
tk pour s'en fervir, il faut le mélanger à un bitume
plus doux &r plus gras. Quatre fahnes donnent un
produit confiaérable, qui eft prefqu'entièrement
employé pour préparer les olives', avant d’en extraire
l’huile. Zante eft une des plus productives
î ’es de la Méditerranéea eu égard à fon peu
d'étendue > ce qui lui a fait donner les noms
de Fleur du L e v a n t , à‘ lle- d‘ Or*, & de Fleur de
Zacynthe. On fait que les Anciens la nommoieut
Zacynthos.
Cette île n'a point de port naturel. Quelques
rades, expofées aux coups de vents de l’ eft &
du midi, reçoivent le's petites barques qui vont
s’y mettre à l'abri des autres vents > une ancienne
baie ouverte, au ievant, fur laquelle on a conftruit
un môle, dans la capitale de l’île , & qui porte le
même nom que celle-ci, fert d'afile aux grands
navires marchands. Les fréquens trembltmens de
terre auxquels cette partie de l’île eft expofée, ne
permettent pas d’y élever de folides édifices,
& dénotent, avec le bitume, dont il a été
queftion plus haut, une origine en partie volcanique.
Zante, à laquelle Virgile donne l’épithète de
filvofa, eft aujourd’hui dégarnie de bois j les
pâturages même y font rares, par le manque
d’eau. Ses produits confiftent en huile d’olives,
en raifîn de Corinthe, en oranges, en limons,
en cédrats & en grains. Son huile eft meilleure
oue celle de' Corfou 5 ce qui tient, à ce que
Ion cro it, à l’ u.làge où font les Zantois de
faler les olives avant de les écraier : la quantité
récoltée eft de deux millions de livres par an.
La récolte du vin eft plus abondante : on eftime à
environ dix millions de livres le faifin que l ’on
cueille chaque année. Le vin eft préparé avec
du plâtre, fubftance dont l’île abonde : les
habitans font perfuadés que c ’eft au plâtre que
leur vin doit la faculté qu’ il a de lé conferver
long-temps, & q ue , s’ ils y renonçoient, ce vin
ne leroit pas fufceptible de fe garder. Au furplus,
cet ufage remonte à une grande antiquiré : Paufa-
nias en parle comme étant établi depuis long-temps
à Zacynthe. Avec le raifin ordinaire qui fert à faire
le vin, mais fans y mêler du plâtre, on fait, à Zante,
une liqueur appelée jennoroidi, qui reflemble beau- !
coup au vin de Tokai. Les oranges , les cédrats &
les limons que l’ on récolte dans ll le , proviennent
d’arbres épars qui ne forment point de plantations
particulières. Le froment, l’ orge, le mais & les
légumes qu'elle produit, ne fuffifent qu’à la con-
fommation de fes habitans pendant trois mois j ils
reçoivent le complément de leur approvifionne-
ment de l’étranger. 11 eft probable que, fi l’agriculture
y étoit plus avancée^ les produits de leur
fol fuffiroient pour leur nourriture. (J . H. )
ZANZIBAR ( lie ). Cette île de l’ Afrique orientale
a fa pointe nord eft fituée par 5 degrés 42 minutes
de latitude méridionale, & par 37 degrés
de longitude orientale. Son véritable nom eft
Souayeli : fa longueur eft de 2 y lieues, & fa
largeur de y. Elle fe diftingue de toutes les îles
q u i, comme elle, bordent les côtes de l’Afrique,
par fon étendue, fa population & fa beauté. Les
orangers & les citronniers y étalent leurs fruits
dorés à côté des cocotiers & des bananiers. Les
légumes & le riz y abondent. On porte le nombre
de fes habitans à 60,000. (J . H. )
ZARA. V o y e i A driatique, a u S u p p lém e n t .
ZÉLANDE (N ouv e lle -) . On défigne fous ce
nom deux grandes îles de l’ Auftraîie, fituées entre
le 55e. & le 47e. degré de latitude méridionale, &
entre le 164e. & le 177e. degré de longitude orientale.
