
faife des trous de 200 pieds de profondeur , on
n’atteint pas le fond de cette marne. Un trou de
191 pieds de profondeur, fait à Beningen en 1770,
a préfenté les différentes couches ci-après :
pieds, pouc.
i°. Terre végétale.............................. 7
i° . Argile contenant des huîtres.. . . y
30. Sable jaune....................................... 3
4°. Argile bleue , avec 4 à 6 pouces
de bois bitumineux..................................... 9
y°. Roche micacée d’un gris-bleuâtre. 1
6°. Sable gris-bleu........ ....................... 9
7°. Roche grifatre...................... . ..* 1
8°. Sable gris-bleu................................ 2
90. Argile................................... *> 6
io°. Argile fehifteufe bleue.., ............ 7 6
1 1°.- Roche femblable, fablonneufe,
Hanche , grife ou bleue........................... 24
12°. Roche dure........ ............................ 1
130. Argile..................................... 5
140. Roche dure............................... 6
iy°. Argile fablonneufe...................... 10
ié ° . Argile bleue................................. 20
170. Roche dure............................ » 8
180. Argile..................................... >» 2
190. Roche dure..................... ............ » 6
20°. A r g ile . ... ,.................................... 22 2
2 1°. Enfin j en alternats femblabies. . 61
T o ta l........................ i9<b:
En face de Bâle, les terrains fecondaires &
tertiaires fe retrouvent comme fur la rive op-
pofée j ils forment, depuis cette ville jufqu’à
Mayence, fur l’une & l’autre rive du Me in, une
bande d’environ foixante-cinq lieues de long,
& trois lieues de large. Sur la rive que nous parcourons,
c’eft-à-dire fur la rive droite, ce terrain
repaie fur des terrains. primordiaux & fecondaires
: tels font ceux des pentes de la Forêt-
Noire. Dans cette intérefiante localité on voit
s'élever , fuivant M. Boué, des poudingues rougeâtres
à cailloux de quartz & de roches primitives
: ils appartiennent au nouveau grès rouge.
On y remarque des filons métallifères. Sur ce
terrain repofe la roche appelée g r è s b ig a r r é . Le
favant géologifte que nous venons de nommer
penfe que cette partie de la vallée du Rhin a dû
être comblée par ce dépôt, & qu’elle fut longtemps
un lac, qui ne s’ouvrit vers le nord qu’a-
près la formation des terrains tertiaires.
En général, les principaux dépôts qui confti-
ttient le fol de la Forêt-Noire, font, fuivant le
do&eur Walchner, compofés des roches ci-après ;
i°. Le grès rouge fecondaire ; 2°. des grès granitiques
, ou , comme on les a appelés, des granités
régénérés j 30. du porphyre placé fur ces agglomérats
, ou qui, par plufieurs nuances, pafife à
ces roches. Ces différens dépôts font ordinairement
placés fur le terrain houiller.
Les pentes occidentales de la Forêt-Noire o.ffrent
encore une roche oolithique brunâtre,
entre le lias & le calcaire blanc.
Si l’on remonte les vallées allemandes, dont
les cours d’eau fe jettent dans le Rhin , nous retrouvons
encore la même formation fecondaire
ue celle que nous avons vue au-defîous du lac
e Confiance à Schaffoufe. Le long à u Necker le
terrain efi généralement gypfeux & falifere > près
de Tubingen les affifes fupérieures contiennent
des marnes auxquelles on a donné le nom de
bréclùformes, &qui renferment des impreffions de
plantes de la famille des Lycopodiacées. Le calcaire
coquillier, que les Allemands appellent
mufchelkalk, s’étend depuis Wurtzbourg julqu'à
Sekingen, en fe rétréciftant à mefure qu’il approche
du Rhin. C’eft fouvent aurdeffous de
cette roche, & même au milieu de divers dépôts
de ce calcaire alternant avec des marnes, que fe
trouvent les marnes falifères. Les fondages faits
aux environs de Soultz, de Heiibronn & de
Wimpfen, en fourniffent la preuve.
