
long de cinq pieds , trouvés dans les environs de
Todi.
«e Quand on paffe, dit M. Cuvier, de l ’Etat de
*> l'Eglife en Tofcane. en fuivant le T ib rè ,.le
» Clanis ou Chiane , 8c r Arno , les os d’Eléphans
*» deviennent de plus en plus nombreux. Le, val
»> de Chiana , le val d'Arnô, & lès vallées parti-
»» culières qui y aboutiffent, femblent en four-
» miîler.
Dans le val de Chiana, en 1663, le grand-duc
Ferdinand II fit déterrer un fquelette entier d’E-
lépharit.
Aux environs de Pife on découvrit, en 1645,,
plufieurs dents mâchelières 8c quelques fragmens
de défenfes qui doivent avoir appartenu à des individus
d’une taille fort élevée; elles ont jufqu'à
dix pouces de diamètre j, elles font confervées
dans le cabinet de Pile.
Sur le mont Pulgnafco , près de la Treb b ia,
M. Cortefi a trouvé uned efenfe de neuf pouces
de diamètre.
Albert Fortis. a publié un Mémo-ire fur une dé-
fenfe de plus de neuf pouces de diamètre, qu’ i
découvrit dans le val dePantena-, à trois lieues de
Vérone; elle fe trouva avec plufieurs effemens
d'Eléphans 8c d'autres animaux.
Un fragment de péroné, qui parfit taille doit
avoir appartenu à un animal de plus de quinze
pieds de haut, a été découvert par M. Spinola, à
Annone fur Te chemin d’ Alexandrie. Cet os a été
donné à M. Cuvier. ,
Une inondation qui eut lieu dans la Pouille
en 1698, mit à découvert, une defènfe de Ih
palmes, (4 pieds.6 pouces ) de longueur.
Malgré les difficultés qu'offre aux recherches des
naturaliftes l’état d’pppreflîon dans lequel la Grèce
gémit, plufieurs exemples prouvent que cette
contrée renferme aufli des dépouilles, d’animaux
foflües qui n'y vivent plus- En 1,691 , on découvrit
près de Theflalonique un oflement fi gi-
gaiotefque, que le bras d’un ho'mme pouvoir
entrer dans fa cavité ; une. dent mûchehère. qui
pefoit quinze livres ; enfin, un cubitus 8s un humérus
de dix pouces 8c demi de diamètre,
. Le fol de la France eft très-riche: en débris
d'Eléphans fofllles. M. Soulavie , dans Ton lïif-
toire nàtureiït de la France m éridio tuile. y fait mention
d'un fquelette pr.efqu'entier découvert dans
le s environs de Lavoûte (departement de: l’Ardèche),
dans les attériffemens voifins. du Rhône-.
Au mois d’août 1824, on découvrit dans un
terrain cFalluvion- à la Croix- Rouflè , près de
Lyon, des offemens d'Eléphans qui furent regardés
par quelques personnes comme les relies
de quelques-uns de ces animaux qti’ Annibal traî-
noit à fil fuite lorfqu’il marcha fur lTtaîie'. h's
n’ ont pas plus appartenu à l'armée du général
carthaginois que le s Eléphans foflîlës de toutes
les contrées explorées jufqu’ à ce jour par les
géologiftes.
M. Mofneron , ancien député, a donné à
M. Cuvier Une têtè de fémur d’Èlephant qu’il a
trouvée au pied des Pyrénées , 8c qui doit avoir
appartenu à un individu de feize pieds de haut.
Dans l’enceinte de Paris , près Khôoital de 1a
Salpétrière, ainfi qu'aux environs d’ Argènteüil &
de Meudon , on a trouvé plufieurs offemens d'Eléphans
dans des terrains d’attériffemenr; 8c quoique
ces offemens diminuent généralement de
grandeur à mefure qu’on remonte vers le Nord,
on en a découvert dans la plaine de Pantin , en
creufant le canal de i'Ourcq, qui indiquent un
animal de quinze, à feize pieds 8c unè défènlé de
plus de quatre pieds de.long.
Aux environs de Strasbourg, fur l’une des
collines les plus avancées des V o fg e s , on t-rouva,
en 1798, à quarante pieds de profondeur , en
creufant un puits, un fquelette prefqu’entïef. On
n'en a confervé qu’une defenfe longue de quatre'
pieds dix pouces, fur cinq 8c demi de diamètre.