La delcription que nous en avons faite d'après
les renfeignemens les plus récens, dans le T r a i t é
| é lém en ta ir e d e G é o g r a p h ie , donne une idée fuffi-
fante de l’afpeét phyfîque & des habitans de ces
deux îles. La principale, & la plus méridionale,
porte le nom de T a w a i - P o e n u m m o u . Couverte
d’énormes montagnes remplies de fîtes fauvages,
animées par l’aétion des feux fouterrains , elle
a environ 27j lieues de longueur, mais elle
eft peu peuplée, relativement à fon étendue j elle
paroît meme ne l'être que vers fes extrémités.
La population méridionale diffère, dit-on, beaucoup
des peuplades feptentrionales: celles-ci ne fe
diftmguent en rien des peuplés qui habitent
E a h e in o -M a u v e i la plus feptentrionaîe. Sur cette
î 'e , longue de 200 lieues, & féparée de la précédente
par le détroit de C o o k , plufieurs millionnaires
anglais ont fondé, en 1827, dans un lieu
nommé M a n g u n g u , fur le bord d’ une belle ri-
rière, un' étabiiütment protégé par un des
chefs les plus p.uiffans de l ’iie , & deftiné à remplacer
celui qui, formé à W a n g a r o a , fut pillé &
détruit par. une horde de Zélandais. Leur intention
, dit la G a l e t t e d e S y d n e y , eft de vifîter
toutes les tribus voifines, pour leur enfeigner
Jes vérités du chriftianifme, & de fe charger
immédiatement de l’éducation de tous les en fans
qu’ils pourront entretenir & dont quelques-uns,
par la fuite, aideront à inftruire leurs propres
compatriotes..
Il exifte, dans lapnrtie feptentrionaîe d’Eaheino-
Mauve,un lac de trois lieues de longueur, appelé
M o r .b e r r ï, très - poiffonneux, & dont les environs
préfentent le plus beau payfage. Suivant
un voyageur anglais, aucune localité ne con-
viendroit mieux que les environs de ce lac pour
établir une ville qui feroit le fiége du gouvernement,
fi l’on vouloit fonder dans la Nouvelle-
Zélande une colonie, dont la b a ie d e s l i e s feroit
le port principal. Une cité au bord de ce la c ,
à portée de deux rivières navigables, ne pour-
roit manquer de devenir floriffante, & repandroit
le bienfait de la civilifation parmi les grofliers
habitans de l’île. « Mais, pour parvenir à un but
fi falutaire, il faudroit que la nouvelle colonie
fût compofée d’ élémens différens de ceux qui
forment celle de la Nouvelle-Galles du fud.
Les condamnés à la déportation ont les habitudes
du vice trop fortement enracinées dans
l’ame pour devenir des hommes utiles à un peuple
que l’on veut tirer de la barbarie. Leur funefte
exemple le rendroit encore plus méchant qu’ il
ne l’eft. Il faut des artifans & des laboureurs
honnêtes & aCtifs. A une époque où tant d’individus
ont de la peine à fubfifter dans leur patrie,
il doit s’en trouver qui la quitteroient volontairement
pour un pays o.ù ils feroient affurés de
pouvoir vivre à leur aife & élever facilement j
leur Famille. «
Les New-Zélandais font partagés en plufieurs
peuplades qui obéiffent à des chefs. On peut
juger de leur degré de civilifation par le trait
fuivant : dans le courant de l’année 1826,
Chounghi, l’ un de ces chefs, ayant appris que,
durant une abfence qu’ il avoit faite, un de fes
parens avoit été tué dans la baie de Mercure,
déclara auftitôt la guerre aux habitans. Leur
chef demanda inuti!ement à fe réconcilier.
Chounghi, après avoir raffemblé 3>oco com-
battans, attaqua fes ennemis. La lutte fut fan-
glante, mais la victoire fe déclara pour lui 3
1,000 foldats de fes adverfaires furent tués. Les
fiens en rôtirent & en mangèrent 300 avant de
quitter le champ de bataille. Chounghi tua le
chef de fa propre main, lui coupa la tête & but
le fang quil en laiffa découler dans fa main.
