
mais dans l’Amérique méridionale, les dépôts de
ce minéral font nombreux.
Pérou. C e que les mines de cette contrée offrent
de remarquable, c’ett leur grande élévation.
Les plateaux les plus élevés en recèlent : il paroît
que la couleur la plus ordinaire de ce minéral, eft
le violet jafpé. Vers l’extrémité feptentrionale du
Pérou, on trouve auffi de grandes plaines falées,
comme en Afie.
La Californie & les îles de Cuba & d’Haïti
poflèdent auffi des mines de fel gemme.
Nous n’ alongerons pas cet article par l’énumération
monotone de tous les marais d’eau Talée :
nous ne citerons quelles principaux, en faifant
remarquer qu’ils font plus communs & plus étendus
en Afie & en Afrique, que dans les autres
parties du monde. Dans la Ruffie d’ Europe, on
connoît le lac falé de T o r , vers les limites de la
petite Tartarie, & les lacs femblables de la Crimée.
Aux environs d’Orembourg, dans le pays
des Baskirs, & dans les contrées fituées au nord
de la mer Cafpienne, ils font très-communs : on
cite celui d’Ëlton, dont le fe l, ordinairement
rouge foncé, répand une odeur de violette. Le
lac de Bogdo, dans la même contrée, donne un
fel parfaitement blanc. ( Voye\ Steppes. )
En Barbarie, le lac des Marques eft très-
abondant en fel } aux environs d’Alger, on en
compte plufîeurs qui fe deflechent en été &
laiffent à découvert une grande furface de fel.
Prefque toute la côte d’Afrique eft recouverte
de marais falans naturelsj à l’eft du Cap, fur
les frontières de la Cafrerie, on trouve des lacs
qui dépofent des couches de fel diverfement c o lorées
\ enfin, dans les îles du C ap -V e r t, on en
connoît auffi plufîeurs.
Sur le territoire d'Arcanfas, dans l'Amérique
feptentrionale, une grande faline naturelle
couvre le fol des prairies, d’incruftations épaiflfes
& foiides } en Virginie, on en voit auffi de con-
lîdérables, & dans les états de Nevr Y o r c k , on
cite celles des environs du lac Onondago.
Dans la partie méridionale de l ’Amérique, la
plaine d’Artibonite renferme des falines importantes,
on y compte plufîeurs plaines falées 5 en
tin au C hili, près du pays des Patagons, on cite
un marais falé de deux milles de longueur.
Soude ni tr a t e e . C e fe l, dont on doit la découverte
récente à M. Mariano de Rivero» fe
îéconnoît à fa faveur fraîche & amère i il fe trouve
vers les frontières du C h ili, dans les environs de
la baie d’Yquique au Pérou. Iloccupe,prefqu’à la
furface du fo l, une étendue de près de 40 lieues >
il forme une couche épaifle de près d’un mètre,
& lorfqu’ il n’eft point à la furface de la terre, il.
eft recouvert d’un lit d’argile, ou mêlé d’ argile &
de fÿble.
Soude sulfatée (autrefois fe l de Glauber f i file).
C e minéral ne Te trouve point à l’état de pureté*
dans la nature ; voici l’analyfe qu’en a donnée
M. Berzelius :
Soude....................................... .. 1 | | z
Acide fulfurique................... .. 24, 8
E a u . . ....................... ....................y6,
100, 00.
La foude fulfatée fe trouve, fuivant M. Bron-
gniart, en efflorefcence d’un blanc fale ou jaunâtre
à la furface des roches fchifteufes, calcaires
& marneufes, qui font partie des terrains faliferes.
On la trouve auffi en diffolution dans plufîeurs
fources minérales (voye\ ces mots ) , & dans plu-
fieurs lacs de l’Autriche & de la bafTe Hongrie ,
dans ceux de la Sibérie , fpécialement dans ceux
de Gomifkoï & de Gourief, dans les travaux fou-
terrains de la plupart des falines , dans les efcar-
emens de la Solfatare, & quelquefois dans les
abitations, à la manière du nitre. (J . H. )
SOULAINES. Bourg fitué fur un terrain de fé»
diment inférieur. Voye\ Seine.