On* a trouvé cïe ces mêmes offemens en
Flandre.-En 1643 on découvrit à Bruges un fémur
d’Eléphant long de quatre pieds. On en trouva
aufli dans les couches meubles qui couronnent la
montagne de Saint-Pierre près Maëftricht,
Plufieurs découvertes importantes en ce genre
ont été faites en Allemagne. Le favant profefleur
Tiedemann a vu déterrer en 18 1 7 'aux environs
d’Heydelberg , à. trente-fix pieds de profondeur,
dans une fablonnière, une defenfe qui a voit fi x
pieds de longueur, quoiqu’ elle fût altérée à fit
pointe & à fa bafe.
Aux environs de Gotha on découvrit en 1696,&
en 1799 dians la-vallée de l’Unftrut,. des os d’ Elé-
phansmêlésà des os-de Rhinocéros, de C e r f & de
Tortue. Les plus remarquables d e c e s offemens
font, un humérus long de quatïe-pieds, deux défenfes
longues de h u it, 8c trois autres de dix
pieds- de long. Beaucoup de ces offemens éfoi-enc
remplis de criffaux. calcaires dans leur intérieur.
-Le terrain de l'Un Brut,, décrit par le favar.t
baron- de Z a ch , pré lente les circoTiffances <£i-
après :: Toutes les gorges de cette vallée,..etfnïm2
la plupart de celles de la Thuringe, font*occupées
par des couches horizontales d’un tuf calcaire
tendre qui contient des os:, des bois-: de
Cerfs , des impreflions'de plantes des coquilles
d’eau douce. C e tuf paffe en certains^ endroit s i
un fable-marneux , dont on fe: fort pour amendef
les terres; il alterne avec d’autres dépôts formés-
en grande, partie de glaife , dans lefqaeis on
trouve auffi des os. , mais rarement C ’êft-à une-
profondeur de cinquante pieds que l’onr découvrit
les offemens- donc nous- venons de parler.
Près'dfe la ville de Càrfft'adt> fïrr les bords du
Xecker, on trouvé auffi en 1790 une ëû'oriUé
quantité d’ofTemens d’Eléphans. Un témoin de
cette fouille porte à plus de foixante le nombre de
défenfes qu’on y déterra , & qui furent envoyées
à la pharmacie de la cour de Wurtemberg, pour
être employées fous le nom de Licorne fojfile. La
plupart de cés défenfes ont une grande courbure ;
une d’entr’elles, quoique fraéturée, ayoit huit
pieds de long 8c un pied de diamètre.
Le terrain de cette localité eff eompofé d ’une
argile jaunâtre mêlée de petits grains de quartz
roulés 8c de petites coquilles qui paroiffent être
d’eau douce. Suivant les renfeign-emens les plus
précis, cette argile remplit les divers.enfoncemens
des collines calcaires à bancs réguliers , contenant
des ammonites 8c des bélemnites, qui bordent la
vallée du Necker, 8c qui, après avoir formé la
ma fie du pays de Wurtemberg , vont fe joindre à
des collines plus élevées d’une marne rougeâtre ,
qui entourent les montagnes calcaires entre le
Necker 8c le Danube,■ & celles'rie granité, de
pfamm’ice R o ch es ) 8c de grès fi tuée s. entre
le Necker 8c le Rhin. Ces collines marne,ufes offrent
fou-vent des plantes'foflïles 8c des couches
de charbon de terre. C ’eft dans cette'm^rne rougeâtre
que l’on découvrit à vingt pieds de pro
fondeur les offemens d’Eléphans. Une partie etoit
engagée dans une.efpèce de roc formé d’argile,
de fable, de cailloux & d’ocre tellement agglutinés
enfe.mble, qu’il fallut employer la poudre
pour les en retirer. PaffTé la profondeur de vingt
pieds, on ne trouve plus d’offemens.
