
des vents du nord ; aufiï n’ y font-ils jamais vioLns. '
ils n’ ont pour l’ile qu’ un influence falutaire, en
chaffant devant eux les nuées & les brouillards.
Indépendamment des vents qui viennent du
dehors, la Sardaigne en a de périodiques de terre
Ou de mer.
Le vent de mer, nommé imbattu, arrive ordinairement
entre dix heures du matin 8c deux
heures de l’après-midi. Il pénètre fouvent dans
l’ intérieur des terres jufqu’à la didame de dix à
douze lieues, & y répand une falutaire fraîcheur.
Le vent de terre s'élève ordinairement au coucher
du io le il, & règne jufqu’au moment ou le
vent de mer vient lui fuccéder.
Roches. La Sardaigne , couverte de montagnes
qui la traverfent dans tous les fens, recèle dans
leurs flancs un grand nombre de roches curieufes,
de lubilances minérales 8c de métaux.
Le granité forme le noyau de la grande chaîne
de montagnes, 8c paroît même à découvert dans
quelques endroits. Celui que l’on trouve à Tem-
pio eit auflî beau que celui d’Égypte, & fe dillingue
par la blancheur du quartz & la groffeur des crif-
taux de feldfpath rofe & incarnat qu’il renferme.
Il en exifle également de gris, fur d’autres pomts >
& pîufîeurs de ces granités, lurtout ceux de
l’ Ogliaflra, renferment des couches fubordon-
nées & des fiions de grüultein, de fycnite, de
porphyre & de quartz.
On diliingue deux fortes de porphyre en Sardaigne
: l'un , qui n’eft qu’ un granité modifié,
qui fe trouve en couches dans les mêmes malles,
& en a tous les élémçns; l’autre, qui contient des
criftaux de feldfpath vitreux, & appartient aux
terrains de trachyte.
Les fehiffes font très-nombreux dans les principales
montagnes de l’île : le fehifte micacé fur-
tout recouvre fouvent le granité, 8c paffe enfuité
au fehifte talqueux 8c même au phyllade. On rencontre
également des schifles cégulaires > d’autres
font tiès-carburés, contiennent de l’anthracite 8c
pafient à la grunwaeke.
Les principaux calcaires de la Sardaigne font :
i °» Les marbres, qui, malgré un affez beau grain,
ne peuvent être employés en grandes malles,
à caufe de leurs filfures, & que le défaut de chemins
empêche d ’ailleurs d’exploiter.
2°. Les calcaires, que l ’on trouve près àTglefia,
dont la ftruéture eft plus compare, 8c qui femblent
fe rapprocher des montttin limefione des Anglais.
3°. Les bandes de calcaire magnélïen placées
fur le Lignite, & que l’on rencontre à Jerfu ,
O fini , & c .
4°. Un calcaii e compacte, affez femblable à celui
du Jura, qui repofe fur le calcaire magnélïen, 8c
forme en outre de grandes malles fur plufieurs
points, à l’ eft & à l’oueft de l ’île.
y°. Enfin, la grande bande de terrains tertiaires ,
analogues à ceux des environs de Paris, & furtout
à ceux de la Provence & de l’Italie méridionale.
Ils forment les collines de Cagliari, Idili, Saf-
fa r i, & c . , &c.
Les terrains de trachyte occupent une vafte
étendue en Sardaigne j ils paroiflent appartenir à
différentes périodes des terrains intermédiaires ,
fccondaires 8c teitiaires. Ces derniers, qui recou-
v. ent les trachytes, font recouverts eux-mêmes par
les bâfaltes. Le chevalier de la Marmora, qui a
fa it, avec le plus grand, foin, des obiervations
très curieufes fur les milles bafaltiques , penfe
qu’on peut les divifer en trois clafles , d’après
l’époque bien caraélé-.ifée de leur formation:
i° . celles qui couronnent les buttes tertiaires,
en formant un plan horizontal affez étendu. Elles
n’ offrent aucun veftige de cratère, &c les vallées
les coupent à pic de tous.les côtés : tels font les
plateaux de Monu-Santo, de Toralba , de Bjr-
nova, 8cc. 2°. Celles où l’on remarque encore
une partie du cratère : la c ou lé e , en pente
inclinée, d’une très-grande étendue, offre à fa
bafe une coupure conlïdérable, poltérieure au
réfroidiffement des laves. Ôn. trouve e,es terrains
bafdtiq .ies à Santa-Lusfiurgia, Nurri , & c .
