon quelques géographes dans l ’Ha-
dramaout ; mais, félon le plus grand nombre, il
fépare le Nedjed & l’ Oman de l’Yemen. On évalue
for. étendue à 350 lieues. Les fables mobiles qui
le couvrent obligent, dit - on , à employer la
boufible pour y voyager fans crainte de s’y égarer.
La tradition porte que jadis, dans l’ emplacement
qu’il occupe , il exiltoit une contrée dont la végétation
étoit tellement, riche- qu’éllë en faii'oit
un paradis terreftre? mais qu’elle étoit habitée
par une nation de géans appelée Aadites, qui
par leur impiété méritèrent d’être engloutis fous
les fables oui couvrent maintenant ce défert.
ALA -K OU L , A l-a k i -K o u l ou A l a * G o u l . Sous
ce nom, qui fignifie lac bigarré, les Kalmouks dé-
fignent un lac fitué au pied du mont Tarbagataï.
Une montagne, appelée Aral- Toubé, le fépare
en deux parties, dont la plus grande, qui porte le
nom d Alak-Tougoul-Noor t ou lac du Taureau
bigarré3 reçoit les rivières de Kara-Gol &
Imil. L.
VAral-Toubé eft une montagne ignivome, de
forme conique, qui eut des éruptions dans les
temps biftoriques.
A L A
M. de Humboldt, dans le récit du voyage en
Afie qu’il fit en 1829, donne la defcription fuiyante
de ce lac & de ce qui l’entoure, d’après le récit
d’ un habitant du pays.
; « Un mollah tatar, nommé Sayfoulla- Ka^i,
âgé environ de 70 ans, & q ui, depuis plufieurs
années, résidé à Sémipolatinsk, a fait plufieurs
vo.yages dans ces régions ? il a été à Gouldja, fur
la rivière I l i , & connoît bien les lacs Ala Goul &
Ala-tau-Goul ,• il m’en a donné la notice fui vante :
Après avoir paffe la ville de Tchougoutchak,j la
route des caravanes fe dirige vers YAla-Goul ou lac
Bigarré, nommé ainfî, parce qu’il contient trois
rochers affez grands & de différentes couleurs. Ce
lac refte fur la gauche de la route. De l’autre côté,
à l’ oueft du la c, eft un autre la c , XAla-tau-Goul.
Dans celui-ci, on voit une montagne blanche
comme la neige, & beaucoup plus grande
qu’aucun des rochers de YAla-Goul. ( Le mot
Ala-tau-Goul eft , ou compofé d'ala & de tau-goul,
c ’eft-à-dire non bigarré, ou des trois mots : ala-tau-
goul3 c ’eft-à-dire un lac contenant une montagne
bigarrée? car le mollah dit que le mont fitué dans
ce lac a un bel afpeéà de diverfes couleurs quand
les rayons du foleil s’y réfléchiffent. ) Sur ma quef-
tion , s’il exiftoît quelque indice que cette montagne
eût été autrefois un volcan, & fi les Tatars
& les Kalmouks, paffant devant ces lacs, offrent un
facrifice à une de ces montagnes, il m’ a répondu
qu’ il n’avoit jamais entendu parler d’une chofe
pareille, relativement aux lacs & ‘ aux monts qu’ ils
contiennent; mais il ajouta : Quand on a paffé
l’Ala-Goul ( placé fur la carte précifément .au
fud de l’ Ala- tau - Goul ) , on rencontre deux
montagnes': la Joug-Tau (fur les cartes Kuk-Tau
ou la montagne B le u e ) , a droite, & le Bdrlyk,
à gauche ? la route des caravanes pafle entre elles
deux. Quelques verftes au-delà de ces montagnes,
& fur le chemin, eft une grande caverne foutër-
raine? elle porte le nom àXOuybé. Quelquefois, &
principalement en hiver, elle produit des tempêtes
violentes, qui durent fouvent deux jours. L ’entrée
de cette caverne reflemble à celle d’ un vafte
caveau, & perfonne n’ ofe y entrer, ni même
y regarder. Sa profondeur eft inconnue à tout
le monde, à l ’exception de Dieu (A l la h ) .
Enfin, il décrit cette caverne, comme fi épouvantable,
& en termes fi extraordinaires, que je préfume
qu’elle doit reflembler à peu près à YElden-
Hole, dans le Derbyshire. La feule différence eft
que celle-ci fe trouve fur le flanc d’ une montagne,
& ne produit ni tempêtes, ni-vents. Le mollah
allure queda tempête qui fort de l ’Ouybé eft quelquefois
fi forte, qu’elle emporte tout ce qui fe
trouve fur fon chemin, & le jette dans le lac
voifin. Il paroît donc probable qu’autrefois, il
y a quelques centaines d’années, il fortoit du
feu & des flammes de la caverne d’Ouybé, &
que c’eft par cette raifon, -ou quelque chofe
de femblable,.qu’elle portoit le nom de volcan.
Je dois encore rapporter que le mollah avoit entendu
dire que le vent de l’Ouybé étoit quelquefois
chaud en hiver, & fi dangereux que les
caravanes qui arrivent dans le voifinage de la
caverne, s’arrêtent fouvent pendant une femaine
entière, quand elles fuppofeut que les tempêtes
doivent avoir lieu, & ne continuent leur chemin
qu’après qu’elles ont ceffé. _
« Quant à ce qui regarde les facrifices, le
mollah raconte q ue , près du mont Joug- Tau
ou Kouk-Tau > fe trouvent deux fontaines, dont
l’une eft froide & l’autre chaude. C ’eft à cette
dernière que lesKirghiz & les Kalmouks offrent des
facrifices, parce qu’ils croient que fon eau guérit
prefque toutes .les malad es. >3
Il eft donc très-vraifemblâble que ce queM. de
Humboldt a entendu dire aux Tatars, à Orem-
bourg, relativement aux facrifices offerts à la mon-
tigne du lac Ala- G oui, eft identique avec le rapport
du mollah Sayfoulla fur les fontaines en queftion.