SOULE (Vallée de). C ette vallée des Pyrénées
commence au bàs de la montague d’Orhy dont
l’élévation eft de 1,031 toifes, fuivant M. Junker.
Elle fe prolonge du fud au nord jufqu’au-deifoua
de Mauléon. Elle doit fon nom à la petite rivière
de Soute qui prend auffi celui duSoifonSc qui va
fe jeter dans le G a v e , au-deffous de Sauveterre.
La vallée de Soûle & les divers vallons qui y
aboutilfent font, fuivant M. de Charpentier^ creu-
fés dans des roches de la formation qui fuccède
à la formation granitique : le calcaire argileux, y
domine, mais dans la région fupérieure, c'eft-à-
dire la plus méridionale, on voit des grès rouges
et d’autres roches secondaires. Le Dioriie , ou
le grunftein fecondaire abonde dans cette vallée.
Il y occupe fur les deux rives du Soifoa des
placesifolées. -(Jr H .)
SOULOU. On ne défigne pas feulement fous
ce nom, comme quelques géographes l'ont fa it,
une petite î le , mais une chaîne d’îles , que l’on
nomme auffi Soulou, fituées dans la mer de
Cé lèb e s , & comprimes entre Bornéo & Mindanao.
Elles font au nombre de foixante, qui
s’étendent depuis le 4e. jufqu’au 7 e. degré de latitude
feptentrionale. Les trois plus importantes,
en allant du fud-oueft au nord-eft, font: Tawée,
Joulou & Bu\ilan. Elles ont chacune l y lieues
de longueur, fur y à 6 de largeur : on y trouve
plufîeurs bons mouillages.
La population de cet archipel eft d'environ 100
a 1 y0,000 âmes. Le gouvernement eft un mé-
lange d’ariftocratie & de démocratie} le chef a le
titre de fultan. Les naturels de Soulou cultivent
le r iz , le cacao & diverfes autres plantes propres
aux climats équatoriaux. Les forêts renferment
des éléphans, & une efpèce de fanglier & de
petit cerf ( le cervus axis de Linné).
Les parages des îles Soulou font très-riches en
avicules perlières } & les habitans, qui généralement
font d'excellens plongeurs, font, à la fin
des mouflons d’oueft, une pêche confidérable de
ces teftacés. A cette époque la mer eft fi calme ,
que l’on peut y diftinguer les objets jufqu’ à la
profondeur de yo pieds. Mais ce que ces îles
offrent de plus remarquable, c’eft la quantité
d’ambre gris que l’ on recueille fur leurs côtes. 11
eft 3 peu près admis aujourd’hui, comme in-
comeftable , que cette fubftance eft d’origine
animale, qu’elle paroît fe former dans les in-
teftins de quelques cétacés, & n'eft peut-être i
qu’ une forte d’adipocyre qui réfulte de la décom-
pofition des cadavres de ces grands animaux marins.
Quoi qu’ il en foit, il doit paroître fingulier
qu’on en trouve en abondance fur les côtes des ,
îles Soulou, quand on n’en trouve prefque point
fur celles de Mindanao. ( J . H. )
SOURCES. On ne doit pas feulement comprendre
fous ce nom les peti s cours d’eau qui
s'échappent des flafics ou de la bafe dés montagnes
, mais encore les amas ou réfervoirs qui fe
forment dans le fein de là terre, des filets d’eau
qui s'y rafiemblent à différentes profondeurs.
La pluie, la fonte des glaces & des neiges qui
couvrent les hautes fomæités du globe > Taétion
capîllaiie du f o l , & les lois de la pefanteur qui
obligent tout liquide à chercher un niveau, donnent
naifîance aux différentes efpèces de fources.
Dans /les montagnes d’une grande élévation,
dans celles furtout qui font couvertes de neiges
éternelles , la formation des fources paroît être
un phénomène auffi fimple dans fon origine qu’ il
eft curieux dans fes effets, iorfqu’on examine
ces magnifiques cafcades, ornemens des grandes
chaînes du globe. Les glaciers accumulés fur
leurs Commets éprouvent, non-feulement aü re-
rour du printemps & de l’é té , une fonte plus ou
moins configurable , qui n’ eft que l’ effet de l’ action
folaire, .mais encore on ne peut nier qu’ils
n’en n’éprouvent une journalière, quoiqu’invi-
fible.
