
874 A R A
Cafpienne, entre 41 degrés y minutes & 46 degrés
io minutes nord, & entreJ4 degrés 4 minutes
& 58 degrés 54 minutes de longitude eft. Sa longueur
eft d'environ y y lieues & fa largeur'de 12,
On évalue fa fu perfide. à. 1,280 lieues carrées. Ce
lac renferme un grand nombre d’île s , furtout dans
la partie méridionale. Les plus confidérables font-:
Antchatachly, Yajjir & Sariplosky. Il reçoit trois
grandes rivières : YOudjany, le Sir-Deria ou Syhoun
& Y Amou-Déria ou Djihoun. Se s eaux font falées,.
ainfi que l'a dit Defmareft, dans ce Dictionnaire ;
fes côtes font généralement baffes & environnées
de fteppes immgnfes.
Malte-Brun a cherché â démontrer que les Anciens
avoienr commis de grandes erreurs, relativement
aux cours des fleuves qui fe jettent dans le
lac d'Aral. Pline d it, en effet, que l’Oxu s, ou
l’Amou-Déria, fe jette dans la mer Cafpienne.
D ’un autre c ô té , Strabon montre l’Iaxartes, le
Sir-Déria d’aujourd’hui, coulant auflî dans la même
mer. « Qu’on regarde une carte, dit à ce fujet
Malte-Brun, & l’on fe convaincra que l’Iaxartes
n'a jamais pu s'écouler directement dans notre mer
Cafpienne. « E t , en parlant de l'Oxus, il ajoute .
que « probablement il a toujours eu fon embouchure
au même endroit où elle fe trouve de nos
jours » j il en conclut dpnc que « les Anciens-
ont pris le lac d’A ral, dont ils ne connoiffoient
que le. côté méridional, pour un golfe de la mer
Cafpienne. » La géographie phyfique des bords
de la mer Cafpienne & du lac d'Aral renverfe
les fuppofitions de Malte-Brun, & . prouve que
les Anciens connoiffoient parfaitement cette partie
de l'A fie , q ui, depuis Strabon & Piine, a évidemment
éprouvé des changemens notables. C 'eft pour
reCtifier les idées d’ un géographe célèbre, que i
dans la nouvelle' édition du Préçis de là Géographie \
universelle, que nous avons continué, nous avons
cru devoir appeler l’attention de ceux qui s'occupent
de géographie fur des obfervations récentes
qui expliquent parfaitement ce qui pourroit
paroître un problème difficile à réfoudre.
Vo ic i ce que nous avons dit à ce fuje t, dans
cette nouvelle édition: «Laqueftion que Malte-Brun
agite ici eft de la plus haute importance : elle in-
téreffe à la fois la géographie hittorique & la géographie
phyfique. Tout en refpeCtant fon opinion,
nous devons rappeler quelques obfervations affez
récentes * qui expliquent & confirment ce que les
Anciens ont dit de l'embouchure de l’Oxus & de
l’ Iaxartes dans la mer Cafpienne.
m Strabon, Eratofthène & quelques autres, en
parlant de cette mer, femblent compmidre dans
fon étendue celle du lac d'Aral. Pallas, à l’infpéc-
tion des lieux, prétendit.même qu'à une époque,
très-reculée, elle dut être réunie à ce lac & à
la mer d’Azof. Rien ne répugne à croire que les
flsuves qui s'y jetoient, n’y portant pas une quantité
d'eau égale à celle qui s'évapoïoit de fa fur-
fa ce , celle-ci dut graduellement diminuer, La
A R A
diminution du lac d'Aral continue même encore
d’une manière bien fenfible, d’après les obfervations
les plus récentes. Plufieurs autres lacs
éprouvent auffi des changemens analogues. Il en
eft de même de quelques rivières. M. Mouravief
( Voyage en Tupcomanie & a Khivay en 1819 &
1820) a reconnu les anciens bords de la mer
Cafpienne, entre les côtes de cette mer &
la pointe méridionale du lac d’Aral. Il a même
fuivi l'ancien lit de l’Amou-Déria, ou de l'Oxus
jufqu’ à la mer Cafpienne : à quelque diftance de
celle-ci, il fe partageoit en deux bras, l'un au
nord & l'autre au fud du petit mont Balkan.