M. de Oeynhaufen a donné dans les Archives
des mines de Berlin une coupe des environs de
Soultz fur le Necker j nous allons la rapporter
ici, parce quelle peut donner une idée des terrains
de cette vallee.
En donnant cette coupe de haut en bas-, nous
ferons remarquer que les couches qui fe fue-
cèdent, s’inclinent légèrement à l’efi.
i1* Grès fin d’un gris-jaunâtre, à impreffions
végétales.. . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 ?**’**•
20. Calcaire gris peu feuilleté, renfermant
des lits compactes , poreux ou
coquilliers , & des rognons de filex qui
fe rencontrent principalement à la partie
fupérieure & à l’inférieure.................. 140
3°. Un dépôt formé d’abord de 24
pieds de gypfe compacte, de 100 pieds
d’argile muriatifère gypfeufe , & de 4
pieds de gypfe compacte blanc ou gris,
le tout formant un même lÿftème.... î . 128
40. Calcaire grifatre , contenant peu
de pétrifications & difpofé en lits ondulés.
........................... j . n é
50. Argile fehifteufe rouge renfermant
du gypfe fibreux.................................. 20
6°. Grès bigarré rouge à grain fin , &
qu’on atteint dans les puits les plus profonds
, mais dont on n’a point meiuré
l’épaifîeur s nous l’évaluons pour mémoire
à............................................ ... m
Total......................... ......Ç 640
Depuis le Necker jufqu’au Méin, on ne trouve
que des terrains granitiques. En général, le granité
, le gneifs 6c. le micafchifte dominent dans
la vallée du Mein.
Aux environs d’Eidelberg la formation granitique
parole s’étendre vers le levant. En quelques
endroits, le gneifs s’incline de 10 degrés
vers le fud ; il efi ordinairement recouvert de
grès rouge j cette roche s’étend jufqu’à Erbach
au bord du Mein î il efi en couches horizontales
& parfemé de cailloux de quartz. Dans toutes les
localités que nous venons de parcourir fur la rive
droite du Rhin, ce grès s’élève à différentes hauteurs
i à Manheim il atteint à 300 mètres.
Près de Steinbach, où plufieurs forges font
établies, le calcaire atteint 60 mètres de puif-
fance & recouvre un banc de fer hydraté aflfez
important. Ce calcaire varie beaucoup d'afpeét
& de compofition. Il offre les dépôts ci-après :
i°. Calcaire compa&e, gris-foncé ou noirâtre,
renfermant destéréoratules.
20. Une roche ferrugineufe jaune-brune,
grenue, à nids de calcaire compare foncé.
3°. Un. calcaire ferrugineux contenant des
encrines.
4°. Un calcaire femblable brun-gris & poreux ,
renfermant des nids de calcaire compacte , des
e iK r i n t s & des bivalves/
y®. Un calcaire compacte gris-foncé,, un peu
coquillier r fans autres reftes organiques.
6°.Enfin, un calcaire marneux jauneqms fans
fo(files.
Si nous repafîbns le Rhin pour revenir en France,
nous remarquerons que le verfant oriental des
Vofges préfente des grès bigarrés fupérieurs,
avec des impreffions de fougères & de diverfes
plantes monocotylédones & dicotylédones, avec
des coquilles marines, ainfi qu’on le remarque à
Suls-les-Bois, à environ fix lieues de Colmar,
près de Buchfweiller, de Suis-fous- Forêt &
de Viftembourg ; le long du fleuve, on voit,
fuivant M Boué, le lias, le grès coquillier du lias
&: Toolithe inférieure. Les dépôts oolithiques fe
remarquent aufli fur plufieurs points de la rive
oppofée y jufqu’au bord de la Nahe, la rive fran-
çaife efi entièrement compofée de terrains ter^
tiaires & des formations d’eau douce, telles que
l’argile à lignites & à fucein de Bucbfweiller &
les marnes gypfeufes de Landau.