Cette fonte forme les fources fi abondantes
dans les grandes montagnes > mais l’effet cefferoit
à la longue, fi la caufe ne fe renouveloit. Les
vapeurs qui s’élèvent fans ceffe de la furface
des eaux & de tous les lieux humides, montent
dans l’atmofphère, fuivent les courans
qu'elles y rencontrent, & lorfqu’elles arrivent fur
les Commets glacés, elles s’y condenfent : une
partie fe convertit en eau, qui coule fur les flancs
du glacier} une autre partie, convertie en gla ce ,
contre-balance l’effet de la fonte dont nous venons
de parler.
Lorfque les montagnes ne Apportent point de
glaciers , leurs pics ifolés ne s'entourent pas moins
dé vapeurs, qui s’y accumulent en forme de couronnes
de brouillard ou de nuages. Une partie des
molécules qui forment ceux-ci eft en point de
conta<5t avec la montagne} elle s’y condenfe,
fe réfout en eau, qui pénètre dans les fentes fi
nombreufes fur les (ommets élevé s, s’infinue entre
les couches des roches appelées primitives & qui
font difpofées prefque verticalement.
Les glaciers & les nuages qui couvrent les
points les plus élevés du glo be, font donc les
principales caufes de l’ abondance des eaux qui y
fuintent, & de l’ importance des fources
Les terrains granitiques & Ichifteux font,
ainfi que nous avons eu occafion de l’obferver
nous-mêmes, beaucoup plus riches en fources
que les terrains à couches horizontales, mais
elles y font moins confidérables. Plufîeurs géologues
ont fait la même remarque} nous la renouvelons
ici d'une manière expreffe, non-feulement
parce qu’elle eft importante, & qu’ elle
donne la cle f de plufîeurs phénomènes, mais parce
qu'elle eft en oppofition avec celle d’un favant
dont nous honorons la mémoire, comme nous ref-
peétions faperfonne. Patrin dit, à l’article Sources
du Nouveau DiStionnaire d.‘hi(loire naturelle : «« Cei te
>» ftru&ure intérieure des montagnes primitives,
» qui font en général formées de couches prefque
« verticales, favorife la réunion des eaux dans un
»» canal commun, par la facilité des communica-
>» tions entre les petits canaux, au moyen des
» gerçures fréquentes qui fe trouvent dans les
» feuillets de la roche } de là vient que dans ces
*> fortes de montagnes les fources font bien moins
*• multipliées, mais en même temps beaucoup
*» plus abondantes que dans les montagnes fecon-
* daires à couches horizontales. »»
Les roches anciennes, d’origine ignée , telles
que les porphyres, les trachytes & quelque autres
de la même époque , produifent des fources nombreufes
tte abondantes. On peut en acquérir la
preuve en parcourant la chaîne du Mont-u'Or, où
plufîeurs fources importantes forment quelques
belles cafcades, telles que celles du QuereuU >
de la D o r à la bafe du pic de Sancy, &
furtout la grande cafcade qui, à peu de diftanee
des bains , defeend du plateau où les eaux thermales
prennent naiflance.
Les terrains volcaniques proprement dits , c’ eft-
à-dire ceux qui offrent plus ou moins d’analogie
avec les produits des volcans modernes , ne renferment
prefque point de fources} ce qu’il faut peut-
être attribuer à la porofité de la plupart des laves.
Ainfi, ni les mpnii Dômes ,compofés de domites,
ni les montagnes à cratères que l’on admire dans
le département du Puy-de-Dôme, ni les volcans
de la même époque que l ’on remarque fur les
deux rives du Rkir., aux environs de Coblentr
& de C o lo gn e , ni le Y é fu v e , ni l’Etna, ni les
autres volcans qui brûlent encore, ne donnent
naiflance à des fources de que!qu’importance >