C e l i t , entièrement defféché aujourd’ hui , a
ô jo pieds de largeur & 97 de profondeur. «Les
Khiviens, ajoute M. Mouravief, ontconfervé des
-traditions d’après lesquelles un violent tremblement
de terre auroit, il y a cinquante ans, ébranlé la
furface du pays , & obligé l’Amou-Déria de prendre
fon cours au nord, ou il fe feroit creufé un
nouveau l i t , par lequel il fe jette maintenant
dans le lac d’Aral. Les Khiviens affurent de plus,
que lorfque le fleuve occupoit fon ancien li t , leurs
habitations s'éle.voient fur fes bords : ce qui eft
prouvé par des reftes de canaux & par dés ruines
de divers édifices.
“ Ces traditions, répandues chez les Khiviens ,
font d’autant plus importantes qu'elles s'accordent
parfaitement avec les preuves phyfiques de l'ancien
cours de l’Oxus dans la mer Cafpienne. Mais
ces peuples, à peine civilifés, ont-ils des moyens
sûrs de conferver le fouvenir exaél d’une date ? II
eft permis d’en douter. Ce qui prouve d’ailleurs
qu’ il y a plus de 500 ans que i’Amou-Déria
ne fe jette plus dans la mer Cafpienne, c'eft que
le géographe arabe Eàn-Haoukal, qui écrivoit vers
le milieu du 10 e. fiécle, place l’embouchure de ce
fleuve dans le lac de Khanfm, le même que celui
d’Aral. », ■ , ’ ■ .
S'il faut en croire les Kirghiz, la diminution
de ce lac fe feroit affez rapidement. Nous citerons
à cet égard ce que rapporte le colonel Meyendorff,
dans la relation de fom voyage d'Orembourg à
Boukhara. .
« Je parlai à nos Kirghiz des traces de l'eau fur le
Sari-Boulak, & ils m’affurèrent que leurs pères
avoient encore vu la mer d'Aral s'étendre jufqu’aii
pied de cette colline, éloignée de 60 verftes de ce
lac. Un fi grand nombre de Kirghiz m’ont affirmé
la même chofe, que je regarde comme certain ce
fait, qui prouve combien la diminution de la mer
d’Aral eft confidérable & rapide. Elle continue
encore*, & un de nos guides fe fouvint d’avoir vu
cette mer s’avancer au-delà de Kulli & de Sapak,
lieux où nous avons paffé le 14 & le 1 y novembre.
Il y a à peine un an que le Camechlu-Bach, grande
baie de Sir-Déria, s'étendoit encore à trois verftes
plus loin vers l'eft que lors de notre voyage. «
Une fuite de nivellemens barométriques, faits
dans ces dernières années par MM. Duhamel &
A R L A S I 8 75
Anjou, pendant l’ expédition du colonel Bergue ,
depuis la mer Cafpienne jufqu’à la rive orientale
du lac Aral, a démontré que le niveau de ce lac
eft à 108 pieds au-deffus de celui de la mer
Cafpienne.
ARAM A YO NA . Vallée d’Efpàgne, fituée à
environ y lieues de Vittoria. On y trouve des
carrières de marbre noir veiné’ de blanc & de-
rouge, des mines de cuivre, de fer & d’antimoine.
Les monts Albina qui la dominent font
couverts d e . forêts qui fourniffent, d it - o n ,
3,yoo voitures de charbon de bois.
ARAN ou A r r a n . Nom d'une vallée des
Pyrénées, ou plutôt de la pente fupérieure
de la V^allée de la Garonne. Voyez. G aronne
( Vallée de la ).
ARANYOS. Rivière de laTranfylvanie, formée
de la réunion de deux rivières du même nom, qui
prennent leur fource au pied du mont Kalimyatza.
Elle fe jette dans le Maros, après un eoürs de
30 lieues. Son. nom lui vient au mot hongrois
arany. ( o r ) , parceiqu’elle roule des paillettes de
ce métal.
AR A R A T . Cette montagne célèbre de la; Perfe
eft appelée en turc Agri-Dagh, & en arménien
Macis. Sa pofition aftronomique eft par 39 degrés
30 minutes de latitude feptentrionale, & par 42 degrés
iy min. de longitude orientale. C ’eft la plus
haute cime du plateau de l’ Arménie ; fa hauteur -,
mefurée par M. Parrot, eft de 2,700 toifes. La
chaîne à laquelle il appartient fe rattache aux
hautes montagnes qui fépareht le lac de Van
de celui d’Ourmiah. L’Ararat préfente trois régions
différentes,:la première, ou la plus balle, eft
celle des pâturages ; elle confifte en un gazon court
qui, çà & là , fait place à du fable mouvant : la
fécondé eft compoféede rochers arides; fur un des
flancs3 on aperçoit une ouverture d’ ou l’on voit
fréquemment fortir de la fumée.: des roches
traehytiques. annoncent l ’origine ignée de la
montagne ; le refte .eft couvert de neiges éternelles,
jufqu’ à la cime, qui eft prefque toujours
enveloppée de nuages.