3°. Enfin les petits volcans, relies des feux fou-
terrains qui ont bouleverfé toute la Sardaigne : ils
font fitues dans un efpace d’environ quinzelieues
carrées, au centre duquel eft le village de Toralba.
M. Mimant porte leur nombre à foixant dix ; mais
c’ eft une erreur qu:il ell important de relever, 8c
on ne peut guère en compter que dix à douze,
dont les principaux font ceux de Koromulo, Montt-
Munnu, Ploaghe, trois.cônes ifülés au-deffous de
Giave, 8c deux autres près de Semtfione 8c Bonorva.
Ces petits volcans, dont les cratères font très-
marqués, n’ont jeté leurs laves qu’à une petite
diltance: les cônes, bien confervés encore, font
formés par l’entaffement de feories légères 8c
bour fou filées.
Parmi les produits pyrogènes, les plus remarquables
font les piifmes bafaltiques, que l’ on ne
trouve que dans le voifinage de la mer, près de
Bari 8c de La Cardera de Cagliari y les prifmes
femi-vitreux de l ’île Saint-Pierre, les obfidiennes
vitreufes noires de cette région 8c de Pan î les
obfidiennes perlées de Sant*-Amioco 3 les flylbites
de Pula, les ftylbites, les analcimes, les chabafies
8c les méfotypes de Monafiir, les olivines du
petit volcan moderne, près de Giave, la pouzzolane
, les ponces 8c les feories légères 8c noires,
mal à-propos nommées ponces, 8c qui appartiennent
aux derniers fyftèmes de volcans.
Métaux. E n ,1825, M. Defpjne, ingénieur 8c
directeur de l’École royale des Mines de Moutier,
a dreffé, d’après les ordres du miriftre de l ’intérieur,
un rapport dans lequel on trouve des ren-
ftignemens curieux fur les métaux que contient la
Sardaigne.
L’exiftence de l’or y eft au moins très-incertaine.
Quant à l’argent, il exifte dans la plupart
des mines de plomb j mais, quoique l’on ait découv
endes rognons d'argent natif & d a-gent muriaté
très-riches , on ne trouve, en général, ce^ métal
que dans une proportion d un quinze centième a
un deux millième.
La préfence du mercure eft également encore
problématique, quoiqu'il y ait des chances pour
qu'il en exilîe dans une couche d'argile au-deüous
de la ville à’ Ori/lano. . . . .
Le métal le plus généralement répandu dans les
feh ftes micacés ou talqueux & dans les calcaites
de tranlîtion de la Sardaigne , eft le plomb, &
furtout le plomb fulfuré, connu dans le commerce
fons le nom de gal'ene. 11 en exilte neuf mines
principales :
1°. Celle de Monte-Poni, près d Iglejtas. Elle eli
exploitée dans un calcaire jaunâtre repofant fur un
fehifle terreux, dans lequel on a même trouvé
quelques empreintes végétales. Le plomb y exifte
moins en veines qu'en rognons : ceux-ci font com-
pofés de galène compare & riche, mêlée de
plomb carbonaté blanc, de batyte fulfatée, de
fpathcalcaire, & furtout de fer oxydé, très-abondant
dans la par ie fupérieure.
i° . La mine d’ Arbus fe compofe de plomb fulfuré
, à groffes facettes allez compaétes, dans un
schifte talqueux dont elle fuit la direétion. Sa
gangue eft ordinairement formée de baryte fut-
fatée, de quartz & de cuivre pyriteux.
3“ . Celle de la Nurra forme une veine
épaiffe, parallèle aux couches, dans un fehifle
talqueux qui approche quelquefois du fehifte
tégulaire. La mine eft une galène mêlée d'argent
& d'antimoine i la gangue elt compofée de beaucoup
de fer oxydé, de quartz, de batyte fulfatée
& de blende. . . ■
4°. La mine de Flumini major, peu importante,
a la forme de veinules dans un fehifte
quartzeux qui paffe au fehifte tégulaire fuperpofé
au granité.
5°. Celle de Domus-Nova eft en veines très-
minces, dans le calcaire fchilteux appartenant aux
terrains de tranlition.