La vallée du Mein n’eft pas moins riche eh
débris d'Eléphans que celle . du, Necker. Près de
Schweinfurt, en.15 7 1, on trouva une défenfé dé
neuf pieds dé long ; en 1649, une de treize à
quatorze pieds ; aux environs d’Arnftein, en
iû y j , une molaire du poids de douze livre s.-
Dans le bafiin du Wefer , au milieu du vallon
où coule T'Ocker, on trouva.à plufieurs époques,
fpus un dépôt d’argile. d’environ douze pieds
d’épaifftur, plufieurs offemens d’Eléphans d’une
grande dimenfiôn, formant un amas confidér-able,
8c mêlés avec des os de Rhinocéros, de Chevaux,
de Boeufs 8c de Cerfs., On cite au moins onze
défenfes, dont une de onze pieds, & une de
quatorze pieds huit pouces, courbée en demi-
cercle p a r fa itp lu s de trente mâchelières, &
quelques os de cinq pieds de longueur. En ,1742
on avoit découvert dans le même baflin un fquelette
entier d’Eléphànt. yM
Sur les bords de 1 ‘ Elbe , entre Melnik & Liboch,
on découvrit en 1782 plufieurs offemens 8z un
morceau de defenfe de dix pouces de diamètre.
II Jeroit trop long de rapporter ici le détail dVs
decouvertes d o s foffiles d’Eléphans qui ont été
faites en Angleterre. Nous ne citerons que deux
exemples rapportés par M. Cuvier, qui ferviront
adonner ime idée de la coupe du terrain. Dans
le comte de Northampton on trouva une-molaire
ious les couches ci-après t
Terre végétale......................... ............. i(? pieds.
Sable argileux mêlé de cailloux........ ƒ
Sable noir mélangé de petites pierres. 1
Gravier menu................ ”. . . . . ............. 1
Gros gravier........................................... 1
T o ta l.............................. z f
C ’eft à cette profondeur que fut trouvée cette
molaire, 8c c ’eft immédiatement au deffous que
commençoit le dépôt d’ argile bleue qui indique ,
fuivant M. Cuvier , une formation d'eau douce.
Cependant il peut y avoir des terrains de formation
marine qui renferment des offemens d’Eléphans
ou d’animaux appartenant à la même
époque. Ainfi le célèbre Deluc a communiqué à
M. Cuvier l’obfervation fuivante , qu’il a faite dans
le comté de Surrey , dans un terrain qui lui a
prefenté les lits fuivans :
Terreau............................ 1 i pieds.
Argile fableufe rougeâtre................... f
Gravier fîijceux.................. ....................8
Sable rougeâtre.................................... 3
T o t a l . . . . . .............. 17 2
Cette dernière couche contenoit des os d’Eléphans
8c d’autres animaux, ainfi qu’un fragment
de çorne de boeuf; au-deffous de ces couches on
trouva lè dépôt d’ argile; mais Deluc prétend que
parmi les coquilles qu’il renferme, il â reconnu
des nautiles. ' Si l’on s’ en rapporte à fon témoignage,
le fait eft curieux.
.Suivant le doéfeur Harlan , naturalifte américain,
les offemens d’Eléphans ne font point rares
dansjes terrains d’ aîluvioh aux Etats-Unis ; ils at-
telieroient même , félon, lui, l’antique ëxiftence
dans les Contrées léptentïionales du nouveau
continent, de deux efpèces diftin&es d’Eléphans,
à en juger par les différences affez tranchées que
p réfente ht les dents qu’on y a déterrées.
", Afin d’ éviter la répétition faflidieure des mêmes
faits; nous nous difpenferons de parler des offe-
mens qu'on a découverts .en Pologne, particu.
lierement dans lè balfin de l’Oder Sc dans celui
de la Viftule.
Mammouths. De toutes lés contrées ; celle qui
préfente les dépôts les plus nombreux, les faits les
plus intéreffans, c'cft la Ruflie. On ne fera pas
étonné de.favoir que la partie méridionale de ce
vafte empire l'enferme des débris gigancefques de
ces grands animaux., ainfi qu'on peut en juger par
un fémur découvert en 1810dans la rivière duBog,
pr-s Nicolaieff, à une douzaine de lieues de fon
embouchure dans la mer Noire. Ce fémur, dont
la tête, inférieure elf dépofée au Muféiim d’hif-
toire naturelle de Paris, annonce un inclivirlu de
prqs de quinze pieds de haut. Le Muféum de
Pptersbotirg p'oiïecle aullî un crâne long de quatre
pieds, qui fut découvert près duVolga, dans une
couche de fable ferrugineux. Le même établilîe-
mejn renfermé encore unè mâchoire inférieure du
poids de trente livres, provenant d’un individu