ARLBERG. Montagne qui donne fon nom à
une chaîne qui .fe rattache aux Alpes rhétiennes
par celles des Grifons. Au point où cette chaîne
donne naiffance au Lech & à l’inn » elle fe bifurque
en dirigeant..un rameau qui va s’abaiffer
fur le fol de la Bavière, & un autre qui va
fe joindre aux montagnes de la Fbrêfr-Noire &
aux Alpes de So.uabe. Toutes les rivières qui
defcendent-des verfans feptentrionaux des deux
branches de l’Arlberg font des affiuens du Danube.
On compte, parmi les plus importantes , le L e ch,
Piller & l'Ifar. Les verfans oppofés ne fourniffent
que de foibles cours d’eau qui vont alimenter
l’inn ; la Rofanna eft de ce nombre : c ’eft même
la feule rivière qui defcende de l’Arlberg proprement
dit.
ÂRRÉE. Nom d’une chaîne de montagnes de
la Frante orientale. Elle commence vers le 48e. degré
18 minutes de latitude feptentrionale, &
iS’étend dépuis le '4®. degré 52 minutes de longitude
occidentale jufque vers le 7e. degré. A
partir du canal d’Ille & Rance’, elle porte le nom
de monts Menei; en fuivant la direéfiou de l’eft à
l’ oueft, on voit la montagne de Fenbufque, puis
le mont Menébret, & enfin, la montagne d’Arrée
proprement dite. La hauteur moyenne de la chaîne
eft de 147 toifes ; fa compofition eft granitique ,
fes pentes font doitees & fe confondent avec
des plaines fàblonneufes & ftériles. Ses flancs
font généralement arides, rocailleux, couverts
de brouffailles & remplis de défilés.
Les cours d’eau auxquels les montagnes d’ Arrée
donnent naiffance font, au nord, en allant de l’eft
à l ’ou e ftja Rance, 1’Arguenon3 1 e Gouet, le Trieux,
le Guer, le Pençé & la Flèche ; au fud, le Meu, le
Livet, la Lie, l’ Oufl, le Blavet, Y Aulne & le Lan-
dernau. Le Scorf,\ Y Elle y Ylfole & l’ Odet defeendent
d'un rameau qui fe dirige vers le fud-oueft.
A R VE. Rivière-;qui a fa fource au pied du
col de B al me, & qui traverfe avec fracas la vallée
de Chamouni pour aller fe jeter dans le Rhône.
L'impétuofité de fon cou rs , les ravages que
caufent fes débordement, la beauté des cailloux
qu’elle entraîne lui donnent quelque célébrité en
géographie phyfique & la rendent intéreffante pour
le minéralogifte. Elle charrie auffi des paillettes
d’or. Elle emporte fouvent les ponts qui la tra-
verfent; le moindre obftacle lui fait changer de lit
du jour au lendemain. Lorfqu’elle déborde, elle
transforme la vallée en un vafte lac ; fes eaux font
tellement bouibeufes qu'à fon entrée dans le
Rhône , on la difiingue jufqu’à une affez grande
diftance, le long de la rive gauche du fleuve.
ARVEIRON. Torrent qui traverfe la vallée de
Chamouni & . fe jette dans l'Arve. Il fort du
glacier des Bois par une grande.arche de glace
qui a quelquefois plus de 100 pieds d’élévation ;
ce qui forme un fpeétacle magnifique. C e torrent
roule des paillettes d’or.
ASIE. Aux confidérations qui ont été préfen-
tées fur l’ Afie, par Defmareft, nous ajouterons
quelques1 détails propres à donner une idée plus
nette de cette vafte partie du monde.
Sa plus grande longueur, du fud-oueft au nord-
eft, depuis l’extrémité feptentrionale de la mer
Rouge jufqu'au détroit de Behring, eft de
2,3.90,lieues; fa plus grande largeur, depuis le
cap Severo-Voftochnoî ouTaïmoura, dans l ’Océan
S f f f f 2