6“. Celle de S. Rocco, de peu de valeur, fe
trouve dans une roche très dure. _
- ° . Celle de Muravera, dans un fehifte micacé.
C 'é ft là qu'on a recueilli les rognons d’argent
natif & d’argent muriaté. ■
8°. Celle de Talana eft, comme la précédente,
dans un fehifte micacé; mais il fe trouve mêlé
d'oxyde de fe r , de blende & de quartz.
9°. Enfin, la mine de Corruboi eft remarquable
par la-veine de baryte fulfatée, très-blanche, qui
raccompagne. .
Six principales mines de fer font auffi intéref-
fantes par l’abondance que par la qualité du
minerai qu’elles renferment :
1°. Celle de Monte Ferra de Sonoghe fe trouve
dans une roche verdâtre, ayant beaucoup de rapports
avec'les trachytes, & donnant, en quelques
endroits, du fulfate d’ alumine avec du fulfate de
fer. Ce qu’il y a de fingulier,c’ eft que le minerai,
qui eft un fer oligifte, eft mêlé d’argent, d’une
manière très-inégale. Ainfi cent parties en ont
donné cinquante-huit à foixante-huit de ce métal,
& , de plus, quelquefois quatre deniers d’argent
à l’ once, & d’autres lois fix deniers au quintal.
2°. La mine d'Arbus confifte en un banc de fr-r
oxydé , qui a jufqu’à trois pieds de puiffance, &
rep >fe fur le granité avec lequel il paroît alterner.
3°. Celle de S. Arena paroît une continuation
de la précédente, & n’en diffère pas par la com-
pofition.
4°. Celle àbAnçana a jtifqu’ à trois mètres d’é-
paiffeur, & fe prolonge probablement très-avant
dans la direction du nord-oueft au fud-eft. Elle
préferne dans un terrain de granité une couche
de fer oxydulé magnétique, mêlé de pyrites.
j° . C elle d * Ar^ana 3 nommée Soi-Frailes , eft
dans un fehifte micacé, fuperpofé au granité. Elle
a la même puiffance & la même dire&ion que la
précédente, & contient en outre des grenats d’un
jaune verdâtre & de l’épidote.
6 °. Celle de Patada , 0(111 a également la même
d ire c t io n , eft une cou ch e de fer oxydu lé magnét
iq u e , dans une pegmatite. Voye\ R oches.
La Sardaigne contient très-peu d’indices de
mines de cuivre. Près de Bari, dans un granité
porphyiique rouge, on rencontre une veine peu
épaiffe, compofé de fer o x yd é , de pyrite & de
cuivre carbonaté. A At\ana, on trouve dans le
granité un mélange de fer, de pyrite de cuivre, de
galène 8c de blende. Enfin, entre Talana &
Corruboi, le fehifle.micacé contient trois ou quatre
veinules de cuivre pyriteux mêlé de galène.
Les fubflances minérales combuftibles ne font
pas communes dans l’ île : on ne trouve pas de
houille dans les terrains fecondaires. Le lignite eft
affez abondant fous le calcaire magnélïen, à plus
de neuf cents mètres au-deffus du niveau de la mer.
On en trouve également dans quelques terrains
modernes, près de Sajfari & de S cala di Ciocca y
mais l ’odeur qu’ il exhale ne permettroit de l’employer
que pour le travail des métaux. Quant à
l’anthracite, qu’on rencontre à Silanus, à Villa-
jput\o, & c . , elle n’eft fufceptible d’aucun emploi.
Indépendamment des fubftances dont nous
venons de parler, on en trouve encore en Sardaigne
un grand nombre d'autres qu’il eft important
de ne pas paffer fous filence.
Dans tous les terrains d’origine ignée, exiftent
des jafpes de toutes couleurs, principalement
jaunes & rouges pourprés : les plus beaux font
rubannés & font moins communs.
Les environs de Munis contiennent abondamment
le fiîex pyromaque » & Bofa 8c la Speran\at
le lilex-agate, qui paffe de la calcédoine à la far-
doine; 8c préfente d'autres variétés. Le quartz-
améthyfte fe trouve près de Pitinurè & Samugheo.
Le gypfe* ou chaux fulfatée, fe rencontre dans