M. Liddiard Nicholas nous donne, dans fa rela
tion, une idée des villages new-zélandais. Dans l’île
d’Eaheino-Mauve, celui de Ranghibou, fitué fur
une colline, au milieu de champs de pommes de
terre & de patates bien cultivés, eft entouré de
haies & environné d’ un foffé profond, au-delà
duquel une paliffade de pieux très-forts le met
à l’abri d’ une attaque. Chaque maifon a une
clôture particulière. Il faut en paffer plufieurs
avant d’arriver à celle du chef, fituée dans la
partie la plus haute de la colline. Ce palais ne
diffère des autres habitations que par les dimen-
fions : il a 20 pieds de long, 1 y de large & 8 de
haut 5 la porte eft fi baffe, qu’on ne peut y entrer
qu’ en rampant. Là fumée du foyer n’ a d’autre iffue
que la porte. Le nombre des habitans de cevillage
eft d’environ 200, Celui de Ouiématti, au bord
de la rivière de ce nom, eft remarquable par
les champs cultivés qui l ’entourent & par les
fortifications qui le défendent, & qui feroient
honneur à dès gens du métier. « Une enceinte
extérieure de paliffades hautes de 20 pieds, renforcées
par des gabions & percées de trous
pour faire feu fur les ennemis 5 un foffé plein
d’eau qui protégeoit la partie de la colline la
Géographie-Phyjique. Tome V.
plus fo ib le , & qui étoit contenu par un tertre
formé par des paliffades femblables aux premières j
enfin, une dernière enceinte, autour de laquelle
la colline avoit été taillée perpendiculairement
à la hauteur de 1 y pieds, formoit un pofte
très-fort, dans lequel les habitans, bien pourvus
de vivres , pouvoient defier les attaques les plus
vives de leurs ennemis.
Les Nev-Zélandais croient à un Être fuprême
& à un grand nombre de dieux inférieurs , qui
ont chacun un pouvoir diftinCt & des fonctions
particulières. Le plus grand des dieux eft Maouhi-
rangaranga. Ils croient que le premier homme
a été créé par ce dieu & par deux autres divinités
3 & , chofe fort curieufe, que la première
femme a été faite d’une côte de l’homme. C e qu’il
y a de plus fingulier, c ’eft q ue, dans leunangue,
Hévi fignifie un os.
Le groupe de la Nouvelle-Zélande comprend
l’île Stewart, que l’on avoit regardé jufqu’ à
nos jours comme une péninfule de Tawaï-
Poenummou, dont elle eft cependant féparée
par le détroit fte Foveaux. On y trouve le
port Pegafus. ( J . H .)
ZELLERSEE ou U nteusée, c’eft-à-dire lac
inférieur. Nom que l’on donne à une partie du
lac de Confiance. ( Voye\ ce mot. )
ZEMBLE (Nouvelle-). C e nom eft la traduction
des mots ruffes Novaia- Zemlia, qui
fignifie nouvelle terre. Ainfi, pour francifer ce
nom avec plus d’exaCtitude, il faudroit dire
Nouvelle- Zemlie, au lieu de Nouvelle- Zembl
Quoi qu’il en fo i t , cette terre inhabitée eft*
fituée dans l’Océan glacial arCtique, prefque à une
égale diftance des côtes de l’Ane & de celles de
l’ Europe, par 78 degrés y minutes de latitude
feptentrionaîe, & par 73 degrés 54 minutes 45 fécondés
de longitude orientale. Elle fe compofe de
deux îles féparées par un étroit canal ; ce qui l’ a
fait confidérer comme une feule île par les
géographes. L’étendue qu’ elle occupe eft de
250 lieues de longueur, de iy o de largeur, 8c
de 800 de circonférence. On peut dire que le
détroit de Vaigatz la fépare de l’Europe, &
la mer de Kora de l’Afie. Le canal qui en fait
deux îles porte le nom de détroit de Matotchkine ,
parce qu’il a été découvert par un navigateur
ruiïe qui fe nommoit ainfi.
La Nouvelle-Zemble eft généralement peu
connue : cependant elle l’ eft encore moins dans
fa partie occidentale. Elle eft traverfée du fud
au nord par un prolongement des monts Oura-
liens. Du côté du nord, elle eft entourée de
tous côtés par des montagnes ds glaces. Son
intérieur eft rempli de lacs, parmi lefquels il
s’en trouve un d’ eau falée. Quelques petites
p p p p p
J