Le mont Batsberg, aux environs de Buchftveil-
ler, efi intérefiant par l’exploitation qu’on y fait
d’une puiflante couche de lignite alumineux, qui,
ainfi que l’a obfervé M. Brongniart, efi accompagnée
d’argile plaftiaue, & repofe fous le calcaire
d’eau douce célèbre par les belles coquilles
& les offemens de lophiqdon qu’on y trouve.
( Voye\ Ossemens fossiles.) Ces divers dépôts
paroiftent être recouverts par le terrain de fédi-
ment marin fupérieur.
« Le calcaire Iacuftre que l’on obferve ail pied
*> duBatzberg, dit M. Brongniart, efi générale-
»» ment com p a c te f in , 8e com p a c te c om m u n 3 d’un
« gris pâle tirant fur le jaunâtre. Les échantil-
»? tillons que j’en ai vus préfentent moins de ca-
s» vîtes & de canaux finueux que les autres cal-
» caires- lacuftres ; cependant il n’en efi pas abfo-
» lument dépourvu. Ces cavités font tapifTées ou
» remplies de calcaire fpathique; mais ce qu'il
*> offre de particulier, c’eft une multitude de
» taches rondes, de un à cinq millimètres de dia-
» mètre , blanches, compofées d’un calcaire plus
>» tendre, plus marneux; elles montrent quel-
»» quefois des couches concentriques, & reffem-
» blent à ces concrétions fphéroidales qu’on ap-
» pelle pifolithes. Si, comme je le penfe , elles
»» les repréfentent réellement, cette circonftance
» alors n’eft plus une particularité de ce terrain ,
» & ce calcaire peut être comparé aux pifolithes
»» des terrains d’eau douce, formés par les eaux
» thermales de Vichy, de Carlsbade, de Tivoli,
« de Saint-Philippe, &c .; feulement, à Buchf-
» weiller, la pâte efi plus fédimenteufe & les pi-
» folithes moins criftallines. Tous les échantillons
» de calcaire de ce lieu n’en renferment pas. »
Sur les dernières pentes de la rive oppofée,
principalement depuis l’embouchure de la rivière
de Kinfîg jufqu’à celle du Mein , on retrouve le
même calcaire d’eau douce à marne gypfeufe : ce
qur prouve bien que cette partie de la vallée
du Rhin a été creufée après le dépôt de ces
couches. Les' diverfes hauteurs au-defliis du niveau
de la mer, mefurées fur les deux rives,,
peuvent donner une idée des érodons qu’ont
éprouvées, en général, les terrains que parcourt
le Rhin , depuis Bâle & l’embouchure duWifen
jufqu’à Coblentz ou l’embouchure de la Mofelle.
Ces renfeignemens font dus àM. Oeynhaufen.
Selon lui, les roches primitives atteignent dans
les Vofges & la Forêt-Noire.. . . . . . . . . 3200 &***•
Dans l’Oderwald& le Speflart, les
mêmes roches atteignent.................... 1000
Dans les Vofges , le grunftein , le
porphyre & la grauwaeke...... . . . . . . 2y00
Les houillères des Vofges............. 1 y00
Les fehiftes intermédiaires des bords
du Rhin, ... .............................2000 à 2y00
Les houillères de Saarbruck.. . . 1100
Les roches trapéennes des environs
de la même ville..... .................. . . . 1 yoo
Le grès rouge de Saarbruck........... 1000
Celui de Hardt.................. r8oo
Celui des Vofges & de la Forêt-
Noire---- ---------------------- 1 6 0 0 à 3co©
. Celui de l’Oderwald..................... 1 yoo ~
Celui du Speflàrc........................... 1 yoo
Le fécond calcaire fecondaire de la
rive gauche du Rhin environ............ 1000
Celui des pentes efi & eft-fud de la
Forêt-Noire..................................... . 2000
Celui du refie de laSouabe........... icoo
Les marnes irifées de la Lorraine... 800
Celles de la Souabe................. .. 1 coo
Le lias de Lorraine........................ 800
Celui de la Souabe......................... 1700
Le calcaire jurafiique de Lorraine &
d'Alface . .................. .........1200 à 140©