A L A B AM A , fleuve de l’Amérique fepten-
trionale. Ce fleuve eft formé par la réunion de
la Coufa & de la TaÜapoufa, qui prennent leurs
fourcës dans la partie méridionale des monts Alle-
ghanÿs. Il a 900 à i,2od pieds de largeur, & une
vitefîe de deux tiers de lieue par heure ? mais fa
profondeur n’eft que de 4 à y pieds. La longueur
de fon cours,- depuis la réunion des deux rivières
que nous avons nommées jufqu’à fon embouchure
dans la baie Mobile, petit enfoncement du golfe
du Mexique, n’eft que d’environ yo lieues.
ALAND. C e nom, qui fe prononce oland,
fignifie pays des rivière. C ’ eft celui d’une île &
d’un archipel de la mer Baltique, que les Finlandais
appellent Ahvenanmaa. La principale de
ces îles, celle qui leur donne fon nom, a 20 lieues
de longueur & 1 y de largeur. Les plus importantes
font Lemland , Lumparland, Ekeroe , Fogloe, Kum-
linge, Br&ndoey Vordoe, Hamnoe, & c . L’archipel
comprend, outre quelques autres îles, un grand
nombre d’îlots & d écueils.
Les animaux que l’ on trouve dans ces îles font,
des lièvres, des lynx, des renards & quelques
ours. Les habitans font au nombre de 14,000.
On exploite, dans la principale, un filon de minerai
de fer.
ALATAMAHA. Fleuve de l’Amérique fepten-
trionale, formé de la réunion de YOkonée & de
YOakmulgée, qui fortent des montagnes du pays
des Chérokis, & dont la première a, dans certains
endroits, 7yo pieds, & l’autre 900 à 1,200 pieds
de largeur. L’Alatamaha, que les Anglais appellent
fleuve Saint-Georgesy fe jette dans l ’Océan atlantique,
après un cours de 3 y lieues du nord-oueft
au fud-eft, par une embouchure qui a i,y c o pieds
de largeur.
AL A -TAU ou A l a -t a g h . Haute chaîne de
montagnes appartenant au fyftème altaïque. « Les
Kîrghiz, dit M* de Humboldt, notamment ceux
de la grande horde, nomment Ala-tagh ou Ala-tau
(f Monts tacheté s) une fuite de hauteurs qui s’étend
de 1 oueft a l’e f t , fous le 43e degré 30 minutes
à 4y degrés du Haut-Sihoun, près de Tonkat,
vers les lacs Balkachi & Temourtou. Son nom
dérive des raies & des tâches noires que l ’on
aperçoit fur fes roches efearpées, entre les couches
de neiges. ^ Sa partie orientale s’élève près du
Sihoun & fe rattache au Kara-tiu.
Il paroît que les habitans de cette partie de l’Afîe
donnent auflile nom d’Ala-tau à des montagnes fi-
tuées au fud du Tarbagataï, entre les lacs Ala-koul,
Balkachi &Temourtou. « Eft-ce de ces dénominations,
ajoute M. de Humboldt, que des géographes
ont pris l ’habitude d’appeler Alak ou Alak-tau, tout
le fécond fyftème de montagnes , ou celui du
Thian-chan ? Il ne faut pas confondre avec l’Aia-
tau ou l’ Ala-taghi, YOulough-tagh ou grande montagne
, nommée fur quelques cartes Oulouk-tag,
Oulou-tauy Oulouk-tagh.
ALB ( Ruahe). On donne en Allemagne le nom
de Rauhe Alb à une chaîne de montagnes que l’on
nomme en français Alpes deSouabe. Cette chaîne,
large de 4 à 8 lieues & longue d’environ 2 2 , fe
détaché de la Forêt-Noire ( Schwat^-wald ) à l ’e ft,
& court dans la dire&ion du fud-oueft au nord-
eft entre le Necker & le Danube, jufqu’au Ko-
cher & à l’ Iaxt. C ’eft à fon afped fauvage qu’ elle
doit le furnom de rauhe ou ÔYâpre, qu’elle porte.
Les roches qui la compofent font des calcaires
& des grès anciens? de fuperbes forêts de chênes
l’ombragent. Les principaux fommets font le
Sternberg & le Rosberg: le premier de 2,770 pieds,
& le fécond de 2,690 pieds d’élévation au-deffus
du niveau de l’Océan.
^ ALBIS. Chaîne de montagnes de la SuiflTe qui
s’étend le long de la Sihl & de la Limmat, fur une
longueur de y lieues. Elle eft formée de maftes de
calcaire marneux & de grès placées en couches
prefque horizontales, entre lefquelles fe trouvent
quelques bancs confidérables de houille. Les fom-
mëts.les plus importans de cette chaîne font,
l’Alb is, qui s’élève à 1,3y 1 pieds, & i’Uetliberg,
qui en a 2,790 de hauteur.
ALCARA Z . Chaîne de montagnes qui s’étend
en Efpagne entre le cours. de la Guadiana &
celui de la Guadarmena, auxquelles elle donne
naiffance; Elle renferme des mines de zinc que
l’on dit importantes.
. ALCUDIA. Nom d’une vallée formée par la
Sierra-Morena en Efpagne. Elle eft riche en
minéraux, & furtout en antimoine.