
Ruffte d'Europe. Les falines de Balachna.
Rujfte d'A fie. Les Câlines de Perm. L’Afie en
général renferme plutôt des lacs & des marais
ialins que des fources Calées.
Afrique. On connoît auflfi plufieurs fources fur
les frontières de la Cafrerie.
Amérique. Dans le Kentuky, derrière les monts
Alleghany, les fources falées coulent à la furface
du fo l, mais ordinairement on les fait jaillir par
le fondage. A Liwerpool, il exifte un puits d’eau
falée, dans le territoire d’Arkanfans on en connoît
aufli plufieurs, de même que dans le Mif-
fouri, la Virginie & les états de New-York. Dans
la province d’Amioquia, près de la ville de
Guaga, on exploite une fource falée qui contient
de l’ iode.
D ’après cet aperçu, on voit que c ’eft l’Europe
& l’Amérique qui polfèdent le plus de fources
falées.
Nous terminerons cet article par un tableau des
hauteurs des fources de quelques fleuves & rivières
de l’Europe*
Sources de l’ A d o u r ........................ 1,980 mètres.
------ de l’Ailier............................. 1,460,
------d e l’ Arroux........................... 400
------du Danube....................... .... 682
------du Doubs.............................. 952
---- -d e la D r a v e ......................... 1,226
------de l’Elbe............................... 1,384
------ de l’Inn.^.............................. 1,802
t— de la L o ir e ........................ 1,436
------ du Mein............................... i,ocp
— — de la Moldava.................... 666
------ delaM u ld a......................... y 16
------de laNab........................ 964
. — du Neckar........................... 910
------ de la Neilfe......... ............... 704
------de l’Oignon........................... 1^354
------ de la petite Oppa................ ^271
------ d e la P i a v e .. ................ ■ ... 1,328
i .t :t 4u ......................................2,002
------ de la R eu ff.............................2,200
------ du Rhin inférieur.. . ...............2,058
------ du Rhône. ................ .... £ . . 1 800
------de la Saaie.............................. 94g
------ de la Saône.................... 406
------ de la S e in e ....................... 446
— — de la Spey...... ............ 376
------ du Tagliamento................ i,$8o
------du V o lga................................ 266
(J . H .)
SOURCES MINÉRALES. On nomme ainfî
des fources dans lefquelles on trouve des fubftan-
ces falines, gazeufes, minérales, & c . , en affez
grande quantité pour leur communiquer de l’odeur
, de la faveur ou des propriétés chimiques
particulières. Si l’on prenoit cette définition dans
un fens trop abfolu, il n’y auroit dans la nature
que des eaux minérales. En effet, Iorfqu’ on examine
avec foin l’eau réputée la plus pure, qu'on
1 ait tirée d’une rivière, d’un puits, d’une fource,
on y trouve conftamment une certaine quantité
de fubftances étrangères > mais ces eaux peuvent
être employées à la plupart des ufages domel-
tiques ? elles n’ont ni faveur, ni odeur fenfîbles on
les regarde comme/?!*/•<?$, & l’on 11’accorde le titre
de minérales qu’à celles qui, par leur température
ou la quantité des corps qu’elles tiennent en dif-
folution , ne peuvent pas fervir aux bejoins communs
de la v ie , & jouilfent en général de quelque
propriété médicinale particulière.
L etude des fources minérales , comme moyen
thérapeutique, eft encore bien peu avancée. La
plupart d’entr’elles font confacrées par une habitude
routinière, & l’analyfe chimique, pas plus
que 1 expérience medicale, n’ont encore conftaté
leurs véritables propriétés. Quelques-unes de ces
fources ont été analyfées avec foin j d’autres ont
été bien étudiées comme moyen curatif, mais
1 hiftoire d aucune d’elles n’eft complète , & les
fciences ont encore ici une immenfe iacune à
remplir.
Si l’on veut enfuite étudier ces fources, fous le
double point de vue de la géographie phyfîque &
de la géologie, on trouvera bien.moins de ren-
feignemens encore, & l’ on s’apercevra bientôt
W f f l refte à faire. C ertes , en l’envifagearit
ainfi,^ l’étude des eaux minéraJès eft d’ un grand
intérêt & peut-être d’une utilité immenfe. Ces
fources, qui jailiiflent à la furface du fol & nous
apportent une chaleur fi remarquable & des principes
fi variés, ne peuvent elles pas nous révéler
quelques-uns de ces phénomènes qui ont lieu dans
1 intérieur de la terre ? Ne peut-on pas, d’après
leur température, d’après la nature des corps
qu elles tiennent en diffolution, reconnoître de
quels lieux elles viennent, quels terrains elles
ont traverfé , quelles richeffes minérales renferment
les hauteurs au pied defquelles elles nous
; apparoiffent ?
! Pour éclairer cette grande queftion, M. le pro-
tefieur Brongniart, dans un article remarquable
comme tout ce qui fort de la plume de ce l'avant \
a claffé les eaux minérales d’après l ’époque de
formation de* terrains d’où elles fortent. Il en a
fait ainfi fept claft'es.
i° . Eaux fortant des terrains criftallifés infé-
îieurs , dits primitifs.
