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a pas d'habitations, les aftres offrent le feul
moyen d'après lequel on puifie fe guider. Les
haltes font reconnoiflables aux puits qui s’y
trouvent ordinairement; quand il n’ y en a pas,
le moment de la halte dépend du coucher du
foleil.
» L’habitude d’errer dans les fteppes a appris
aux habitans à ne pas s’égarer, quand même
ils ne font pas entourés d’objets qui puiffent
leur indiquer de quel côté ils doivent fe diriger.
Le chameau a , fous ce rapport, un inftinét
particulier ; quand il a perdu fon chemin, il
marche, fans difcontinuer, d’ un pas sûr, & fui-
vant la ligne la plus directe, il arrive, après avoir
paffé plusieurs jours fans nourriture, à la demeure
de fon maître, .dont fouvent il étoit éloigné
de plus de yoo verftes (125 lieues).
» La Khivie eft fi peu étendue, que fon climat
offre peu de variété. En é té , les chaleurs font
infupportables pendant plulîeurs mois de fuite.
Heureufement les v en ts , furtout ceux de l’eft
& du fud-eft qui foufflent avec aflfez de force,
rafraîchi fient un peu l’atmofphère.
« Les pluies y font rares, même en automne.
Pendant cette faifon, de même qu’en hiver, il
règne des vents prefque continuels 5 ils apportent
des fteppes un fable très-fin, qui, femblable à un
brouillard épais, remplit l’air & obfcurcit quelquefois
l’éclat du foleil : ces vents tranfportent
d’un lieu à un autre les nombreux monticules
de fable dont la iteppe eft parfemée. Le moindre
builfon, ou même une pierre, fervent de noyau
dans la formation de ces monticules. Le fable,
emporté par le vent, s’arrête en tourbillonnant
au premier obttacle que lui préfente le plus petit
ob je t, & , en fort peu de temps, un emplacement
qui étoit uni, devient ondulé & fe couvre de
petits tertres : dans les endroits où ils font rapprochés,
la fteppe a l’apparence d’ une mer dont
les flots font agités.
»» L’hiver eft de peu de durée & peu rigoureux,
quoique le thermomètre defcende fréquemment
à 16 ou 18 degrés au-defious du point de congélation.
Cependant le froid eft très-fenfible
pour les voyageurs, à caufe des vents perçans
& continuels auxquels ils font expofés. Il tombe
peu de neige , mais le verglas arrête fréquemment
la marche des caravanes, & leur caufe
de grands dommages. La neige durcie & la
glace bleffent les pieis des chameaux, qui ne
peuvent plus continuer leur route, & ces malheureux
animaux relient abandonnés fur la route,
& y périffent après quelques jours de fouf-
frances,
>» Le ciel eft prefque toujours ferein, vraifem-
blablement parce que dans ces immenfes plaines,
il n’y a pas d’obftacle qui puifie attirer ou arrêter
les nuages. La tranfparence de l’air donne à tous
les objets tin éclat & une vivacité particulière
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qui mettent l’étranger dans une forte de ra-
viflèment; mais à peine a-t-on connu les habitans
que le charme s’évanouit.
» La pefte ne défoie jamais cette contrée ; l’air
y eft très-fain, tant pour les indigènes que pour
les étrangers. Les fruits, qui, par un ufage immodéré
deviennent fi dangereux dans la plupart
des autres pays , (ont très-fains à Khiva. »
DNIESTER. Sorti d’ un petit lac fitué au milieu
des Karpathes, le Dniefter coule d’abord au nord.
puis au nord-eft, & fe dirige enfuite au fud-tft,
Près de Iaampol, il forme une cafcade que les
bateaux ne peuvent remonter; plus bas, il prend
une marche tranquille, & fe termine dans un large
Liman ou golfe marécageux, qui communique à la
mer Noire par deux paffages, dont l’un eft appelé
Ghirlo Otckakovskoé Sd’autre Ghirlo Tfaregradskoé.
Le baflin du Dniefter n’a pas plus de iy o lieues de
longueur ; mais le fleuve y forme de nombreux
détours : ce qui porte la totalité de fon cours, félon
nous, à 200 lieues. Ses principaux afHuens font,
fur la rive droite, le Stry, le Réout & la Botna ;
& fur la rive gauche, le Sered, le Podhorce ou le
Zbroutfch, la Mourafa & l ’Iagorlick, rivières
dont la plus confidérable n’ a pas 50 lieues de cours.
Le Dniefter eft généralement peu profond; fes
eaux jaunâtres coulent avec rapidité : fa largeur
eft d’environ 170 toifes.
DOPHRINES ou D ofrines. On comprend fous
ce nom tout le fyftème de montagnes qui truverfe
la péninfule feandinave. On divife la chaîne prin-
cipale de ces montagnes en quatre parties : la plus
méridionale, appelée Langfield ou monts Thuliens,
s’étend depuis la mer du Nord jufqu’au 62e. parallèle;
la fécondé, ou les Dofrines proprement
dites, autrement Dovrefield, occupe l ’efpace compris
entre la précédente & les monts Kioelen, qui
tormelîc la troifième partie, & qui fe termine au-
delà du cercle polaire ; enfin, la quatrième eft
formée de la partie orientale des monts K ioelen,
ce qui lui a fait donner le nom de Kioelen orientales,
paice qu’elle s’étend depuis le i y e. degré de longitude
jufqu’aux rivages de la mer Blanche.
« L e s Dophrines, comme prefque toutes les
montagnes du nord, dit M. Denaix, font com-
pofées principalement de gneifs; on ne trouve de
vrai granité qu’en peu d’ôndroits, où il eft en maffe
fubordonnée au gneifs, qui le tient comme enclavé.
Le gneifs renferme la plupart des mines
de fer qui font la richefle du Nord; il eft recouvert
de fehifte micacé que l’on rencontré
jufque dans les bras de mer & les îles &
qui contient des grenats. Les couches de pierre
calcaire grenue font afiez communes, furtout
dans les paities boréales. Les formations fe-
condaires, telles que les couches de houille, de
grès houiller, de poudingues,de pierres calcaires
compactes, les grès nouveaux, &c.,_manquent
abfolument
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absolument aux contrées duNord ; on.n’y voit que
les formations nommées de tranfition : on les
trouve abond imment dans les environs de Chrif-
tianià, ainfi que dans lelermland & la préfeélure
de' Stora-Koppv-rbe; g ; elles y fontrecouvertes de
porphyre de tranfition dont la beauté,en quelques
endroits, ne le cède point .au porphyre de
l’Égypte. Nulle part le fer & le cuivre ne fe
trouvent-en aufii grande profufion que. dans les
montagnes feandinaves, qui paroi fient traverlées
en tous fens par des veines métalliques. Dans la
mine de Nianfperberg, dans la préfecture d (Eje-
brO, le-cuivre eft en. fiions ; il-eft en couches dans
crïtès de la préfecture de Stora ICopparberg : le ;
minerai de-cette dernière eft un fulfata encafiré
dans des terrains prim tifs qu’on fouille maintenant
à la profondeur de 93f pieds, & q ui, depuis
flx fiéclès, n’ont cefie d’être également productifs,
t é fer j dans les Dophrines, eft dix fois plus abondant.
que le cuivre, te s mines les pins riches font
dans la Norwège méridionale* où. le trouve aufii
celle d'argent de Kongs.bèrg ; -elle. a fourni un
bloc d’ argent natif, conlervé au Mu fée de Co-
penhague, du poids de409 marcs, eftimé 14,400^.
Le métal eft dans un (chiite micacé, à bancs yerti- '
eaux, contenant des grenats., du fpath calcaire &
du quartz. Les veines (ont inégalement riches;
biles' drtparoifient :quel qu efo s- polir fe montrer
enfuite avec plus .d’abondance. Les Alpes (candi-
naves fourni fient encore du plomb, du cobalt, d.e:
ï’ arleriic, du Carbure de fer,; & il y a à Edfwold,
en No rvè g e , à (Edelfors, en Suède,,-: des,
mines d’ or , qui fon t, à la v érité, de peu d&
vale'ijr, $ ■ ■
\ Nous avons donné .la hauteur des principales
cimes des Dophrines, à l’article S y stème des
M ontagctes-.