2°. Eaux fortant des terrains moitié criftallifés
moitié compares, renfermant la plus grande partie
des terrains dits de tranfition. v
30. Eaux fortant des terrains de fédimens inférieurs.
4°. Eaux fortant des terrains de fédimens
moyens.
: S°- Eaux fortant des terrains de fédimens fupé-
rieurs.
6°. Eaux fortant des terrains de porphyre, tra-
chyte & bafalte.
70. Eaux fortant des terrains ou pays volcaniques.
En comparant enfuite la nature de ces eaux
avec celle des terrains d’où elles jailiiflent, M.
Brongniart tire des conféquences qui font déjà
d’un haut intérêt. Nous euaierons ae fuivre une
autre marche. Nous allons claffer les fources d’après
la nature des principes qu’elles tiennent en
diffolution j nous indiquerons rapidement l’analyfe
chimique, la température, les propriétés médicinales
de ces fources , & nous fignalerons les
terrains d’où elles fortent. Cette énumération
abrégée , la feule que nous permettent les limites
qui nous font aftignées , montrera déjà par combien
de points l’étude des eaux minérales fe rattache
à celle de la géographie phyfique > elle
fournira de plus un cadre auquel on pourra rapporter
fans peine les nouveaux renfeignemens que
ne peuvent manquer de fournir chaque jour l’analyfe
chimique & la géognofie.
PREMIERE CLASSE.
Eaux jferrugineufes froides (1).
Brigthon. ( Côte fud-eft d’Angleterre , dans
la Manche. )
An. ch. Gaz acide carbonique j fulfates de chaux
& de fer.
Temp. Froide.
Prop. m. Toniques, ftomachiques, diurétiques.
Gif. Argiles plaliiques. (MM. Conybeare &
Phillips.)
Bussang. ( Vofges. )
An. ch: Gaz acide carbonique ; carbonate de
fer, de fonde , &c. (Thouvenel & 'Nicolas.)
Temp. Froide.
Prop. m. Toniques, ftomachiques, Iithontrip-
tiques.
Gif. Terrain primitif ou antérieur aux êtres or-
ganifés. ( Huot. )
C ambo. (Baffes-Pyrénées.)
An ck. Gaz acide carbonique, hydro-chlorate
de magnéfie , de chaux, de fonde, ae fers fulfate
de chaux, carbonate de chaux & de fe r , filice,
matière animale. ( Poumter. )
Temp. Un peu au-deffus de celle de l’atmo-
fphère.
Prop. m. Excitantes.
Gif. Elle fort par un filet de 4 à 5 lignes d’un 1
(1) Nous employons les abréviations fuivanccs :
An. ch. Analyfe chimique.
Temp. Température.
Prop. m. Propriétés médicinales.
G i s . Gülemcntj Or. origine.
terrain de. calchifte noirâtre en lits inclinés s’appuyant
fur un pegmatite. ( Brongniart. )
CoXTREXEVILLE. (Vo f g eS . )
' An. ch. Carbonate de fer & de chaux, hydrochlorate
de chaux, matière graffe. ( Thouvenel
& Nicolas. )
Temp. Froide.
Prop. m. Diurétiques, toniques, lithontriptiques.
G i f A 80 tpifes du pied des montagnes, dans
le terrain appartenant à la formation pro\o‘ique ou
antérieure aux êtres organifés. ( Huot. )
C ranzac. (Aveyron.)
An. ch. Gaz acide carbonique , fulfate de magnéfie,
d’ alumine de fer & de chaux \ carbonate
de magnéfie, de chaux & de fer. (V . Murat. )
Temp. Froide.
Prop. m. Apéritives, diurétiques .toniques, £ c .
Gif. Terrain houiller. On extrait auffi le fulfate
d’alumine des fcovies mêlées d’ efflorefcences &
de fublimations réfultant d’un feu fouterrain qui
brûle depuis plus de 2000 ans.
Ferrières ( près Montargis. Loiret.)
An. ch. Sulfate de fer, de chaux & de magnéfie.
( Gafteîlier. )
Temp. Froide.
Prop. m. Toniques, ftomachiques.
Gif. De la montagne de Mirbeau : formation
fupérieure à celle du calcaire groffier.
(Brongniart.)
F orges. ( Seine-Tnférieure. )
An, ch. Gaz acide carbonique, carbonate de
chaux, de fer 5 hydro chlorate de foude & de
magnéfie, fulfates de chaux & de rr.agnefie, filice.
( Robert. )
Temp. Froide.
Prop. m. Toniques, apéritives.
Gif. Au-deffus de la craie, dans lés argiles
plaftiques. ( Brongniart. )
La Chapelle Godefroi (près Nogent-sur-
Seine. Aube.)
An. ch. Carbonates de chaux & de fe r ; gaz
acide carbonique libre. ( Cadet-Gaflicourt. )
Temp. Froide.
Prop. m. Toniques.
Gif. Craie, ou formation fupérieure à la craie.
( Brongniart. )
Montlignon. ( Seine & Oife. )
An. ch. Hydro-chlorate de chaux & de magnéfie,
carbonates de chaux, de magnéfie, de fe r ,
fulfate de chaux , gaz acide carbonique.
Temp. Froide.
Prop, m. Toniques, ftomachiques, diurétiques
, &c.
G if Afiife fupérieure de la formation gypfeufe,
au-deffous du grès ou fable fupérieur.
( Brongniart. )
G g g î