- pBUERO ou D ouro. C e fleuve, qui prend fa
fouvçe dans la Sierra d’Urbion en Efpagne, fort
de lagunes dont l’une porte aufii le nom d'Urbi.on
.•&.d’autre celui de lagune noire ■ ( laguna negra ). Il
coule d’abord pendant une dixaine de lieues du
, nord-oueit au fud-eft, puis tournant à i’oueft il ya
- fé-jeter.dans l’Océan 1 atlantique, après un cours
ique nous avons évalué, à;,i6y lieues. Dans fa
marche vers l’occident, il traverfe l’ un des plateaux
les plus-elevé.s de l’ Europe « Il s ’y creufe,
dit Bory.de Saint-Vincent, ainfi que les cours
d-eau qui y. tombent du ,1'ud, de profondes
vallees,,au fond desquelles on fe erpiroit
dans un pays de montagnes;.mais lorfqu’.on eft
.parvenu fur le, .faîte des. efcarpem.ens de ces
vallée s y on n’ aperçoit au loin qu'une immenfe
: étendue.; le voyageur qui tente d e l:a .parcourir
trouve ëerdiftanç.e;em diltance de nouveaux vallons
dont il n’ a.voit pas r.Çupçouné la- poftibilité. Ce
. n’ eft pas porter trop haut l'élévation de ce. grand
plate a u* qu ’ auc a n e. ; o bférvat î o 9 exacte n’a cepéri-
. dant fixée., que de l’évaluer à 6qo:ou 700 mètres.
Géographie-lJ hyfique. Tome V .
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Aufiî le pays fur lequel les vents les plus impétueux
fe choquent en tous les fens, où fe r&pofent
fouvent les nuages & les brouillards,; offré t il
une phyfionomie particulière de défolation. Nul
arbre n’y réfitle au fouffie des tempêtes ; des
arbufles rigides .& bas, des plantes Iigneufes bc
Couchées, y couvrent en emier.de leurs verdure
aüftèré un fol prefqiie dépouillé & déraciné par
les ouragans : cette végétation fauvage, roulée au
| loin & pelotonnée en amas fouvent confidérables,
| tombe enfin abandonnée dans les ravins, où celle
l’empire des vents impétueux qui la proiiv-noient.
Les hibiians de ces horribles câmoa^neS l’y viennent
recueillir, & 11’ont quelquefois pas d’autre
moyen de chauffage pour leurs fours. «
Les principaux affluens du Duero font, fiir fa
rive droite, la Pifuerga, YEJla, le Sabor bc le
Taméga; fur la rive gauche, le Gràdo, la Cega, le
Tormes,i\- Agueda & la Coa.
DURRENBERG. Montagne fit née près de la
rive gauche de la Salza, dans l’ archiduché d’ Autriche.
Ôii lui donné 1,496 toifes de longueur,
680 de largeur & 272 de hauteur. Elle renferme
d’ abondantes falines dont on extrait annuellement
300*000 quintaux de. fe l, & qui ne paroif-
fent cependant pas diminuer, quoiqu’on les exploite:
depuis fort long temps.
DWINA ou mieux D v in a . C e fleuve, auquel
M. Defmareft a donné,le furnom de Double-Rivière,
eft un des principaux de D Ruflie d’ Europe, où on
.lui donne quelquefois .& avec raifon : le nom de
Dvina, du nord pour le diftiliguer. d’une autre
Dvina dont nous allons parler. Nous avons calculé
que fon cours n’ a pas-moins de 150.lieues. Sa
largeur eft d’une lieue, & demie dans, certains
endroits. Il déborde au printemps & couvre quelquefois
une:étendue confidérable, parce que le
pays qu’il trâyerfe eft bas & uni, &. que fon
baflin n’eft ciiconfcr.it que par des collines peu
élevées.
DW INA ou mieux D vi.n a , appelée aufii Duna.
• Ce fleuve porte aufii quelquefois-le nom de Dvina
du fud &. même celui de Dvina occidentale pour le
diftinguer du précédent. 11 prend fa fource à . y
lieues du Volga., au bas du plateau du Valdaï. Il
coule d’abo.rd, vers le fud-oueft, au pied des
collines Volkonsky, puis vers le nord-ouefl jufqu’ au
golfe de.Riga, dans lequel ji fe jette après un cours
de 1S0 .lieues. Il ne. r ç ait, que dv.s 1 ivières peu
importantes, dont les principales, for.t, à droite,
la Tapopa, l’Obol, la QrifTa,s l’Evft & l’Ogher
Ià gauch.e, la Meja, la Kafplia, i’Oula & la Difna.
Sa largeur eft fo r t i 'égale & fa profondeur varie
de vio 3 15 pieds. S§S;,eaux quoique brunes , font
tranfparentes % très p oi (Ton ne u f.-s. Lès. glaces
commencent, à le,couvrir vers la fin. de novembre
& reftent jufqu’au commencement ,d avri-1 : leurs
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